Situation économique et avenir économique du Royaume-Uni

Bonjour,

La course aux élections est lancée chez nos voisins et amis d’outre Manche.
Le dernier débat entre les deux grands partis me fait penser que je suis heureux de ne pas habiter ce beau pays qu’est le Royaume uni car je ne saurai quoi choisir entre la peste et le choléra.
Le titre de bloomberg et l’article est dans ce sens assez représentatif de ma pensée que je vous invite à lire.
Brexit Boris or Comrade Corbyn. Which Is Worse?
Tuesday’s debate showed each leader in thrall to a central idea — a hard Brexit or state socialism — that will carry a hefty cost for Britain.

J’aime dans ces cas à me rappeler une saine maxime. Tout finit toujours par s’arranger, même mal.

Bien à vous,

Bonjour,

Caratheodry, vous avez gagné votre pari.
Je ne sais pas si fondamentalement c’est bon ou mauvais mais il n’y aura pas de vapeur inversée en Angleterre sur le sujet du Brexit.

Le schéma que vous dessiniez semble donc tout tracé. Les négociations seront pénibles et l’Angleterre sera la première à souffrir. avec des luttes intestines écossaises. Même si BJ a gagné son pari et si on peut considérer qu’il est un homme à trempe, il lui reste tout à faire. Je ne suis pas sûr du tout qu’il soit le mieux placé pour mener les affaires du pays. Il l’a sorti d’un marasme monstre celui de "l’ ingouvernabilité" (horrible néologisme) pour s’enfoncer sur des inconnues économiques où la promesse de sauver le système de santé anglais sera sans doute une action insuffisante pour créer de la valeur dans le monde économique (doux euphémisme).

L’économie est basée sur la confiance mais pas seulement, j’aime beaucoup le fameux tube de PJ Harvey "Let England shake". Pourtant cette nostalgie d’une grandeur passée ne sera d’aucune aide à l’économie anglaise.

Je souhaite le plus de réussite possible à nos amis anglais et à son nouveau dirigeant et j’espère sincèrement me tromper. Vu la qualité de mes pronostics politiques, ça devrait lui laisser de grandes chances de succès.

Bien à vous,

Si tel est le cas, ce sera très intéressant. Car l’équivalent britannique du medef est très sceptique et les prévisions des économistes peu enthousiasmantes.

Time will tell.

Selon ce que j’ai lu dans le Guardian, ce sont les doutes des électeurs traditionnellement travaillistes de la classe ouvrière sur le patriotisme de Corbyn qui expliquent l’ampleur de la défaite.

Magnifique (si ce n’est pas truqué) !

Par contre l’Ecosse est encore là.

Ce qui me fait totalement halluciner, c’est qu’au final balayer 70 ans d’intégration communautaire ne pose pas plus de problème que cela. La destruction de richesse et les enjeux sont colossaux. Par contre, les zones de pêches et la frontière nord irlandaise c’est bloquant.

Ma réflexion était que l’on bloquait sur des  problématique du XXième siècle.

Sur la pêche, je pense que vous n’avez pas la bonne approche. Les droits de douane ne sont pas un frein dans la mesure ou il n’y a pas d’alternative aux poissons britannique et que l’on a un besoin de la pêche pour faire tourner notre agro alimentaire. La Norvège subit des droits de douane (hors poisson blanc).

On aura accès aux eaux britanniques de part les traités internationaux. La question c’est sur le long terme. L’union veut des garanties sur la gestion future des quotas et le royaume veut une totale souveraineté.

La politique de la pêche européenne est désastreuse et honnêtement personnellement j’estime que le brexit dans ce domaine est une bonne nouvelle. Les Pays Bas en particulier sont à pointer du doigt ils favorisent la pêche industrielle ce qui est inacceptable pour des français ou des anglais. Techniquement, les quotas sont cessibles aux Pays Bas et ils ont une efficacité dans le lobbying. Récemment, le gouvernement néerlandais demande un retour sur l’interdiction de la pêche électrique devant la cour européenne de justice. Le mandat de Michel Barnier c’est aussi de défendre cela et on comprend que cela bloque.

Pardonnez moi l’expression mais ce qui fout dans la pêche européenne c’est 2 bateaux.

Plusieurs chalutiers géants vident la Manche de ses poissons

Sur l’Irlande, vous avez raison il n’y a pas de solution. Le meilleur deal, c’est peut être le no deal. Cela obligera les 2 cotés à être pragmatique.

InvestisseurHeureux, le 10/11/2020 a écrit :

C’est surtout la question irlandaise qui est un défi majeur, car il n’y a pas véritable solution.

Les implications de l’établissement d’une frontière entre l’UE et le Royaume-Uni (c’est-à-dire entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord) OU entre l’UE et la Grande-Bretagne (c’est-à-dire quelque part dans la Mer d’Irlande et le Canal du Nord) sont bien résumées dans ce billet d’Etain Tannam, professeur au Trinity College, à Dublin.

A moyen terme (et peut-être à court terme, en raison du Brexit), il paraît probable que l’Irlande soit "réunifiée", car les évolutions démographiques observées en Irlande du Nord pourraient conduire à l’expression, de la part d’une majorité de la population, du désir de voir les 11 conseils locaux du Nord rattachés à la République. Selon les termes de l’Accord anglo-irlandais de 1985, ceci constituerait la condition nécessaire à la réunification.

Il n’est d’ailleurs pas impossible que cette perspective ait constitué, à la fin des années 1990, l’argument non officiel de Tony Blair et de Mo Mowlam lorsque ces derniers négocièrent avec le Sinn Féin et les représentants de l’IRA pour convaincre l’Armée républicaine à renoncer au conflit armé.

Boris Johnson, dont la récente position quant à une probable sortie sans accord est devenue intenable en raison de l’élection de M. Biden est, à n’en pas douter, bien conscient de cette réalité.

Pour cette raison, une frontière "marine" devrait donc être rapidement établie entre l’UE et la Grande-Bretagne, isolant l’Irlande du Nord du reste du Royaume-Uni et préparant encore davantage le terrain à la possible sortie de l’Irlande du Nord de ce dernier.

Les perspectives des unionistes qui résident aujourd’hui en Irlande du Nord paraissent sombres.

InvestisseurHeureux a écrit :

Je ne serais pas étonné que la date limite du 31 décembre soit repoussée, ou que le brexit consiste à dire : "c’est parti pour le brexit, mais il va débuter par un moratoire de six mois où rien ne change".

C’était déjà l’objet de l’année 2020.
Pour rappel le Brexit a eu lieu le 31 janvier 2020, et nous sommes actuellement dans la période transitoire visant à négocier un accord commercial, période transitoire prenant fin le 31/12/2020.

Keir Starmer urges PM to impose ’circuit breaker’ lockdown on England | World news | The Guardian
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Comme d’habitude avec cette famille politique, on crée la misère - toujours sous couvert de bonnes intentions - pour mieux s’en indigner après.

J’ai juste dit que la théorie du ruissellement est une vaste fumisterie.
Une source plus universitaire - cf LSE
"Introduire des réformes qui réduisent les impôts pour les plus riches provoque plus d’inégalités sans stimuler l’économie d’un pays, affirme mercredi 16 décembre une étude des universités britanniques LSE et King’s College London. "

Réduire les impôts pour les plus riches ne stimule pas l’économie, selon une étude - Boursorama

Et ce n’est pas parce que un concept est foireux qu’on peut dire que le contraire de ce concept est pour autant exact.

Kundera a écrit :

J’ai juste dit que la théorie du ruissellement est une vaste fumisterie.
Une source plus universitaire - cf LSE
"Introduire des réformes qui réduisent les impôts pour les plus riches provoque plus d’inégalités sans stimuler l’économie d’un pays, affirme mercredi 16 décembre une étude des universités britanniques LSE et King’s College London. "

Réduire les impôts pour les plus riches ne stimule pas l’économie, selon une étude - Boursorama

Et ce n’est pas parce que un concept est foireux qu’on peut dire que le contraire de ce concept est pour autant exact.

Pour ceux qui veulent vraiment se faire une idée du contenu de cette étude, plutôt que de lire les quelques lignes qu’en rapportent la presse (qui déforment plus ou moins les conclusions de l’étude), et encore plus les commentaires souvent indigents qu’en font des "lecteurs" (de ces quelques lignes, ou juste du titre vu le niveau de certains commentaires par ex. sur boursorama), allez lire l’original : The economic consequences of major tax cuts for the rich  - LSE Research Online ou http://eprints.lse.ac.uk/107919/1/Hope_ … lished.pdf (in english).

Abstract de l’étude a écrit :

This paper uses data from 18 OECD countries over the last five decades to estimate the causal effect of major tax cuts for the rich on income inequality, economic growth, and unemployment. First, we use a new encompassing measure of taxes on the rich to identify instances of major reductions in tax progressivity. Then, we look at the causal effect of these episodes on economic outcomes by applying a nonparametric generalization of the difference-in-differences indicator that implements Mahalanobis matching in panel data analysis.
We find that major reforms reducing taxes on the rich lead to higher income inequality as measured by the top 1% share of pre-tax national income. The effect remains stable in the medium term. In contrast, such reforms do not have any significant effect on economic growth and unemployment.

Ce sera toujours mieux que de tirer des conclusions hâtives du titre (un peu racoleur) d’un article …