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#1 02/05/2012 18h29

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Suite à une des dernières newsletter je me suis lancé dans la lecture du bouquin de Jack Welch Ma vie de patron, ancien CEO de GE et très franchement j’avais beaucoup d’à priori sur le rôle et l’influence du haut management.

Au fil des pages, on se rend vite compte à quel point les décisions d’un seul ou petit groupe d’hommes peuvent bouleverser la vie de mastodontes industriels et par la même la vie des centaines de milliers de gens au quotidien.

Tenez vous compte lors de vos investissements du parcours et des discours des dirigeants? Comment evaluez vous l’honneteté et l’éthique de ces dirigeants et leurs volontés de travailler pour les actionnaires et leurs salariés?
Montant de leurs rémunérations, de leur stocks options, des rachats d’action, collusion politique ?

Merci!

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#2 02/05/2012 19h26

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Une des choses importante, c’est déjà savoir si eux ils achètent.

Ensuite, je fais attention si je "sens" le management.

Par exemple, je ne "sens" pas du tout le dirigeant de Les trois chênes alors que j’aime beaucoup la façon d’agir du dirigeant de Hiolle Industrie. Je regarde en fonction de mes valeurs et de celles des dirigeants.

Je n’ai aucune action des deux sociétés mais il y en a une vers laquelle, je me tournerai plus volontiers.


Dans la tempête : cash is king

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#3 02/05/2012 21h56

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Je pense que c’est un point capital, une des plus grandes leçons que j’ai eu. Avant je ne regardais pas trop ce point et cela m’a conduit dans des situations peu victorieuses.

Pour gérer cela, on peut regarder les transmissions des AG ou interviews des entreprises et le suivis long terme des entreprises.

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#4 06/05/2012 14h22

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Je remarque que ce sujet, au combien crucial, ne succite pas trop de discussion. En même temps il est vrai que c’est dur à évaluer.

Dans mon domaine préféré des sociétés d’investissement, j’ai l’exemple d’Eurazeo où je n’ai pas vraiment confiance dans le management. Voici certains points qui permettent de forger ce sentiment:

Dans la présentation des résultats 2011 :
- le net group companies contribution passe de 21.5M€ à 89.6M€ soit x4. C’est mis plusieurs fois en gras. Ca n’a aucune valeur la capitalisation d’Eurazeo étant de 2300M€. On passe donc d’un pseudo PER de 106 à 25. Il vaut peut-être mieux pas se vanter. A comparaison Wendel publit un pseudo PER de 9.
- "Strong performance of Elis +3.2% organic growth in 2011, record year since 2007" Avec une inflation à 2.3%, ça fait en réalité une hausse de +0.9% et c’est le record depuis 2007?
- "Significant outperformance vs. Eurozone growth" en prenant la croissance du PIB hors inflation et avec inflation pour les sociétés du groupe. En oubliant aussi de corriger des réinvestissement de capital.
- Montrer l’augmentation des dividendes versé par le total pour la compagnie. Ce n’est pas représentatif pour un action vu qu’il y a eu des augmentations de capital. Le montant peut augmenter dans l’absolu mais rester stable pour un actionnaire. Il y a aussi les rachats d’actions, bref impossible d’avoir une vision claire pour l’actionnaire. Depuis 2007, le dividende est à 1.2€ + une action pour 20.

Voici un exemple des éléments qui me font douter sur le management quand je les vois.

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#5 07/05/2012 08h24

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Pour moi-aussi c’est un point très important.

Plus que l’équipe dirigeante, je regarde si la stratégie d’entreprise est vraiment tournée vers la création de valeurs pour l’actionnaire ou non.

Quand j’entends un dirigeant parler de rachat d’actions, Free Cash Flow, etc ça m’a rassure.

Quand j’entends un dirigeant parler de croissance externe ou pleurnicher sur la décote excessive de sa holding (plutôt que de profiter pour racheter des actions), je prends mes jambes à mon cou.

Même chose pour les fausses stratégies du type "externalisation de l’immobilier", à la Carrefour. C’est pas un projet d’entreprise. C’est de la bidouille.

Dernièrement on a vu aussi plusieurs dirigeants se parjurer en baissant des dividendes qu’ils avaient dit stables etc. Le changement de stratégie peut être pertinent pour l’entreprise mais j’évite ce genre d’entreprises.

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#6 07/05/2012 09h02

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InvestisseurHeureux a écrit :

Dernièrement on a vu aussi plusieurs dirigeants se parjurer en baissant des dividendes qu’ils avaient dit stables etc. Le changement de stratégie peut être pertinent pour l’entreprise mais j’évite ce genre d’entreprises.

*Justement, cela n’est il pas contradictoire avec votre récent positionnement sur Telefonica.?
Le board en 2011 encore promettait de poursuivre sa politique de croissance de dividende malgré un endettement monstre. Quelques mois après, le dividende est amputé et risque de l’être encore dans les mois à venir sans que ceux ci ne nous expliquent clairement leur stratégie si ce n’est tirer de la croissance en Amérique latine mais cette croissance aussi a ses limites.

*Les rachats d’action peuvent aussi être un signal négatif si celui ci est effectué quand le cours est haut mais surtout lorsqu’il ne se traduit pas par le retrait des actions un peu comme chez Microsoft . L’intéret des dirigeants passera encore avant celui des actionnaires.

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#7 07/05/2012 13h00

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1°) De l’honnêteté : être objectif quand les choses vont bien et aussi quand cela va mal….affronter la vérité et refuser de se voir mouiller dans des affaires peu recommendable (cf Buffet et Salomon Bros)

2°) Dire ce qu’ils font et faire ce qu’ils disent…

3°) De l’humilité

4°) Une rémunération parfaitement alignée avec celles des actionnaires

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#8 07/05/2012 13h04

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swantonbomb a écrit :

*Justement, cela n’est il pas contradictoire avec votre récent positionnement sur Telefonica.?

Si mais Telefonica et Enel c’est vraiment à la marge de mon portefeuille.

Les deux cumulés ça fait 3,8% de mon portefeuille d’actions et donc 1,4% de mon patrimoine global…

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#9 15/09/2015 20h44

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Je remonte ce fil.

Je pense que le management est un piège pour ceux, comme moi, qui débutent dans l’investissement sélectif / value. Une opportunité peut vite se retourner en cas de mauvais management.

Je comprends vos points, il faut vérifier que le management tient ses objectifs, qu’il ne soit pas trop optimiste en toute circonstance, que ses intérêts soient alignés avec l’actionnaire, …

Mais comment vérifier concrètement ces points sans lire les rapports annuels des 10 dernières années ? Je peux lire un ou deux rapports, et ensuite chercher les chiffres des comptes et bilans de toutes les autres années dans les autres rapports pour voir l’évolution dans le temps. Mais lire l’intégralité des rapports sur 10 ans juste pour évaluer le management, et ce pour chaque entreprise analysée, me paraît beaucoup trop chronophage. A ce rythme je ferai mon premier investissement dans 20 ans big_smile

Avez-vous des moyens plus rapides d’identifier un bon management ou d’écarter les mauvais ?

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#10 15/09/2015 20h53

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Evariste a écrit :

Avez-vous des moyens plus rapides d’identifier un bon management ou d’écarter les mauvais ?

"Bon sang ne saurait mentir" oui mais rien n’est garanti, c’est humain. C’est comme pour les performances passées : elles ne préjugent pas performances futures, y compris pour le comportement du management.
En investissant sur une action donnée, on prend le risque spécifique que son président dérape le lendemain, ou qu’elle fasse la une pour un scandale quelconque avec une chute du cours de bourse.
==> Comme souvent la diversification est une réponse, soit par un panier d’actions suffisant (en général 5% max par ligne) ou alors par des trackers plus ou moins larges.


"La bourse est le seul magasin où la plupart des clients fuient quand les prix baissent. W Buffet". Portefeuille, Blog

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#11 15/09/2015 20h59

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skywalker31 a écrit :

Comme souvent la diversification est une réponse, soit par un panier d’actions suffisant (en général 5% max par ligne) ou alors par des trackers plus ou moins larges.

Je vous suis bien, mais cela revient à adopter une stratégie passive ou semi-passive et ne plus faire d’investissement value. Inutile d’analyser une société en détail si c’est pour y mettre 5% max du portefeuille. Dans ce cas autant acheter des entreprises solides en renforçant sur les baisses ou choisir des trackers comme vous dites.

Peut-être que je retournerais complètement ma veste si j’échoue dans ma stratégie active, et que j’arrêterais de perdre du temps à analyser et que je suivrais la stratégie décrite par l’IH. Mais je suis jeune, je peux me permettre de perdre un (petit) peu d’argent pour voir si l’investissement actif tient ses promesses.

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#12 15/09/2015 21h04

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Je pense que l’évolution du bénéfice net par action sur longue période (10 ans) est révélateur de la qualité des dirigeants. Si celui-ci a diminué ou stagné, cela veut dire que des erreurs ont été commises. Si la croissance  du BNA est supérieure à 5% par an, l’entreprise est probablement bien gérée.

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#13 15/09/2015 22h38

sergio8000
Invité

Vous pouvez regarder si un dollar investi par le management fait beaucoup plus d’un dollar sur le long terme ou non. Etudiez plutôt la dynamique du cash que les bénéfices comptables, car la comptabilité peut raconter beaucoup de choses (il paraît que bon nombre de sociétés automobiles par exemple affichent des bénéfices périodiquement, mais on voit trop rarement le cash rentrer dans les caisses).

 

#14 15/09/2015 23h02

Membre (2015)
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sergio8000 a écrit :

Vous pouvez regarder si un dollar investi par le management fait beaucoup plus d’un dollar sur le long terme […] Etudiez plutôt la dynamique du cash

Ça c’est clairement l’analyse de la boite (comptes, flux de trésorerie, bilans) qui va me permettre de répondre à ces questions.

Plus concrètement, dans le cas de Dell par exemple. Comment prévoir que les minoritaires pouvaient être squeezés ? Était-ce prévisible ? Si oui comment ? Si non, c’est qu’il faut diversifier même lorsqu’on a une grosse marge de sécurité ?

PS : C’est un exemple, je n’ai absolument pas étudié le passé de Dell (ni l’homme ni la société).

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#15 16/09/2015 09h01

sergio8000
Invité

Chez Dell, la manière même dont a été créée l’entreprise pouvait présager d’une éthique de business peu orthodoxe, même si j’ai fermé les yeux sur le sujet à l’époque (Dell s’est fait passer pour une association lorsqu’il a lancé son business).

Il faut diversifier veut tout et rien dire à la fois : diversifier n’enlève pas forcément les aléas, et si vous diversifiez vers des sociétés surévaluées "juste pour diversifier", vous pouvez aussi augmenter vos risques et le nombre de mauvaises surprises. Je ne crois pas qu’il y ait une loi si ce n’est qu’il faut pouvoir bien dormir, et que le degré de diversification devrait être proportionnel au degré d’ignorance (quelqu’un qui se lance au hasard sans prendre le temps d’étudier quoi que ce soit ou avec une psychologie non optimale devrait simplement acheter le marché, quelqu’un de plus studieux, psychologiquement stable et "arrogant" peut se permettre de concentrer à outrance).

En ce qui me concerne : si j’avais 50 opportunités équivalentes, je serais content d’avoir 50 sociétés en portefeuille. Je n’ai cependant jamais eu la chance de vivre une telle situation…

 

#16 16/09/2015 09h24

Membre (2015)
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Merci pour votre réponse.

sergio8000 a écrit :

Dell s’est fait passer pour une association lorsqu’il a lancé son business

C’est exactement ce genre d’infos que je ne sais pas trouver rapidement, et qui ne vont sûrement pas apparaître dans le dernier rapport annuel de Dell. Comment avez-vous su cela par exemple ?

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#17 16/09/2015 09h32

Membre (2014)
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@sergio :

Dans votre historique d’analyses, avez-vous déjà croisé une entreprise avec un management (qui est aussi actionnaire majoritaire), s’étant rémunéré de manière très honnête pendant des années (salaire très modéré, peu de stock options, peu de resticted stocks…), et qui pourtant, le moment venu, quand l’action de l’entreprise est grossièrement sous-évaluée, se met à squeezer les actionnaires ?

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#18 16/09/2015 10h03

sergio8000
Invité

Evariste, je crois que l’histoire de Dell peut être trouvée dans beaucoup de magazines ou dans wikipedia… Je ne me souvient plus précisément où j’ai lu cela, mais c’était évidemment accessible au grand public sur Internet.

Lazard, les dirigeants d’Orchestra Premaman ont essayé et squeezé avec succès de nombreux fonds en réduisant la liquidité du titre et leurs chances de sortie. Comme vous le savez, plusieurs membres de l’équipe et beaucoup de lecteurs de ce forum ont participé à la lutte pour s’opposer au retrait définitif de la cote à un prix jugé abusif (avec succès pour cette fois). Cela dit, même avec le retrait, les actionnaires auraient eu un rendement décent (mais bien moindre que ce qu’ils ont aujourd’hui, c’est certain).

 

3    #19 16/09/2015 21h54

Membre (2014)
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sergio8000 a écrit :

Il faut diversifier veut tout et rien dire à la fois : diversifier n’enlève pas forcément les aléas, et si vous diversifiez vers des sociétés surévaluées "juste pour diversifier", vous pouvez aussi augmenter vos risques et le nombre de mauvaises surprises. Je ne crois pas qu’il y ait une loi si ce n’est qu’il faut pouvoir bien dormir, et que le degré de diversification devrait être proportionnel au degré d’ignorance (quelqu’un qui se lance au hasard sans prendre le temps d’étudier quoi que ce soit ou avec une psychologie non optimale devrait simplement acheter le marché, quelqu’un de plus studieux, psychologiquement stable et "arrogant" peut se permettre de concentrer à outrance).
En ce qui me concerne : si j’avais 50 opportunités équivalentes, je serais content d’avoir 50 sociétés en portefeuille. Je n’ai cependant jamais eu la chance de vivre une telle situation…

La diversification n’est pas seulement une protection contre l’ignorance, mais aussi contre l’imprévu, on l’a vu avec ARCP, MPI ou WPX.
On peut être très à l’aise avec un dossier et tenté d’y mettre le paquet, mais comment prévoir une fraude comptable, un investissement incertain voire destructeur de valeur, un projet de fusion avec une société endettée et c’est le matelas de cash qui s’envole, aladdin sur son tapis volant, et la marge de sécurité avec.
Bref, la diversification permet de se protéger contre ces imprévus et la trop grande confiance en soi ou envers le management.


L'argent ne fait pas le bonheur des pauvres

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#20 17/09/2015 11h21

sergio8000
Invité

Votre argument est convaincant.

Je le nuancerais un peu en disant qu’il est important de voir quel degré d’imprévu est pricé ou non dans le cours et quel degré d’exactitude vous pouvez accorder aux informations fournies par l’entreprise. Je suis beaucoup moins formel que vous sur le degré de malchance sur les exemple que vous citez.

Par exemple, dans le cas d’ARCP, il était difficile de retrouver les résultats de l’entreprise au bilan, car le périmètre comptable ne cessait de changer et la dette ne cessait d’augmenter. Il y avait donc une grande incertitude sur les résultats (sans doute moins grande aujourd’hui d’ailleurs puisque le périmètre d’activité s’est stabilisé). Dans le cas de MPI, il y avait un historique défavorable chez Maurel & Prom. Dans le cas de WPX, il y avait une incertitude sur l’évolution des matières premières et la qualité des gisements.

Ainsi, si la diversification peut en effet couvrir certains imprévus, il arrive que beaucoup d’entre eux soient déjà dans les cours. Il reste très important de mélanger de manière subtile arrogance et humilité : on ne peut se permettre d’être très arrogant et de concentrer beaucoup que lorsque toutes les incertitudes et imprévus sont pricés… Ce n’est pas forcément simple de mettre le curseur au bon endroit et de s’assurer que l’on n’a rien manqué dans son analyse bien entendu, et la diversification (saine - pas celle visant à le faire à tout prix) peut en effet protéger contre ses propres limites.

 

#21 17/09/2015 14h52

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Sergio je partage votre avis que la diversification doit être proportionnelle à notre incompétence ou dit plus gentiment notre incapacité à comprendre une société dans les détails et dans son environnement.

Mais il y aurait une bonne et une mauvaise diversification? Oui comme il y a des bons et des mauvais investissements, de bonnes et de mauvaises décisions, ce qui est normal dans un environnement incertain. Donc toute chose égale par ailleurs il n’y a pas plus de mauvaise diversification que de mauvais investissement.

Et dans votre discours je ne lis jamais que la diversification permet de palier à l’inconnu, au non maîtrisable (une fraude, une catastrophe, une rupture technologique, un accident…) et que donc un portefeuille diversifié est de facto moins risqué qu’un portefeuille concentré.
Je peux mettre les mêmes sociétés que celles du portefeuille de l’IH dans mon portefeuille diversifié (je ne suis pas obligé d’acheter tous les nanars de la cote) et il sera moins risqué.

La phrase magique ’marge de sécurité’ ne remplace pas les bénéfices de la diversification. Et même si vous ne trouvez pas 50 entreprises extraordinaires avec toutes une marge de sécurité importante, vous pourriez certainement gagner en ’sécurité’ en diversifiant aussi.

Bien sûr il y a la question du rendement et là je suis d’accord qu’un portefeuille concentré peut obtenir de meilleurs résultats, mais au prix de quels risques?

Votre discours est ambigü et peut laisser penser que vous trouvez votre portefeuille moins risqué que s’il était un peu plus diversifié. Est-ce votre pensée?


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#22 17/09/2015 15h22

sergio8000
Invité

Ma pensée est très simple : Un portefeuille diversifié (ou non) de sociétés surévaluées est très risqué.

Cette pensée suppose que notre évaluation doit envisager un grand nombre de possibles - car la vie d’une société n’est jamais certaine : par exemple un défaut sur une dette, un refinancement, un gros ralentissement de l’activité ou même une banqueroute. Dans le cadre d’une recherche suffisamment poussée et pessimiste, la sous-évaluation compensera à mon avis bien plus d’incertitudes que la diversification : un panier diversifié ou non de sociétés avec des valorisations comme celle du marché en 2007 aurait de toute manière mal performé pendant de longues années et aurait été extrêmement risqué indépendamment du degré de diversification. Dans un autre cas extrême, si votre entreprise fait banqueroute ou subit un refinancement massivement dilutif, et que vous gagnez de l’argent tout de même, je ne vois pas l’intérêt de chercher 100 autres opportunités (vous n’en trouverez probablement pas d’équivalentes). Le plus souvent, on est entre les deux et on cherche à faire un mélange de participations qui ne détruit pas nos marges de sécurité.

Par rapport à mon portefeuille, je n’ai pas la science infuse, juste une vision issue de ma propre modeste expérience et de réflexions que je considère assez logiques. Par rapport à ma première pensée : mon portefeuille serait intrinsèquement plus risqué qu’il ne l’est s’il intégrait des sociétés supplémentaires surévaluées, qu’il soit diversifié ou non à la base.
La notion de marge de sécurité n’a de sens que si on est prêt à envisager les pires cas. Si on se trompe grandement sur le pire cas dans son analyse, on va payer plus cher le prix, et ce prix sera bien sur plus élevé dans le cas d’un portefeuille concentré. Je trouve mon portefeuille actuel assez diversifié (il ne l’a historiquement jamais autant été).
Il m’arrive d’avoir des investissements qui tournent moins bien que prévu, mais ce serait trop facile de dire que c’était lié à l’inconnu et qu’on ne pouvait pas le prévoir. La vraie cause est simplement ma propre bêtise - qui est la principale raison pour laquelle je continue d’exiger de grosses marges de sécurité.

Un exemple extrême de diversification malsaine qui parlera à tous : que vous achetiez 5, 10, 20 ou 100 appartements avec des rendements locatifs de 0.1%, votre portefeuille immobilier sera de toute manière extrêmement risqué.

 

#23 17/09/2015 19h57

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Je vous comprends mais je trouve que vous tournez toujours un peu autour du pot car systématiquement vous associez diversifié avec investi sur des nanars (un appart qui retourne du 0,1% est un nanar).

Est-ce un sentiment de supériorité ou un aveuglement? Parce que vous ne trouvrez pas 10 baggers à mettre dans votre portefeuille, ce serait le cas pour tout le monde?

Si je formule différemment préférez-vous un portefeuille investi sur 10 baggers ou sur un seul?


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1    #24 17/09/2015 20h29

Membre (2014)
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sergio8000 a écrit :

Il m’arrive d’avoir des investissements qui tournent moins bien que prévu, mais ce serait trop facile de dire que c’était lié à l’inconnu et qu’on ne pouvait pas le prévoir. La vraie cause est simplement ma propre bêtise - qui est la principale raison pour laquelle je continue d’exiger de grosses marges de sécurité.

Je rejoins votre point de vue Serge.

Vous et moi, nous sommes conscient de nos faiblesses et que nous pouvons nous tromper, malgré une recherche acharnée de sécurité.

Sur cette base, j’aimerais vous poser une question que je me pose à moi même également en ce moment :
A partir du constat ci-dessus, ne serait-t-il pas sensé d’intégrer une règle dans le processus d’investissement du style :
"Interdiction d’une concentration à plus de 40% du portefeuille dans un seul investissement"
?

Cela permettrai de pallier partiellement au risque d’erreur d’analyse, qui nous concerne tous, malgré l’enthousiasme que nous pouvons percevoir quant à la marge de sécurité d’un investissement particulier.

A ce propos, je ne voudrais pas parler à votre place, mais il me semble que vous aviez utilisé ce type de mécanisme en 2011 : vous auriez aimez investir à 100% sur AIG mais vous avez préféré faire 50% AIG 50% BAC pour éviter de perdre 100% de votre capital en cas d’erreur d’analyse.

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#25 17/09/2015 23h04

sergio8000
Invité

@ Jef : Contrairement à un grand nombre de personnes, je ne connais pas l’issue de mes investissements et ne sait même pas (et n’ai jamais su) si j’investis dans ne serait-ce qu’un seul bagger. J’essaie en revanche d’investir dans des opportunités où mes chances de perdre du capital de façon permanente et irréversible sont limitées (= risque réduit). Si mes estimés de risque sont équivalents sur 10 opportunités, je préfère en avoir 10 qu’une seule, et c’est une évidence pour moi.
Ma gestion est, il me semble, bien plus modeste que celle de la plupart des personnes autour de moi, qui prétendent pouvoir générer un rendement, ou, de manière encore plus arrogante, des baggers. Je suis sans doute tellement mauvais que je n’ose même pas avoir cette prétention.

@ Lazard : C’est une excellente question et il serait peut être très bon et sain d’avoir une telle règle. Pour ma part, je n’en ai pas encore. Ou alors je l’ai explicitement violée fin 2011 où j’ai investi 98% de mon patrimoine personnel et professionnel dans Bank Of America. Je n’ai équilibré vers AIG qu’en 2012, lorsque la probabilité de perdre du capital sur AIG m’a semblée au moins aussi faible que sur Bank Of America. Précisément, j’avais évalué que Bank Of America pouvait supporter un choc qui lui couterait plus de 150 milliards de dollars (voire même 200 milliards) sans que je perde mon capital de manière irréversible à long terme, et aucune autre opportunité ne me permettait de mieux dormir que celle-ci à l’époque. Après une hausse du cours de Bank Of America, il me semblait qu’AIG avait légitimement sa place dans mes actifs.
Cependant, il n’y a que deux circonstances exceptionnelles où j’ai eu recours à une telle concentration. Je me suis posé la question une troisième fois en 2012 (sur Etam), mais la liquidité du titre ne le permettait pas.
Je ne m’interdis pas de le refaire, mais je sais que la probabilité d’un tel investissement de ma part reste extrêmement faible.
Tout cela étant dit, avoir une règle de concentration maximale ne me semble pas aberrant du tout.

Dernière modification par sergio8000 (17/09/2015 23h46)

 

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