1 #151 13/09/2023 07h46
- Bernard2K
- Membre (2015)
Top 5 Année 2024
Top 5 Année 2023
Top 5 Année 2022
Top 5 Dvpt perso.
Top 10 Vivre rentier
Top 50 Actions/Bourse
Top 50 Obligs/Fonds EUR
Top 20 Monétaire
Top 5 Invest. Exotiques
Top 20 Crypto-actifs
Top 5 Entreprendre
Top 10 Finance/Économie
Top 5 Banque/Fiscalité
Top 50 SCPI/OPCI
Top 5 Immobilier locatif - Réputation : 3643
Hall of Fame
A propos du risque d’abus de droit (ou mini abus de droit) :
Déjà, relisons la définition de l’abus de droit :
article L. 64 du livre des procédures fiscales a écrit :
(…)l’administration est en droit d’écarter, comme ne lui étant pas opposables, les actes constitutifs d’un abus de droit, soit que ces actes ont un caractère fictif, soit que, recherchant le bénéfice d’une application littérale des textes ou de décisions à l’encontre des objectifs poursuivis par leurs auteurs, ils n’ont pu être inspirés par aucun autre motif que celui d’éluder ou d’atténuer les charges fiscales que l’intéressé (…)
Le mini: idem sauf que ’aucun autre motif" est remplacé par "motif principal".
Je répète qu’il s’agit de démembrer puis de construire un bien dont l’usufruitier a l’usage (y habiter) ou les fruits (le loyer). Il s’agit de le faire suffisamment tôt pour qu’une durée suffisante d’usage ou de fruits établisse que les travaux ont été fait dans ce but (en première approche, avoir au moins 10 ans à vivre me semble une durée raisonnable).
A partir de là, il me semble très difficile de qualifier cela d’abus de droit.
- ensuite, regardons l’activité réelle de ces procédures d’abus de droit. Les cas passent devant le comité d’abus de droit fiscal. Quelle est son activité ? Il le dit lui-même :
Rapport 2022 du comité d’abus de droit fiscal a écrit :
Le nombre de saisines est en 2022, et pour la troisième année consécutive, en net repli (18
affaires reçues en 2022, contre 30 en 2021, 38 en 2020 et 851
en 2019). Il s’agit du plus faible
nombre de saisines depuis 10 ans.
Je ne vois pas une seule procédure basée sur le mini abus de droit.
Je n’y vois pas une seule affaire basée sur un démembrement.
La lecture de ce rapport confirme surtout que ce n’est pas une bonne idée de constituer une SCI pour se louer à soi-même sa RP et ainsi déduire les travaux en charges sur le revenus fonciers d’autres biens ou d’autres SCI bénéficiaires (en tout cas si la SCI agit vis à vis de ses associés différemment d’avec des tiers (loyer plus bas que le marché, loyer payé durant les travaux sans utilisation effective du bien, etc.). Mais ça, on le savait déjà
Le faible nombre de saisines du comité, en baisse constante depuis 10 ans, semble indiquer que l’administration fiscale, consciente de la lourdeur de la procédure d’abus de droit et du risque non nul de se faire retoquer par le comité, évite d’y recourir.
Personnellement, je pense que le risque est extrêmement faible pourvu que l’usufruitier ait une raison bien réelle de procéder à la construction à son propre profit (pour avoir des années d’usage ou de loyers perçus), et pourvu qu’on s’inscrive dans le temps long comme le relève serenitis. En première approche, il me semble que l’usufruitier devrait avoir au moins 10 ans devant soi d’usage du bien construit ; et qu’après son décès, l’usufruitier devrait laisser écouler au moins 5 ans après le décès avant de revendre le bien. Chiffres sortis du chapeau je l’avoue, et bien sûr, plus ces délais sont longs, mieux c’est. Personnellement toujours, je ne demanderais surtout pas un rescrit. Le rescrit indique qu’on a un plan, sur le temps long, tout exprès pour éviter les droits de mutation. Faire un rescrit montre qu’on agit dans le but de la transmission, et cela va donc à l’encontre de l’idée que l’on veut établir, qui est que l’usufruitier a construit dans son propre intérêt et que la transmission de la PP au décès est une conséquence tout à fait fortuite… De plus, les rescrits sont piégeux car toute déviation de ce qui est décrit dans le rescrit est une raison pour considérer que le rescrit ne s’applique plus ; or les plans se déroulent rarement parfaitement comme prévu.
Pour autant, comme l’a indiqué durand18, il est avisé de consulter un fiscaliste avant l’opération. Il évaluera le risque et proposera des solutions.
Dernière modification par Bernard2K (13/09/2023 08h50)
Il faut que tout change pour que rien ne change
Hors ligne