Scipion8 a écrit :
3) on se contente de mobiliser les actifs de la banque, on ne touche pas à ceux de ses clients.
les titres appartenant aux clients sont sur des comptes bloqués et pas mobilisables en garantie par la banque sans l’accord préalable explicite des clients (sauf fraude). Donc ils ne sont pas accessibles à la banque centrale.
Les titres des ETFs ne sont visiblement pas plus accessibles à la banque.
Scipion8 a écrit :
4) En investissant dans un OPCVM, on achète une part d’OPCVM (qui est couverte par la garantie des titres et un cadre réglementaire protecteur), mais on n’a pas directement un titre de propriété sur des actifs réels comme une action. Le risque, à mon sens, est sur le prix de la part de l’OPCVM, qui peut être décorrélé du prix des actifs réels sous-jacents si certains risques se matérialisent.
Sur la décorrélation du prix, j’ai déjà répondu: Et alors ? C’est quelque chose qui durera une période et qui se résoudra ensuite. Le prix des titres vifs peuvent aussi devenir assez fantaisistes pendant une période plus ou moins longue. Tout cela n’est important que si on veut absolument sortir à ce moment là.
Et si une décorrélation se mettait à exister, ce qui me parait improbable, c’est arbitrable (idéalement par les participants autorisés, mais tout le monde peut le faire en attendant un retour à la normale, qui arrivera tôt ou tard, hors fin du monde [financier], d’une manière ou d’une autre [peut-être par le biais d’une liquidation de l’OPCVM]). Même sans arbitrer, ça créé des opportunités d’achat ou de vente en fonction de si l’ETF se met à coter avec une prime ou une décote par rapport à ses actifs.
On n’a pas directement de titre de propriété sur les actifs, pareil: Et alors ? Si un investisseur immobilier créé une SCI, disons à l’IS, et que la SCI détient son bien immobilier, il n’a pas non plus "directement" de titre de propriété sur le bien immobilier. Et encore, ça, c’est dans le cadre d’une SICAV, dans le cadre d’un ETF, si ! Les détenteurs de parts ont un titre de propriété sur les actifs, ils sont copropriétaires. Ce serait équivalent à une indivision en immobilier. Ils ne peuvent certes pas décider de prendre leur portion de titres, ou de déclencher une liquidation, mais ils ont bien un titre de propriété. C’était bien l’objet du message précédent.
L’important dans OPCVM est sans doute le "C": Collectif. Si tout le point est de dire "je veux faire ce que je veux, comme je le veux, disposer des titres vifs à ma guise, être libre de prendre toute décision les concernant, etc." alors il ne faut pas aller sur du collectif, ça semble couler de source. C’est comme un appartement dans une copropriété vs une maison, oui vous ne déciderez pas tout seul de repeindre la façade.
Scipion8 a écrit :
5) Pour un ETF synthétique, je ne vois pas ce qui empêche juridiquement la banque de mettre dans le pool de l’ETF des actifs qui n’ont rien à voir avec ce que ciblait l’investisseur final. Moi, perso, si j’achète un ETF S&P500 je serais modérément heureux de me retrouver massivement exposé à des actions de petites banques ibériques plus ou moins fiables (et j’en ai trouvé en regardant les pools, hein).
Alors là, j’ai une mauvaise nouvelle pour vous: C’est tout le principe de fonctionnement des ETFs synthétiques que d’avoir des actifs qui n’ont rien à voir avec votre cible. Par exemple, justement pour rendre l’ETF éligible au PEA.
Reste des principes de diversification et de répartition du risque à ce niveau là, de la part de l’émetteur.
Ensuite, vous n’êtes PAS exposé aux actifs réellement détenus par l’ETF synthétique, vu qu’il y a les swaps qui font que vous êtes réellement exposé à la cible voulue. C’est là qu’il faut alors éventuellement démontrer pourquoi ça peut merder au niveau des swaps si vous voulez "gagner" cette démonstration. Bonne chance.
Scipion8 a écrit :
Idem pour des ETF physiques, si le prêt de titres se fait par pension livrée (= transfert de propriété) et que certaines décisions sont prises (par la banque elle-même ou par la banque centrale) pour conserver les bons actifs avec la banque, il pourrait y avoir des surprises pour l’investisseur final.
Cf mon dernier message.
De plus les swaps vous donnent toujours in fine votre exposition à la cible voulue et définie dans le prospectus (pour un ETF synthétique). Pour un ETF physique, la cible définie a à être respecté. Vous croyez quoi, que tout à coup, l’émetteur de l’ETF peut vous exposer à n’importe quoi ? Qu’il va prendre les actifs les plus pourris qu’il a sous la main et les mettre dans l’ETF (physique) à la place de ce qui est supposé y être ? Ca c’est de la bonne grosse fraude alors. Il serait sans doute mieux d’aller carrément au niveau "Madoff" dans ce cas. Au passage, en plus ce sont les participants autorisés qui créent et liquident généralement les parts, en fonction du panier défini.
Scipion8 a écrit :
Ces risques ne sont pas théoriques, ou alors il faudra me montrer ce qui empêche juridiquement leur matérialisation. S’ils l’étaient, tout le monde adorerait les ETF synthétiques (supérieurs aux physiques dans la réplication) ou le prêt de titres des ETF physiques, et Lyxor ne lancerait pas des ETF "Core".
Juridiquement, un swap est un CONTRAT, et un contrat a à être respecté. Tout ce qui est défini dans le propectus de l’ETF a également à être respecté.
S’il y a une demande, une offre sera là pour y répondre. Le fait que la demande repose éventuellement sur quelque chose d’illogique n’est pas le problème (ça, ça doit sans doute être sacrément déclinable à un tas de sujets)
Là, j’avoue que je ne sais pas, mais en quoi la réplication serait-elle "meilleure" en synthétique qu’en physique ? A premier abord, ça me parait bizarre comme hypothèse, hors cas particuliers. Pour un panier d’actions relativement liquides, je ne vois pas. Eventuellement pour des histoires de retenues à la source sur des actions étrangères, ok. Perso, J’ADORE le prêt de titres, y compris au niveau d’un ETF si j’en détenais un, ça permet de gagner du pognon supplémentaire. Le risque est limité par du collatéral (du cash en général !) versé en échange des titres.
Scipion8 a écrit :
Pour moi, le risque essentiel pour les ETF n’est pas un risque lié à un défaut bancaire (même si ce risque existe aussi, bien sûr), mais le risque que les banques mères abusent de la flexibilité, aujourd’hui très grande, que leur donne le cadre juridique et réglementaire actuel de la plupart des ETF. Si la probabilité de tels abus est faible en temps normal, il en est autrement en cas de crise systémique où la survie des banques est en jeu.
Si votre point est qu’on ne peut pas forcément faire confiance aux banques, surtout dans certaines situations, fair enough. En plus, si c’est vous qui le dites, on va vous croire sur parole. Hors fraude, je ne vois pas où se trouve cette supposée "flexibilité".