rentier69 a écrit :
Si nous devions occulter tous les potentiels mauvais payeurs, ceux qui sont dans une situation précaire, ceux qui ont une tête qui ne nous revient pas …..
Et pourtant, il y avait quelques précautions à prendre. Vous ne semblez pas vouloir analyser les causes. Je vais apporter ma modeste contribution, qui pourra servir à d’autres.
I) L’offre
Que proposez-vous à la location ? Certaines offres attirent davantage les profils à problèmes que d’autres. Il y a un certain positionnement de l’offre qui peut contribuer à attirer les profils à problème ou au contraire à les éloigner.
II) Sélection du locataire.
1) Le feeling. Parler avec le candidat locataire. D’abord par téléphone (plutôt que mail), puis visite individuelle (plutôt que groupée). Le regarder, l’écouter. Nous avons de formidables capacités à comprendre l’humain, capacités qui nous viennent de millions d’année d’évolution ; car l’homme a toujours vécu en groupe et ses capacités sociales étaient donc déterminantes pour sa survie. Par exemple, un ami vous dit "bonjour", et à la simple façon de dire "bonjour", vous savez s’il est fatigué, abattu, ou au contraire en pleine forme. Utilisez cette formidable capacité pour chercher à savoir si un locataire vous inspire confiance ou pas.
2) le dossier du locataire, bien sûr, en conjonction avec le feeling.
III) Garantir le risque locatif
1) il n’y a que trois façons de garantir le risque : a) demander un garant b) assurance loyers impayés (Visale ou assurance privée payante) c) être son propre assureur (si l’on a plus de 10 biens, de nature variée, avec des cashflow suffisants, et une épargne de précaution suffisante, on peut considérer qu’on devient son propre assureur et que ça reviendra moins cher, au long terme, que de payer une assurance privée).
Investir dans l’immobilier locatif, c’est forcément prendre un risque. Le risque n’est pas un problème en soi. Toute entreprise est risquée.
Un risque, ça s’évalue, puis :
1) ça se rémunère (on accepter de courir le risque car on considère que le revenu est suffisant pour payer les conséquences du risque, en moyenne long terme)
2) et/ou ça se garantit (on prend une garantie, une assurance, contre ce risque).
Avec un garant, ou même seulement avec un locataire solvable (avec un certain niveau de compétences professionnelles et un travail, d’où l’intérêt du dossier et de la discussion préalable), vous pouvez poursuivre la dette. Les dégradations se chiffrent par un devis et ensuite cette dette peut être poursuivie. Un locataire qui sait que, dès qu’il va gagner à nouveau un salaire, ce dernier va être ponctionné pour rembourser le bailleur, ça le fait réfléchir. Là, avec un cassoc’ déjà poursuivi par la gendarmerie, vous n’avez personne vers qui vous tourner. Vous avez pris un risque sans garantie. Est-ce que la rémunération était suffisante pour accepter un risque sans garantie ?
Notez bien que ça ne veut pas dire que vous êtes en faute. Le locataire qui fait cela est toujours en faute. Cela n’empêche pas que le bailleur peut prendre des précautions pour limiter le risque. De même que lorsqu’une personne est agressée alors qu’elle rentrait seule, à pied, à moitié bourrée, à 2 heures du mat, par les rues sombres d’un mauvais quartier, celui qui est en faute, c’est l’agresseur, toujours et sans doute possible. Pourtant, je pense que vous conviendrez qu’il existait certaines précautions que la personne qui rentrait aurait pu prendre et qui auraient évité ou en tout cas minimisé le risque d’agression. Eh bien là, c’est un peu pareil, indépendamment des discours sur le droit et la faute qui reviennent à blâmer le locataire, il y a des précautions à prendre côté bailleur.
Dernière modification par Bernard2K (27/03/2022 12h05)