3 #1 31/12/2017 16h07
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Présentation
Ymagis a été fondée en 2007 par Jean Mizrahi afin d’accompagner les entreprises du secteur du cinéma dans leur passage au numérique. La société proposait initialement aux diffuseurs de leur installer des nouveaux écrans numériques via un financement par les distributeurs, puis a progressivement étoffé ses prestations. Plus de dix ans après, présente dans 24 pays, elle est le leader européen des technologies et des services numériques pour l’industrie du cinéma.
Situation
Depuis sa création, Ymagis devait anticiper l’après numérisation du secteur, en développant d’autres services qui prendraient le relais une fois toutes les salles de cinéma équipées d’écrans numériques. Ainsi, la branche VPF qui consiste dans le financement de la numérisation des diffuseurs est sur le déclin et programmée pour s’éteindre en 2021. Ymagis table sur les deux branches suivantes pour la suite :
• CinemaNext pour les activités de services aux exploitants cinématographiques (ventes, installation et maintenance, solutions logicielles, support client/NOC et consulting). Le groupe table notamment sur le remplacement des écrans.
• Eclair pour les activités de services de contenus (post-production, acheminement cinémas, distribution numérique, multilingue et accessibilité, restauration et préservation). Le groupe semble assez novateur en termes de services dans ce segment.
Le graphique ci-dessous montre l’évolution de l’importance des branches au sein du groupe :
Source : Ymagis
La baisse du chiffre d’affaires de VPF est compensée par la montée en puissance des deux autres branches, essentiellement bâties sur la croissance externe. Ces nouvelles entités sont presque à l’équilibre à ce jour :
Source : Ymagis
Valorisation
Ce graphique expose clairement la stabilité du chiffre d’affaires (environ 160 M€ sur l’année), et une très nette amélioration de l’EBIT. Le P-DG projette une marge nette de 5% à fin 2020.
En gardant comme hypothèses un chiffre d’affaires à 160 M€, une marge nette de 5% et un nombre de titres à 8 M, alors le bénéfice sera fin 2020 de 1 € par action. Ce scénario, tout-à-fait crédible, est à mettre en rapport avec un cours de 8,44 € aujourd’hui.
Avec 70 M€ de dettes pour des fonds propres de 30 M€, le groupe est assez endetté.
Les cash-flows de VPF vont dégager sur la période 2017-2021 environ 32 M€ (ce qui correspond peu ou prou à la dette de VPF). Ce qui pourra ramener la dette à 40 M€ et la société dans une situation bilantielle saine.
La société est leader dans son secteur, très active dans le lancement de nouvelles solutions pour ses clients, semble bien intégrer et rendre profitables les sociétés qu’elle rachète, et sera en 2020 dans une situation saine, en route pour une probable croissance. Si la rentabilité de 5% est réalisée, on peut envisager un PER de 12 pour une telle société. Soit avec un bénéfice de 1 € par action, un cours de 12 €.
Conclusion
Avec un cours de 8,44 € aujourd’hui, le marché propose une rémunération de 42% pour trois ans, soit 12,45 % par an. Même si le management a prouvé sa compétence dans le redressement d’entreprises rachetées au tribunal, et dans le développement de services innovants et bientôt rentables, il m’est difficile d’investir avec une faible rémunération sans filet de sécurité, le groupe ne possèdant aucun actif tangible.
Cependant, d’autres investisseurs voient dans ce titre de la valeur. Par exemple, l’objectif de cours d’Oddo est de 11,5 €. Et surtout, deux stock pickers de renom, Amiral Gestion (10,30 % à un PRU aux alentours de 8 €) et Sycomore AM (4,64 %) sont actionnaires. On peut donc objecter que je suis trop conservateur, et que je pourrais par exemple tabler sur un PER de 15 au lieu de 12. La vérité est certainement que je suis incapable de voir la valeur du business. Ce n’est pas mon type d’investissement, donc je passe, malgré l’apparente qualité du management.
Mots-clés : cinema, croissance, garp, ymagis
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