1 #51 24/10/2012 22h14
- Super_Pognon
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La lecture d’un suivi mensuel d’un fond de HMG m’a pari très intéressant.
Je partage :
http://www.hmgfinance.com/ressources/Re … 9-2012.pdf
Le gérant cite un lettré du 18ième siècle qui décrit notre phénomène de mondialisation avec des mots saisissants (remplacer province marchande par pays occidental, et province agricole, par pays émergents) :
L’abbé de Condillac a écrit :
« Or si, dans les provinces marchandes, il y a des manufactures florissantes, il y en a aussi qui le sont
peu. L’appas du gain les a trop multipliées, et elles se nuisent par la concurrence. Il y a donc des
manufacturiers intéressés à s’établir ailleurs. Ils passent dans les provinces agricoles, où ils sont appelés.
Dans les commencements, ils ne font que des draps médiocres, parce qu’ils n’ont pas eu le choix des
ouvriers ; les plus habiles étant restés dans les provinces marchandes, où de riches fabricans leur
donnent de plus forts salaires.
Mais ils livrent leurs draps au plus bas prix possible, et ils en trouvent le débit dans un pays, où l’on
n’est plus en général assez riche pour en acheter de plus beaux.
Peu-à-peu cependant ils forment de meilleurs ouvriers. Alors ils font des draps, qui le disputent en
beauté à ceux des provinces marchandes ; et ils les vendent à un prix plus bas, parce que la maind’oeuvre
leur coûte peu, et qu’ils vivent avec beaucoup d’économie. Les provinces marchandes voient
donc qu’une partie de leur commerce leur échappe. Pour le retenir, autant qu’il est en leur pouvoir,
elles baissent le prix de leurs draps, de leurs toiles, etc. Elles y sont forcées par la concurrence des
manufactures, érigées dans les provinces agricoles.
…
De la sorte, il y aura entre toutes les provinces un balancement continuel de richesses et de
population ; balancement qui sera entretenu par l’industrie et par la concurrence, et qui sans arriver à
un équilibre permanent, paroîtra toujours tendre, et en sera toujours fort près. Toutes, en un mot,
seront riches et peuplées en raison de la fertilité de leur sol et de leur industrie.
Dans cette concurrence les manufactures tomberont peu-à-peu dans les provinces qu’elles auront
enrichies, et où la main-d’oeuvre aura haussé ; pendant qu’elles se releveront dans d’autres provinces
qu’elles doivent enrichir, et où le prix de la main-d’oeuvre est plus bas. Elles passeront de province en
province. Par-tout elles déposeront une partie des richesses de la nation ; et le commerce sera comme
un fleuve, qui se distribueroit dans une multitude de canaux, pour arroser successivement toutes les
terres. Cette révolution ne s’achevera que pour recommencer. Lorsque, dans une province, le haut prix
de la main-d’oeuvre commencera à faire tomber les manufactures, le bas prix les relevera dans une
autre. Elles seront donc alternativement plus ou moins riches. Mais parce qu’aucune ne le sera trop,
aucune aussi ne sera pauvre. C’est que les richesses reflueront continuellement des unes dans les autres ;
et que suivant les différentes pentes que le commerce leur fera prendre, elles se verseront
successivement par-tout. Cette révolution sera sans inconvéniens, parce qu’elle se fera naturellement et
sans violence. C’est insensiblement que quelques provinces perdront une partie de leur commerce : c’est
insensiblement que d’autres en recouvreront ce qu’elles auront perdu. La liberté a donc l’avantage de
les garantir toutes de la pauvreté, et en même-temps d’arrêter dans chacune le progrès des richesses,
lorsque l’excès en ce genre pourroit nuire. »
Ce qui est clair, c’est que l’Allemagne à compris, mais que nous français (comme ce cher Condillac), on est complément à côté de la plaque !
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