pogman, le 08/09/2023 a écrit :
L’export étant également friand de vins prêts à boire pour plus vite (c’est top pour Instagram), les vignerons ont effectivement modifié le style des vins en moins de 7 ou 8 ans je dirais.
Je dirais que l’export est au contraire très friand de vins de garde et ce de plus en plus. Ne serait-ce que pour des raisons économiques, en lien avec les comportements de ’collection’ (achat de vin par des particuliers pour le boire plus tard) ou ’d’investissements’ (achat de vin pour une revente plus tard).
Concernant le premier type d’investissement (’collection’), dés qu’on parle de vins haut-de-gamme (voire de luxe), i.e. au-dessus de 20/30€ le col, on parle (en moyenne) de clientèles particulièrement aisées. Et donc (en moyenne) de clientèles étrangères. Ce n’est pas un hasard si les vendeurs historiques de ce type de vins (brokers, cavistes haut-de-gamme, maison d’enchères) sont traditionnellement étrangers (Royaume-Uni notamment).
Concernant le second type (’investissement’), il est également très centré sur l’étranger et ce de façon croissante. Par exemple, les États-Unis pesaient pour 1% de l’indice Liv-ex en 2011 contre environ 1/3 de nos jours (source : rapport liv-ex "The evolution of fine wine investment", téléchargeable gratuitement).
pogman, le 08/09/2023 a écrit :
Après, comme on dit "les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel" et la période qui arrive marquera peut être une baisse de l’export et donc plus de considération pour nous clients français et si la demande baisse alors les prix aussi je l’espère !
J’aimerai bien. Mais pour l’instant, les seuls vins qui ne souffrent pas trop sont les haut de gamme/luxe. Et c’est tiré par l’export (source : ma connaissance intime de ce secteur).
Ça fait une quinzaine d’années que j’entends dire que les "grands crus" (traduction de "fine wines") finiront par redevenir raisonnables en matière de prix, quand l’export se tassera (notamment en ce qui concerne la Bourgogne). Et ça fait quinze ans que les prix des vins bourguignons haut-de-gamme progressent (même si ça se tasse un peu cette année, la tendance de moyen terme demeure nettement orientée à la hausse).
D’ailleurs, le marché français n’est pas au mieux de sa forme (euphémisme), pour la Bourgogne comme pour les autres vignobles. En revanche, l’export des vins bourguignons continue de tirer ce vignoble vers le haut, en matière de valorisation (cf. par exemple note de conjoncture BIVB du printemps 2023).
Donc effectivement, les arbres ne grimpent pas au ciel. Mais le monde est vaste : quand un arbre devient malade (ex. marché chinois) ou s’affaiblit, on passe au suivant (Singapour, Corée du Sud, Norvège etc. etc.). Et à ce petit jeu, 1) les bourguignons sont des maîtres en la matière (à l’image des champenois) et 2) la France est un arbre de taille moyenne.
Une règle historique intangible (depuis l’antiquité jusqu’à nos jours) : le vin est un produit qui voyage. Et il voyage là où sont les sous. Et les sous sont plus à l’étranger qu’en France.
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Pour revenir sur le sujet de la file, mes vins préférés sont (bien entendu) des Corbières (et les magnifiques Crémants de Limoux).
Sinon quelques vins que j’ai en cave, pour mes enfants :
- Bandol : Bastide Blanche (cuvées Fontanéou et Estagnol)
- Côte-Rôtie : Domaine Garon, cuvée Les Triotes
- Roussillon : Clos des fées, vieilles vignes
J’apprécie aussi tout particulièrement les malbecs argentins, les vins australiens (avec un petit faible pour Yalumba et sa cuvée Tri-centenary, magnifique travail de préservation des plants et variétés), les sauvignons blancs néo-zélandais etc. Plein de vins qui me rappellent de très bons souvenirs mais qu’on ne trouve malheureusement pas en France (ou alors à des prix indécents, la distribution étant indigente chez nous).
Dernière modification par carignan99 (11/09/2023 13h06)