Cherchez dans nos forums :

Marge de sécurité : qu'est-ce que la marge de sécurité en bourse ?

Marge de sécurité en bourse : interprétations et applications

Cette discussion porte sur la marge de sécurité en investissement boursier, un concept clé abordé sous différents angles par les membres. L'échange démarre par une interrogation sur sa définition et son application pratique, notamment dans le contexte d'achat d'actions de sociétés décotées. Certains participants mettent l'accent sur l'achat d'actions à un prix significativement inférieur à leur valeur estimée (achat à une décote), en acceptant la possibilité de pertes sur certaines positions, compensées par des gains importants sur d'autres. Cette stratégie implique une diversification du portefeuille et une tolérance au risque.

Un débat s'engage sur l'importance de la situation financière de la société. Certains considèrent que la présence de problèmes comme un cash burn (brûlage de trésorerie) est inévitable lorsqu'on achète des entreprises décotées, tandis que d'autres insistent sur la nécessité d'évaluer soigneusement la situation financière et le potentiel de retournement de la société avant d'investir. Le potentiel de croissance à long terme est ainsi un élément déterminant à prendre en compte, et l'achat d'actions décotées ne devrait pas se faire systématiquement, mais de manière sélective.

La discussion s'élargit ensuite à la définition même de la marge de sécurité. Des références à Benjamin Graham et Warren Buffett sont faites, soulignant des approches différentes. Pour Graham, la marge de sécurité se réfère principalement à la valeur des actifs, tandis que Buffett l'associe davantage aux flux de trésorerie futurs (owner earnings), notion plus complexe à estimer. Plusieurs participants abordent le calcul de la marge de sécurité en utilisant des indicateurs comme le PER (Price-to-Earnings Ratio), en fonction des taux obligataires et des prévisions de bénéfices futurs. La difficulté d'obtenir des données fiables et la nécessité de faire des prévisions sont soulignées.

Enfin, les membres partagent des ressources externes, comme un document de Barrage Capital, pour approfondir le sujet et affiner la compréhension de la gestion du risque et de la valorisation des entreprises. L'utilisation de méthodes d'évaluation comme l'actualisation des flux de trésorerie (DCF) est évoquée, soulignant la complexité inhérente à la prédiction du rendement futur des investissements.


#1 19/08/2016 14h04

Membre (2015)
Réputation :   0  

IH : La discussion est issue de Sears…

Mevo a écrit :

Chris212 a écrit :

Tant qu’il y a une décote significative par rapport au prix que je paie j’achète sinon je vend [..] Peut importe le management, le cash burn ou autres. Sitôt que ma marge de sécurité n’est plus suffisante je vend.

Chris, "cash burn" ou problème avec l’activité veut dire que ce qui vaut 1 aujourd’hui vaudra moins demain. Si vous ne faites que l’acheter au prix de demain, il n’y a que peu d’intérêt … Donc être aussi catégorique quant à vos "peu importe", me parait un peu illogique.

Acheter quelque chose qui vaut $1 à 40 cents est un bon plan, si on considère que ça va continuer à valoir $1 (ou plus), ou au moins sensiblement plus que 40 cents, sinon vous allez vendre à perte tôt ou tard avec votre stratégie annoncée. (Note: Je n’ai pas d’avis sur Sears en particulier, que ce soit clair)

Quand on achète 40 cents un business à 1$ il y a forcément quelque chose, cash burn, problème de management, litiges ou autres.
D’où la citation de M. Munger : Something good may happen…
Bien sûr vous faites des pertes sur une partie des titres avec cette stratégie, d’où la marge de sécurité qui permet de la limiter en coupant avant que le 1$ ne vale plus que 40 cents (bien avant même si possible…).
Et au contraire, quand quelque chose de bien arrive (fin du cash burn, litige résolu, nouveau management etc…), c’est souvent de jolis gains qui compensent très largement les pertes subies.
Evidemment à utiliser au sein d’un portefeuille contenant beaucoup de ces valeurs (entre 10 et 20).
C’est l’approche soit noir soit blanc que j’aime dans cette méthode, on suit son process et on l’applique à la lettre.

Mots-clés : bourse, graham, marge de sécurité

Hors ligne Hors ligne

 

#2 19/08/2016 14h25

Membre (2013)
Top 20 Actions/Bourse
Top 20 Obligs/Fonds EUR
Top 50 Monétaire
Top 10 Invest. Exotiques
Top 20 Crypto-actifs
Top 50 Entreprendre
Top 20 Banque/Fiscalité
Top 10 SIIC/REIT
Réputation :   539  

Chris212, il y a des sociétés qui décotent fortement sans qu’elles ne soient en train de perdre de l’argent (ou de "brûler du cash"). Qu’il y ait "forcément quelque chose" n’engage que vous. Mais même en admettant que ce soit le cas, le fait de perdre de l’argent est le pire des scénarios, vu que le business va valoir mécaniquement de moins en moins. Pour que le pari réussisse, il faut que la société arrive à renverser la vapeur et arrête de perdre de l’argent (au moins, à défaut d’en gagner).

Alors que si vous appliquez cette stratégie (d’acheter des sociétés décotées) à des sociétés qui sont toujours profitables (et il y en a !) vous améliorez sérieusement vos chances. Mais c’est à vous de voir. Je comprend l’idée de se reposer sur les stats et de se dire que dans le lot, ça va marcher dans un certain nombre de cas. Je préférerais personnellement n’acheter des sociétés décotées en situation de cash burn que si j’y crois (au retournement), et pas mécaniquement pour celles-là.

Hors ligne Hors ligne

 

#3 19/08/2016 15h40

Membre (2015)
Top 50 Année 2023
Top 20 Année 2022
Top 20 Portefeuille
Top 20 Actions/Bourse
Réputation :   469  

INTJ

sûr vous faites des pertes sur une partie des titres avec cette stratégie, d’où la marge de sécurité qui permet de la limiter en coupant avant que le 1$ ne vale plus que 40 cents (bien avant même si possible…).

Là je me gratte la tête , je pensais que ces grands investisseurs parlaient de 1$ de valeur au prix de 0,40$ donc si les fondamentaux se dégradent il n’y’a jamais eu 1$ de valeur .


correction :
La marge de sécurité c’est la différence entre le prix de l’action et votre estimation de la valeur intrinsèque , a chaque nouvelle information vous pouvez la réestimer .

Dernière modification par vbvaleur (19/08/2016 16h12)

Hors ligne Hors ligne

 

#4 19/08/2016 15h47

Admin (2009)
Top 5 Année 2024
Top 5 Année 2023
Top 5 Année 2022
Top 10 Portefeuille
Top 5 Dvpt perso.
Top 10 Expatriation
Top 5 Vivre rentier
Top 5 Actions/Bourse
Top 50 Obligs/Fonds EUR
Top 5 Monétaire
Top 5 Invest. Exotiques
Top 10 Crypto-actifs
Top 5 Entreprendre
Top 5 Finance/Économie
Top 5 Banque/Fiscalité
Top 5 SIIC/REIT
Top 20 SCPI/OPCI
Top 50 Immobilier locatif
Réputation :   4020  

 Hall of Fame 

INTJ

Disons qu’au sens originel de Benjamin Graham, la marge de sécurité appliquée à l’investisseur en action s’appliquait à la valeur des actifs et il tenait moins compte des profits futurs, qui étaient par ailleurs souvent trafiqués et très incertains.

Au sens de Warren Buffett, la marge de sécurité s’applique bien à la valeur des flux de trésorerie (owner earnings) futurs.

Pour m’éviter une recherche parmi la lettre de Berkshire Hathaway, je cite directement Wikipedia :

Wikipedia a écrit :

En 1986, Warren Buffett detailed his valuation method. He stated that the value of a company is simply the total of the net cash flows expected to occur over the life of the business, discounted by an appropriate interest rate[citation needed].

Rather than using Wall Street earnings numbers for valuing a business, Warren Buffett stated that he prefers to use what he calls Owner Earnings. He defined owner earnings as follows:

    "These represent (a) reported earnings plus (b) depreciation, depletion, amortization, and certain other non-cash charges…less (c) the average annual amount of capitalized expenditures for plant and equipment, etc. that the business requires to fully maintain its long-term competitive position and its unit volume….Our owner-earnings equation does not yield the deceptively precise figures provided by GAAP, since (c) must be a guess - and one sometimes very difficult to make. Despite this problem, we consider the owner earnings figure, not the GAAP figure, to be the relevant item for valuation purposes…All of this points up the absurdity of the ’cash flow’ numbers that are often set forth in Wall Street reports. These numbers routinely include (a) plus (b) - but do not subtract (c)."[1]

Son owner earnings correspondant au flux de trésorerie "normalisés" (capex "normalisé")

Hors ligne Hors ligne

 

#5 19/08/2016 16h24

Membre (2013)
Réputation :   9  

N’est-ce pas simplement le free cash flow prévisionnel ?

Hors ligne Hors ligne

 

#6 19/08/2016 16h46

Membre (2012)
Top 50 Portefeuille
Top 20 Dvpt perso.
Top 5 Actions/Bourse
Top 50 Banque/Fiscalité
Réputation :   722  

 Hall of Fame 

Free cash flow previsionnels c’est en franglais smile, en français c’est, comme dit IH, flux de trésorerie (libres) prévisionnels (ou futurs).
Plus sérieusement, normalisé est une notion supplémentaire, et différente de prévisionnel. Normalisé consiste à caractériser un chiffre (capex, FCF etc) qui serait valable lorsque l’entreprise est en mode de fonctionnement standard (pas d’exceptionnel, milieu de cycle etc…), ce qui n’est évidemment pas toujours facile à évaluer.

Hors ligne Hors ligne

 

#7 07/09/2019 14h04

Membre (2016)
Réputation :   28  

Je suis en train de relire le chapitre 20 de l’investisseur intelligent, et je comprends que la marge de sécurité est relative aux taux obligataires.
Genre le LA est a 0.75% actuellement, donc je dois aller chercher du 1.5% de "earning power", l’inverse du PER, donc un PER inférieur a 66 (facile à trouver)
Actuellement je peux avoir du 6% garanti avant impôts (situation très particulière), donc je dois aller chercher du 9-12% de earning power soit des PER entre 8 et 11, ce qui me semble plus compliqué de prime abord

Dans un article sur ce site, il y a une formule avec un 8.5 qui a l’air assez empirique dans le calcul du PER. En inversant, cela fait 11.7%. il faudrait vérifier les taux obligataires au moment de la publication de la formule, cela ne m’étonnerait guère qu’ils soient autour de 6%.

Je ne sais pas si j’ai bien tout compris au chapitre.

Hors ligne Hors ligne

 

#8 07/09/2019 14h36

Membre (2016)
Réputation :   107  

Bonjour,

Si j’essaie de mettre en équation la formule de WB:

WACC ou CMPC associée: Cout Moyen Pondéré du Capital.
Fi: free cash flow de l’année i.

La VAN des FCF va donc être égale sur cinq années à:
VANFCF= F1+ F2/(1+CMPC)+F2/(1+CMPC)^2+F3/(1+CMPC)^3+F4/(1+CMPC)^3+F5/(1+CMPC)^4
Et ceci en considérant une vie de business de 5 ans.

Les sociétés/analystes prennent souvent un CMPC compris entre 7,5% et 10% pour des affaires à risque moyen. Plus l’incertitude grandit plus le CMPC est important.

On se rend compte que si Fi croit d’un montant supérieur au CMPC la valeur prévue VANFCF peut devenir bien plus grande (exponentiellement même) qu’une société où les Fi seraient flat.

Par ce moyen un peu sommaire, on s’aperçoit assez vite bien sûr que les sociétés "Growth" ont ainsi un avantage essentiel sur les sociétés "value" dans l’évaluation des entreprises.

Bien à vous,

Correction: Fautes d’orthographe essentiellement et comme toujours,

Dernière modification par johntur (07/09/2019 17h07)


Embrassez tous ceux que vous aimez

Hors ligne Hors ligne

 

#9 11/09/2019 07h32

Membre (2016)
Réputation :   28  

J’essaye de bien comprendre BG déjà, la base, avant de passer à WB smile

Avant de relire BG samedi, j’étais tombé sur une vidéo de WB où il parlait de Cash Flow pour l’analyse des sociétés, donc cette formule ne me surprend pas. J’ai l’ai déjà vu passer lors d’une précédente tentative d’appréhender la valorisation d’entreprise, méthode DCF de mémoire.

Ce qui me gène actuellement, c’est que je n’ai pas trouvé des chiffres passés dont on peut avoir entièrement confiance. Alors une formule qui nécéssite de prédire le futur, ou des prévisions d’analystes pour le futur, je suis assez sceptique pour le moment.

Hors ligne Hors ligne