Quelques compléments :
- pour lire les poinçons, généralement minuscules, on aura besoin d’un œilleton de bijoutier. Ca peut s’acheter en ligne pour quelques euros. Contrairement à une loupe qu’on tient près de l’objet à regarder, l’œilleton se tient contre l’œil.
- pour comprendre la signification du poinçon, on aura besoin d’une liste illustrée de poinçons. Ca se trouve sur internet. Soit on l’imprime, soit on la consulte sur son smartphone.
- on peut faire de plus un test à l’acide. On trouve des kits de tests à l’acide avec pierre de touche à partir de 35 € environ. Si le poinçon est présent et que les "éléments de contexte" sont rassurants, on peut se passer de test à l’acide.
Quelques remarques :
- j’ai déjà dit le mal que je pensais des bijoux "à la casse" : complexité de l’achat et de la revente, risque d’être mêlé à du recel.
- doubletrouble parle d’une autre approche : plutôt que d’acheter des objets pour les "casser", donc pour récupérer leur contenu en métal précieux, acheter des objets pour les utiliser. C’est une approche pertinente et intéressante.
- pour autant, permettez-moi de vous faire remarquer que vos objets en métal précieux ne vous rendent pas un usage supérieur à des objets en matériaux ordinaires. Vous voyez aussi bien à travers vos lunettes à monture or qu’à travers de lunettes à monture plastique ; vous mangez aussi bien avec votre argenterie qu’avec n’importe quels autres couverts, etc. On peut certes y trouver des bénéfices en termes de plaisir intellectuel, d’image perçue, etc. mais vous conviendrez que c’est très personnel et subjectif.
- il y a même des inconvénients : l’or est peu solide et très malléable (alors que des montures de lunettes en titane rendent vraiment un service supérieur, car très légères et solides). L’argenterie doit être astiquée. On a un risque de perte et de vol, du fait qu’on possède des objets précieux.
Je rejoins okavongo "Par contre, je n’ai pas l’impression que ce marché soit particulièrement complexe si l’on reste sur du classique."
Si on veut mettre une petite partie de son patrimoine dans de l’or, on achète un certain nombre de 20F Napoleon ou suisses, on les met au coffre, et basta. Quand on en a marre que ça ne rapporte rien, on les revend. Basta.
Tout le reste : numismatique, chiner des objets anciens pour les utiliser soi-même, rechercher des bijoux à revendre à la casse, etc. sont des façons de compliquer quelque chose qui est très simple à la base. Si vous y trouvez du plaisir, tant mieux pour vous, mais en tout cas ne vous étonnez pas de la complexité d’un sujet que vous avez volontairement complexifié.
Tout le reste (numismatique, objets anciens, bijoux) demande aussi une expertise considérable. Si l’on considère le temps qu’il a fallu pour acquérir l’expertise, le gain réalisé ensuite est souvent très faible.
On va se faire plaisir en se disant qu’on a obtenu pour 50 € tel objet en valant 200 €, ou qu’on a payé 200 € tel pièce de monnaie qui en vaut 500 € compte tenu de sa rareté qu’on a repérée "au premier coup d’oeil". Mais que l’on rapporte ces gains au temps passé, et cela n’a plus rien de remarquable. La numismatique, par exemple, demande un investissement en temps énorme pour devenir compétent, compte tenu de la très grande variété des pièces, époques, pays, ateliers, état de conservation, etc. Chiner des objets anciens en repérant leur valeur demande aussi beaucoup d’apprentissage préalable. Comme beaucoup de passions ou de passe-temps, on n’est pas dans une approche rationnelle où l’on rentabilise le temps passé.
Ca me fait aussi penser à la discussion investisseur lazy VS investisseur actif, concernant les actions. Certains dépensent un temps considérable à acquérir des compétences, à analyser des sociétés, à composer et arbitrer leur portefeuille. Dans la mesure où un investisseur lazy fait mieux que 80 % des gestionnaires de fonds, est-ce bien nécessaire ?
Ce que je veux pointer du doigt, c’est que, parfois, l’investissement dans tel ou tel hobby, tel ou tel domaine de connaissance est assez énorme en termes de temps et d’énergie ; et notamment, pas inférieur à celui qui aurait pu être placé dans l’obtention de compétences, éventuellement validées par un diplôme, qui nous permettrait de faire progresser notre carrière professionnelle. A certains moments d’une vie, il me semble qu’il peut être utile de consacrer ses loisirs à progresser sur des sujets qui sont utiles à notre carrière, à ce qui nous rapporte de l’argent ; plutôt qu’à des "distractions", dans tous les sens du terme. Cela dit, je conçois très bien que certains aient déjà réalisé leur carrière, ou même soient déjà rentiers, et que la course aux compétences professionnelles ne les concerne plus. Enfin, c’était juste une remarque en passant.
Dernière modification par Bernard2K (26/04/2020 09h42)