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#1 15/06/2017 14h58

Membre (2017)
Réputation :   2  

Bonjour à toutes et à tous,

Dans le cadre d’un investissement locatif sur la ville de Montpellier, je viens de trouver un appartement répondant à mes critères (Studio de 18 m² plutôt bien situé, proche tram et commerce de proximité …).

Dans cette appartement se trouve un locataire en place depuis 1 ans avec un loyer de 352 Hors charge (392 € CC). La particularité de se locataire est qu’il se trouve sous curatelle et qu’un organisme garantie pendant toute la durée d’occupation de l’appartement le paiement des loyers ainsi que la remise en état de l’appartement en cas de dégradation.

La situation ne me dérangeant pas particulièrement et là trouvant même plutôt séduisante, je décide de faire une offre à 33 000 Euros (Prix de départ 40 000€). Le lendemain l’offre est acceptée, je me dit super j’ai une renta brut de plus de 11% (Assez rare sur Montpellier).

48h plus tard je reçoit un coup de fil de l’agent immobilier qui me stipule que suite à des dégradations dans la copropriété et une plainte du syndic, une demande de résiliation du bail serait déposé pour le locataire en place avec le risque que cela débouche sur un avis d’expulsion. Il me demande donc si je souhaite conclure tout de même la vente.

Et c’est là que mes interrogation commencent, dois-je conclure cette vente ?

J’ai investigué sur la situation et j’ai réussi à avoir les informations suivantes :

- Les frais d’avocat pour le lancement de la procédure ne seront pas à ma charge (Prise d’un avocat environ 650€ HT )
- Les premiers frais d’huissier ne seront pas à ma charge (Commandement d’huissier 203 €)
- L’organisme en charge de la curatelle me garantie que les loyers seront toujours payer jusqu’au départ du locataire actuel
- Je devrais peux être régler des frais d’huissier et/ou d’avocat une fois propriétaire.
- En cas de condamnation du location et grace à l’article 700, les frais de justice pourrons m’être rembourser
- Louer actuellement en nu, une fois le locataire partie, je pourrais basculer en meublée et augmenté la renta.

Est-ce que quelqu’un aurait des conseils à me donner ? Pensez-vous qu’investir sur un appartement avec ce genre de problème serait une bêtise (il s’agit d’un premier investissement) ?

Je vous remercie par avance pour le temps prit pour me répondre

Mots-clés : achat, expulsion, montpellier, résiliation bail

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#2 15/06/2017 15h29

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Même si vous gagnez, ne comptez pas trop sur l’article 700, qui généralement ne couvre que très partiellement vos frais de justice (et ceci ne s’applique pas qu’à votre cas précis).

Pour déterminer si c’est un bon investissement ou pas, il vous faut évaluer les frais supplémentaires auxquels vous vous exposez (pas facile à évaluer, mais sans doute significatifs par rapport à la valeur du bien), le délai pendant lequel la procédure pourrait durer (difficile à prévoir également), et combien valent (ça dépend pas mal de votre sensibilité) les tracas (et le temps passé) que son suivi ne manquera pas de vous causer. La nouvelle information fournie par l’agent pourrait aussi justifier un ajustement du prix offert.
Il faut aussi comparer avec les paramètres qu’aurait un autre projet (moins rock & roll).

Pour ma part, aimant ma tranquillité, et étant résolu à éviter les projets (surtout aussi petits que celui-ci) sources de soucis, je n’achèterais pas.


J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)

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1    #3 16/06/2017 05h38

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Bonjour,

les questions à vous poser dans un cas comme ça sont :
- êtes-vous joueur ?
- aimez-vous le droit et les démêlés judiciaires ? Certaines personnes trouvent cela intéressant voire amusant, d’autres le subissent comme une calamité au point d’en être affecté dans leur vie privée et leur santé.
- De combien (quel montant) le syndic et les copropriétaires s’estiment-ils lésés ? Par exemple, les dégradations ont entraîne des réparations/nettoyages de quel montant ? Il faudrait poser la question au syndic.

D’après ce que j’ai trouvé, l’action de la copropriété serait basée sur l’article 1341-1 du code civil (anciennement article 1166). L’action oblique permet à un créancier d’agir contre un tiers, débiteur de son débiteur. Vous êtes le débiteur de la copro, mais le locataire est votre débiteur : la copro agit contre le locataire.

Le mot "débiteur" implique que la copro considère que vous leur devez de l’argent. Ca commence mal. Cette dette peut venir de dépenses bien précises (réparations suites à dégradation), mais aussi de dommages d’une définition plus large (nuisances, troubles).

Cela fait généralement suite à la carence du propriétaire. C’est normalement au propriétaire d’agir contre son locataire pour faire cesser les nuisances et obtenir réparation des dégradations, ou pour demander la résiliation du bail sur la base du non respect de celui-ci par le locataire. Parce que le propriétaire ne le fait pas, la copro (le créancier) agit à sa place alors qu’elle n’est pas partie au bail (d’où le nom d’action oblique).

Donc, en fait, puisque le syndic/la copro considèrent que vous leur devez de l’argent, vous aurez besoin d’avoir votre propre avocat pour défendre vos intérêts, ce qui va vous coûter.

De plus, vous pouvez être condamné solidairement avec votre locataire à indemniser la copro/le syndic. J’ai trouvé ainsi un jugement où locataire et bailleur avaient été condamnés in solidum à payer 4000 €.

L’espoir que la charge revienne au locataire par le biais de l’article 700 me paraît assez irréaliste. C’est la copro qui agit en justice. S’ils gagnent, ce sont eux qui bénéficieront de l’article 700, pas vous. De toute façon, même si le locataire était condamné par la justice à vous payer, s’il est insolvable vous ne verrez jamais vos sous (c’est bien beau d’avoir une décision de justice en sa faveur, encore faut-il se faire payer ! Il n’est pas rare que les "gagnants" renoncent à se faire payer à cause de la difficulté à obtenir le paiement, s’asseyant parfois sur des sommes considérables).

Enfin, prenez en compte les délais. Probablement de l’ordre d’1 an ou deux pour la première instance, et encore 1 à 4 ans si l’une des parties fait appel…

Bref, vous vous abonnez à plusieurs années de feuilleton judiciaire, et vous prenez un risque qui est l’ampleur du coût (frais d’avocat, d’huissier, et montant de la condamnation éventuelle).

Si vous voulez vraiment mon avis : cet appartement est un bâton merdeux. Le propriétaire qui vend sans avoir résolu le problème (faire cesser les troubles ou bien obtenir lui-même l’expulsion) est un bel enfoiré ; et l’AI qui fait exprès de ne signaler le problème qu’après avoir obtenu une offre écrite est un bel enfoiré aussi.

A votre place, j’enverrai un second courrier disant que cette information change fondamentalement la qualité de la chose vendue, puisqu’elle est de nature à mettre gravement en danger les revenus locatifs produits par le bien et à engendrer des frais d’avocat, d’huissier etc. considérables, et que votre offre est donc caduque.

Ou, si vous êtes vraiment très joueur : un second courrier disant que cette information change fondamentalement la qualité de la chose vendue, puisqu’elle est de nature à mettre gravement en danger les revenus locatifs produits par le bien et à engendrer des frais d’avocat, d’huissier etc. considérables, et que votre première offre est donc caduque ; que votre seconde offre prenant en compte ce changement dans la qualité du bien est de 18 000 €.
Avez la différence vous pourrez vous payer un bon avocat. wink

EDIT : de la lecture :
La résiliation d?un bail à l?initiative du syndicat des copropriétaires par le biais de l?action oblique
Action du syndicat des copropriétaires en lieu et place d?un copropriétaire : l?action oblique | Patrick Heftman Avocat
DALLOZ Etudiant - Actualité: Action oblique et résiliation d?un bail
Cour de cassation, civile, Chambre civile 3, 19 novembre 2015, 14-18.752, Inédit | Legifrance
etc.

Dernière modification par Bernard2K (16/06/2017 06h28)


Il faut que tout change pour que rien ne change

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#4 21/06/2017 15h33

Membre (2017)
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Bonjour Bernard2K,

Merci pour cette réponse précise et extrêmement détaillés. Après réflexion, j’ai décider de ne pas poursuivre cette achat. Effectivement il est impossible de quantifié le temps et les coût de la procédure. Même si l’investissement de base était intéressant avec ce "locataire border line", l’investissement a toutes les chances de ce révélé dangereux.

Encore une fois merci à vous pour vos conseils avisés

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