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3 7 #76 27/11/2020 17h02
- JeanPoney
- Membre (2020)
- Réputation : 26
GoodbyLenine, le 22/11/2020 a écrit :
Je ne sais pas si c’est significatif, mais il me semble qu’une très grande partie des membres du forum (et des personnes que j’ai pu croiser, en dehors du forum), en France, qui sont en situation (certains restent en activité, et s’y éclatent) d’être rentier (sans être "rentier modeste") ont créé leur patrimoine (au moins en partie) par de l’entreprenariat (pas forcément en "créant" une société : faire partie des premiers salariés d’une start-up qui cartonne suffit, et c’est presque comme entreprendre). D’autres (souvent avec des personnalités assez différentes) l’ont "créé" par héritage. Certains par une combinaison des deux.
Je suis très d’accord.
Issu d’un milieu "normal", je ne connais pas trop de rentiers, mais dans mon entourage professionnel et amical, je dirai que je vois quatre profils tout aussi représentés dans les personnes avec de forts patrimoines :
- A - Des entrepreneurs start-ups :
Mais c’est hyper aléatoire, il y a une vraie injustice.
D’un côté des entrepreneurs qui ont su tenir le bon discours auprès des fonds d’investissement pour lever plusieurs fois de suite, et à un moment faire ce qu’on appelle des "cash out" (revente de quelques % de capital par l’entrepreneur, en général à 80% de la valorisation du tour). Parfois de manière hyper honnête et méritée, et parfois non, pas du tout. Voire pas du tout du tout.
Des info-preneurs aussi, avec des produits de type "Je vais vous apprendre à gagner 300.000 € par an grâce à votre newsletter et votre formation sur comment gagner 300.000 € par an grâce à une newsletter et une formation sur comment gagner 300.000 € par an" et autres feuilles de papier hygiéniques vendues sous le terme de "formation high ticket". Maintenant je vois même des formations pour racheter des boîtes et les revendre sans rien n’y connaître, juste en "suivant la formation". En mode "Margaux Klein - Fruits & Légumes" quoi (et encore, je suis certain que c’est bien plus difficile qu’on le pense de monter une affaire de primeur). Heureusement la vague est passée (ça reste des demi-arnaques et exploiter la faiblesse de certains avec des fausses-promesses). Avant ça c’était les barres de cash back, et encore avant le poker, et avant ça le porno. Maintenant, ça s’appelle les scams de FOREX, le MLM et le drop-shipping. Bref, des business incertains, plus ou moins foireux, scammy, ou ponzi, et à chaque fois sans barrière à l’entrée (l’amour dure 3 ans). Certains y trouvent leur compte et arrivent à en faire des trucs à peu près clean en pivotant. Mais bon, ça pue souvent un peu, on va pas se mentir.
De l’autre côté des hommes et des femmes qui sont brillants, travaillent 70h par jour pendant souvent plus de 10 ans, pour un projet qui ne décolle jamais vraiment, alors qu’il l’aurait mérité. Malheureusement il y a un vrai facteur chance.
Il y a une prime aux premiers entrants aussi. Si tout le monde parle de drop-shipping aujourd’hui, c’est que c’est déjà trop tard. Idem pour les marketplace, les burgers et les cigarettes électroniques dans l’entrepreneuriat il y a 5 ans, ou les marques digitales et les fintech/assurtech aujourd’hui. La question n’est donc pas "Est-ce que X est un bon business" mais "Est-ce que X est toujours un bon business ? / "Quel est le prochain bon business ?" (approche contrarienne VS efficience des marchés hihi qui croire ? mais je disgresse)"
Et au milieu, ceux qui ont su bosser sur la durée, bénéficié d’une certaine chance, et se sont donc payés sur les cash out et sur l’exit (parfois total avec un rachat, parfois partiel avec un fonds de capital development). Ceux-là sont vraiment rares, et on est en général sur du >5M€. En général, on parle ici de boîtes que vous connaissez pour la plupart : des ManoMano, Cheerz, MyLittleParis, Sezane, etc.
Il y a aussi quelques entrepreneurs qui font de belles boîtes très rentables, tout en ayant eu de fortes croissances, et eux préfèrent garder la poule quand elle pond autant d’oeufs.
Mais in fine, vous ne pouvez pas vous dire "Je vais entreprendre pour devenir rentier", pour deux grandes raisons :
1 - C’est super aléatoire. D’autant que vous n’êtes pas forcément fait encaisser autant de pression, de responsabilité, d’heures de travail, passer à côté de certaines de vos plus belles années, etc. (aucun jugement, je me pose toujours moi-même la question si je suis fait pour ça ahah alors que je fais partie de ceux pour qui ça a bien tourné).
Il faut aussi savoir que c’est chez les patrons qu’on trouve le plus de maladies de stress, burn-outs, cancers, dépressions… et que l’espérance de vie est inférieure à celle des cadres supérieurs. Tout comme le revenu moyen d’ailleurs, double peine !
Et tout ça pour quoi ? Sachant qu’au final, monter une start-up pour devenir riche, c’est aussi illusoire que d’emprunter des bitcoins pour devenir millionnaire. Je dirai même qu’au moins, celui qui choisit les bitcoins a une chance d’y arriver, alors que l’entrepreneur a au contraire tout pour échouer, et j’y viens…
2 - Impossible selon moi de monter une entreprise et la revendre si l’argent est votre premier levier de motivation. Cela créé des biais trop importants. Au même titre que l’égo ou la soif de reconnaissance.
Créer une boîte, c’est une création, au sens d’"acte créatif". Une idée, un rêve, une mission de vie. Pour embarquer des gens avec vous, leur donner envie de matérialiser un projet auquel ils adhèrent. Qu’il s’agisse de vos premiers clients, vos collaborateurs, vos financiers, et toutes les innombrables personnes dont vous avez besoin de l’aide au fil du chemin. "Gagner de l’argent", ce n’est pas un modèle économique.
- B - Quelques salariés de start-ups :
Ça existe avec deux types de profils. Cela se fait via des options d’achat (stock options) qu’on appelle BSPCE ou BSA en France.
Le premier cas, ce sont des gens qui sont arrivés suffisamment tôt et ont été super bons, jouant quasiment un rôle de co-fondateur. Ou acceptant de se faire sous-payer pour leurs compétences clés (souvent les profils techniques).
Mais ce qui s’applique à l’entrepreneur s’applique à la personne qui rejoint une aventure naissante. Au détail près qu’elle n’a aucun pouvoir de choisir la bonne aventure qui grandira, aucune certitude que stock options elle recevra (comme partout, on trouve des entrepreneurs sympas et éthiques qui partagent la richesse, et d’autres qui jouent les Gripsou).
Il faut aussi rester dans la durée, en général 4 ou 5 ans pour tout avoir (la distribution des stock options se fait en général sur 5 ans, on parle de "vesting"), puis attendre un épisode de liquidité (revente de la société, hyper improbable pour une jeune boîte, ou liquidité partielle si levée de fonds et alignement des planètes).
Et en général, on ne parle jamais d’énormes sommes. Dans notre société qui a levé plusieurs millions, cela concerne des personnes sur les doigts d’une main, pour des montants n’excédant pas 100k€ à date (cela dit, c’est encore très tôt, on est toujours petits) avant flat tax de 30%. Et on peut y avoir un gain net, mais aussi un rattrapage de salaire et la contrepartie d’un investissement humain maximal (= se comporter comme un founder).
L’autre cas, ce sont des gros cadres qui rejoignent une start-up ayant fait ses preuves, mais n’ayant toujours pas les moyens d’une boîte de 500 personnes. Ils font alors grosse croix sur leur précédent salaire pour rejoindre cette nouvelle aventure qui paye en-dessous du marché, en contrepartie d’un job plus intéressant… et de stock options. Ça suppose d’avoir fait ses preuves ailleurs, de rester 5 ans, et à nouveau de prendre son risque au même titre que les fondateurs !
Donc toujours pas un moyen d’enrichissement sur lequel un forumeur peut compter.
- C - Des professions type indépendant / TPE :
C’est le profil le plus sûr, sans doute le meilleur ratio.
Ça n’exclue pas des compétences, du talent, du travail et un peu de chance aussi.
Et même point sur l’importance d’une fibre entrepreneuriale et d’être drivé par une passion, par le pognon.
Pensez patrons de restaurants, solopreneurs en immobilier, avocats, directeurs artistiques, directeurs financiers, experts en informatique, en freelance ou qui montent un petit cabinet.
Tout en évitant les effets de mode (location courte durée AirBnB, regrouppement de chauffeurs Uber).
- D - Des gros cadres :
C’est le profil le plus sûr.
Mais il faut avoir franchi toutes les étapes. Et là aussi, on retrouve rarement des quarantenaires. Plus 50 ans et plus.
Et je parle bien de profils de Direction (PDG, DAF, DRH de grosses PME / groupes cotés) et non de management intermédiaire (respo d’une business unit de 10 personnes dans une SSII).
Peiut-être que c’était aussi plus facile à une époque de monter facilement les échelons, et trouver de beaux investissements dans le boom immo des années 90/2000. Je sais pas si avec une belle carrière à Paris/Bordeaux/Lyon, on peut facilement mettre de côté vu le prix des loyers et la baisse des rendements.
- CE QU’IL FAUT RETENIR… en toute subjectivité :
- Pas de "meilleure stratégie" : à chacun de trouver son style, à son rythme, en se connaissant bien et sans se mentir à soi-même
- Mindset : réfléchir rêve de société, projet de vie, motivations personnelles et compétences (le succès financier ne sera pas l’objectif, mais la conséquence) pour choisir sa voie (mais peut-être que je me dirai l’inverse si j’avais monté un business avec des valeurs de m**** pour me regarder dans la glace)
- Pas de méthode miracle : on n’a rien sans rien, il faut toujours du travail, de l’abnégation et quelques grammes intelligence (ou alors beaucoup de chance vis-a-vis du destin… voire de la Loi)
- Richesse = revenus + investissement : à chaque fois, les personnes ont couplé leur belle carrière avec une bonne logique d’investissement, comme ce forum l’explique parfaitement
- Ratio risque/rendement : comme en investissement, c’est soit une part importante de risque, soit une part importante de temps (un produit qui fait du +10% sans risque, ça n’existe pas. Idem pour la vie professionnelle)
- Monter sa boîte, c’est certes une mode en ce moment, mais vraiment pas une panacée. C’est un choix de vie plus qu’un choix de carrière. Cela peut vous élever ou vous enterrer. Même chose pour un cadre supérieur qui veut grandir trop vite et accepte un job ou une évolution trop tôt par rapport à son niveau de maturité.
- Attention au biais du survivant : les gagnants du loto ont tous acheté un ticket. Et les créateurs de sociétés à succès ont tous… créé leur société. Ça ne veut pas dire que c’est la meilleure stratégie.
Dernière modification par JeanPoney (27/11/2020 17h18)
Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin.
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#77 27/11/2020 17h18
- Liberty84
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Sur la difficulté de l’entrepreunariat, il y a pas mal de livres intéressants et "transparent" de fondateurs, notamment:
Lost and Founder, de Rand Fishkin, le fondateur de SEOmoz, y compris sur les problèmes qui surgissent quand on accepte des investisseurs, le manque de liquidité d’une société créée..
Anything You Want, de Derek Rivers, le fondateur de CD Baby, avec une partie intéressante sur le manque d’alignement avec les employés.
“It ain’t what you don’t know that gets you into trouble. It’s what you know for sure that just ain’t so.” M.Twain
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#78 27/11/2020 17h23
- InvestisseurHeureux
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JeanPoney a écrit :
- A - Des entrepreneurs start-ups :
Mais c’est hyper aléatoire, il y a une vraie injustice.
Oui ! Ça m’a fait plaisir de lire votre message. D’habitude ceux qui réussissent oublient le facteur chance et s’attribuent tout le mérite.
Sur les startups, il y a l’injustice de ceux qui s’enrichissent par des levées de fonds et un comportement douteux, mais aussi l’injustice des entreprises qui sont en concurrence avec ces starts-up, qui elles peuvent perdre de l’argent durant de nombreuses années et prendre des parts de marché.
La vente à perte est censée être interdite, mais dans le monde numérique c’est fréquent que des starts-up bien capitalisées anéantissent des sociétés "père de famille", bien gérées, mais qui elles, ont besoin d’être un minimum rentable.
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#79 27/11/2020 18h07
- JeanPoney
- Membre (2020)
- Réputation : 26
InvestisseurHeureux a écrit :
D’habitude ceux qui réussissent oublient le facteur chance et s’attribuent tout le mérite.
Oui, on est d’accord. La presse entretient beaucoup ça aussi, ce mythe du patron qui a tout construit tout seul. Cela créée un vrai biais auprès du public, voire parfois une sensation de facilité.
C’est même parfois malaisant. Cette semaine, un journaliste me demande d’enregistrer une vidéo pour -je le cite- "montrer comment dans votre entreprise, vous gérez cette période, que vous n’avez pas cédé en trouvant des solutions innovantes pour faire face à la crise. C’est le dirigeant qui doit prendre la parole directement ! Ça permet de soutenir tous les entrepreneurs. Eléments de langage à dire dans la vidéo : « Je n’ai pas cédé »"
Au-délà du fait que je ne suis pas seul à travailler (et qu’une partie de l’équipe subit une perte de revenus en étant au chômage partiel), je trouve que c’est vraiment pas un message de soutien pour "tous les entrepreneurs". Étant moi-même en galère avec des boutiques fermées, j’aurai plutôt envie de tirer au bazooka sur le mec qui fanfaronne car il a des bons chiffres (qui plus est, de manière potentiellement exogène à son mérite, car il y a des secteurs hyper boostés par le Covid, comme l’équipement de la maison ou ce qui touche au sport).
InvestisseurHeureux a écrit :
Sur les startups, il y a l’injustice de ceux qui s’enrichissent par des levées de fonds et un comportement douteux, mais aussi l’injustice des entreprises qui sont en concurrence avec ces starts-up, qui elles peuvent perdre de l’argent durant de nombreuses années et prendre des parts de marché.
C’est vrai qu’à une échelle micro (un marché donné), c’est parfois chiant ! Et même entre start-up, l’une peut mourir le lendemain de la levée de fonds du concurrent direct, pas forcément plus en situation de réussite. C’est ce qui était arrivé à Take Eat Easy quand Deliveroo a levé des brouettes de millions.
Nous on se fait débaucher nos troupes par des concurrents indirects qui ont cartonné sur leur business, et qui montent des copies de notre business pour élargir leur marché cible. J’essaie de ne pas trop y penser sinon ça me met du stress (et de la colère vu que je connaissais les gens en personne) ^^
Après, à une échelle très macro, ça s’équilibre. On pourrait aussi avancer qu’une start-up en forte croissance n’a que l’argent des levées de fonds pour se financer, là où des acteurs historiques rentables peuvent compter sur le crédit. Qui au passage, coûte bien moins "cher" que de lâcher des parts de capital.
Et puis la plupart du temps (pas tout le temps, certes), une levée de fonds est tout de même justifiée par un modèle économique plus efficace pour grandir, tout en ayant un jour une forte probabilité de devenir très rentable.
Chacun ses avantages et désavantages.
Quand c’est carrément l’état qui subventionne un secteur (la lunetterie via les mutuelles par exemple), avec les deniers publics, c’est autre chose.
Les investissements ISF, c’était vraiment aussi une grosse injustice aussi pour les fonds classiques. Là où les premiers levaient des millions d’argent "réinvesti ou perdu en impôts" et étaient ainsi capables de proposer des valorisations stratosphériques aux start-ups en levée de fonds, les seconds mettaient leur propre argent sur la table et étaient obligé de se montrer beaucoup plus conservateurs. Avec le double effet injuste que le cash déversé sur le marché par les fonds ISF faisait gonfler les valos pour tout le monde.
Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin.
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#80 28/11/2020 08h24
En phase avec Jeanponey sur beaucoup d’aspects qu’il a développé :
très intéressant sur les start-ups, je les ai souvent catalogué "loterie" mais n’ayant aucune compétence dans le domaine, j’ai toujours préféré la "vieille économie" où il reste toujours possible de faire de très jolies réussites. Par exemple, j’ai souvenir d’un commercial en "pâtons surgelés" vendant en boulangerie ce qu’il dénommait lui des facilitateurs : 20 plus tard, il a sa propre usine et environ 40 boulangeries rachetées pour 1 euro chacune en gros. Un jackpot mais presque de l’esclavage pour lui-même.
Cet exemple est reproduit dans d’autres domaines, et je prends le pari que le prochain copier coller sera sur la restauration classique.
sur les salariés start-ups recevant des stock-options en quasi-fondateur : politique managériale très adroite car en plus d’être gage de surinvestissement du salarié, le statut d’associé anihile très fortement le risque de litige CPH en cas de divergence fatale à la poursuite du contrat de travail, ou du moins donne à l’employeur un argument en défense très écouté…
tout à fait d’accord sur le mythe su self made man : on a tous plus ou moins à un moment donné recopié des idées ailleurs en leur insufflant sa touche perso qui parfois fait justement toute la valeur ajoutée du concept : question de nuances…
les cadavres.. vous faites partie des rares à oser les citer : bravo ! sans trahir grand chose, on a forcément une part d’ombre soit en ayant des pratiques border line, soit par ignorance, soit par choix assumé (combien de textes ne donnent lieu dans les faits à aucun contrôle ?)
Pour prendre votre contrepied et celui d’autres forumeurs développés sur d’autres files, vous semblez avoir misé sur le cash-out : je prends le pari inverse en ce moment en rachetant les parts de mon associé, à moi d’assurer un ROI conséquent, d’où parfois l’intérêt de garder ses idées pour soi, même entre associés…Pour financer, même si le forum amis en garde, ayant dans mon cercle d’autres exemples de la même veine réussis et avec bien plus de facilité qu’un montage classique : un montage refusé par la banque a été validé en commission de recours : du grand art !
Profiter de ne rien foutre….
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#81 28/11/2020 19h32
- JeanPoney
- Membre (2020)
- Réputation : 26
serenitis a écrit :
sur les salariés start-ups recevant des stock-options en quasi-fondateur : politique managériale très adroite car en plus d’être gage de surinvestissement du salarié, le statut d’associé anihile très fortement le risque de litige CPH en cas de divergence fatale à la poursuite du contrat de travail, ou du moins donne à l’employeur un argument en défense très écouté…
Oui, c’est super pour aligner les intérêts de tout le monde, et partager la richesse créée.
Par contrer, il ne faut pas en donner à n’importe qui. Mes premiers collaborateurs, quand on avait tous la vingtaine, n’ont jamais vraiment su comprendre leur valeur, préférant des augmentations en salaire quand ils avaient le choix.
Ça demande une pédagogie pour bien expliquer le dispositif, mais aussi un intérêt en face. Parfois eu l’impression de jeter la confiture aux cochons (non pas qu’ils ne la méritaient pas, mais ils ne comprenaient pas la valeur que ça avait).
serenitis a écrit :
Pour prendre votre contrepied et celui d’autres forumeurs développés sur d’autres files, vous semblez avoir misé sur le cash-out : je prends le pari inverse en ce moment en rachetant les parts de mon associé, à moi d’assurer un ROI conséquent, d’où parfois l’intérêt de garder ses idées pour soi, même entre associés…Pour financer, même si le forum amis en garde, ayant dans mon cercle d’autres exemples de la même veine réussis et avec bien plus de facilité qu’un montage classique : un montage refusé par la banque a été validé en commission de recours : du grand art !
Oui, parfois c’est important aussi de se reluer
Dans ma position, cela aurait été bête de perdre ma majorité au capital en liquidant davantage de parts, mais c’est aussi important de "consolider" une partie de la valeur créée.
Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin.
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#82 30/11/2020 01h15
- savinien10
- Membre (2017)
- Réputation : 45
“ISTJ”
JeanPoney, le 27/11/2020 a écrit :
- CE QU’IL FAUT RETENIR… en toute subjectivité :
- Pas de "meilleure stratégie" : à chacun de trouver son style, à son rythme, en se connaissant bien et sans se mentir à soi-même
- Mindset : réfléchir rêve de société, projet de vie, motivations personnelles et compétences (le succès financier ne sera pas l’objectif, mais la conséquence) pour choisir sa voie (mais peut-être que je me dirai l’inverse si j’avais monté un business avec des valeurs de m**** pour me regarder dans la glace)
- Pas de méthode miracle : on n’a rien sans rien, il faut toujours du travail, de l’abnégation et quelques grammes intelligence (ou alors beaucoup de chance vis-a-vis du destin… voire de la Loi)
- Richesse = revenus + investissement : à chaque fois, les personnes ont couplé leur belle carrière avec une bonne logique d’investissement, comme ce forum l’explique parfaitement
- Ratio risque/rendement : comme en investissement, c’est soit une part importante de risque, soit une part importante de temps (un produit qui fait du +10% sans risque, ça n’existe pas. Idem pour la vie professionnelle)
- Monter sa boîte, c’est certes une mode en ce moment, mais vraiment pas une panacée. C’est un choix de vie plus qu’un choix de carrière. Cela peut vous élever ou vous enterrer. Même chose pour un cadre supérieur qui veut grandir trop vite et accepte un job ou une évolution trop tôt par rapport à son niveau de maturité.
- Attention au biais du survivant : les gagnants du loto ont tous acheté un ticket. Et les créateurs de sociétés à succès ont tous… créé leur société. Ça ne veut pas dire que c’est la meilleure stratégie.
C’est une synthèse tout à fait exacte des enjeux de l’entreprenariat.
Il faut ajouter que l’épidémie du covid-19 a pu inciter certains à renoncer à leur projet de monter leur propre entreprise ou en tous cas à réenvisager ce projet, car :
- une partie des entreprises a été (et sera) durement frappée par les conséquences économiques de l’épidémie, tandis que les salariés l’ont été un peu moins grâce au chômage partiel
- la situation de confinement a pu conduire à une réflexion sur ce qui est vraiment important : la qualité de vie, la proximité avec les proches plutôt que l’argent, le temps passé à travailler.
Pour être tout à fait transparent, je fais d’ailleurs partie de ces "certains". L’absence de modification de ma rémunération pendant le confinement, alors que je n’ai pas pu, durant cette période, aller travailler me fait voir les risques que je ne percevais pas alors de monter son propre business.
J’ignore si ceux qui ont des proches qui se sont lancés dans l’entrepreneuriat ont eu l’occasion d’en discuter avec ces derniers.
Hors ligne
#83 30/11/2020 19h01
- JeanPoney
- Membre (2020)
- Réputation : 26
savinien10 a écrit :
Pour être tout à fait transparent, je fais d’ailleurs partie de ces "certains". L’absence de modification de ma rémunération pendant le confinement, alors que je n’ai pas pu, durant cette période, aller travailler me fait voir les risques que je ne percevais pas alors de monter son propre business.
J’ignore si ceux qui ont des proches qui se sont lancés dans l’entrepreneuriat ont eu l’occasion d’en discuter avec ces derniers.
Et vous avez bien raison.
Autant certains secteurs sont dopés par le confinement ou la crise, autant c’est très dur à vivre quand on est dans un secteur qui fait -30% (même en faisant soi-même -15%). Et je n’ose pas penser aux restaurateurs ou commerces à 90% physiques. C’est dans ces moments qu’on peut être bien content d’être salarié.
Et si on a un projet en gestation, c’est encore plus cool : être payé pour se lancer dans le entrepreneuriat.
Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin.
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