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#1 06/11/2014 13h13
- MichelPlatini
- Membre (2011)
Top 50 Dvpt perso. - Réputation : 27
Un article du Monde (Entre nous, on n’est pas à 300 millions d’euros près) nous apprend que " l’erreur comptable " sur les comptes de Tesco (de 335 M€) avait bien été vue par l’auditeur (PWC). En lisant le dernier rapport annuel de Tesco, PWC souligne plusieurs points de contention : " en particulier, il pose des questions sur les risques de manipulation des revenus commerciaux " ceux là même qui viennent des marges arrières, source de la fameuse "erreur comptable".
Dit autrement, le problème a été identifié - et les comptes approuvés.
La suite de l’article évoque les conflits d’intérêts classique entre les auditeurs et leurs clients.
Bref, à l’heure où l’argent semble tout pourrir, les auditeurs semblent eux - aussi rentrer dans la frénésie du pognon à tout prix. Peut - on encore croire à la valeur de leur signature ?
Mots-clés : auditeur, indépendance, pwc
Celui qui ne dispose pas des deux tiers de sa journée pour lui-même est un esclave… Friedrich Nietzsche.
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#2 06/11/2014 13h42
- Gentlegazier
- Membre (2014)
- Réputation : 4
Je me permettrais un parallèle qui me semble pertinent, celui des organismes de contrôle maritime, dont on avait beaucoup parlé lors du naufrage de l’Erika. Rina l’organisme italien était par exemple connu pour être plus "souple" que le français Bureau Veritas par exemple. Il y a évidemment un conflit d’intérêt majeur, l’organisme le plus strict se condamnant à perdre des parts de marché.
Je ne sais pas par contre comment le "marché" régule cette distorsion : en toute logique les assureurs d’une compagnie maritime ayant une certification d’un organisme "souple" devrait voir ces primes montées, je ne sais pas si c’est le cas dans la réalité. De la même manière, une société faisant appel à des auditeurs non exemplaires devraient peut-être voir sa note de crédit altérée, mais est-ce que la "qualité" des informations fournies a une influence réelle…C’est le cas à l’échelle régionale, la comptabilité chinoise étant assez obscure je crois, mais en fonction de l’auditeur, à moins d’avoir un ancien de chez Moody’s pour nous révéler les secrets de la notation cela va être dur d’avoir des réponses.
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#3 06/11/2014 14h13
- Alexis92
- Exclu définitivement
- Réputation : 58
Alors quelques petits éléments de réponse n’ayant pu lire l’article en intégralité car non dispo pour les non abonnés.
D’abord sur son auteur
https://www.linkedin.com/pub/eric-albert/3/75b/885
Aucune étude sérieuse en finance, aucune expérience en finance ou en dehors du journalisme. Bref son analyse de l’entreprise c’est comme celles émises par Montebourg sur Mittal.
Sur le fond l’auteur mélange tout en amalgamant Lehman / Enron / Tesco il manque plus que le crédit lyonnais tant qu’à faire. Si il avait voulu faire une comparaison l’affaire qui s’en rapproche le plus est celle de Marionnaud certes moins célèbre donc moins sensationnelle.
Marionnaud : l’AMF accuse l’ex-PDG de fraude
Est ce que les auditeurs (internes ou externes) sont infaillibles ? Non, mais ceci dit pas moins que des médecins, juges etc…….
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#4 06/11/2014 14h24
- Gentlegazier
- Membre (2014)
- Réputation : 4
Je ne connais trop mal le domaine pour avoir un avis tranché, mais il y a tout de même une différence notable : un patient a rarement intérêt à aller voir un médecin qui ferait trop d’erreur, l’auditeur qui passerait à côté de quelques roublardises sera par contre recherché, comment les conflits d’intérêts sont ils gérés au niveau de ces sociétés d’audit ?
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#5 06/11/2014 14h47
- Alexis92
- Exclu définitivement
- Réputation : 58
L’audit légal (à ne pas confondre avec l’audit contractuel) est dans le cas des grands groupes hyper concentrés puisqu’il n’ y a que 4 cabinets. Bien sur théoriquement vous pouvez faire certifier vos comptes par un petit cabinet mais dans la réalité si vous ne vous faites pas appel à un grand cela laissera penser que vous chercher à cacher quelque chose.
Un auditeur qui laissera passer "des roublardises" (le coté volontaire est toujours difficile à prouver) prendra la porte avec souvent un détour par la case brigade financière.
Un grand groupe aura bcp de mal (car c’est tres mal vu)à changer de CAC.
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#6 06/11/2014 15h00
- LordWolfy
- Membre (2010)
- Réputation : 16
Il me semble également qu’il est obligatoire de changer de société d’audit tout les 3 ans.
Donc être souple pour garder un client est "moins" efficace
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#7 06/11/2014 15h18
- sergio8000
- Invité
Thornthon O’Glove, excellent analyste à mon sens (son livre Quality of earnings est pour moi un must read et il est dommage qu’on ne puisse plus accéder à ses lettres sur le sujet), a bien développé et mis en lumière ce point de conflit d’intérêt entre les sociétés d’audit et les entreprises il y a déjà plusieurs décennies - et de manière très diplomatique qui plus est.
Il y a eu d’énormes progrès réalisés depuis, mais un point subsiste tout de même :
- Le cabinet d’audit est payé par l’entreprise et a intérêt à garder le client pour vivre.
- Cependant, il risque tout de même sa réputation si des scandales éclatent trop fréquemment.
- Ainsi, la solution la plus souvent retenue est de mettre des réserves sur certains points des comptes, qu’il appartient aux actionnaires de lire. Il est rare qu’un auditeur refuse de signer un dossier, même si peut arriver très occasionnellement (par exemple, c’est arrivé à ZAGG, un dossier que je suivais avec des comptes douteux).
Cependant, beaucoup préfèrent soit ne pas ouvrir le rapport, soit sauter aux chiffres sans lire les notes de "détails" - auquel cas il me semble déplacé de pointer l’auditeur du doigt.
Il peut également arriver qu’un auditeur de très bonne foi loupe des éléments dans des entreprises complexes - ce qui est normal (pour avoir vécu des audits plusieurs fois dans des structures aux comptes extrêmement complexes, je dirais même qu’il est impossible pour l’auditeur de tout voir dans le temps qui lui est imparti). Mais, globalement, le travail de vérification fait par des maisons comme PWC est sincèrement impressionnant de qualité.
De plus, rien n’empêche qui que ce soit de bien vérifier des points dans le bilan et d’être exigeant sur ses investissements : je trouve dommage de prendre pour bouc émissaire des cabinets d’audit, qui, globalement, font un bon boulot.
L’investisseur doit lui aussi (lui surtout ?) quantifier ses risques lorsqu’il déploie son capital et ne pas simplement se reposer sur des chiffres : il me semble important de les interpréter - disons de les faire parler.
#8 06/11/2014 15h33
- crosby
- Membre (2011)
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Ceci m’inspire quelques remarques :
(1) Cabinet d’audit / agences de rating, c’est un peu le même combat, même type de conflits d’intérêt. On a vu comment ça a fini lorsque le marché s’appuyait sur le rating pour acheter des CDOs.
(2) J’ai appris quelques ruses parmi les plus sioux de mon CAC (pas un gros cabinet) ! Mais en même temps il ne me laisse pas passer grand chose non plus. En France en tout cas je pense qu’il y a un niveau d’exigence élevé sur les compétences de ceux qui certifient les comptes. A l’étranger (anglo saxons notamment) ça ne me semble pas être la même chose. Grosso modo, en Fr, un CAC est un peu en haut de l’échelle et n’as pas grand chose à envier à un banquier d’affaire moyen. Aux US, situation diamétralement opposée.
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#9 06/11/2014 15h43
- Ledep
- Membre (2014)
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Bonjour,
Autre éclairage parfaitement d’actualités pour le coup, c’est la mise en lumière de PWC prétendument impliqué dans la mise en place de l’exil fiscal de sociétés.
PwC, le cabinet d’audit au coeur du «Luxembourg Leaks»
Sur un autre article:
Le Monde a écrit :
Le Monde affirme que "des milliards d’euros de recettes fiscales" se sont évaporées "grâce à des accords fiscaux secrets" établis entre le grand-duché du Luxembourg et 340 grandes entreprises.
L’enquête révèle que ces accords ne concernent que les clients du cabinet de conseil et d’audit PricewaterhouseCoopers (PwC), émettrice de l’ensemble de ces accords.
Irlande, Luxembourg, Pays-bas tout cela a un nom il me semble dans le milieu, c’est ce qu’on appelle le "Double irlandais" et "sandwich hollandais".
Les journaliste jouent les saintes-nitouches effarouchées alors que ces montages n’ont rien de nouveau, j’ai adoré l’interview de JC Juncker de cet été qui est repassé ce matin où il dit que son pays était libre d’appliquer une concurrence fiscale !
Peut-on à la fois contrôler les comptes et faire de l’optimisation fiscale dans une même entreprise, même si cela est dans la légalité ? En terme de moral, c’est très vite limite…
"Never argue with an idiot. They will drag you down to their level and beat you with experience" Mark Twain
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#10 06/11/2014 16h07
- qdedroit
- Membre (2012)
- Réputation : 32
LordWolfy a écrit :
Il me semble également qu’il est obligatoire de changer de société d’audit tout les 3 ans.
Donc être souple pour garder un client est "moins" efficace
Cela n’est pas correct. Par ailleurs, certains groupes voient leurs comptes certifiés par le même cabinet de commissariat aux comptes depuis leur création.
En revanche, l’UE prévoit d’instaurer la rotation obligatoire des CAC tous les 6 ans dans le cadre d’une réforme de l’audit légal.
Je ne peux que rejoindre les observations d’Alexis92 plus haut.
En ce qui concerne l’apparition de PwC dans le "LuxLeaks", je crois comprendre que les informations ayant fuité ne concernent que PwC. Je pense qu’on peut très facilement conclure que tous les groupes du Big Four ont procédé aux mêmes arrangements qui, jusqu’à preuve du contraire, sont légaux.
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#11 06/06/2024 16h01
Bonjour,
Presque 10 ans après (!), je me permets de relancer ce fil avec le partage d’un site qui me semble intéressant, intitulé Les Chroniques de l’Audit et du Conseil.
L’auteur y évoque par exemple les arrangements fiscaux avec la complicité des auditeurs, mais aussi les scandales des comptes certifiés.
Je recommande.
Code parrainage assurancevie.com : SYPO40294
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