3 #26 06/12/2019 09h31
- oliv21
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Désolé de "polluer" la file sur Haulotte que je n’ai pas analysé, mais il me semble important d’attirer l’attention sur les risques de votre méthodologie comptable !
LoopHey a écrit :
La méthode Larbi, consiste pour la dette à prendre l’opposé de (CP - Actifs non courant). Si les CP sont de 10 et que l’ANC est de 20, la dette est de 10 --> opposé de (10-20)
1. Je trouve très dangereux de pratiquer ce genre d’arrangements comptables qui améliorent mécaniquement les ratios mais qui masquent le réel risque de la société.
Dans la vrai vie, les sociétés ont besoin de Besoin en fond de roulement pour assurer leur fonctionnement. Ces fonds permettent à la société de financer l’achat de leur stocks courant afin de produire.
Votre méthode de calcul oublie de compter ces stocks ce qui est, à mon avis, une grave erreur pour les sociétés industrielles.
Que se passe t-il aussi en cas de retard de paiement (augmentation des créances fournisseurs) et éventuelle comptabilisation en provisions courantes ? Le cash ne tombe pas du ciel et si les banques ne refinancent pas la société (à des taux qui leurs sont très avantageux plus le risque monte), la société fini simplement en faillite.
2. Dans la même logique, le PER (qui exclue la dette) n’est pas adaptés pour les sociétés endettées d’autant plus si elles sont cycliques. Prenons un cas simple :
société A :
capitaux propres : 100
dette : 0
société B :
capitaux propre : 50
dette : 50
société C :
capitaux propre : 20
dette : 80
Chaque société utilise le même capital mais répartit de manière différente entre les créanciers (dette) et les actionnaires (capitaux propres). Considérons un résultat net de 10 pour chacune de ces sociétés. On aura alors les PER suivants :
société A : 10
société B : 5
société C : 2
Vous conclurez que la société C sera un meilleur investissement alors que les capitaux employés sont les mêmes que pour les autres sociétés.
Le gros problème est que la société C, qui a une dette élevée, n’aura peut-être pas la solidité financière pour passer la prochaine récession …
Si vous voulez retraiter / effacer la dette, il vous faut être absolument sûr que la société n’est pas cyclique et qu’elle pourra se refinancer facilement même en cas de crise. Si ces critères ne sont pas respectés, alors il est dangereux d’utiliser le PER.
3. Il est également très dangereux de considérer l’actif non courant lorsque le bilan est chargé en survaleur (goodwill, immobilisations incorporelles). Du jour au lendemain, la société peut rayer ces montant de son bilan et l’actif non courant fondra comme neige au soleil ! Ceci se terminera en général mal si la société est par ailleurs endettée.
Par ailleurs, même les actifs tangibles peuvent être dépréciés si les conditions de marché sont défavorables L’’exemple du moment est les plateformes pétrolières. Le secteur est en sur capacité et les plus vieilles plateformes ne retourneront jamais en mer (retard technologique, remise en service beaucoup trop onéreuse). Elle sont donc voués à être démantelées par les ferailleurs. Pourtant, même en cas de stress financier important, les sociétés propriétaires des plateformes préfèrent les garder au chaud (au lieux de les vendre aux ferailleurs) car cette opération leur imposerait de passer un provision sur leur actif non courant entraînant une rupture des covenants (et une faillite dans la plupart des cas).
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