InvestisseurHeureux, le 10/11/2020 a écrit :
C’est surtout la question irlandaise qui est un défi majeur, car il n’y a pas véritable solution.
Les implications de l’établissement d’une frontière entre l’UE et le Royaume-Uni (c’est-à-dire entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord) OU entre l’UE et la Grande-Bretagne (c’est-à-dire quelque part dans la Mer d’Irlande et le Canal du Nord) sont bien résumées dans ce billet d’Etain Tannam, professeur au Trinity College, à Dublin.
A moyen terme (et peut-être à court terme, en raison du Brexit), il paraît probable que l’Irlande soit "réunifiée", car les évolutions démographiques observées en Irlande du Nord pourraient conduire à l’expression, de la part d’une majorité de la population, du désir de voir les 11 conseils locaux du Nord rattachés à la République. Selon les termes de l’Accord anglo-irlandais de 1985, ceci constituerait la condition nécessaire à la réunification.
Il n’est d’ailleurs pas impossible que cette perspective ait constitué, à la fin des années 1990, l’argument non officiel de Tony Blair et de Mo Mowlam lorsque ces derniers négocièrent avec le Sinn Féin et les représentants de l’IRA pour convaincre l’Armée républicaine à renoncer au conflit armé.
Boris Johnson, dont la récente position quant à une probable sortie sans accord est devenue intenable en raison de l’élection de M. Biden est, à n’en pas douter, bien conscient de cette réalité.
Pour cette raison, une frontière "marine" devrait donc être rapidement établie entre l’UE et la Grande-Bretagne, isolant l’Irlande du Nord du reste du Royaume-Uni et préparant encore davantage le terrain à la possible sortie de l’Irlande du Nord de ce dernier.
Les perspectives des unionistes qui résident aujourd’hui en Irlande du Nord paraissent sombres.