Les caisses régionales du Crédit Agricole sont des titres énormément décotés.
10 fois, 20 fois, 50 fois ? Je vous laisse faire vous même le calcul.
Mes deux caisses préférées sont Alpes-Provence (CRAP) et Languedoc (CRLA).
Ce sont celles pour lesquelles le ratio entre le nombre de CCI et le nombre de parts sociales (PS) est le plus faible. Quel intérêt me direz vous ?
En fait les parts sociales, qui n’ont droit qu’à un intérêt sur leur nominal, ne sont pas de vrais titres de capital assimilables à des actions. Elles sont plutôt assimilables à des titres de dette à durée indéterminée. Les CCI étant eux sont assimilables à des actions sans droit de vote et représentent bien une part du capital des caisses régionales.
En conséquence, seuls les CCI (et les CCA ?) devraient être comptabilisés au capital.
Pour sur, le groupe Crédit Agricole ne considère pas les choses comme cela et quand, chaque année, est calculé le dividende Il est calculé sur 30% du bénéfice et divisé par le nombre total de titres (CCI+CCA+PS). Mais le dividende des parts sociales n’est jamais déboursé par la caisse régionale et vient grossir son trésor de guerre. A terme, par réinvestissement, il bénéficie aux porteurs de CCI.
On comprends bien que CCI et PS n’ont pas du tout la même valeur quand on voit que suivant les caisses le dividende versé aux CCI est entre 5 et 25 fois plus élevé que l’intérêt versé aux parts sociales.
Ainsi on peut considérer que les CCI bénéficient d’un quasi-usufruit sur les parts sociales en échange d’un intérêt modique versé aux porteurs de parts sociales.
Qu’en est-il des CCA ? Sont-ils de vrais titres au capital des caisses régionales ?
Rachetés par SACAM Mutualisation, qui représente l’ensemble des caisses régionales, à Crédit Agricole SA, les CCA peuvent être considérés comme des titres d’autocontrôle et annulés dans nos calculs. Ils représentent un autocontrôle mutualisé entre toutes les caisses régionales. Ne reste plus, en réalité au capital des caisses régionales que les CCI.
Si on calcule un PER en divisant le bénéfice par les seuls CCI, on obtient souvent des PER inférieurs à 1. Impossible, me direz-vous, il doit y avoir une erreur dans le raisonnement. Mais ceci ne fait, en réalité, que refléter la gigantesque sous-évaluation des CCI. Idem si on calcule de cette manière les fonds propres par CCI, on trouvera des chiffres astronomiques par rapport au cours.
Certains gérants américains très avisés ne s’y sont pas trompés et ont investi avec succès depuis plusieurs années dans les CCI, mais la décote reste abyssale.
Bien sur, en cas d’OPR-expropriation, le groupe Crédit Agricole, ne calculera pas l’actif net par action, ni le PER sur la base des seuls CCI, mais sur la base qu’il a toujours considéré comme légale, CCI+CCA+PS. Ceci annonce une belle bataille juridique en perspective, où les gérants de fonds seront nos meilleurs alliés.
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
Dernière modification par Larbinator (01/11/2018 15h17)