Je ne trouve pas l’analyse de la BCE particulièrement alarmante, loin de là. Elle est aussi sans surprise (sauf sa qualité assez passable, surtout comparée avec l’étude de l’AMF je trouve)
Je notais que dans un message précédent la publication de l’article, qu’on apprenait toujours dans ce genre d’article que "les ETF sont hyper liquides, et parfois même plus liquides que le sous-jacent, par exemple pour des marchés actions très petits (Égypte, Grèce, etc.) et certaines obligations. Mais, attention, en cas de crise, l’ETF pourrait être seulement uniquement aussi liquide que le sous-jacent !" Çà ne me semble pas être un gros problème de liquidité …
Après, encore une fois, il y a sûrement des choses à améliorer, comme dans tout.
Je rejoins aussi Treffon sur le besoin de quantifier ce risque. À titre personnel je ne sais pas faire, mais j’ai une idée sur le classement des problèmes de liquidité en cas de crise.
Liquidité ETF >= son sous jacent > fonds en euros > assurance vie > immobilier > SCPI
(Pour le risque de contrepartie d’un ETF, il est largement inférieur à celui d’un fonds en euros/assurance vie)
On pourra argumenter sur le classement exact, mais cela donne une idée. Un investisseur devrait plutôt se préoccuper des autres endroits où il a mis son argent à mon sens.
Je rejoins aussi les réflexions sur le manque à gagner significatif à ne pas utiliser le PEA, notamment si l’on a des titres vifs e/ou si l’on est allergique à la réplication indirecte.
Pour la capacité à répliquer un indice "à la main", je n’y crois pas trop. Pour des raisons que j’ai expliquées plusieurs fois sur ce forum (notamment sur la discussion concentration versus diversification):
- Peu d’actions délivrent une performance exceptionnelle et font la performance de l’indice
- Il faut répliquer un indice large, regardez combien il y a de lignes dans les ETF à réplication partielle …
Ces arguments sont d’ailleurs ceux repris dans cet article tout récent sur Morningstar : Why diversification beats conviction ?
Si on prend l’exemple du Stoxx 50, en fait la performance ne vient pas des titres initiaux, mais parce qu’il y a un tout petit peu de rotation qui fait le boulot (6,2% de turnover tout de même). Donc suivre cet indice c’est le suivre et pas investir dans 50 valeurs et ne rien faire. Je pense qu’un portefeuille qui aurait investi dans les 50 premières valeurs de la zone euro (actuelle) il y a 20 ans n’aurait pas eu une performance très intéressante.
Mais prenons même le Stoxx 50. Il a eu une performance de 5 ans de 4,5% par an tandis que le Stoxx 600 a eu une performance de 5,8%. Et la volatilité ? 17,9% pour le Stoxx 50 et 15,4% contre le Stoxx 600. La différence n’est pas anodine.
On peut toujours dire que ce n’est pas grave de ne pas traquer un indice, de sous-performer, d’être plus volatile … mais il faut juste le savoir.
Si on est concentré, et même seulement un tout petit peu plus concentré qu’un indice, il faut savoir (vraiment) ce que l’on fait. Par exemple, à titre personnel, je ne suis pas contre la sélection quantitative sur la base de facteurs reconnus … mais il ne faut pas avoir peur de dévier et de sous performer (le cas cette année, par exemple).
Dernière modification par Fructif (03/12/2018 21h34)