La valorisation théorique d’une action sans droit de vote (en général préférentielle) vs. une ordinaire dépend 1) de la structure actionnariale, qui détermine la valeur effective du DDV (bataille de contrôle : élevée ; actionnaire majoritaire : valeur quasiment nulle pour les minoritaires), et 2) des droits préférentiels (les actions sans DDV ont en général un dividende supérieur ou alors mieux protégé, i.e. préférentiel, pour compenser l’absence de voix au chapitre de l’AG).
En pratique, la prime ou décote dépend en premier lieu de la liquidité relative, puisque les investisseurs institutionnels se reportent en priorité sur le titre le plus liquide pour investir sur la même société sous-jacente. Cela se voit bien sur des grosses entreprises allemandes qui ont les deux classes d’action : c’est en général la plus liquide qui a une prime. Une exception notable est l’action ordinaire de Volkswagen qui traite avec une prime substantielle pour des raisons assez obscures actuellement (Don?t Buy the Wrong Volkswagen - WSJ). En 2008 elle avait fait l’objet d’un "squeeze" lors de la tentative d’OPA de Porsche sur VW.
Les actions préférentielles sont très rares en France, et ne peuvent d’ailleurs pas être mises sur un PEA, tellement le fisc ne comprend pas ce que cela représente. Elles sont par contre monnaie courante en Allemagne, où elles ont historiquement été utilisées par des entreprises familiales pour ouvrir le capital sans abandonner le contrôle. Il y en a aussi en Italie, elles s’appellent "savings shares". En Suède, ils utilisent un autre système avec des actions A qui ont 10x les DDV d’actions B, pour la même finalité.