@IH
Effectivement un retrait à ce cours serait probablement douloureux pour les minoritaires.
On peut toutefois remarquer que Lampert aurait pu le faire depuis longtemps.
Si ce risque existe, à l’inverse de vous, je trouve et que le passé plaide plutôt en sa faveur en terme de respect des minoritaires :
IH a écrit :
1) Communication floue et changeante
Floue oui ! voire opaque. C’est mon principal reproche à son égard. Un actionnaire de SHLD pourrait attendre de temps à autres quelques "insight" sur le reste de la holding (Home services, filiale(s) big data, filiale(s) maisons connectées, un peu plus de métriques et de hauteur sur la stratégie SYW, Auto center, évolution du float Sears RE). Un bon nombre d’informations sont disséminées dans les rapports annuels et les lettres aux actionnaires mais certainement pas mises en avant chaque trimestre ni semestre.
Berkowitz plaide pour une communication plus ouverte si l’on en croit sa dernière declaration au Board, et je pense que c’est légitime.
Mais après tout, cette absence d’effort de communication sur la diversité et l’évolution des actifs de la holding est probablement précisément ce qui offre l’opportunité.
On peut rappeler que Lampert lorsqu’il était étudiant à Yale était membre de "skull and bones", une société secrète disposant d’important moyens financiers. Il ne cherche visiblement pas la lumière.
IH a écrit :
Prêts personnels douteux de Lampert/ESL de $400 M avec en collatéral des actifs immobiliers de Sears en 2014, même chose en 2016 pour $250 M
Pourquoi qualifiez-vous les prêts de "douteux" ?
Ces prêts ont enrichis les actionnaires de SHLD via des coûts de financement bien plus faibles que le marché. A posteriori, aucun collatéral n’a été transféré à ESL (malgré les nombreux procès d’intentions d’arnaque aux minoritaires)
IH a écrit :
Modalité du spin-off de Seritage REIT où les minoritaires ont du repayer ce qui leur appartenait déjà (en réalité ce spin-off ressemble à une AK avec DPS et une information asymétrique puisqu’il est bcp plus difficile pour les minoritaires de connaître la valeur "réelle" des propriétés spinnées).
Le spin-off de Seritage était certes payant, il aurait été bien plus sympathique s’il avait été offert, mais on se rend compte a posteriori que le prix proposé aux actionnaires était -très- raisonnable. Par ailleurs, n’oublions pas non plus qu’environ 3 milliards de cash sont rentrés dans les caisses de la holding (avec un ROI ? nous verrons d’ici quelques années). De plus, il ne faut pas oublier que les droits Seritage pouvaient être vendus au lieu d’être exercés. Je trouve qu’on est assez loin d’une AK ultra-dilutive ou d’une arnaque aux minoritaires. Par ailleurs, si l’on raisonne en actionnaire-propriétaire, et que la société nécessite des investissements, un appel aux actionnaires ne me choque pas outre mesure. Peut-être que la encore un peu plus de communication aurait été appréciable mais en creusant bien, avec la liste des propriétés il était possible de constituer une estimation bottom-up assez fine pour estimer la décote.
IH a écrit :
Et plus récemment, la comparaison de la transformation de Sears avec la fermeture de Guantanamo (non effective à ce jour), alors que la confiance des investisseurs en Sears est déjà faible, est au mieux une maladresse verbale.
On l’aura compris ce n’est clairement pas le roi de la communication (mais combien de CEO vendent du rêve ? rester discret et pointer les lacunes actuelles requiert surement une bonne dose de courage et d’honnêteté)
Par ailleurs, sauf erreur, la phrase exacte de Lampert est "Getting long-struggling Sears to stop bleeding cash has been about as easy as closing the U.S. military prison in Cuba"
Le participe passé "has been" peut laisser entendre que le gros du cash-burn est passé. Ce sera un point important à vérifier dès cette année.
Quelques réflexions personnelles pour finir :
Une lecture que j’ai trouvée intéressante : Sears? big-data strategy? Just a service call away - Fortune
On apprend entre autre dans cet article que les techniciens de Home Services qui sillonnent des millions de foyers US chaque année glanent des informations précieuses aux domiciles des clients lors de leurs interventions (tels les cookies sur votre ordinateur).
Ces informations enrichissent les bases de données "big data" sur lesquelles Sears mise depuis plusieurs années (Sears competes on big data and loyalty programs - WTN News ;
After Building Customer Loyalty Program, Sears Looks to Sell Big Data Expertise ).
De même, SYW ne décolle peut être pas mais détient très probablement une base de donnée client avec des informations précises sur eux. Tout est orienté dans ce sens quand vous ouvrez un compte SYW. Par exemple Sears offre un nombre de points important si vous liez une carte de crédit au compte SYW ce qui les autorise à tracer vos dépenses y compris dépenses hors SYW. Par ailleurs de nombreux jeux et contest sont disponibles sur l’application ou le site. A chaque fois qu’un client souhaite y participer il faut répondre à une nouvelle question personnelle (âge, hobbie, etc….).
Je serais bien incapable d’évaluer ce que vaut une telle base en l’état. Mais pour moi c’est indéniablement un actif.
A titre d’exemple :
Quand je vois le nombre d’applications aux US qui rémunèrent les consommateurs via des virements paypal immédiats pour qu’ils prennent en photo un simple ticket de caisse alimentaire (voir "Snap", "Ibotta", "Saving Star" etc..) je me dis que les données consommateurs d’une boite qui fait 25 milliards de CA, n’ont probablement pas une valeur nulle.
Aux US on est prêt a vous donner 30 centimes sur votre compte Paypal en virement immédiat pour savoir que vous venez d’acheter une banane au magasin du coin.(nul doute que ce qui a de la valeur aussi, c’est l’ensemble des informations du ticket de caisse. Qu’avez vous acheté d’autre ? quand ? ou etc…)
Evidemment ca serait encore mieux que les clients SYW s’engagent sur la plateforme et consomment régulièrement. Mais la plateforme actuelle en l’état ne vaut pas zéro puisqu’elle potentiellement est ré-utilisable/partageable moyennant facturation de services- avec d’autres.
Bref, la connaissance client est déjà un actif . J’ai mis pas mal de temps à le comprendre mais j’en suis désormais totalement convaincu.
Qu’il se finisse en échec ou en succès, que ce dossier est passionnant.
Dernière modification par Thomas (16/05/2016 18h16)