Bonjour kiwijuice,
Voici mes réponses :
1/ Pour commencer, 85% du CA de Colas ne concerne pas la construction. Les 15 autres pourcents concernent les "spécialités" (Rail, Génie Civil, Déconstruction, Pipeline, etc..).
Les 85% sont réalisés en deux grandes sections :
- a/ ce que j’appellerai "l’épicerie", qui regroupe tous les chantiers routes inférieur à 50.000€ ou les marchés au bons de commandes. Exemple : Contrat de 5 ans avec une commune. Chaque fois qu’il y a un "nid de poule", c’est Colas qui intervient à X€/m2 etc..
- b/ Les grands projets. Ce sont les chantiers de plusieurs mois et qui sont à fort enjeux (rabotage d’une portion d’autoroute avec la fermeture aux usagers. Réfections des pistes d’aéroports (exemple : Orly en 2019)). Ce sont ce genre de chantier sont rentables car il y a peu de concurrence et Colas est reconnu pour son savoir-faire en la matière (tenir les délais, etc..).
De plus, Colas possède une grande partie de son amont (centrale de bitume, carrière, etc..). Ce qui permet, 1/ de capter la marge des concurrents et de 2/ garder la marge chez Colas. Pour rappel, lorsque vous possédez une carrière, vous avez un "monopole" sur toutes les constructions au alentour de la carrière. Le coût du transport étant élevé. Ceci est d’autant plus vrai en province.
Je ne connais pas la répartition entre "l’épicerie" et les grands projets en termes de CA et de profitabilité.
Pour travailler à la direction finance (je reste volontairement vague sur ma profession exacte), notre politique est une comptabilité conservateur. Nous intégrons, synthétiquement, les risques et les aléas négatifs. Par conséquent, si le risque ne se réalise pas, il y a reprise de provision etc…
Pour conclure sur ce point, la régularité des résultats est dû aux métiers de Colas (récurrent) et à la comptabilité conservateur.
2/ Colas préfèrera toujours la croissance interne à l’externe mais, ne reste pas fermé aux opportunités. Colas se laisse le temps de digérer les acquisitions (même modeste). Malheureusement, je ne suis pas dans le secret du grand management.
3/ Concernant l’éclatement des sociétés en Allemagne et USA, je n’ai aucuns avis. Cela est surement historique. La concentration n’a pas encore eu lieu.
Pour les plans de relance, nous sommes en attente. Tôt ou tard, il y aura un plan de relance pour les infrastructures routières. Quand ? Je ne sais pas. Mais, nous sommes prêts. Ce plan de relance est également attendu en France (infrastructures vieillissantes, etc..).
4/ Colas préfère laisser ses concurrents se casser les dents en baissant les prix que de répondre à tout prix. Ceci implique une souplesse en RH (pas de plan de licenciement, mais, on s’adapte rapidement).
5/ Je ne suis pas chez Colas Rail. Par conséquent, je n’aurais pas d’avis.
La société canadienne de bitume (groupe Miller), je pense que c’est pour prendre pied dans un métier/région au canada (nous sommes déjà présent, mais je ne connais pas le dossier à 100%). Colas, apprendra le métier au Canada, à travers son acquisition puis s’appuieras sur elle pour faire de la croissance interne, comme avec toutes nos acquisitions.
Au plaisir d’échanger,
Rom1
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.