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#1351 20/03/2020 19h32
- Ours
- Membre (2017)
Top 50 Année 2023
Top 50 Dvpt perso. - Réputation : 155
Maiaa a écrit :
Les tests de dépistage étaient intéressants au début de l’épidémie. Réalisés en masse, ils permettent d’isoler immédiatement les personnes contaminées et d’éviter la propagation.
Les pays asiatiques l’ont remarquablement fait (Corée, Singapour, HK…) et ont un nombre de morts restreint. C’était de loin la meilleur stratégie.
En France et en Europe, nous n’avions pas les réactifs en nombre suffisant.
C’est très juste, bien sûr.
Si un test avait été disponible même une fois l’épidémie déclenchée, cela aurait tout de même permis de savoir où chacun en était.
Je pense être moi-même atteint, mais je n’en aurai jamais la confirmation officielle.
Il semblerait que je prenne petit à petit le chemin de la guérison après une surinfection (?) pulmonaire et grâce à une antibiothérapie à dose de cheval.
Un test m’aurait permis de déterminer avec certitude si mon entourage proche était menacé, et m’aurait donné d’y voir plus clair pour la suite. (Une fois le confinement terminé, mon organisme aura-t-il développé des anticorps - même si je n’ignore pas qu’il existe ce débat sur de possibles ré-infections). Et puis psychologiquement, on aime tout de même savoir ce que l’on a.
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1 #1352 20/03/2020 19h43
- toufou
- Membre (2017)
- Réputation : 115
Je ne vois pas comment on va pouvoir se sortir de cette situation si on ne peut pas faire de tests systématiques.
Mon médecin généraliste a eu hier 15 demandes d’arrêt de travail : " docteur, j’ai de la fièvre, je tousse". Résultat : 14 jours d’arrêt et ce n’est peut être pas le COVID 19.
Je me pose la question pour les pharmacies, ce sont de petites structures en contact permanent avec les malades, pour les généralistes, c’est pareil : dans quelques temps, il n’y aura plus ni médecin ni pharmacien.
En effet, en temps que professionnel de santé, je peux demander à être testé. Si je ( ou quelqu’un d’autre) est atteint dans la pharmacie, je ferme ? Je ferme pas ?
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1 #1353 20/03/2020 19h46
- Maiaa
- Membre (2019)
- Réputation : 1
Je vous souhaite un bon rétablissement et une bonne réadaptation pour la suite.
Je militais et milite toujours pour la réalisation de tests diagnostiques. Il est évident que si l’on connait la nature de sa pathologie, on prend les précautions en conséquence. Et le doute entraîne secondairement des problèmes psychologiques.
Lorsque j’ai vu en consultation mes premiers cas douteux il y a maintenant plus d’un mois, j’ai pris les précautions nécessaires, suivi le protocole et contacté le 15 pour bénéficier de test diagnostique.
Réponse cinglante, le patient ne rentre pas dans les cases (pas de retour de Chine ou de Milan), pas de test.
Ça aurait pourtant permis d’alerter les proches et le public local, à une période où aucun cas n’était déclaré dans le département…Mais nous n’avions pas le nombre de tests nécessaires.
Les gens ne croient que ce qu’ils voient. L’opinion a changé lorsqu’elle a vu Macron au 20h. Mais il était déjà bien trop tard.
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#1354 20/03/2020 19h48
- phili75
- Membre (2014)
- Réputation : 3
Forbes : Here’s Why Germany’s Mortality Rate Is .002%, Or 4000 Times Lower Than Italy’s
En gros, les malades allemands sont des jeunes revenant de faire du ski en Italie
Intéressant, une explication simple et pas complotiste
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1 #1356 20/03/2020 20h13
- Pirate
- Membre (2019)
- Réputation : 0
Bonsoir,
Ils sont vraiment pitoyables chez Forbes. 31 morts sur 14000 malades ça fait environ 0,22 %, pas 0,0022 %. Même pas capable de calculer un pourcentage. Quelle bande de rigolos. Du coup, le titre est faux, il n’y a pas 4000 fois moins de morts (ce qui serait prodigieux), mais 40 fois (ce qui est quand même prodigieux, mais moins).
On pourrait s’imaginer que sur des sujets aussi sensibles il y a des vérificateurs, mais non même pas. Enfin j’espère ?
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#1357 20/03/2020 20h17
- thier496
- Membre (2016)
- Réputation : 1
Au cas ou la Chloroquine serait reconnue efficace, ce qui n’est pas acquis, il serait bon qu’elle puisse être disponible et en grande quantité, et l’Etat a bien fait d’en interdire l’exportation…il ne faudrait pas que l’histoire des masques achetés en masse par les chinois pour les envoyer à leurs compatriotes se répète…quand aux médecins qui prescrivent préventivement ce médicament hors AMM à des gens qui n’en auront que rarement besoin, ils ne rendent pas service à leurs concitoyens , en contribuant à une éventuelle pénurie…et si l’un de leurs patients procéduriers présentait un effet secondaire grave, ils auraient du mal à se justifier.
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14 #1358 20/03/2020 20h28
- Scipion8
- Membre (2017)
- Réputation : 2535
etzanas a écrit :
@Scipion8,
Vous qui êtes un spécialiste, vous pouvez faire un pronostic sur ce qui va se passer dans la zone euro ? Plus ce confinement dure, plus nous nous enfonçons en récession.
Les déficits annoncés par les gouvernements d’Europe du Sud et le gonflement à venir du bilan de la BCE (plutôt de chaque Banque Centrale) paraissent incroyables.
Comment cela va-t-il finir ? Nous sommes condamnés à un scénario à la japonaise ? Taux d’intérêt très bas sur des décennies parce que les états ne peuvent plus supporter le poids de leur dette…
J’ai du mal à croire que les italiens accepteront d’être asservis au service de cette dette pendant des décennies. A mon avis, ils se mettront en défaut à l’issu de cette crise pour pouvoir rebondir comme un tigre et réussir de nouveau à exporter. Ils peuvent faire une alliance avec la Chine.
Peut-être gardera-t-on une zone euro resserrée : Allemagne/France/Nordique ? Mais il y aura un sacré trou dans le bilan de la BCE avec le défaut italien, sans compter le deficit de Target 2 que la Banque Centrale d’Italie devra à la Bundesbank. Un vrai cauchemar pour les allemands…
Manifestement, contrairement à ceux qui "se lâchent" sur ce fil, je dois désormais peser précautionneusement mes mots avant d’exprimer un avis. Donc un avertissement en introduction : je suis expert en opérations de politique monétaire, pas en politique économique. Mon expertise, c’est de mettre en forme des mesures de politique monétaire (définir leurs paramètres de volumes, maturité, cibles etc.), pas de faire de la prévision économique ou de définir un plan de relance économique en réponse à un choc comme le COVID-19.
Quelques éléments d’information généraux :
a) Une banque centrale peut fonctionner indéfiniment avec des capitaux négatifs, car elle peut émettre de la monnaie sans limite : un billet de banque signée de Mme Lagarde, c’est une "reconnaissance de dette" émise par la BCE, elle est au passif de la banque centrale. La banque centrale peut en émettre sans limite et accumuler des actifs bien réels (par exemple dans le cadre d’un programme de QE) du côté actif. Donc tous les arguments sur "le bilan de la banque centrale devient trop gros", "la banque centrale va faire des pertes" etc. n’ont pas de pertinence directe (sauf si la stabilité des prix est en jeu -> mon point (d)).
b) La BCE (plus précisément : l’Eurosystème = BCE + Banques Centrales Nationales) a néanmoins certaines contraintes "techniques" dans les actifs qu’elle peut acheter : pour des raisons juridiques (liées au fait que les obligations souveraines dans la zone euro ont des CACs / Collective Action Clauses), la BCE ne souhaite pas détenir plus de 33% de l’encours d’une obligation souveraine de la zone euro, car au-delà de cette limite et dans l’hypothèse d’une restructuration de la dette souveraine, la BCE se retrouverait à devoir bloquer cette restructuration (car juridiquement elle aurait une minorité de blocage dans le vote des détenteurs de l’obligation) - un vote positif étant illégal en vertu de l’Article 123 des Traités (interdiction du financement monétaire des Etats.) [Je sais que c’est complexe, tout ce qu’il faut retenir c’est que la BCE ne souhaite pas détenir plus de 33% d’une obligation souveraine.] Une autre contrainte technique, c’est que la BCE ne peut acheter que des actifs éligibles en garantie à ses opérations de refinancement - pas des actions ou de l’immobilier, par exemple.
c) Mais ces contraintes techniques ne sont pas véritablement un obstacle majeur à l’action de la BCE. D’une part, les Etats, face à cette crise, vont devoir émettre massivement, ce qui va créer de nouvelles cibles pour le QE de la BCE. D’autre part, on peut toujours trouver diverses solutions techniques pour rendre ces contraintes moins limitantes (c’est justement mon job, même si je n’opère plus en zone euro).
d) La seule vraie limite à l’action de la BCE serait l’émergence de tensions inflationnistes : on en est actuellement très loin, les anticipations d’inflation à moyen terme (l’indicateur principal pour la BCE) étant actuellement à un niveau historiquement bas, sous 1%. A mon sens, cette inflation très faible crée un contexte favorable à l’exercice sans entrave de la puissance de feu de la BCE.
e) Je ne pense pas a priori que la crise du COVID-19 puisse générer une inflation durable. Pour certains produits de grande nécessité dans ce contexte, il est évident qu’on pourrait voir des hausses de prix. De façon plus générale, des contraintes sur l’offre peuvent occasionner des hausses de prix. Mais le confinement durable de la population déprime profondément la demande, donc je ne crois pas qu’on puisse voir une forte inflation tant que cette crise dure. (En sortie de crise, ce pourrait être différent, avec un fort effet de rattrapage de la consommation.)
f) A mon sens, l’action de la BCE va contribuer à faciliter les conditions d’émission des Etats de la zone euro aussi longtemps que cette crise dure. Ce n’est pas l’objectif principal de la BCE, mais c’en est un effet induit. Par exemple : les banques italiennes peuvent actuellement acheter des obligations souveraines italiennes rapportant 2-3% et les utiliser en garantie contre de la liquidité BCE à taux négatif (le taux de la facilité de dépôt, -0,5%, étant utilisé comme référence pour les opérations de longue maturité récemment annoncées par Lagarde) : c’est une opération lucrative pour les banques, et cela facilite évidemment les conditions d’émission du Trésor italien…
g) Il y a de nombreux backstops et filets de sécurité pour éviter un défaut souverain en zone euro : le Mécanisme Européen de Stabilité (ESM, mis en place lors de la dernière crise), diverses enveloppes de l’UE pour les situations de crise, la BEI, le programme Outright Monetary Transactions (OMT) de la BCE, le FMI etc. Tous ces backstops sont efficaces dès lors qu’il y a un consensus politique : c’est aujourd’hui bien le cas, le COVID-19 étant une menace mondiale et par essence "contagieuse" (= nous n’en serons définitivement débarrassés que lorsque tous les pays l’auront éradiquée).
h) Les autorités européennes ont commencé à plancher sur un Eurobond dédié à la lutte contre le COVID-19 : des "coronabonds", qui représenteraient une mutualisation des risques souverains en zone euro et/ou dans l’UE. Ces coronabonds pourraient être émis par le Mécanisme Européen de Stabilité (il y a différents schémas possibles). Cela serait un nouveau filet de sécurité, pour les Etats les plus fragiles et/ou les plus touchés par le COVID-19.
i) Face à une situation d’insoutenabilité de la dette publique, il y a 4 solutions possibles :
1) l’austérité
2) l’inflation (qui, sur longue durée, permet d’éroder très efficacement la dette)
3) le défaut (à l’image de la Grèce en 2012)
4) la monétisation (= le transfert graduel de la dette publique des investisseurs privés vers la seule entité qui n’a pas de contrainte de solvabilité : la banque centrale)
Le QE est une forme légale de monétisation, même si ce n’en est pas l’objet (l’objectif du QE ce n’est pas de rendre une dette publique soutenable, c’est d’éviter la déflation). Je pense que cette crise du COVID-19 va accélérer la monétisation de la dette publique en zone euro. Post-crise, il serait préférable d’avoir une combinaison d’austérité et d’inflation pour réduire la dette publique, mais ce n’est pas sûr que ce soit politiquement et économiquement faisable. Je crois davantage à un scénario de QE à répétition et de maintien de taux bas, voire négatifs, sur longue période - donc effectivement un scénario "à la japonaise".
Bref, perso je considère que la puissance de feu de la BCE, qui peut être engagée pleinement en l’absence de tension inflationniste, et l’existence de filets de sécurité efficaces dans la zone euro (contrairement à 2008-2015), dans un contexte de consensus politique, devraient empêcher des problèmes majeurs sur la dette souveraine de la zone euro. Bien sûr, à plus long-terme, l’endettement massif qui va résulter de cette dette va néanmoins poser des questions politiques et économiques majeures.
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#1359 20/03/2020 20h58
- Mi345
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Concernant l’inflation, les files d’attentes dans les hypermarchés vont donner l’envie aux distributeurs d’augmenter leur prix.
L’inflation Chinoise est de +5,4 et 5,2% en janvier et février respectivement en glissement annuel. (1)
Edit après le message de Gunday :
Effectivement l’inflation reste normal en janvier et février, voyons la suite. :
(AOF) - Le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est établi à 1,2% en février 2020 sur un an, selon une estimation définitive d’Eurostat, après +1,4% en janvier.
Dernière modification par Mi345 (21/03/2020 05h50)
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#1360 20/03/2020 21h37
- gunday
- Membre (2011)
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@Mi345, j’ai un doute sur le fait que cela puisse se produire en France.
Le réseau agricole est très dense en France, et le cloisonnement/fermeture des commerces semble rappeler cela.
Je suis sur un groupe FB pour référencer les producteurs-vendeurs locaux, et 11% des membres sont arrivés dans la dernière semaine.
D’ailleurs, le magasin de producteur à 3km est toujours fourni en légumes, légumineuses, farines, huiles, pains et oeufs. (de quoi se nourrir)
Après sur les produits transformés, effectivement, une inflation est possible, mais il y a des chances que l’état surveille l’indice des prix, donc sans raison valable, ça risque de ne pas bien passer.
Sinon, expérience de supermarché du jour :
5 à porter des masques dont 3 clients (sur environ une 50aine de clients)
Le temps de démarrer la voiture en partant du magasin, une famille qui arrive en vélo (2 parents et 2 enfants) pour faire leurs courses…
Peut être suggérer à la police de faire le pied de grue devant le magasin ?
Heureusement, une bonne nouvelle : la semaine prochaine, les températures chutent, d’après la météo, presque 10°C de moins (enfin chez moi).
Ca cassera un peu la sensation de vacances estivale que certains ont l’air d’avoir.
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1 #1361 20/03/2020 21h40
Scipion8 a écrit :
Bref, perso je considère que la puissance de feu de la BCE, qui peut être engagée pleinement en l’absence de tension inflationniste, et l’existence de filets de sécurité efficaces dans la zone euro (contrairement à 2008-2015), dans un contexte de consensus politique, devraient empêcher des problèmes majeurs sur la dette souveraine de la zone euro. Bien sûr, à plus long-terme, l’endettement massif qui va résulter de cette dette va néanmoins poser des questions politiques et économiques majeures.
@Scipion8, merci pour votre exposé : c’est un vrai régal que de vous lire.
Il est vrai que le scénario concernant l’Italie que je proposais était déclenché par des facteurs politiques (la population n’acceptant simplement plus de se serrer toujours d’avantage la ceinture). La charge de la dette devenant insupportable.
J’ai été surpris par deux points :
- Je pensais que les statuts de la BCE lui interdisaient d’avoir des capitaux propres négatifs ?
- Avec l’existence de filets de sécurité, vous semblez croire au bon fonctionnement des systèmes de mutualisation des dettes (ESM, eurobonds ou coronabonds). Au final, rien n’indique que l’Allemagne acceptera une mutualisation des dettes. Elle ne l’a jamais fait effectivement jusqu’à présent sauf erreur de ma part. Et d’après sa constitution, la cour de justice allemande devrait autoriser cette possibilité ? Cela ne viendrait sans doute pas sans des garanties de mesures drastiques imposées concernant la fiscalité (du même type que la Grèce mais dont on sait par avance que l’Italie ne les respecterait pas). L’Allemagne n’ exigerait-elle pas des actifs collatéraux en garantie ou la vente d’actifs stratégiques italiens (ports, aéroports…) comme dans le cas de la Grèce ?
Par contre, je suis d’accord qu’il n’y a aucun risque d’inflation dans l’économie « réelle » étant donné les facteurs déflationnistes structurels (démographie, progrès technologiques, pression sur les salaires par la mondialisation…).
Finalement, avec cette « monétisation » chaque banque centrale de chaque pays européen finance le déficit de son propre pays. Ce qui revient à dire que l’état (et les politiciens) ont pris le contrôle de la planche à billets (ces dettes n’étant jamais remboursées). On nous l’a caché mais le QE s’est fait au niveau de chaque nation et non au niveau européen (par exemple la Banque de France achetant et mettant à son bilan des OAT équivalentes à la totalité de la dette émise par le trésor français entre 2015 et 2018).
L’euro n’est pas une monnaie de réserve mondiale au même titre que le dollar. Dans le passé, ce type de situation a conduit finalement à un débasement brutal de la valeur de la monnaie. Ce qui ne serait pas dramatique pour ceux qui possèdent des actifs se revalorisant naturellement mais beaucoup plus grave pour la population en générale (perte très importante de pouvoir d’achat). Pensez-vous qu’il en sera de même et à quel horizon de temps ?
Dernière modification par etzanas (20/03/2020 22h19)
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2 #1362 20/03/2020 22h01
- Caratheodory
- Membre (2019)
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Bonsoir Scipion,
Devant une situation d’endettement public insoutenable, il existe d’autres solutions que celles que vous envisagez, comme on peut le lire dans le dernier livre de Piketty. Il propose notamment un renforcement de la fiscalité sur les patrimoines.
La mesure la plus spectaculaire serait un impôt exceptionnel sur le patrimoine. Avec 5% sur les patrimoines entre 20000 et 100000€, 10% jusqu’au seuil ISF, 20%. Avec ça on revient dans les critères de Maastricht. Et ca n’affecte que moyennement la consommation.
On appelle ça l’Etat-prédateur mais est ce que l’Etat-proie ou l’Etat effondré est une alternative plus séduisante?
Ce serait une politique très brutale mais au fond la politique d’austérité suivie en Grèce après 2012 a été aussi brutale pour ne pas dire cruelle. Les conséquences ne sont juste pas distribuées de la même façon…..
Ce type de mesures a déjà été prise. En France en 1945 on a même confisqué les biens des capitalistes collaborateurs comme Louis Renault.
Il y a aussi la possibilité de diminuer l’optimisation fiscale des firmes multinationales au delà des Gafa.
Je n’ignore pas qu’il y a plein de problèmes avec ces idées (bien plus que Piketty ne le reconnait) mais il me semble que la sous-fiscalisation des multinationales et des gros patrimoines était dans la période précédente une des sources du surendettement public (quand il y a déficit cela peut venir d’un excès de dépenses mais aussi d’une insuffisance de recettes).
De plus si on regarde l’évolution de la dette publique française en pourcentage du PIB on s’aperçoit que depuis 1990 les périodes d’explosion correspondent aux récessions ou l’Etat est venu à la rescousse de l’économie. Ce sont donc aussi voire d’abord les crises décennales caractéristiques du capitalisme libéral, quand le marché ne fonctionne plus , qui creusent l’endettement public.
Je ne pense pas que cette solution sera adoptée sauf dégradation au delà de toute mesure de la situation économique. C’est une mesure d’année zéro.
Moyennant quoi, je ne serais pas surpris que ce soit votre solution 4) qui soit adoptée.
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2 #1363 20/03/2020 22h21
- Franckielestore
- Membre (2014)
Top 50 Finance/Économie - Réputation : 128
Si on parlait un peu de la bourse?
J’ai lu toutes les pages de ce fil, qui si je comprends bien a été fermé car on y parlait trop de l’aspect médical et sociétal du COVID-19 et pas assez de l’impact sur nos investissements.
Je ne considère pas que parler de ces sujet soit inutile sur devenir-rentier.fr, d’abord parce que cela aide à se faire une idée des conséquences économiques que va avoir cette pandémie, et encore plus maintenant que ça impact réellement nos vies quotidiennes : nous sommes des humains, pas des robots.
Il y a eu quelques messages heureusement, évoquant les probables conséquences monétaires (Scipion 8) et économiques (je vais y revenir) .
Si on essayait maintenant de discuter de l’impact sur les indices boursiers?
J’ai trouvé intéressant et inquiétant les deux infos suivantes :
- celle du gars du fil Telegram qui en sait plus que nous parce qu’il est connecté aux bonnes sources
- celle deMetalFlakeGreen du 17 mars
Ainsi donc le rapport du MRC Centre for Global Infectious Disease Analysis, de l’Imperial College London, serait considéré en haut lieu avec ce scénario le plus probable : la crise durerait jusqu’à 18 mois, et pendant ces 18 mois on confinerait et déconfinerait les populations à intervalles réguliers. Nous passerions ainsi 2/3 du temps confiné et 1/3 du temps en liberté pendant cette longue période.
Il y aurait un total de 6 confinements en tout.
Faisons un peu de maths.
18*2/3 = 12 mois.
12 mois de confinement! Gloups!
Cet article des Echos nous apprend que "Chaque mois de confinement devrait réduire la croissance européenne de 2,1 point"
J’ai eu un doute en lisant cela mais on parle bien de % de PIB d’après la suite de l’article.
Continuons les maths.
Le COVID-19 devrait coûter 2,1*12 = 25,2% de PIB d’ici fin 2021 aux pays confinés (cad à peu près tous les pays?)
Oui c’est énorme; Mais ça veut dire qu’un pays qui passerait un an en confinement perdrait 25% de son PIB annuel (ça parait logique vu comme ça)
Ensuite j’ai besoin de votre aide. Quel impact sur la valeur intrinsèque des société côtées en bourse? Comment tenir compte par exemple d’une décroissance de PIB mondial de -10% en 2020 et -10% en 2021 et retour à la "normale" en 2022? Peut on utiliser ces chiffres pour déterminer l’impact sur les cash flows futurs et l’impact sur la valorisation des sociétés?
Ce calcul permettrait éventuellement de calculer jusqu’où les indices pourraient baisser avant l’inéluctable rebond.
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#1364 20/03/2020 22h50
- 77PourCent
- Membre (2019)
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Personne ne croit à cette histoire de confinement discontinu sur 18 mois.
je vais vous dire ce qui va arriver:
40 jours de confinement a compter d’aujourd’hui jusqu’au 1er mai ( symbolique).
Beaucoup de mort, il est déjà trop tard, on le voit a travers beaucoup de messages ici et ailleurs.
Ensuite l’immunité de groupe sera atteinte, on sera capable de gérer les urgences, de reprendre une vie normale.
La France, et chaque pays, va devoir se recentrer sur lui même, reconstruire son économie le plus vite possible, que les enfants retournent à l’école que les gens travaillent. Nous voyons tous une remontée en flèche, une des pires crises sanitaires de l’humanité…Des médailles… A ça oui on en verra des beaux discours, des boucs émissaires, des commémorations, des hommages…mais la vie reprendra son cycle…
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#1365 20/03/2020 23h04
- olive1
- Membre (2016)
- Réputation : 7
phili75 a écrit :
En gros, les malades allemands sont des jeunes revenant de faire du ski en Italie
Intéressant, une explication simple et pas complotiste
Coronavirus : quel est le profil moyen des victimes en Italie ? | www.cnews.fr
en Italie, la moyenne d’âge des personnes décédées est de 79,5 ans
ce qui rejoint les données du Diamond Princess
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1 #1367 20/03/2020 23h20
- AleaJactaEst
- Membre (2011)
Top 50 Dvpt perso.
Top 20 SIIC/REIT - Réputation : 244
“ENTP”
Non ça les corrobore. Les plus âgés ne sont pas admis en réanimation et décèdent beaucoup plus que les plus jeune.
Au delà du côté éthique, les plus jeunes sont les plus susceptibles de se remettre en réanimation (environ 80% de guérison), et ce le plus rapidement possible (ce qui libère leur lit pour d’autre plus rapidement).
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#1368 20/03/2020 23h24
- Maiaa
- Membre (2019)
- Réputation : 1
Macaxeira a écrit :
Cela contredit le fait que la moitié des personnes en réanimation on moins de 60 ans.
Non, pas du tout. La moitié des cas graves peut avoir moins de 60 ans, mais les décès sont représentés par les plus âgés.
Lorsque les plus âgés entrent en réanimation (s’ils y entrent, car en Ehpad on ne les transfèrent même pas), ils ont malheureusement peu de chances d’en ressortirent.
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3 #1369 21/03/2020 08h22
- chrispra
- Membre (2020)
- Réputation : 87
Bonjour
Pour ceux qui ne connaissent pas le site contrepoints, je vous met le lien d’un article qui m’a laissé à penser, sur pas mal de points :
COVID-19 : peut-on faire confiance aux données ? | Contrepoints
Un des moindres (?) étant le paragraphe concernant les données de la grippe saisonnière (de 2017), dont je vous mets l’extrait :
Selon une étude à l’échelle mondiale de la grippe saisonnière – financée par la Bill & Melinda Gates Foundation et à laquelle des dizaines de chercheurs ont collaboré – la grippe conduit à des complications pulmonaires chez de nombreux patients dont huit ou dix millions finissent à l’hôpital et dont 145 000 sont morts en 2017.
Selon Santé Publique France, 14 000 personnes seraient mortes en France la même année ! Pourtant, la France, c’est 1 % de la population mondiale, alors, le chiffre de 14 000 morts de la grippe en France en 2017 ne peut sortir que de la tête de gens qui ne réfléchissent pas du tout. 1 % de 145 000, ça fait 1450, pas 14 000 ! Ou alors, il faut expliquer pourquoi la grippe tue dix fois plus en France que dans le reste du monde !
ll conclut ce paragraphe :
Cette politique inflationniste des chiffres de la grippe est sûrement « excellente » lorsqu’il faut motiver les gens à se faire vacciner mais elle est catastrophique pour les convaincre de traiter le COVID-19 de manière sérieuse.
Je pense que j’ai (eu ?) ce biais cognitif
les autres paragraphes sont tout aussi passionnant (pour moi)
Bonne journée à tous
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#1370 21/03/2020 08h27
- Surin
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Ca ne me parait pas délirant de penser qu’en France on mourrait 10 fois plus de la grippe que par rapport à la moyenne mondiale, la première explication étant les raisons climatiques.
Il y a fort à parier que des zones représentant plusieurs milliards d’habitants ne sont pas concernées ou peu, notamment par exemple l’Inde, Indonésie ou l’Amérique latine.
Le peu que vous relatez parait particulièrement mettre en avant la thèse du complot.
Parrainage BOURSORAMA code : LIKA0507 - BforBank YYXC - TOTAL ENERGIE : 112210350
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#1371 21/03/2020 08h33
Le gouvernement marocain n’a donc pas attendu le feu vert de l’OMS et des scientifiques pour agir, alors que les essais cliniques sont toujours en phase de test dans plusieurs pays. D’après le site en ligne Yabiladi, les Marocains se sont déjà rués sur les stocks de Plaquenil (à base de chloroquine) en pharmacie.
covid-19-le-maroc-achete-les-stocks-de-nivaquine-produits-par-sanofi-dans-une-usine-de-casablanca
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1 #1372 21/03/2020 08h34
La Suisse se refuse à tout confinement et son économie tourne à 80%.
La Suisse ne suit pas, pour l’instant, l’exemple de ses voisins. Si le pays a durci vendredi ses mesures face au coronavirus, interdisant les rassemblements de plus de 5 personnes, il a écarté tout confinement. Les autorités estiment en effet que cela relève de la « politique spectacle ».
Coronavirus: La Suisse durcit ses mesures mais écarte tout confinement
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#1373 21/03/2020 09h07
Quand j’avais travaillé dans un petit hôpital local suisse en 1998, sur trois étages, un restait délibérément vide et était réservé à l’éventualité d’un conflit militaire. La prévoyance suisse, quoi.
Donc il y a autrement des moyens.
Et aussi un sens de la discipline aux antipodes de celui, malheureusement, des français.
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1 #1374 21/03/2020 09h22
Partage de quelques infos glanées parmi les lectures de ce matin :
Page FB salaud de patron, plutôt sérieuse malgré sa dénomination humoriste à mon sens, affirme que les direccte refusent le chômage partiel à plusieurs secteurs d’activité….
Post d’une connaissance bâtonnier allant dans le même sens qui indique des avocats salariés ne sont pas éligibles au chômage partiel.
Communication de Capeb (les entreprises bâtiments ) qui exigent le chômage partiel au nom de la sécurité de leurs salariés. En temps normal, je dirai bravo…sauf que parmi les relayeurs, je connais des boites qui voient la une belle opportunité d’optimiser leur masse salariale, leur carnet de commandes étant loin d’être plein…. ce qui est tout de suite moins brillant comme approche !
Bruno Lemaire : les entreprises qui travaillent « devraient » verser une prime à leur salariés : les bras m’en tombent ! Soit on est en black out avec 0 visibilité réelle sur le devenir (marchés comme charges qui devraient être effacées ou différées …) soit on est en activité avec des salariés que je schématise en 2 camps : ceux qui foncent presque tête baissée, ceux qui ne veulent pas et qu’on place devant leur responsabilité : dans ce sous groupe, on entendra vite évoqué le mot droit de retrait qu’il conviendra de repreciser (je lis qu’Amazon à clairement dit refuser de payer les salariés en question se plaçant sous cet item = au CPH de trancher )
Dans ce bazar, pour ma part, j’ai récupéré mon parametrage paye et compris la mécanique de remboursement après avance employeur : au passage je pense qu’on sera plutôt sur 20 jours de délai, soit le double des annonces initiales. La vraie question n’est pas de faire la paye de mars, mais la suivante si la situation perdure !
Vigilance chez moi sur la Poste, en arrêt ou grève (je ne sais pas le terme) ce jour qui pourrait durer ou non, car pour moi c’est un indicateur fiable de la rupture ou non de la chaîne logistique.
Bon confinement à tous
Profiter de ne rien foutre….
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3 #1375 21/03/2020 09h25
- Bernard2K
- Membre (2015)
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Bon article de Contrepoints, cité par chrispra plus haut.
La seule chose qui manque dans l’article, c’est le modèle SIR des épidémiologistes. On sait que tant que les gens n’ont pas acquis une immunité, l’épidémie peut flambler à nouveau. C’est le point faible du modèle "à la Chinoise" (même si les chiffres chinois étaient justes, ce dont je doute fortement).
Sur le taux de létalité, pour essayer de résumer, il faut distinguer :
- le taux de létalité réel, parfait, qui est le nombre de personnes décédées à cause de la maladie divisé par le nombre de personnes ayant été infectées par le virus. Sauf qu’entre la sous-détection des personnes infectées, et le délai entre l’infection et la mort, ce n’est juste pas possible de le calculer aujourd’hui.
- le taux de létalité apparent = nombre de personnes décédées à cause de la maladie / nombre de cas officiellemment infectés. Alors c’est sûr que ce chiffre n’est pas le chiffre réel et qu’il y a un biais. Je dis : peu importe qu’il y ait un biais, pourvu qu’on l’applique avec le même biais !
Par exemple, l’Italie a un taux de létalité apparent de 4032/47021 = 8,5 %. Disons dans les 8 %. L’Italie se caractérise par une population très âgée, des tests réalisés seulement sur les cas graves, et des hôpitaux "moyens" disons. C’est donc un taux parfaitement applicable à des pays avec des caractéristiques similaires.
La Corée du Sud a un taux de létalité apparent de 100/8652 = 1,16 %. La Corée du Sud se caractérise par une population jeune, très disciplinée et préparée, un système de santé de qualité, et des tests massifs avec, de plus, des systèmes de détection thermiques et autres qui rabattent les cas suspects vers ces tests. Donc là on a une efficacité de détection excellente et une population très résiliente et le taux est pourtant de 1,16 %. Voilà donc, en tout cas, un taux plancher. On sait que quasiment aucun pays n’arrivera à faire mieux.
La France a un taux de létalité apparent de 450 / 12632 = 3,5 %. On est pourtant dans un cas très similaire à l’Italie, avec une population à peine moins âgée et des hôpitaux à peine mieux préparés, et on teste très peu. Je ne serais donc pas étonné à ce que ce taux apparent monte vers les 5-6 % dans les jours à venir. De toute façon, 3 ou 6 %, on reste dans les mêmes ordres de grandeur.
Au total, soyons pragmatique. Une étude montre que la France suit l’Italie avec 9 jours de retard. La suite des événements a donné raison à cette étude. On sait aussi qu’il n’y a aucune chance que l’on fasse un pic à 13 jours suivi d’une belle décroissance, à la Chinoise, car, à supposer que les chiffres chinois soient justes, ce n’est possible qu’avec des mesures de confinement drastiques bien supérieures à celles des pays occidentaux.
On sait de toute façon que les autorités de la plupart des pays cherchent seulement à écrêter (pour éviter de trop surcharger les hôpitaux), pas à faire disparaître.
On sait aussi, comme l’a bien montré l’étude de l’Imperial College, qu’à cause du réservoir important de gens du groupe "S" (susceptibles de tomber malades car non immunisés), toute levée des mesures s’accompagnera d’une nouvelle flambée épidémique.
Donc, on sait où l’on va, à quelques approximations près. Cela devrait suffire pour orienter nos actions et nos réflexions.
Dernière modification par Bernard2K (21/03/2020 10h11)
Il faut que tout change pour que rien ne change
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