Bonjour,
Voici une retranscription que je peux vous faire avec une grande partie des réponses de Mme Guillin.
Sophie Guillin explique que le groupe a subi de forte variation de chiffre d’affaire entre mars et juin 2020 dû à la crise sanitaire.
Il y a eu aussi des changements sur les habitudes, notamment dans la consommation.
Sophie Guillin a écrit :
le développement des ventes en ligne, du drive, des livraisons de repas à domicile… sont autant de possibilités pour nous d’élargir nos offres à de nouveaux besoins. Par ailleurs, la sécurité alimentaire est revenue au premier plan. L’emballage a été parfois critiqué, mais on se rend compte aujourd’hui de son utilité.
Le journaliste lui pose la question sur la loi anti gaspillage et les emballages plastiques à usage unique dont la loi veut sortir d’ici 2040.
Sophie Guillin a écrit :
On s’est focalisé sur le plastique à usage unique, mais il a une vraie vocation : protéger le consommateur. C’est pourquoi nous soutenons le décret 3R [en cours de discussion] qui ajoute la notion d’« emballages plastiques à usage unique inutiles », c’est-à-dire ceux n’ayant pas de fonction de protection sanitaire, d’intégrité des produits, de transport ou de support d’information réglementaire. Ce que nous voulons défendre, c’est l’emballage « utile » et responsable.
Sur les emballages du groupe Guillin sont ils recyclables?
Sophie Guillin a écrit :
Nous avons toujours été dans une démarche d’écoconception. Depuis 1998, nous avons fait le choix d’abandonner le PVC pour n’utiliser que des matériaux 100 % recyclables : le PET et le polypropylène (PP). Le PET peut être réutilisé pour de l’alimentaire, le PP entre ensuite dans la filière automobile, les matériaux de construction, etc.
Sur la demande des clients du groupe, elle explique.
Sophie Guillin a écrit :
Nos clients souhaitent avoir le choix. C’est pourquoi nous sommes en mesure d’offrir une très large gamme et nous sommes experts en solutions d’emballage multimatériaux, pas seulement de plastique. Cette orientation stratégique de diversification vers des matériaux comme le carton, le papier et la pulpe [emballage en matière végétale], décidée il y a plusieurs années, nous permet de répondre à l’ensemble des besoins de nos clients.
Il y a trop d’approches dogmatiques et je m’attache à ne pas opposer les matériaux, chacun ayant son usage. Certaines alternatives semblent en apparence vertueuses, mais n’ont pas fait l’objet d’études d’impact et se révèlent néfastes pour l’environnement.
L’analyse des cycles de vie montre que chaque solution a ses avantages et ses inconvénients en fonction des paramètres choisis, que ce soit sur les gaz à effet de serre, sur la consommation d’énergie ou d’eau.
En fin de chaîne, le recyclage du plastique reste très limité, elle explique son point de vue.
Sophie Guillin a écrit :
C’est un matériau relativement récent. La filière de recyclage existe, mais elle n’a pas été suffisamment portée et développée politiquement. 20 % des plastiques sont recyclés en France. Avec l’extension des consignes de tri, l’objectif est d’atteindre 75 % en 2040. Il faut structurer la filière et généraliser les installations qui utilisent les techniques de pointe favorisant l’amélioration des rendements de tri et permettant ainsi à tous les plastiques d’être recyclés. Pour participer à cette démarche de structuration de la filière, Groupe Guillin a démarré un partenariat avec Paprec pour récupérer les emballages alimentaires issus du tri, mais le volume collecté n’est pas encore suffisant pour nourrir une ligne de production. Ce projet permettrait aussi de sécuriser l’approvisionnement, puisque nous utilisons des matériaux recyclés dans nos emballages, à hauteur d’au moins 30 %.
L’objectif majeur pour moi est surtout qu’aucun déchet ne se retrouve dans la nature, et là, c’est une question d’éducation. Le groupe a signé un accord exclusif avec Prevented Ocean Plastic, une initiative qui permet de récupérer des bouteilles en plastique sur les côtes indonésiennes avant qu’elles n’arrivent dans l’océan. Elles sont collectées, triées, recyclées et réinjectées dans nos processus. Nous avons ainsi récupéré 500 millions de bouteilles en plastique en 2020. Ce projet me tient particulièrement à coeur car il participe à la prise de conscience collective de la nécessité d’avoir une attitude citoyenne et responsable et d’aider les pays en voie de développement à se structurer.
Dernière modification par Rick (08/05/2021 16h39)