Xa: Je comprend ce que vous dites, et c’est assez cohérent dans l’ensemble. Le problème de votre vision est qu’elle justifie de taxer des sommes qui ne sont PAS perçues, et vous justifiez cela comme étant "normal".
Disons qu’on est d’accord dans le principe de ce que vous avez écrit. Mais si le bailleur, ou une entreprise, considère (à tord ou à raison à la rigueur) que des sommes sont irrécupérables, qu’elle annule la dette/facture, et qu’elle ne touche donc absolument RIEN, pourquoi ces sommes devraient-elles tout de même être taxées ? Ou pour quelle raison ce bailleur ou cette entreprise devrait-elle avoir à justifier de démarches (potentiellement coûteuses, alors qu’il/elle peut savoir de manière assez sûre qu’elles seront vaines par exemple) ?
Vous pouvez me répondre qu’il existe une loi/un article du CGI en ce sens (surement, vu tous les textes abracadabrants qui existent), ou que c’est la façon de considérer la chose par l’administration. Mais je vous invite à essayer de prendre du recul, d’y réfléchir, et de relire mon message que vous trouvez "exagéré", il ne l’est pas !
"Le bail existe-t-il ? oui. Le locataire doit-il payer son loyer ? Oui."
Soyons réaliste un instant: Il est dans l’intérêt du bailleur de récupérer son loyer. Mais s’il ne le touche pas, vous êtes en train de considérer la taxation de quoi ? Pas d’un revenu, mais du MANQUE de justificatifs ! On n’est même pas en train de dire que le bailleur n’a pas fait de démarches lui-même, ce qu’il a peut-être fait et pour lesquelles il n’a pas de justificatifs, mais qu’il n’a rien à présenter à l’administration (et encore, il a bien inscrit sa créance à la procédure de surendettement d’après l’arrêt)
"Vous avez des relances pour prouver que vous avez fait votre boulot de bailleur"
Oui, oui, ne pas bosser assez, ou assez bien, est taxable dans votre vision, c’est bien ce que je soutenais dans mon message, donc encore une fois, aucune exagération. Qu’est ce qui empêche l’administration de considérer que vous n’avez pas non plus fait correctement votre travail de bailleur en trouvant un locataire à un loyer plus élevé et vous taxer sur ce loyer plus élevé ? Pareil, des redressements pour loyers jugés trop bas, ca existe également (ce que vous trouvez surement "normal" aussi).
Si le locataire n’a pas donné cette somme à son bailleur, il l’a toujours et lorsqu’il la dépensera dans autre chose, cette même somme sera donc taxée une deuxième fois. Ce qui est cohérent selon vous, puisque ca n’est en fait pas cette somme qui a été taxée la première fois, mais le manque de travail du bailleur. Enfin c’est surtout son manque de sens du "proprement", à savoir passer plus de temps à penser à la partie fiscale et aux problèmes qu’il pourrait avoir avec l’administration, qu’à son boulot réel. Et c’est bien ca malheureusement, l’une des caractéristique de bosser/investir/entreprendre en France.
xa a écrit :
SI demain votre employeur cesse de vous payer, tout en vous faisant travailler, vous ne faites rien, vous lui en faites cadeau, ou a minima vous faites constater, par écrit pour avoir une preuve, que vous n’avez pas été payé ?
Là, je crois qu’on y arrive: Je pense que la majorité des gens, dont je fais partie, entreprendront des démarches pour essayer de récupérer leur salaire. Ca ne me viendrait même pas à l’idée de vouloir une "preuve" que je n’ai pas été payé ! Pourquoi faire ? Je le sais bien que je n’ai pas été payé. Et si l’employeur soutient qu’il m’a payé, alors que ca na pas été le cas, ca sera sa parole contre la mienne, et c’est à lui qu’on demandera de justifier du payement (un simple relevé de compte fera l’affaire) afin de prouver que c’est moi qui ment dans l’affaire (et m’en prendrais plein la tronche ensuite si c’était le cas). Mais pourquoi diable chercherais-je une preuve que je n’ai pas été payé ? Ah, parce que je dois me dire: "Mais biensûr, je dois payer des impôts sur ce salaire jamais perçu !" ou que je dois anticiper que ca va être suspicieux, et que ce que je déclare à l’administration va être mis en doute (seulement dans un sens, on ne vous soupçonnera jamais d’avoir trop déclaré ou oublié des déductions, même si évidemment ca arrive)
Si vous ne faites rien, on pourrait tout à fait penser que votre employeur vous a payé en douce, en liquide ou, pour un cas que j’ai croisé, via un compte externe. Le fisc serait évidemment en droit de se demander comment un salarié qui ne touche pas son salaire peut accepter cela … si ce n’est pas parce qu’il a obtenu une compensation par ailleurs, probablement non déclarée …
"Le fisc serait évidemment en droit de se demander"
Ben biensûr ! Il est évident que vous traiter de menteur est le droit le plus absolu de l’administration fiscale, et elle ne s’en prive pas (et elle a d’ardents défenseurs comme vous !). Considérer que si vous déclarez quelque chose, c’est que ca doit être le cas, serait une idée parfaitement saugrenue. Certains pays partent de ce principe (la Suisse ou le Luxembourg par exemple) et s’en portent très bien. Mais la propagande veut que si les choses marchent mieux dans ces pays, c’est pour d’odieuses autres raisons …
Quant à l’arrêt: "d’autres diligences que l’inscription de celle-ci au titre de la procédure de surendettement dont faisait l’objet cette locataire".
Donc la locataire avait une procédure de surendettement en cours, et le bailleur a inscrit sa créance à cette procédure. Mais …. non faut le taxer quand même. Normal.
xa, en lisant votre message, je suis quasiment prêt à parier que vous êtes payé par l’état d’une manière ou d’une autre. Et je parierais même sur une façon plutôt directe. Vous ne bosseriez pas pour les impôts carrément par hasard ? (ca n’est pas une question qui nécessite forcément de réponse)
@Gunday: Oui, j’y ai pensé lorsque j’ai rédigé mon message C’est du délire de haute voltige, et ca m’avait fait avaler de travers la première que j’avais entendu ca, mais lorsqu’il s’agit de trouver comment vous en prendre toujours plus, ca n’est pas l’imagination qui manque.
(+@Bernard2K) Pour l’arrêt, que l’avantage fiscal soit remis en cause, soit. Que le bailleur ait mal fait son boulot, pourquoi pas. Qu’il soit taxé parce qu’il n’a pas réagi assez rapidement, ca me reste en travers de la gorge. Peut-être a-t-il eu ses soucis à ce moment également. Je ne sais pas pour vous, mais laisser trainer quelques mois un impayé m’est arrivé assez souvent. Il se retrouve tout de même à payer des impôts sur des sommes jamais perçues …
"Là, on est à mon sens dans un jugement spécifique qui ne remet pas en cause le principe de déclaration des loyers perçus.’
Voilez-vous la face de cette manière si ca vous rassure.
"Sauf bien entendu à loger gratuitement un locataire durant des années sans motifs (ce qui est le cas mentionné)"
L’arrêt parle de 2004 sans préciser le mois et de difficultés au printemps 2005. Il ne m’étonnerait pas que ce soit la procédure de surendettement au printemps 2005, mais on n’en sait rien. Vous rationalisez la chose à la sauce "ca n’arrive qu’aux autres", il me semble qu’on parle plus de mois que d’années ici. Et si c’est effectivement la procédure de surendettement au printemps 2005, on peut très bien imaginer que le locataire avait de sérieuses difficultés avant, et payait juste encore ses crédits en ne payant plus son loyer fin 2004/début 2005.
@Iqce: "dans une société de 70 millions de personnes, il y a toujours des fraudeurs et donc je trouverais normal que l’Etat se demande par de tels biais si l’employeur ne m’a pas versé mon salaire en liquide."
Décidément, la propagande est rudement efficace.
Et lorsque les personnes de bonne foi (même à considérer qu’il y a des tonnes de fraudeurs et de menteurs, il doit bien rester quelque personnes honnêtes, la preuve: vous l’êtes, et vous le savez) se font remettre en cause leurs déclarations et redresser, vous croyez qu’elles le prennent comment ? En parlant d’expérience personnelle, je peux vous le dire: Pas bien ! pas bien du tout même ! (ce qui expliquera en partie la teneur de mes messages)
"mais si vous avez fait votre boulot de bailleur, il n’y a rien à craindre hormis une perte de temps pour justifier/expliquer."
Voilà le problème Iqce: La naivete (que j’ai eu, rassurez-vous) de croire que vous "n’avez rien à craindre lorsque vous n’avez rien à vous reprocher". C’est aussi valable avec les "forces de l’ordre" d’ailleurs, mais c’est un autre sujet.
Pour l’administration (je parle de la France), la naïveté consiste à croire que les choses sont justes, alors que malheureusement ils sont là pour faire du chiffre ! Je comprendrais tout à fait que vous ne le croyez pas, on m’avait dit un tas de choses à ce sujet par le passé et je ne l’avait pas cru non plus.