Souvent lorsque l’on parle d’un métier qui n’est pas le sien, faute d’en connaître la réalité, on s’exprime en maniant des idées reçues, ceci est particulièrement vrai pour l’école où chacun pense savoir sous le prétexte qu’il fut , un jour, élève ou parent d’élève.
Votre diagnostic sur l’état de l’éducation nationale est correct, mais il n’est pas juste d’en faire porter le chapeau aux enseignants, nous avons lutté contre toutes les réformes qui nous ont été imposées d’en haut par des idéologues fous alliés de circonstance des gestionnaires dont l’unique but, pour ces derniers, était de rationner le nombre d’heures de cours. Et, nous avons perdu !
De mon point de vue, le niveau est tout bonnement catastrophique tant les heures de cours dans les matières fondamentales que sont le français et les mathématiques ont été réduites.
Aujourd’hui, un élève de troisième a reçu autant d’heures de français qu’un élève de CM2 des années 80, il en a donc le niveau.
Enseignant en physique-chimie, je constate que les élèves n’ont plus la volonté de se plonger dans un écrit, ne sont plus capables de comprendre des énoncés ou de rédiger un texte ayant un sens (pour moi, je ne suis pas Champollion).
Issu de la classe moyenne, j’ai obtenu mon Bac C en 1988, avec ma connaissance de la situation, je puis vous assurer que je n’apprécierais pas d’être élève aujourd’hui, le niveau a tellement baissé que je ne pourrais pas recevoir une formation intellectuelle équivalente à moins de fréquenter les grands lycées parisiens.
Aujourd’hui, le brevet de collège et le baccalauréat ne sont que des farces, ce sont des diplômes que vous obtenez sans condition de niveau, tout est mis en œuvre pour que les statistiques soient bonnes (pression durant l’année pour que les professeurs surnotent, épreuves indigentes en juin, mais cela ne suffit pas, alors il faut encore s’arranger davantage avec la réalité lors de la correction des examens sous la férule des inspecteurs).
Quand vous mettez les pieds au collège ou au lycée, vous êtes sur un tapis roulant qui vous amènera en troisième ou en terminale indépendamment de votre niveau puisque le redoublement est interdit sauf grosse interruption de la scolarisation pour cause de maladie par exemple (Quelques réorientations ont cependant lieu en seconde).
Ce passage automatique en classe supérieure tue la notion d’effort, c’est ainsi que vous avez des diplômés qui savent en réalité bien peu de choses et qui vont ensuite prendre conscience de leurs manques dans l’enseignement supérieur où ils échouent à plus de 60%.
Je travaille pour une institution que l’on pourrait qualifier de « grande menteuse », elle s’emploie à dissimuler cout que cout le véritable niveau des élèves mais cela commence à se savoir notamment dans le monde de l’entreprise où l’on constate la baisse du niveau ainsi que le manque de savoir être.
Il est assez « drôle » parfois de se voir reprocher ses moyennes basses au conseil de classe parce qu’on refuse de s’arranger avec la réalité, plus on ment aux parents d’élèves et plus ils sont contents.
Comme la majorité de mes collèges surnotent pour acheter la paix sociale en classe, pour avoir la paix avec les parents d’élève, la direction de l’établissement, leur inspecteur, je suis souvent poussée à me justifier.
Manifestement dans ce pays dépourvu de matières premières et des moyens financiers de faire venir à lui les talents, de grands penseurs ont jugé qu’il n’était pas nécessaire d’instruire au maximum la population pour faire émerger les grands scientifiques de demain.
Pour moi, vu la politique éducative menée durant ces trente dernières et dont on peut voir les jolis fruits grâce à PISA, il est clair que ce pays ne s’en relèvera pas.
Les responsables de la catastrophe sont à rechercher parmi ceux qui hantent les couloirs du ministère de l’éducation nationale depuis une trentaine d’année (sociologues ou membres de la « secte » des sciences de l’éducation)
Je m’excuse par avance auprès de mes lecteurs pour ce texte un peu décousu et les fautes d’orthographe qu’il comporte probablement.
Dernière modification par Deneb (10/02/2019 23h27)