#1 16/10/2014 20h07
- Philippos
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En regardant les vente judiciaires immobilières (saisie, liquidation) et les adjudications passées, il m’est venu une idée. Certains biens me font vraiment penser à des daubasses: mauvaise qualité, mauvais état, mauvais emplacement, mais prix vraiment très très bas.
Le principe d’un bouquet diversifié de "mégots de cigare" cher à Benjamin Graham a démontré son efficacité avec les actions. Serait-il possible de l’appliquer à l’immobilier? Acheter un bouquet de daubasses très risquées individuellement mais dont le risque serait "lissé" en achetant un nombre conséquent de biens. Et alors, est-ce-que quelque chose de bon pourrait arriver?
je suis tombé par exemple sur cette vente. Cet appartement est situé dans le 13ème arrondissement de Marseille ("quarties nords"), dans un immeuble que j’imagine HLM années 60, l’état de l’appartement doit être très mauvais. Jusque là ça ne donne pas envie. Sauf que l’appartement fait 73.7m² et est parti à 11 000 €. soit 150€/m². Or on est tout de même à Marseille, et un appartement à 150€/m² c’est quand-même remarquable. Les gros risques que je vois sur cet appartement sont un locataire en place qui refuse de payer (et donc à expulser), ou copropriété endettée.
Dans l’hypothèse d’un calcul de rentabilité pour mise en location:
Si on compte 5000€ de frais de vente (je ne suis pas sûr du tout du chiffre, j’ai pris l’estimation des frais de notaire de pap multiplié par 2,5 vu que c’est une adjudication). On arrive à un total de 11 000+5 000=16 000 € d’achat.
Or, si (et c’est un gros si!) on parvient à être payé du loyer indiqué 600*12= 7200 auquel on retire la taxe foncière et les charges propriétaire (estimons-les à 600+600=1200€), il reste 6000€ de revenu locatif annuel. Soit tout-de-même 6 000/16 000=37.5% de rendement brut.
On peut aussi optimiser l’opération avec un rafraîchissement ou une rénovation minimale (ou pourquoi pas complète si cela vaut le coup mais à mesurer au cas par cas).
Choisir un locataire bénéficiant d’aides sociales versées directement au propriétaire peut réduire de façon importante le risque.
Ensuite faire de la location ou de l’achat-revente se discute aussi, la taxe sur la plus-value ou le reclassement en MDB étant à prendre en compte.
La grosse différence avec l’approche de Graham est qu’il n’y a pas de book value ou de valeur de liquidation. Les seuls indicateurs concrets pour s’aiguiller que je vois avec l’immobilier sont la valeur de construction du bien et la valeur du terrain (qui n’est pas une garantie de vendre à ce prix évidemment).
Il me vient également une interrogation. Si le bien se révèle être un puits sans fond : charges et taxe fonxière à payer mais locataires de toute façon insolvables et invirables et bien invendable même à 1€, est-il possible "d’abandonner" le bien? Car sa valeur (intrinsèque) est de toute façon négative.
C’est un investissement risqué et je ne m’y frotterais pas pour l’instant mais l’idée me semble potentiellement intéressante.
Mots-clés : daubasse, graham, immobilier
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