4 #1 05/05/2018 23h36
- GoodbyLenine
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Voici une courte analyse de la SCPI Sélectinvest de La Française AM.
Cette SCPI a la particularité d’avoir un marché secondaire pour le moins "embouteillé", voire bloqué, actuellement.
C’est une SCPI ancienne (créée en 1968), avec une forte capitalisation (1 595 M€), et un TRI 10 ans médiocre (3.58%).
Je n’insisterai pas sur le TOF, voisin de 80% (donc mauvais), qui est sans doute le reflet d’un patrimoine vieillissant et pas vraiment géré activement (ce qu’on n’arrive pas à louer, mieux vaut le vendre).
Situation au 31/03/2018 - 03/2017 - 03/2016 - 03/2015 - 03/2014 :
Prix de souscription : 635.00€ - 635.00€ - 635.00€ - 635.00€ - 635.00€ (soit 595.31€ net vendeur)
Valeur de réalisation: 575.05€ - 566.39€ - 562.20€ - 567.77€ - 575.74€
Distribution an N-1 : 25.44€ - 27.00€ - 27.00€ - 28.56€ - 30.00€
Prix d’annulation : 518.00€ - 511.00€ - 511.00€ - 511.00€ - aucun
parts souscrites en T1 : 1 552 - 8 967 - 9 681 - 8 426 - 6 606
parts annulées en T1 : 2 710 - 169 - 2 525 - 2 667 - 0
parts en attente de retrait: 54 538 - 30 504 - 24 519 - 28 182 - 7 220
Donc actuellement 2.17% des parts de la SCPI sont en attente de retrait (espérant un pigeon pour recevoir 595.31€), chaque trimestre quelques associés perdent patience et font annuler leurs parts (à 518€ actuellement), quand ils constate qu’au rythme actuel il faudrait attendre plus de 3 ans (je dirais plutôt 5 ans, au moins) pour céder ses parts.
Et cette situation dure au moins depuis depuis 2015, avec une stabilité de la valeur de réalisation, une baisse constante du montant distribué (donc de la rentabilité apparente sur un prix de souscription inchangé), un prix net vendeur maintenu au dessus de la valeur de réalisation (contrairement à toute logique, pour une SCPI dont autant de monde veut vendre des parts, et personne en acheter), sans que la société de gestion ne songe à baisser le prix de souscription (ce qu’elle pourrait faire), ni n’envisage de vendre une partie du patrimoine (une bonne partie est possédée depuis plus de 30 ans, donc il n’y aurait aucune impôt sur une éventuelle plus-value) ou de sérieusement remette en cause les valeurs d’expertise (qui indiquent que des immeubles pourraient être vendus en récupérant environ 570€ par part si tous les immeubles étaient vendus).
Une telle situation me semble tout à fait anormale : le rôle de la société de gestion ne devrait-il pas être de
- réajuster (baisser) le prix de la part, afin qu’un rendement plus élevé attire des acheteurs de parts,
- céder une partie du patrimoine (une cession de 2% du patrimoine par exemple: la SCPI a des immeubles vacants),
plutôt que de laisser cette situation pourrir (et les associés rester collés) ?
Le rôle du Conseil de Surveillance devrait être de "motiver" la société de gestion à agir en ce sens.
Je remarque par ailleurs qu’une autre grosse SCPI de la même société de gestion est dans une situation assez similaire : Crédit Mutuel Pierre 1, créée en 1973, capitalisant 1 176 M€.
Dans le passé, j’ai pu voir le traitement réservé par la même société de gestion à une SCPI (plus petite : 400 M€, Multicommerce) dont le marché secondaire était bloqué, et dont le prix de souscription aurait du être significativement baissé pour retrouver de la liquidité : la société de gestion a préféré la faire absorber par Epargne Foncière, avec une parité basée sur un taux de rendement des commerces supérieurs à celui des bureaux (alors que toute la place exigeait alors un rendement supérieur pour les bureaux), qui impliquait que les associés de la SCPI absorbée (même les 98% qui ne voulaient pas céder leurs parts) constatent une baisse de leurs distributions, donc une parité très défavorable (voire spoliatrice) pour les associés de la SCPI absorbée. Ça avait permis d’effacer un "cadavre" pour la société de gestion (sans absorption, cette SCPI aurait du baisser le prix de sa part, et afficher pendant des années un TRI catastrophique, sur 5-10-15 ans), et ça a permis à Epargne Foncière de se diversifier dans les commerces à un prix attractif.
Je suppose que l’age moyen des associés (rentrés depuis 1968, souvent pour financer leur retraite, ou ayant hérité de parts) ne doit pas être très jeune, et que leur implication (sauf peut-être une toute petite minorité, qui s’avère impuissante en face de la majorité passive/silencieuse) est limitée. Je suppose qu’une part significative des parts en vente provient de successions. Mais tout ceci n’est pas une excuse !
AMF: Je ne suis pas associé de cette SCPI, et aucun associé de cette SCPI ne s’en est plaint auprès de moi.
Mots-clés : absorption, fusion, la française, marché secondaire bloqué, scpi, sélectinvest
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