Encore un krach sur le marché actions…

De tout ce que je lis de la presse anglaise, ce n’est pas très prometteur.
Le premier ministre ne changera pas avant septembre et les négociations formelles ne peuvent pas commencer d’ici là. Ca promet un bel été de volatilité.
Je ne vous parle même pas de Boris Johnson qui a l’air d’improviser l’après Brexit.
Prévisions de croissance bien revues à la baisse, perte du AAA et défaite à l’Euro, ce n’est pas une sortie prometteuse.

En attendant, la livre peut encore baisser. Une baisse des taux d’intérêt anglais est probable et on parlait d’une livre quasi à parité avec l’euro avant le referendum.
Sans aller jusque là, un objectif d’une livre sterling à 1,1 euros m’apparaît assez réaliste.
Il n’y a pas besoin de se presser pour acheter sur Londres. L’incertitude est là pour quelques temps.

Pour moi, aucun doute, pas de conséquence positive au Brexit, c’est un coup perdant/perdant pour la GB et l’UE. Les deux sortent fragilisées et affaiblies de cette affaire. La confiance dans l’UE a pris un coup terrible. C’est majeur ceci, car tous les intervenants sur les marchés savent que ce qui tient les pays d’Europe, c’est l’existence de l’UE et que sans celle-ci le déclin économique et politique de la grande majorité des pays la composant (mise à part l’Allemagne ?) est inéluctable. D’où la gravité de la crise et le krach provoqué par le Brexit. Les pays européens ne peuvent pas se permettre de créer du doute sur l’existence de l’UE et de l’euro. C’est pour cela que les dirigeants européens devraient vite arrêter de minauder et tracer un nouveau plan fort et clair pour l’UE. C’est la seule façon de stopper la crise.   
La crise est politique. La réponse devrait l’être. Mais France et Allemagne affichent déjà leurs divergences, c’est donc très mal partie. L’UE va bricoler une réponse non viable pendant des mois, le discrédit auprès de la population va se poursuivre, d’autant que la France ne propose que plus d’Europe en réaction à cette crise alors que les populations en veulent moins ! En ligne de mire, à terme, la survie de l’UE et celle de l’euro. De ce point de vue, je suis de l’avis de Soros.
Cela va aussi impacter la croissance des pays de l’UE, donc leurs économies, ceci dans le cadre d’une croissance mondiale anémique et d’un surendettement généralisé qui est une bombe à retardement qui finira elle aussi par exploser.
Pour les marchés, tout ça est donc très mauvais, car tant qu’il y aura cette incertitude politique lourde il n’y aura plus de courant acheteur, mais seulement qqs reprises techniques. Car les volumes de vente ont été très élevés depuis 2 jours, les gros investisseurs vendent massivement, ils sortent des marchés actions depuis des mois maintenant et… placent dans les emprunts allemands à taux négatifs en attendant d’y voir plus clair, ce que me confirmait hier un ami gérant de fond. Le problème est que cela va prendre des mois pour y voir plus clair et qu’on risque d’avoir de nouvelles mauvaises surprises avec des tensions entre la GB et l’UE, ce qui aggraverait encore les choses. Il y a donc bien des chances que les  investisseurs continuent de vendre ou au moins boudent les marchés actions pendant un bon moment, l’allergie au risque est redevenue massive. Heureusement qu’il y a encore qqs membres sur ce forum pour continuer d’acheter !

Dernière modification par nik66 (28/06/2016 08h40)

Kohai a écrit :

En revanche coté investissement, je suis plutôt content de la chute des cours! A suivre…

Sauf erreur de ma part, vous étiez pourtant fortement investi non (en valeur, peut-être pas en pourcentage de votre patrimoine).
En avez-vous profité pour renforcer ?

En dehors des bancaires et des constructeurs auto, les valeurs de luxe ont pris un bon petit coup aussi.
LVMH et Kering sont vers leur plus bas de trois ans.
Excellent moat pour ces deux compagnies. Deux des plus belles valeurs de Paris même si c’est plus volatile que de la conso de base.

AMF : Actionnaire Kering

Toujours égoïste, je me satisferai d’être ruiné comme tous les autres et pas tout seul.

Petitportefeuille a écrit :

En dehors des bancaires et des constructeurs auto, les valeurs de luxe ont pris un bon petit coup aussi.
LVMH et Kering sont vers leur plus bas de trois ans.
Excellent moat pour ces deux compagnies. Deux des plus belles valeurs de Paris même si c’est plus volatile que de la conso de base.

AMF : Actionnaire Kering

Hermes, par contre, n’a quasiment pas bougé. Y a pas à dire, le vrai luxe ne se solde jamais !

stokes a écrit :

Non, le secteur du luxe ne se porte pas bien du tout, regardez aussi les cours de Tod’s et de Richement.

Richemont.

Bonjour à tous,

Je tenais à remercier mon employeur, pour m’avoir versé mon salaire (et donc beaucoup de fonds à investir) la veille du Brexit, ainsi que Mr. Market, dont les sautes d’humeur légendaires m’ont permis d’investir à très bas coût le jour du fameux non-événement. Merci en particulier à tous les gens qui ont paniqué, pensant que, une fois encore, le monde allait s’effondrer sous leurs pieds et qui ont bradé leur patrimoine, avant de se rendre compte que, tiens, non, finalement ça va bien.

Les gains faciles de ces derniers jours, c’est une goutte d’eau dans mon patrimoine, mais ça fait bien plaisir

k9 a écrit :

Merci en particulier à tous les gens qui ont paniqué, pensant que, une fois encore, le monde allait s’effondrer sous leurs pieds et qui ont bradé leur patrimoine, avant de se rendre compte que, tiens, non, finalement ça va bien.

Je suis beaucoup plus inquiet que vous.
Certes la sortie du RU ne change pas grand chose sur le court terme, sauf peut être pour les banques qui ont beaucoup de levier et sont insuffisamment capitalisées.
Ce qui devrait préoccuper bien davantage le marché c’est l’effet domino qu’il risque d’entrainer : référendums dans d’autres pays y compris en France avec à terme une sortie de la France de l’UE et de l’euro.Cela entrainerait une dévaluation de la nouvelle monnaie peut être de 30% et une explosion des taux d’intérêt donc des charges supplémentaires pour les entreprises et des faillites pour les plus endettées.
Au contraire je trouve le marché bien trop serein alors que le risque que ce scénario se produise a fortement augmenté.Bien sûr à court terme tant que la  BCE fournit la liquidité le risque sera contenu.
Quand le Royaume-Uni aura démontré qu’une europe des nations est possible, c’est à dire la coopération entre nations avec des échanges de biens et de services mais la souveraineté politique et monétaire pour chaque Etat, quel intérêt y aura-t-il à rester dans l’UE ?
Je reconnais que le visionnage des conférences de l’UPR m’a sûrement trop influencé dans la peur de ce scénario.

Et paf, S&P vient de réduire la note de l’UE d’un cran à AA.
Brexit = Un garant de moins pour la dette.

stokes a écrit :

je m’appuie sur 30 années d’expérience de la bourse, domaine qui n’est pas sans rappeler l’étude des tremblements de terre

C’est marrant comme analogie, parce que dans certains tremblements de terre il y a un tsunami qui vient un peu plus tard. "Oh, tout va bien, c’est passé…" et vlan ! (Ca n’est pas un avis,je n’en sais rien de ce qu’il va se passer ou pas sur les marchés)

JeromeLeivrek a écrit :

Vous remarquerez de plus, que dans pas mal des zones les plus sismiques, il y a aussi possibilité d’y avoir des ouragans, des inondations, de l’activité volcanique, … voire des centrales nucléaires qui fuient.

En parlant de ça, personne n’est inquiet de l’annulation de l’élection présidentielle autrichienne ? Qu’il va donc falloir rejouer dans une Europe post-Brexit ?

azorgues a écrit :

Cette Europe "démocratique" se met à falsifier les urnes à son avantage en Autriche en disqualifiant l’extrême droite. Ça ne choque personnes.

Votre affirmation semble vaguement complotiste,  elle est essentiellement incompréhensible (qu’est ce que l’"Europe" a à voir avec les décisions des Cours autrichiennes ? Vous pensez que les juges de la Cour constitutionnelle prennent des consignes auprès de Juncker ?).