Investir dans des biens de consommation non périssables…

Dominique a écrit :

Dans ce cadre, et dans l’optique d’explorer le maximum de possibilités de diversification, une alternative un peu marginale (qui concernerait bien entendu une part limitée du patrimoine) pourrait être d’acheter et de stocker des biens consommables qui ne se périment pas (et dont on a l’utilité, bien entendu). (…)

Je suis bien conscient que ce type de « placement » ne peut convenir à tout le monde, et en fera rire certains, néanmoins je suis preneurs de vos avis sur :
-    L’intéret de la démarche, d’un point de vue investissment
-    Des idées d’autres biens durables qui ne figurent pas dans la liste
-    Des liens ou références sur cette démarche

Amusant, et qui correspond assez à mes goûts pathologiques d’accumulation, mais ça atteint vite ses limites en matière de patrimoine accumulé : je viens pour le plaisir de vous répondre de recompter mes 120 rouleaux de papier hygiénique en réserve, ils stockent moins de 50 euros à eux tous…

En pratique, au moins 10 % de ce que vous achetez ainsi se révèlera gâté/inutilisable/inutilisé (tiens les cinq ampoules de rechange de mon projecteur de diapos, un jour on passa au numérique, elles sont au grenier avec le projecteur de diapos…), donc n’espérez pas que ça suive l’inflation. Ça a un sens comme jeu ou comme échappatoire à des pulsions de stockage, pas comme placement !

Pour les biens qui manquent dans votre énumération, il y a les livres bien sûr, du moins pour les lecteurs forcenés.

Cela me paraît davantage risqué que sûr. :-)

Un des problèmes va être la liquidité. Le jour où vous voulez "liquider" votre placement, vous allez devoir mettre en vente ces produits, et affronter la concurrence des hard-discounters.

Bien sûr si votre prix d’achat est sensiblement inférieur au prix du hard-discount, vous vous y retrouverez. Mais cela suppose d’attendre longtemps, voire très longtemps.

Et à très long terme, les produits et habitudes des consommateurs changent. Pour les produits de grande consommation (alimentation, entretien) je vois mal des gens les acheter à un particulier, qui plus est avec une date de fabrication de plusieurs années (même si beaucoup ne se périment effectivement pas). Pour les bouteilles de gaz, dans 20 ans les modèles proposés seront plus compacts, plus légers et plus sûrs. Quant aux matériaux, ils seront bien différents suite au changement incessant des normes.

Sans compter qu’il reste la question du transport de ces biens vers leur acheteur.

Bonjour .
Pas bête du tout !
Pas pour tout les produits bien sûr.
Par exemple si mes souvenirs sont bons  ( il faudrait que je ressorte de vieilles factures pour confirmer) :
parpaings , tuiles , boulons , ont fait comme la baguette soit X 6 en 10/12 ans .
Et oui , on payait 1 Franc ce qui vaut maintenant 1 Euro .
Si on a de la place , c’est bien mieux que l’or .

Un voisin retraité a bazardé toute la ferraille accumulée au cours de sa carriere en 2007 quand les matieres premieres etaient à leur plus haut.

100 ou 120 tonnes de ferraille à 200€ .C’etait pas une fortune,mais je pense qu’il n’avait jamais imaginé en tirer un benefice.

les meilleures protections contre l’inflation sont pour moi, les materiaux qu’on prendra soin d’assembler pour se loger ,un bout de terrain qui peut nous nourrir et partiellement boisé pour se chauffer(on peut meme imaginer produire des oléagineux pour alimenter une voiture diesel)

Je pense que ce type d’investissement présente plusieurs risques même s’il parait plein de bon sens à première vue.

Le premier élément à prendre en compte me semble le cout de stockage: si je prend l’exemple des bouteilles d’eau minérale, ça prend vite de la place. Le surcout lié au frais de stockage compensera-t-il le gain sur inflation? De plus, en cas de deménagement…..

Ensuite, le second risque me semble l’obsolescence des produits stockés.

De plus, il existe aussi le risque que vos actifs achetés le soit à un prix surévalué aujourd’hui et coutent moins cher dans quelques années. Par exemple, quelques investisseurs se sont lancés dans le vin. Qui vous garanti que le prix d’une bouteille de grand cru vaudra plus dans quelques années (certes le facteurs de raréfaction sur le marché joue, mais qui dit que dans 7 ou 8 ans, les vins français seront toujours bien cotés?)… Bon après, ça reste un "placement" pas inintéressant car on peut toujours se consoler de sa "moins value" en buvant une bonne bouteille! :-)

Enfin et cela a été traité, le risque de voir les produits se périmer ou se déterriorer.

A mon sens, cette stratégie peut avoir son utilité en cas d’évènement grave type guerre ou évènement climatique majeur et permettrait de survivre sur ses réserves (sous réserve que ces biens ne soient pas détruits ou volés). Dans notre société actuelle, je vois moins l’intérêt.

Après, ce type d’investissement serait peut être plus adapté dans une optique de diminution des dépenses du budget courant. Par exemple, profiter des promotions sur les produits dont on se sert souvent pour stocker ces produits. Mais là, on sort du champ de l’investissement et on rentre plutôt sur de la gestion de budget "au quotidien".  Par exemple, je consomme uniquement de l’eau minérale gazeuse, dès qu’il y a une promo sur celle que je bois, je fais le plein mais se pose rapidement le problème du stockage. Au dela de 10 packs ça devient vite compliqué. Alors j’ai du mal à imaginer pour une consommation sur plusieurs années…..

Je déterre cette file que j’avais initié, afin de l’illustrer avec un exemple personnel récent concernant les matériaux de construction.

Travaillant dans l’industrie du bois, j’avais demandé voici 2 ans de percevoir ma prime de fin d’année en nature. Ainsi, au lieu de toucher de l’ordre de 5 K€ (correspondant à 1 mois de salaire), j’ai eu droit à 15 m3 de bois (lames de terrasse, bardage, parquet) dans des essences exotiques.

Avec les frais de transport et de déchargement (location d’un élévateur), le m3 m’est revenu à moins de 500 €, alors que le prix de vente en France est de l’ordre de 2000 €.

J’ai réalisé cette opération bien que n’ayant pas d’utilisation immédiate pour ce bois, car je savais que le prix était très intéressant, et la durée de conservation importante (plusieurs décennies si stocké dans de bonnes conditions). Je peux à présent refaire les parquets de mon habitation principale que je viens d’acquérir (voir ma présentation), et réaliser tous les aménagements extérieurs, pour un coût bien inférieur aux tarifs des revendeurs locaux.

Il s’agit donc d’un investissement intéressant, qui a bien entendu été rendu possible par le fait que je travaille dans le milieu. On peut néanmoins faire le parallèle avec les achats en gros ou en promo, même si l’on en a pas d’utilité immédiate, et qui permettent également de bénéficier de meilleurs tarifs.

C’est pas moi :-)
Pourtant, il y a plus de 8 ans que j’ai acheté des rouleaux de timbres a validité permanente.
Le prix des timbres été supérieur à celui de l’inflation, mais bon, pour le peu que j’envoie, j’y gagne peu aussi .

Dans la catégorie postale, là ou ça peut rapidement être intéressant, c’est pour les colis ou lettres suivies. Celui qui a acheté en grande quantité des affranchissements lettres suivies ou des pret à poster de colis, au train ou les tarifs augmentent, il pourra gagner facilement 4 € sur chaque envoi dans le futur. Les lettre suivies ont été supprimées  il y a quelques années, obligeant ainsi le consommateur à passer par du recommandé ou du colissimo , beaucoup plus cher. Mais les anciens papier de courrier suivi sont toujours valables .

Bonjour,
En discutant avec ma voisine de la rue de la Caution-Perdue, j’ai appris que les granulés avaient pris 100%. Après vérification, en effet les prix sont ahurissants, je me suis donc empressé de vendre la centaine de sacs entassés dans mon logement indécent pour m’en débarrasser avec à la clé une plus-value de 75 %. Ca me console un peu car pour l’instant mon bailleur ne semble pas enclin à me rembourser une caution qu’il s’accapare pour des motifs obscurs.
Il devra refaire son stock de sacs.

Franchement ce phénomène d’inflation concerne des domaines que l’on n’aurait pas soupçonnés et dans le cas des granulés, cela remet sérieusement en question l’investissement dans une installation pour des raisons financières. Reste le confort de chauffe.

Tiens c’est marrant que cette file soit ressortie aujourd’hui.
J’y ai participé il y a plus de 9 ans. (ET NON JE NE ME SENS PAS VIEILLE DU TOUT!)
C’est rigolo de se relire après tout ce temps et de voir à quel point on a changé.

J’ai suivi la voie du stockage (suite à la lecture du site mentionné par l’initiateur de la file et d’autres).
J’avoue que ça m’a bien servi à plusieurs titres et que ça m’a fait faire de belles économies.

En fin d’année, on devrait tester la vente de quelques unes de nos bouteilles en stock pour voir si ça a pris un peu de valeur. (On a par exemple quelques bouteilles de vin, d’une viticultrice qui était une illustre inconnue il y a quelques années et qui désormais fourni la reine d’Angleterre).

J’avoue que, compte tenu de l’inflation actuelle, je me suis posée la question de convertir une partie de mes fonds en "produits du quotidien".
Pour le moment, je n’ai rien acheté (en dehors du stock déjà constitué). Mais, je pourrais bien lacher quelques centaines d’euros sur des bouteilles de vins blancs que j’affectionne particulièrement, et qui seront en production limitée pendant quelques années suite à une fin de fermage.
Je me dis que si je ne gagne pas un centime, je les liquiderais avec plaisir à mon profit personnel ;-)