Sky,
Vous avancez des lieux communs, qui ne résistent pas à une analyse approfondie:
"résidence principale = "un besoin vital"?. Faux. C’est avoir un toit, en tant que locataire ou propriétaire (la nuance est importante), qui est le besoin vital. Pas d’être propriétaire.
Pensez que les Européens les plus évolués et prospères, sûrs de leur avenir personnel (Allemands, Suisses, …) sont locataires à plus de 50% et propriétaires à moins de 50%, alors que les Européens (hors ex-Europe communiste) les moins prospères (Espagnols, Portugais, Grecs) sont propriétaires à plus de 80%. Étonnant, nous?
Autre argument: c’est quoi acheter sa résidence principale quand on a 25-30 ans, comme c’est actuellement souvent le cas en France? C’est prendre un pari risqué car très leveragé sur un actif à risque, à savoir l’immobilier. Si un jeune actif achetait à 90% à crédit 400 K€ d’actions en bourse (à supposer qu’il trouve une banque pour prêter), tout le monde crierait au fou. Alors que s’il fait le même achat à 90% à crédit d’un bien immobilier, tout le monde estime que c’est un bon investissement!
Ce n’est pas parce que ce pari risqué a été quasiment toujours gagnant en France ces 50 dernières années (sauf les années 1991 à 1998 à Paris et Côte d’Azur, quand l’immobilier avait nettement baissé) que ce n’est pas casse-cou:
On ne peut pas exclure que la France soit un jour comme l’Irlande, où toute une génération (les trentenaires d’aujourd’hui) est ruinée à vie, car ils se sont fortement endettés pour acheter des maisons à 800.000 €, à crédit bien sûr, qui ne valent plus que 400.000 €.
Enfin, acheter sa résidence principale pour un jeune réduit la mobilité professionnelle, augmente le risque de chômage prolongé, etc. Pensez à tous ceux qui végètent dans des zones semi-rurales, avec des salaires faibles et parfois en situation de sous-emploi, ne pouvant pas partir vers des agglomérations plus dynamiques, car ils ne veulent pas vendre la maison dont ils n’ont pas fini de rembourser le crédit.
Personnellement, je n’ai jamais investi en immobilier d’habitation, a fortiori aujourd’hui quand cet immobilier est ridiculement cher à Paris, car le rendement locatif net est ridiculement faible (moins de 2%/an). En revanche, j’ai toujours investi dans l’immobilier de bureaux et de murs de commerces, qui rapporte bien davantage. Et cela ne m’a jamais empêché d’habiter dans des appartements parmi les meilleurs à Paris, en tant que locataire bien sûr.
Pour revenir à la discussion initiale, il est normal que je sois taxé sur mes nombreuses plus-values boursières. Mais il est profondément injuste que d’autres qui font aussi des plus-values, mais sur la revente de leurs actifs immobiliers, ne soient pas eux aussi taxés:
Un gain est un gain, quelle que soit son origine. Il doit être taxé pareil.