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8    #1 27/02/2020 21h19

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Le nombre de cas vient de doubler en France (18->38, annonce du Ministre de la santé, reprise en direct ce soir sur les infos du 20 h de la 2). C’est le signe probable de l’arrivée du virus en France en mode épidémie. Jusqu’à présent, les contaminations sur le sol français ont été circonscrites avec efficacité, mais cette fois-ci il semble que des malades ont eu le temps de contaminer assez largement autour d’eux, notamment dans l’Oise.
En tout cas, quand le nombre de cas a doublé en 24 heures en Italie, c’était bel et bien le début de l’épidémie pour ce pays.

Quand on ajoute Corée du Sud (>1700 cas), Iran, Hong-kong, etc, je ne vois pas bien ce qui pourrait enrayer la progression désormais.

Sur l’aspect : "sourcer" : je source mes messages, pour la partie la plus factuelle. Quand je passe sur des réflexions plus personnelles, je le dis clairement et il me semble que tout le monde a le droit de donner ses réflexions pourvu que ça soit balisé comme tel et que cela soit argumenté et logique. Pour ma part, je ne regrette aucun de mes messages dans ce fil. J’ai dit le 29/01 que ça serait probablement une épidémie mondiale, et j’ai eu raison. J’ai dit aussi, avec d’autres, que ça aurait très probablement un impact très négatif sur la bourse et sur l’économie, et que des indicateurs avancés comme le prix du pétrole et le Baltic Dry Index très bas étaient alarmants, nous avions raison aussi. Les bourses ont mis du temps à intégrer la gravité de la crise ; c’est manifestement l’arrivée en Occident (en l’occurence l’Italie) qui a sonné le tocsin puisque le décrochage des bourses s’est produit lundi et que les mauvaises nouvelles en provenance d’Italie datent en gros du week-end dernier.

Les conséquences à venir de cette épidémie sur l’économie sont flagrantes, quand on veut bien y réfléchir. Les gouvernements prennent des décisions radicales d’une part, et d’autre part les consommateurs font des choix radicaux (comme de rester davantage chez soi et de reporter achats et déplacements) même quand ils n’y sont pas contraints. Ces deux phénomènes conjugués vont, de toute évidence, avoir des impacts forts sur l’économie. Par exemple, le Japon vient de décider que toutes les écoles jusqu’au bac resteront fermées pendant 1 mois. Toute une génération qui perd un mois de scolarité, c’est quand même pas rien ! A la rigueur, si ce genre de mesure était efficace pour éradiquer l’épidémie, ça serait juste un mauvais moment à passer. Le problème, c’est qu’il y aura très probablement une réimportation de nouveaux cas. Avec la mondialisation de l’économie, avec les voyages transcontinentaux banalisés, il est quasiment impossible d’empêcher la diffusion d’une telle épidémie.

Investir, c’est aussi savoir lire les informations pertinentes de l’actualité et, avec un peu de déduction logique et d’expérience, en déduire des suites probables. On peut se planter bien sûr. Sur ce coup-là, j’ai eu raison.

Puis-je me risquer à quelques réflexions d’anticipation sans encourir une exclusion pour diffusion de mauvaises nouvelles ? Je vous donne une solution : si vous êtes allergique à tout exercice d’anticipation et de "probabilisation de l’avenir", ne lisez pas ce qui suit.
La suite à court terme, c’est donc une massification de l’épidémie.
De toute évidence, le nombre de morts risque d’être très élevé parmi les personnes âgées puisque les chiffres disponibles sont que la mortalité y est de l’ordre de 10 %, or les pays occidentaux sont des réservoirs de personnes très âgées, en relativement bonne santé mais fragiles. Cela risque de frapper fortement l’opinion, comme à l’époque de la mortalité liée à la canicule de 2003.
Il y aura très probablement un répit à partir d’avril-mai, même si le printemps et l’été ne vont pas "tuer le virus" contrairement à ce que disait Trump.
Certains médicaments existants vont probablement se montrer efficaces. Un peu efficace ou beaucoup ? C’est toute la question. Il y a un début de polémique sur la chloroquinine. On devrait rapidement savoir si c’est vraiment efficace.
Pour un vaccin, il faut plutôt compter 18 mois (source : un spécialiste du sujet de l’Institut Pasteur). Mais avec tout le monde qui cherche ensemble, et certains pays peut-être moins regardants sur les étapes à respecter dans le développement et le test, je ne serais qu’à moitié étonné que ça puisse aller beaucoup plus vite (6 à 12 mois).

Donc, dans un premier temps, les 2 prochains mois vont être décisifs :
- d’une part, l’ampleur de la pandémie mondiale va se confirmer (ça sera  moyenne ou forte ; car faible, c’est déjà sorti du domaine du possible) ;
- d’autre part on va être fixé sur l’efficacité des médicaments existants.

Ensuite, il y aura probablement un été de répit…

Et ensuite, la grande question : aurons-nous un vaccin à temps pour l’hiver prochain ? Si non, l’hiver 2020-2021 risque d’être vraiment difficile. Certes, on en saura beaucoup plus d’ici là, mais sans vaccin, l’hiver risque d’être rude.

Vu les taux de mortalité assez élevés, vu comme les symptômes sont graves et parfois atypiques, je suppute que la vraie solution sera le vaccin. D’ici là, on risque de trouver le temps long.

Sur les marchés boursiers, ça risque de continuer à faire grise mine tant que "les marchés" n’auront pas une visibilité sur l’ampleur du risque et des pertes. Il faut pouvoir mesurer plus précisément les conséquences (il faut donc que se constitue une somme plus importante de connaissances médicales et épidémiologiques), il faut que des entreprises majeures publient des "profit warnings" sérieux et argumentés, pour que les marchés reviennent à la rationalité. Scipion disait, au début du fil, que la valeur d’une action devrait être le reflet de l’anticipation des cashflows futurs, et que les cashflows futurs ne sont pas remis en cause par ce virus, donc les actions ne devraient pas baisser. Peut-être que la bourse réflètera cette sagesse, mais cela nécessite deux conditions :
1) comme je disais, qu’on ait davantage de certitudes, pour revenir à davantage de rationalité. Ca peut prendre un certain temps…
2) que le secteur de l’entreprise soit VRAIMENT peu impacté sur le long terme. Or, ça n’est pas gagné d’avance. Pour le moment, la conséquence la plus évidente à court terme semble être une forte diminution des transports, notamment de personnes. Si cette diminution des transports reste, pendant plusieurs mois, la meilleure solution pour prévenir la maladie, cette baisse durable des transports de personnes va faire mal aux gens dont c’est le métier. Personnellement, je n’aimerais pas avoir des actions de compagnies aériennes, par exemple.

Les marchés ayant souvent des réactions à très court terme, il y aura souvent de "fausses bonnes nouvelles". On en a eu un exemple cette semaine quand le cours du pétrole est remonté parce qu’un site russe a traduit l’ambassadeur de Chine en Russie disant que la Chine "avait un vaccin". En fait, entre les approximations des uns et des autres et les erreurs de traduction dans plusieurs langues successives, il est apparu que l’ambassadeur a dit en substance que la Chine travaillait très activement au développement d’un vaccin.
Donc, on rentre dans une période où les marchés vont faire des soubresauts à la hausse comme à la baisse, parfois pour une vraie raison, parfois juste à cause d’une rumeur ou d’une actualité mal traduite.

(PS : juste un point de vocabulaire : pourquoi "Coronavirus SARS-CoV-2" alors que tous les médias parlent de "covid-19" ? Le Coronavirus SARS-CoV-2 est le nom du virus, tandis que le Covid-19 est le nom de la maladie. Ca arrive que le nom de la maladie ne soit pas le même que celui de l’agent pathogène).

Dernière modification par Bernard2K (27/02/2020 22h05)

Mots-clés : chine, contrariant, coronavirus, investisseur patient, opportunité, épidémie


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11    #2 05/03/2020 12h54

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Comme les médias préfèrent diffuser des informations anxiogènes plutôt que des données chiffrées, je m’y suis collé : j’ai regardé la dynamique du coronavirus, en termes de nouveaux cas par jour, dans différents pays et régions du monde, sur la base des données du centre de recherche de l’Université Johns Hopkins. Evidemment il peut y avoir de gros biais liés notamment à l’efficacité des systèmes de détection.

La dynamique du coronavirus quand les autorités font leur travail, ça ressemble à ça : désormais moins d’une dizaine de nouveaux cas par jour en Chine, hors Hubei (province de Wuhan) :

Dans le Hubei, premier touché et où l’épidémie a pris une toute autre ampleur (le Hubei représente toujours 70% des cas mondiaux et 88% des décès), le nombre de nouveaux cas par jour a aussi très fortement chuté :

La Corée du Sud montre des signes encourageants de stabilisation :

En revanche, au Japon il n’y a pas encore de signe de stabilisation :

En Italie, on a peut-être des premiers signes d’un passage d’une phase exponentielle à une phase linéaire :

En France et aux USA, l’apparition massive de cas a été longtemps retardée, mais les dernières évolutions ne semblent pas encourageantes :


Sous réserve des probables importants biais statistiques dans ces données, elles donnent quand même une indication sur la compétence et le sérieux des autorités nationales pour faire face à ce risque. Je pense que les marchés y sont attentifs, et "récompensent" les pays qui prennent résolument les mesures efficaces pour combattre cette menace, et "punissent" ceux qui préfèrent une approche laxiste / incompétente :

Note : Le point de référence (19 février 2020) marque le début de la correction sur les marchés boursiers occidentaux. Il "avantage" les pays asiatiques (notamment la Chine), touchés plus tôt par le virus (la prise en compte boursière du risque ayant donc eu lieu plus tôt sur ces marchés).

Comme le montre l’exemple chinois, sans même parler de l’aspect sanitaire, la meilleure façon de réduire l’impact économique du coronavirus est de prendre très tôt des mesures draconiennes pour l’endiguer (confinement, restrictions etc.). Cela permet de réduire la période de contagion dans le pays, donc la période pendant laquelle le virus pèse sur l’activité économique. C’est ce qui permet à Starbucks de rouvrir ses magasins en Chine et à Apple d’y redémarrer ses usines.

J’espère que nos autorités en Europe feront preuve de la même compétence, mais manifestement elles sont beaucoup plus "relax" et réticentes à prendre les mesures nécessaires.

Si cela se confirme, j’envisagerais de changer la cible d’allocation géographique pour mon portefeuille, au profit des pays compétents (Asie) et au détriment des pays laxistes (Europe), car des pandémies de ce genre sont un risque permanent. Actuellement ma cible est de 40% France, 10% Europe, 40% USA, 10% émergents. J’envisage de la modifier à 30% France, 10% Europe, 45% USA, 15% émergents. La qualité de la gouvernance est un paramètre clef de la performance boursière de long-terme.

Pour l’instant, j’ai orienté mes derniers renforcements essentiellement vers les USA, mais j’envisage de reprendre mes achats en Chine, anticipant un retour rapide à la normale de l’économie chinoise.

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[+12 / -1]    #3 17/03/2020 11h53

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Bonjour
Si je peux me permettre de donner mon avis de réanimateur, je vous demanderais bien d’arrêter de donner des avis sur les traitements et notamment la chloroquine. Des essais sont en cours ou vont démarrer sur un panel de patients autre que les 24 malades de monsieur Raoult. A l’heure actuelle le traitement est uniquement symptomatique il n’y aucune donnée sur la chloroquine, sur le Kaletra, le remdesivir, l’interféron… qui seront réservés aux formes sévères en réanimation et dans le cadre d’essais. Merci d’arrêter de lancer ce genre de discussion qui vont alimenter des rumeurs de tout genre qui seront néfastes. Comme nous sommes sur un forum d’investisseurs si il y a un message à passer c’est que les industriels doivent nous aider pour mettre à disposition des respirateurs lourds de réanimation, des filtres anti infectieux, des moyens de protection des soignants…. bien à vous

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9    #4 20/03/2020 09h44

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Vibe a écrit :

J’espère qu’il seront entendu, il faut arrêter le "en même temps" et y aller franco (patrouilles de l’armée, peines de prison, et gouvernement qui arrête de dire tout et son contraire).

Mesure subsidiaire : créer un fichier des contrevenants et, si ils devaient être infectés, les soigner avec la priorité la plus basse. (un ami infirmier me suggère même avec humour de tirer à vue, je ne retiendrai pas cette possibilité, mais les professionnels de santé sont très remontés contre une partie de la population et le contre le gouvernement)

rappelez moi quel est le risque d’aller se promener dans un rue déserte ou en forêt ?

il me semble que beaucoup de gens , facilement manipulés par les médias, perdent le sens commun.

Plus la situation va avancer, moins les niveaux de réflexion vont être élevés.

Quand je vois certains médias passer toujours des vidéos des quais de Paris ou des parcs parisiens, cela devient extrêmement pénible tant ce n’est pas représentatif de la réalité de millions de gens.

Quand je vois la vidéo où une police municipale éjecte une personne d’une plage déserte, je me dis que nous ne sommes pas loin du fond.

Quand je vois que ma voisine du rez de chaussée se met à engueuler les petites du 1er qui ont eu l’audace d’aller jouer au freezebee 10 minutes dans l’étendue de pelouse au pied de nos appartements alors qu’elle même possède un jardin, qu’il s’agit d’une résidence sécurisée close avec de nombreux espaces verts et que les 2 jeunes sont entre elles, le fond se rapproche encore un peu plus.

Donc oui, je dirais, non sans humour, qu’il faut aller tirer sur ces 2 gosses, sur cette femme solitaire sur la plage et sur toute personne qui aura l’outrecuidance de s’exposer au virus, dont tout le monde sait qu’il se transmet par le sable et l’herbe, par l’air de la forêt et de la campagne, par le chant des oiseaux et le bruit du vent.

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8    #5 20/03/2020 15h03

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INTJ

Ben la discipline française ce n’est pas ça… au boulot (Biocoop, magasin alimentaire de 250m2 de SDV) on se bat pour que les gens gardent les distances de sécurité d’1m, on ne les laisse pas rentré à + de 10 dans le magasin, et on se fait quand même incendié…de plus pas de masques pour nous, seulement des gants.
Tout à l’heure, j’ai dû recadrer une jeune demoiselle qui touché tt les oranges pour les choisir, (alors que j’ai mis des mots demandant de ne pas trituré tout les fruits et légumes) ben j’ai eu le droit à un "Non mais c’est bon je me suis lavé les mains" et quand je lui ai répondu "Oui mais les gens avant vous peut être pas ?!" elle a désertée en marmonnant dans sa barbe…
ça devient très dure pour nous psychologiquement, des clients qu’il faut sans cesse recadrer et qui nous insulte même… ( Hier une cliente m’a dit que j’étais un cassos pcq je vivais dans la campagne Anécienne et non pas en ville… et j’ai dû en virer une autre du magasin qui était hystérique..)
Ce qu’ils ne comprennent pas c’est que si un seul employé tombe malade, c’est le magasin entier qui ferme…

Et pour couronner le tout, un collègue a appris tout à l’heure qu’une pote à lui qu’il a vu dimanche est clouée au lit aujourd’hui avec tous les symptômes qui vont bien… (Fièvre, toux et difficulté à respirer).. donc il nous a possiblement tous contaminé.. Si dans une semaine il est effectivement malade, on ferme le magasin et c’est la quarantaine pour nous..


Time in the market beats timing the market - Lynch

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14    #6 20/03/2020 20h28

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etzanas a écrit :

@Scipion8,
Vous qui êtes un spécialiste, vous pouvez faire un pronostic sur ce qui va se passer dans la zone euro ? Plus ce confinement dure, plus nous nous enfonçons en récession.

Les déficits annoncés par les gouvernements d’Europe du Sud et le gonflement à venir du bilan de la BCE (plutôt de chaque Banque Centrale) paraissent incroyables.
Comment cela va-t-il finir ? Nous sommes condamnés à un scénario à la japonaise ? Taux d’intérêt très bas sur des décennies parce que les états ne peuvent plus supporter le poids de leur dette…
J’ai du mal à croire que les italiens accepteront d’être asservis au service de cette dette pendant des décennies. A mon avis, ils se mettront en défaut à l’issu de cette crise pour pouvoir rebondir comme un tigre et réussir de nouveau à exporter. Ils peuvent faire une alliance avec la Chine.
Peut-être gardera-t-on une zone euro resserrée : Allemagne/France/Nordique ? Mais il y aura un sacré trou dans le bilan de la BCE avec le défaut italien, sans compter le deficit de Target 2 que la Banque Centrale d’Italie devra à la Bundesbank. Un vrai cauchemar pour les allemands…

Manifestement, contrairement à ceux qui "se lâchent" sur ce fil, je dois désormais peser précautionneusement mes mots avant d’exprimer un avis. Donc un avertissement en introduction : je suis expert en opérations de politique monétaire, pas en politique économique. Mon expertise, c’est de mettre en forme des mesures de politique monétaire (définir leurs paramètres de volumes, maturité, cibles etc.), pas de faire de la prévision économique ou de définir un plan de relance économique en réponse à un choc comme le COVID-19.

Quelques éléments d’information généraux :

a) Une banque centrale peut fonctionner indéfiniment avec des capitaux négatifs, car elle peut émettre de la monnaie sans limite : un billet de banque signée de Mme Lagarde, c’est une "reconnaissance de dette" émise par la BCE, elle est au passif de la banque centrale. La banque centrale peut en émettre sans limite et accumuler des actifs bien réels (par exemple dans le cadre d’un programme de QE) du côté actif. Donc tous les arguments sur "le bilan de la banque centrale devient trop gros", "la banque centrale va faire des pertes" etc. n’ont pas de pertinence directe (sauf si la stabilité des prix est en jeu -> mon point (d)).

b) La BCE (plus précisément : l’Eurosystème = BCE + Banques Centrales Nationales) a néanmoins certaines contraintes "techniques" dans les actifs qu’elle peut acheter : pour des raisons juridiques (liées au fait que les obligations souveraines dans la zone euro ont des CACs / Collective Action Clauses), la BCE ne souhaite pas détenir plus de 33% de l’encours d’une obligation souveraine de la zone euro, car au-delà de cette limite et dans l’hypothèse d’une restructuration de la dette souveraine, la BCE se retrouverait à devoir bloquer cette restructuration (car juridiquement elle aurait une minorité de blocage dans le vote des détenteurs de l’obligation) - un vote positif étant illégal en vertu de l’Article 123 des Traités (interdiction du financement monétaire des Etats.) [Je sais que c’est complexe, tout ce qu’il faut retenir c’est que la BCE ne souhaite pas détenir plus de 33% d’une obligation souveraine.] Une autre contrainte technique, c’est que la BCE ne peut acheter que des actifs éligibles en garantie à ses opérations de refinancement - pas des actions ou de l’immobilier, par exemple.

c) Mais ces contraintes techniques ne sont pas véritablement un obstacle majeur à l’action de la BCE. D’une part, les Etats, face à cette crise, vont devoir émettre massivement, ce qui va créer de nouvelles cibles pour le QE de la BCE. D’autre part, on peut toujours trouver diverses solutions techniques pour rendre ces contraintes moins limitantes (c’est justement mon job, même si je n’opère plus en zone euro).

d) La seule vraie limite à l’action de la BCE serait l’émergence de tensions inflationnistes : on en est actuellement très loin, les anticipations d’inflation à moyen terme (l’indicateur principal pour la BCE) étant actuellement à un niveau historiquement bas, sous 1%. A mon sens, cette inflation très faible crée un contexte favorable à l’exercice sans entrave de la puissance de feu de la BCE.

e) Je ne pense pas a priori que la crise du COVID-19 puisse générer une inflation durable. Pour certains produits de grande nécessité dans ce contexte, il est évident qu’on pourrait voir des hausses de prix. De façon plus générale, des contraintes sur l’offre peuvent occasionner des hausses de prix. Mais le confinement durable de la population déprime profondément la demande, donc je ne crois pas qu’on puisse voir une forte inflation tant que cette crise dure. (En sortie de crise, ce pourrait être différent, avec un fort effet de rattrapage de la consommation.)

f) A mon sens, l’action de la BCE va contribuer à faciliter les conditions d’émission des Etats de la zone euro aussi longtemps que cette crise dure. Ce n’est pas l’objectif principal de la BCE, mais c’en est un effet induit. Par exemple : les banques italiennes peuvent actuellement acheter des obligations souveraines italiennes rapportant 2-3% et les utiliser en garantie contre de la liquidité BCE à taux négatif (le taux de la facilité de dépôt, -0,5%, étant utilisé comme référence pour les opérations de longue maturité récemment annoncées par Lagarde) : c’est une opération lucrative pour les banques, et cela facilite évidemment les conditions d’émission du Trésor italien…

g) Il y a de nombreux backstops et filets de sécurité pour éviter un défaut souverain en zone euro : le Mécanisme Européen de Stabilité (ESM, mis en place lors de la dernière crise), diverses enveloppes de l’UE pour les situations de crise, la BEI, le programme Outright Monetary Transactions (OMT) de la BCE, le FMI etc. Tous ces backstops sont efficaces dès lors qu’il y a un consensus politique : c’est aujourd’hui bien le cas, le COVID-19 étant une menace mondiale et par essence "contagieuse" (= nous n’en serons définitivement débarrassés que lorsque tous les pays l’auront éradiquée).

h) Les autorités européennes ont commencé à plancher sur un Eurobond dédié à la lutte contre le COVID-19 : des "coronabonds", qui représenteraient une mutualisation des risques souverains en zone euro et/ou dans l’UE. Ces coronabonds pourraient être émis par le Mécanisme Européen de Stabilité (il y a différents schémas possibles). Cela serait un nouveau filet de sécurité, pour les Etats les plus fragiles et/ou les plus touchés par le COVID-19.

i) Face à une situation d’insoutenabilité de la dette publique, il y a 4 solutions possibles :
1) l’austérité

2) l’inflation (qui, sur longue durée, permet d’éroder très efficacement la dette)
3) le défaut (à l’image de la Grèce en 2012)
4) la monétisation (= le transfert graduel de la dette publique des investisseurs privés vers la seule entité qui n’a pas de contrainte de solvabilité : la banque centrale)

Le QE est une forme légale de monétisation, même si ce n’en est pas l’objet (l’objectif du QE ce n’est pas de rendre une dette publique soutenable, c’est d’éviter la déflation). Je pense que cette crise du COVID-19 va accélérer la monétisation de la dette publique en zone euro. Post-crise, il serait préférable d’avoir une combinaison d’austérité et d’inflation pour réduire la dette publique, mais ce n’est pas sûr que ce soit politiquement et économiquement faisable. Je crois davantage à un scénario de QE à répétition et de maintien de taux bas, voire négatifs, sur longue période - donc effectivement un scénario "à la japonaise".

Bref, perso je considère que la puissance de feu de la BCE, qui peut être engagée pleinement en l’absence de tension inflationniste, et l’existence de filets de sécurité efficaces dans la zone euro (contrairement à 2008-2015), dans un contexte de consensus politique, devraient empêcher des problèmes majeurs sur la dette souveraine de la zone euro. Bien sûr, à plus long-terme, l’endettement massif qui va résulter de cette dette va néanmoins poser des questions politiques et économiques majeures.

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13    #7 23/03/2020 16h43

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Gap, vous dites en substance : "ce sont seulement quelques vieux qui meurent, à peine une petite surmortalité, ça ne nécessite pas une hystérie collective".

Vous n’avez rien compris à cette maladie.

Déjà, est-ce que le régime chinois vous a déjà donné l’impression d’une bande de jeunes filles émotives qui sont hystériques pour trois fois rien ? Si le régime chinois a pris les choses très au sérieux (mais un peu tard), au point de construire des hôpitaux en une semaine à grands coups de pelleteuses et de décréter un confinement généralisé pour 60 millions de personnes, il doit y avoir une raison qu’ils ont compris mais que vous n’avez pas compris. Le problème n’est donc pas que le régime chinois serait composé de midinettes hystériques, le problème est plutôt à chercher du côté de votre compréhension.

Cette maladie fait environ 20 % de formes graves. Ces formes graves touchent tous les âges : la moitié environ des personnes hospitalisées ont moins de 60 ans.

Je ne sais pas si vous réalisez bien, mais les gens ne vont pas se faire hospitaliser pour le plaisir, mais parce qu’ils suffoquent. Ils ont besoin de soins hospitaliers et, très souvent, de respiration artificielle et/ou d’oxygénation extra-corporelle.

Actuellement, si la maladie ne tue presque que les vieux, c’est parce que des hôpitaux occidentaux opérationnels et performants arrivent à sauver tout le monde sauf les gens très vieux et très malades.

Enlevez un seul des mots dans l’expression "hôpitaux occidentaux opérationnels et performants" et une proportion importante des gens, de tous âges, qui font une forme grave de la maladie, vont finir par mourir étouffés avec les poumons pleins de leurs propres glaires. Ce risque concerne tout le monde, vous compris. Vous comprenez cela ?

Si on laissait cette maladie se répandre sans aucun contrôle, les hôpitaux seraient débordés environ d’un facteur 30. Bon sang de bois, si vous aimez les calculs, relisez ce post jusqu’à ce que vous l’ayez compris : (42/63) Epidémie de Coronavirus SARS-CoV-2 et ses impacts sur l’investissement et l’économie

Un hôpital dont les malades sont 30 fois plus nombreux que le nombre de lits, vous imaginez cela ? Dans un tel cas, on ne met plus les malades seulement dans les couloirs sur des brancards ; ils s’entassent sur les trottoirs dans les rues alentours, posés sur de simples couvertures car il n’y a pas assez de brancards ! Les soignants sont à l’intérieur de l’hôpital. Des soldats en combinaison font le tour des gisants et évacuent ceux qui ont cessé de respirer ; les soignants n’ayant pas de temps à perdre pour cela.

Accessoirement, les soignants seraient tellement débordés dans une telle hypothèse qu’ils n’arrivent pas à se protéger et tombent comme des mouches. La petite annonce "hôpital cherche urgemment aide-soignant costaud pour déplacer des mourants, masque fourni, payé au SMIC", vous y allez ?

En gros, si absolument aucune précaution n’était prise (l’hypothèse "do nothing" du Imperial College) : au niveau de l’ambiance, on serait au niveau de Haïti après le tremblement de terre, avant l’arrivée de l’aide internationale.

C’est pour cela qu’il y a du confinement, de la mise en quarantaine : éviter des scènes d’apocalypse où les malades sont 30 fois plus nombreux que les lits disponibles, ce qui fait que des milliers de gens de tous âges meurent sur les trottoirs faute de soin.

Est-ce que j’ai bien répondu à votre question ? Est-ce que c’est plus clair maintenant ?

Dernière modification par Bernard2K (23/03/2020 17h00)


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8    #8 23/03/2020 23h37

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INFP

Bon, bah c’est passionnel, par ici!

J’entends les arguments et divergences de chacun ici, mais parfois certaines choses me paraissent un peu éxagérées, notamment les arguments catastrophistes pour justifier le confinement. Je pense qu’en fait, beaucoup sont confus par défaut de compréhension globale, et vu que nous sommes submergés d’infos et qu’on a en plus le loisir de penser, bah ça bout dans la cocotte minute!

Moi je vois que ce soir, ma compagne, qui je le rappelle, est animatrice en arts plastiques dans un hôpital public en zone rurale et petite ville, et se déplaçant sur pas moins de quatre sites cinq jours par semaine, revient ce soir en me disant qu’il y a deux personnes contaminées qui étaient là sur le site où elle est allée aujourd’hui (réquisitionnée vendredi pour faire un atelier couture de masques).

Déjà, il y a plus d’une semaine, elle était revenue d’un autre site en me disant qu’un des patients était hospitalisé, et peut-être contaminé. Par chance, elle a appris vendredi que ce n’était pas le cas. Ce qui m’arrange, car je bosse avec des myopathes, donc très vulnérables, et j’aurais pu être porteur à mon insu (surtout au vu des masques merdiques qu’on a qui se trouent en moins d’une heure-mais on en a!).

Pour revenir au cas d’aujourd’hui, en fait un service dédié à des hospitalisations de pathologies chroniques mais non urgentes, a été fermé pour recueillir des patients du SSR (soins de suite et réadaptation-en général ici une population plus toute jeune), de la préfecture (à 35 Kms d’ici), afin de laisser place aux contaminés du coronavirus dans l’hôpital de la préfecture. Donc samedi, deux personnes sont arrivées depuis l’hôpital de la préfecture, et elles se sont mises à "chauffer" dimanche, et il s’avère qu’elles sont positives au coronavirus. Or hier un article indiquait qu’une dame de 80 ans était décédée du coronavirus dans l’hôpital de la préfecture d’où venaient ces deux personnes.

Donc je résume: ma compagne fait un travail "non essentiel" à la continuation des soins (animatrice culturelle)…mais on veut la laisser bosser sur plusieurs sites. Et elle se retrouve exposée potentiellement (parce qu’on ne lui propose aucune protection), m’exposant potentiellement alors que je bosse moi-même avec des populations à risque.

Et comme elle m’a dit, elle a surtout le sentiment qu’on veut qu’elle vienne bosser, parce que ça fait chier la direction qu’elle puisse être payée à rien faire (pour vous dire, un DRH de cet établissement fait signer des démissions à des personnes ayant achevé un CDD, qui perdent donc droit au chômage, pour vous donner une idée du mode de gestion du personnel)…plusieurs autres personnes étant dans son cas aussi.

Quand le premier cas, celui du jeune hospitalisé s’est présenté, son cadre a dû décider de trouver une solution tout seul, sans avoir reçu une seule réponse de la direction. Sachant que son cadre n’est pas soignant du tout. Ma compagne, non seulement fréquente quatre sites différents, mais plusieurs étages dans chaque. Elle va chercher les personnes elle-même, puisque la plupart ne sont pas autonomes…donc les risques de contamination me semblent optimaux pour elle!
La seule proposition qu’on lui faisait était de poser un congé! Alors que la situation n’était pas de son fait, ni de sa responsabilité dans le fait que dans le doute on lui a demandé de ne plus aller sur ce site (celui du jeune suspect)…donc on l’a mise sur un autre site.
Mais si ce n’était elle à demander ce qu’il fallait faire, à se renseigner elle-même, à demander que faire, à un cadre qui était foncièrement seul, et bien…rien!

Dans la seconde situation qu’elle m’a rapporté aujourd’hui, donc on a transféré des patients, sachant que d’où ils venaient il y avait au moins un cas avéré de coronavirus, malheureusement décédé depuis, et bien sûr pas de test…donc le beau cheval de Troie, quoi!

Mais elle continue d’aller au taf, et personne ne lui dit que ce serait plus prudent d’arrèter…

Ceci corrobore les témoignages que j’ai lu de directeurs d’ehpad, laissés totalement dans le rien, à devoir décider en contactant des ARS qui les renvoient aux sites du gouvernement…autrement dit si t’as besoin de rien t’as du monde!
A mon boulot, c’est pareil, quand je lis les mails transmis par le directeur, c’est juste des collections de liens que le ministère ou les ARS lui envoient. Perso je suis capable d’aller chercher ce contenu tout seul comme un grand, mais c’est mieux de payer des gens qui coutent cher pour faire du mailing….une opératrice de télétravail ferait ça pour moins cher, mais bien sûr ça n’aurait pas de valeur juridique pour le contrôle qualité!
Bref voilà le monde où on est.

Donc je vois qu’en fait, l’hôpital n’est pas capable de son propre confinement, mais cela est dû à la succession de déconstruction de moyens locaux, à force de voir ce qu’il se passait à l’échelon d’un seul bâtiment, transféré à l’échelle d’un département ou au moins d’un arrondissement.
Là où il y a trente ans on aurait fermé un étage pour récupérer ceux de l’étage en-dessous, ben maintenant on les envoie dans la succursale de campagne à trente bornes…et on contamine la campagne (comme les parisiens quand ils ont fui sur la côte Atlantique!). Voilà donc en fait où sont les risques. Avec en toile de fond, pour moi clairement, sans ambiguité, et aussi sans source (parce que c’est difficile à sourcer quelque chose qui ne se dit pas, s’écrit encore moins, et ne veut pas être assumé clairement), la politique à l’économie, l’obsession de l’économie. Celle qui fait que, comme je lisais d’une infirmière, un cadre laisse bosser une équipe en sous-nombre car il touche des primes liées à ce fait.
Donc, pour moi il y a une grande incompétence dans la gestion hospitalière (c’est difficile quand c’est des gestionnaires qui n’ont pas l’expérience de terrain, de se projeter dans ce qu’est le réel vécu des soignants, et comme disait quelqu’un à juste titre plus haut, en médecine 1+1 n’égale pas toujours deux.

Et quand je vois : les risques qu’on n’a pas peur de faire prendre à ma compagne (qui ne parlera même pas de droit de retrait car je crois qu’elle a la profonde intelligence et la diplomatie de deviner la réponse qu’on lui opposera), le manque de vision d’ensemble, de cohérence du système, la confusion et la distance abyssale de la hiérarchie (que les cadres qui m’avaient évalué en décembre m’avaient nommé comme grand facteur de souffrance dans leur travail au quotidien), ceci au sein-même du système censé soigner l’ensemble de la population française, je ne serais juste pas étonné que ce qu’il se passe vis à vis du Dr Raoult, quelles que soient les discussions possibles sur le plan purement scientifique, soit influencé par ce genre de gestion, influencé par des doctrines plus que de la connaissance de terrain, voire de la politique et des petites histoires de pouvoir et de petit territoire personnel.
Bien sûr ce point de vue est totalement subjectif de ma part, peut-être potentiellement aveuglé par de la passion (au sens philosophique), mais je le partage, car rien de ce que j’aie pu voir personnellement récemment de l’hôpital public ne m’a permis de penser le contraire (et c’est ce qui m’en a fait fuir en courant).

Ce que je constate, c’est que sur le lieu de travail où je suis, donc associatif privé, avec des conditions salariales décentes, il y a des soignants qui sont là depuis plus de 15 ans, voire 20…nous soignons des handicapés dont certains super fragiles respiratoirement (et que tout ceci fait flipper à mort!)…mais comme l’équipe est là depuis longtemps, qu’elle ne change pas tous les quatre matins, qu’il y a une structure d’organisation légère et surtout, au grand surtout, fonctionnelle, adaptable, réactive, avec des chefs dispos de suite et sur place, et des cadres médicaux et paramédicaux, et des médecins pouvant être présents sur place ou très rapidement, et bien les mesures d’hygiène et de protection ont été prises sans doute, sans problème, car elles sont dans la culture soignante de ce milieu, qui avait déjà des protocoles prèts à utiliser. Bref, un truc un peu plus fouillé que ce que l’ARS transmet, ou d’autres.

Elle est là, l’anticipation. Par contre, conformément aux directives de 2011, il n’y a pas eu de masques d’avance. Par chance, mes collègues et d’autres ont gardé des masques PPR2 périmés de 2011, et des masques tout nase qui se trouent au bout d’une heure, mais on a quelque chose plutôt que rien, mais parce que le matériel périmé n’a pas été jeté.
Et les masques PPR2 ne servent pas, ils sont gardés au cas où un cas soit présent dans l’établissement. Sinon on ne s’en sert pas.

En tous cas, ce que j’observe corrobore ce que je ressens de façon croissante depuis des années: la société civile est capable de se démerder seule, sans les ronds de cuir, de plus en plus nombreux, qui viennent regarder par dessus l’épaule le boulot qu’on a fait sans eux et sans directives, pour mieux se l’approprier et dire qu’ils l’ont fait (le directeur de là où bosse ma compagne sait très bien faire!), en étant grassement payé pour faire beaucoup de causette, de paperasse, mais pas vraiment nous payer mieux ni nous dire merci (la récrimination la plus récurrente que j’aie vu chez les aide-soignantes n’est même pas l’argent, mais juste qu’on leur dise merci pour leur boulot et qu’on le reconnaisse), voire même au contraire.

Et tout ça est concerné dans cette crise.

Sinon, l’Italie a moins de 2 lits de soins intensifs pour 1000 habitants,[la France à peine plus de 3, et l’Allemagne 6. Mais ça n’a probablement rien à voir avec les statistiques de mortalité!
Cf cet article

Excusez le pavé, peut-être polémique, mais je vois des choses depuis des années, sur le terrain, alors j’ai envie d’en faire état, telles qu’elles sont vécues.
Et aujourd’hui on fait semblant de redécouvrir l’eau chaude, alors que pour ma part ça fait trente ans que je regarde la déconfiture du système de santé, et surtout qu’on sait déconstruire pour économiser, mais sans penser une seconde à ce qu’l faut mettre à la place (et je ne parle même pas de demander à ceux qui en sont acteurs quotidiens ce qu’ils en pensent).

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[+14 / -1]    #9 25/03/2020 15h40

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Etzenas : on a compris le message : le génial Pr Raoult a raison seul contre tous. La chloroquine va sauver le monde. Les autres sont stupides et/ou vendus aux laboratoires. Maintenant que tout le monde a compris, si vous pouviez cesser cette propagande à longueur de messages et de pages, je pense que ça ferait du bien à tout le monde.


Il faut que tout change pour que rien ne change

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[+9 / -1]    #10 25/03/2020 17h06

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etzanas a écrit :

Cette idée de propagande est stupide. Propagande de quoi, à qui et pourquoi? C’est ridicule. Votre commentaire est ridicule.

propagande
nom féminin
Action exercée sur l’opinion pour l’amener à avoir et à appuyer certaines idées (surtout politiques).
Propagande électorale.

Remontons en arrière :

etzanas le 21 mars 16h32 a écrit :

Pour ceux qui veulent comprendre le dessous des cartes, le conflit ouvert entre Didier Raoult et le ministère de la santé depuis Janvier 2018. Un vrai panier de crabes avec une guéguérre entre l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale anciennement dirigé par le mari d’Agnès Buzin qui d’ailleurs avait dû démissionner suite aux révélations du canard sur cette affaire) et les IHU (dont celui de Marseille : « le plus grand investissement d’État jamais acquis pour un projet de recherche »). Pas étonnant que Didier Raoult tire à boulets rouges sur l’administration.

28 Mar 2018
CONFLITS D’INTÉRÊTS
[b]Didier Raoult a un conflit ancien avec le mari de la ministre, par ailleurs PDG de l’Inserm, Yves Lévy, sur le modèle des IHU.[/b] Il l’a publiquement exprimé à plusieurs reprises et notamment dans un article du Canard qui soulignait le conflit d’intérêts patent entre une décision ministérielle sur le statut des futurs IHU et la position similaire du PDG de l’Inserm.

FIN DU LABEL DE L’INSERM ET DU CNRS
En plus de cela, la fin de l’année a apporté une autre nouvelle négative pour l’IHU et [b]Didier Raoult décide de l’évoquer à l’attaque de son discours alors qu’il rappelle les membres fondateurs de son institut :[/b] « Entre temps l’Inserm et le CNRS nous ont lâché ». Envoyée comme une bombe, la phrase nécessite précision. En 2017, les conseils scientifiques des deux principales institutions de la recherche française étaient invités à donner un avis sur le maintien de l’octroi de leur label aux deux nouvelles unités de recherche, Mephi et Vitrome, issues de l’Urmite, unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales émergentes, dirigée jusque-là par Didier Raoult. Or, les conseils scientifiques des deux institutions ont rendu des avis défavorables, avis suivis par les deux directions.

Si les deux unités conservent la labellisation de l’Université, du service de santé des armées et de l’institut de recherche pour le développement, le retrait de l’Inserm et du CNRS n’est pas une bonne nouvelle pour l’Urmite et celui qui la dirige. Didier Raoult la contrebalance en mettant en avant les publications scientifiques de son institut, « 50% supérieures en nombre à celle des trois IHU parisiens et de celui de Strasbourg », insiste-t-il.

Didier Raoult inaugure son IHU Méditerranée Infection sur un mode défensif | Marsactu

Mais encore :


etzanas le 21 mars 18h02 a écrit :

(…)
didier-raoult-je-ne-suis-pas-un-outsider-je-suis-en-avance

Encore :


etzanas le 21 mars 19h49 a écrit :


Comme dit le Dr Raoult, il y a ceux qui travaillent et qui savent. Et il y a les autres.

Encore :


etzanas le 21 mars 13 minutes après a écrit :

Est-ce que vous savez qu’on lui a refusé initialement l’autorisation et le budget de l’essai clinique réel en faveur d’autres pistes ? Ou vous n’avez simplement pas suivi et lu cette file…
J’espère une réponse de votre part bien sûr. Comme dit le Dr Raoult, il y a ceux qui travaillent et qui savent. Et il y a les autres.

Pourquoi vous n’avez pas répondu à ma question ?

Encore :


etzanas toujours le 21 mars a écrit :


Didier Raoult joue toute sa réputation et carrière sur cette histoire…

"Il va peut-être falloir prendre la peine d’envisager la chloroquine pour traiter le C-19", écrit le milliardaire, accompagné d’un lien vers un document de Grégory Rigano, désormais inaccessible car ne respectant pas les conditions d’hébergement de Google. Le résumé de son étude reste néanmoins disponible sur le site du chercheur de Stanford. Mercredi 18 mars, Rigano a ensuite ajouté un lien vers les travaux de Didier Raoult dans un tweet partagé des milliers de fois.

Reste que si la Food and Drug Administration (FDA) s’est dit prête à "abattre des barrières" pour favoriser les chances de soigner les patients américains, elle a aussi la responsabilité de garantir que les produits soient sûrs et efficaces. Stephen Hahn, son directeur, a déclaré ce jeudi qu’un "essai clinique étendu" allait être mis en place aux États-Unis. Du côté français, beaucoup de médecins sont toujours prudents quant à l’usage de la chloroquine, bien que le gouvernement ait lui aussi annoncé l’extension d’essais cliniques avec la chloroquine cette semaine. Didier Raoult restera-t-il blacklisté ? Réponses dans les jours à venir.

De Marseille à Fox News : comment les essais de Didier Raoult sur la chloroquine ont convaincu Donald Trump

Mon pronostic perso d’ignorant : c’est que le traitement a un certain effet (sinon les chinois n’auraient rien dit) mais ce n’est pas une solution miracle et ne fonctionne certainement pas pour tous les cas. D’un autre coté, diminuer la période de contagiosité de 15-20 jours à 6 jours peut-être pour la moitié des patients, permettrait de ralentir très fortement la propagation de l’épidémie et peut-être d’éviter des complications pour certains. Nous verrons bien.
Pour l’instant, c’est le seul espoir pour les pays pauvres sans infrastructures sanitaires suffisantes.

Encore :


etzanas le 22 mars a écrit :



Le traitement controversé contre le coronavirus de Didier Raoult rejoint l’essai européen Discovery, dont la part française est conduite par l’Inserm. Il portera sur plusieurs centaines de patients hospitalisés. Réponse probable dans six semaines.
à compter de vendredi prochain. Plusieurs centaines de patients seront intégrés « par vagues successives », en France mais aussi en Italie et en Espagne notamment. Les résultats pourraient être connus dans moins de six semaines.

https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/exclusif-coronavirus-le-gouvernement-confirme-le-lancement-dun-essai-clinique-de-grande-ampleur-de-la-chloroquine


Le Pr Raoult juge « immoral » d’attendre pour l’administrer et affirme qu’il se « fiche » qu’un essai clinique soit lancé.
tout-le-monde-utilisera-la-chloroquine-22-03-2020

Encore :


etzanas 6 minutes après a écrit :

La tête de Didier Raoult lorsqu’il apprend que ses travaux sur la chloroquine sont officiellement une fake news selon son ministère de tutelle…

Encore :


etzanas le 23 mars a écrit :

Belle vidéo illustrant la polémique autour du Dr Raoult : c’est un problème de conformité extrême et de pétrification mentale.

« La situation est un no-brainer : nous sommes en situation de guerre et notre première ligne de défense c’est ce médicament le Plaquenil. Il n’y en a pas d’autre pour le moment ».

Vidéo YouTube

Encore :


etzanas le 24 mars a écrit :

Le mot du jour de notre Druide :  sur le résultat des traitements "Ne vous inquiétez pas, tout va bien".

Beaucoup plus mesuré et politique que ses déclarations précédentes, sans doute parce qu’il continue ses traitements sur tous les types de patients malgré les consignes officielles du ministre.
Ils testent actuellement à Marseille 600 malades par jour et 75 sont hospitalisés. Il a l’air toujours confiant, les résultats semblent bons.
Il est sorti du Conseil Scientifique mais parle maintenant directement avec le président de la République et le ministère de la santé.


Vidéo YouTube

Une petite citation à la Raoult de dimanche dernier que j’avais manquée :

Mais n’y a-t-il pas des règles de prudence à respecter avant l’administration d’un nouveau traitement ?

A ceux qui disent qu’il faut trente études multicentriques et mille patients inclus, je réponds que si l’on devait appliquer les règles des méthodologistes actuels, il faudrait refaire une étude sur l’intérêt du parachute. Prendre 100 personnes, la moitié avec des parachutes et l’autre sans et compter les morts à la fin pour voir ce qui est plus efficace. Quand vous avez un traitement qui marche contre zéro autre traitement disponible, c’est ce traitement qui devrait devenir la référence. Et c’est ma liberté de prescription en tant que médecin. On n’a pas à obéir aux injonctions de l’Etat pour traiter les malades. Les recommandations de la Haute autorité de santé sont une indication, mais ça ne vous oblige pas. Depuis Hippocrate, le médecin fait pour le mieux, dans l’état de ses connaissances et dans l’état de la science.

C’est passionnant de suivre ce feuilleton en temps réel, Hollywood n’aurait pas osé un tel scénario. Et en plus la fin n’est pas connue…

Encore :


etzanas le 24 mars toujours a écrit :


Au final le Dr Raoult prend tous les risques et le gouvernement aucun officiellement. Il ne manque pas de panache cet homme.

Encore :


etzanas a écrit :



Le Dr. Raoult l’a dit dans sa video de ce matin : il fallait un comité stratégique et non pas un comité scientifique…

Et encore :


etzanas le 24 mars encore a écrit :

Pour ceux qui aiment vraiment suivre les aventures du Druide : interview d’Éric Chabrière sur LCI, collaborateur du Pr Didier Raoult.

Et encore et encore :


etzanas a écrit :

Bernard2K a écrit :

Etzenas : on a compris le message : le génial Pr Raoult a raison seul contre tous.

si vous pouviez cesser cette propagande

Je ne comprends pas votre commentaire.

=> Vous ne comprenez pas mais je mets ceci au cas où les autres n’auraient toujours pas compris le sens du mot PRO-PA-GANDE … smile


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10    #11 05/04/2020 02h54

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J’ai lu l’article reproduisant l’interview de G. Giraud sur France Inter, et voici quelques points qui m’y interpellent :

   - "On est en train de découvrir que le fait d’avoir démantelé quasiment complètement notre système sanitaire en France nous coûte des vies aujourd’hui" ne me semble pas pertinent : on n’a jamais autant dépensé dans le système de santé (même si pour certains ce ne sera jamais assez, et pour d’autres c’est mal dépensé car l’organisation n’est pas parfaite -mais aucune ne l’est !- ou parce que untel n’y est pas assez valorisé/payé -mais je ne connais guère d’organisation de grande taille qui ne rencontre pas ce genre de critique-), des ressources ont été redéployées (des choix ont été faits, et on a pu faire des erreurs à ce niveau) pour améliorer certaines situations en visant un bénéfice plus conséquent que les inconvénients associés, mais le système n’a en aucun cas été démantelé (et il semble d’ailleurs pas si mal "tenir le choc", même si c’est au prix de nombreux efforts).

   - À l’entendre, il faudrait disposer de réserves énormes, et/ou conserver des capacités de production, de tous ce qui pourrait un jour s’avérer une ressource critique, même si ça signifie des stocks énormes de plein de choses, et des ressources de production très sous optimales. Je veux bien qu’on ait sans doute baissé un peu trop la garde sur certaines ressources et capacités. Mais il faudra de toute manière toujours faire des choix, des arbitrages, et ne conserver des stocks de certaines ressources (et on pourra se tromper, et en oublier certaines qui s’avéreront ensuite "critiques") et idem pour les capacités de production. La réalité n’est pas manichéenne, avec toutes les erreurs possibles qui auraient été faites, et des choix évidents pour ne pas faire d’erreur sur ce qui s’avérera critique dans le futur.

    - Il indique qu’on devrait pouvoir produire (ou stocker) des enzymes … mais oublie de dire que l’analyse PCR (qui les utilise, pour faire les tests de présence du virus) est une technique inventée il n’y a pas si longtemps (en 1983 si j’en crois cet article). A-t-on jamais eu en France une capacité importante à ce niveau ? On peut parier sans trop de risques que, pour une prochaine crise, on aura besoin d’une ressource qui n’existe même pas encore à ce jour…

    - Il indique qu’il faudra "avoir des gestes d’hygiène élémentaire tout le temps, dès lors que nous serons sortis du confinement. Il faudra porter des masques pendant plusieurs mois, …". Je suis assez d’accord sur ceci pour la France. Mais comment ça se passera là où la pauvreté règne (et où l’hygiène est bien pire qu’en France) et où la culture va à l’opposé de la distanciation sociale ? Comme la pandémie est mondiale, cette partie (majoritaire sans doute) de l’humanité fait comment ?  Elle subit les dégâts du virus jusqu’à ce que l’imunité grégaire soit atteinte ? (C’est bien ainsi que ce sont passées pas mal d’épidémies déjà, non ?).

   - Il indique "On va avoir beaucoup, beaucoup de chômage à la sortie du confinement.". C’est sans doute vrai pour certaines zones géographiques. Mais quand on voit toutes les mesures qui ont été prises en France (et dans pas mal de pays de l’UE, et ailleurs) pour précisément minimiser l’impact de l’arrêt partiel de l’activité sur l’économie à terme, mesures prises rapidement (ça ne fait pas 3 semaines de confinement, et beaucoup de ces mesures sont déjà effectives… même si certains grincheux vont critiquer quelques ordres/contre-ordres à l’allumage, mais quelle organisation humaine n’en a pas quand elle doit réagir face à un tel tsunami ?), j’ai quand même un doute. On saura dans quelques années si, à ce niveau, on avait appris des crises précédentes, et on pourra comparer l’impact des systèmes en place, et des réactions qui on eu lieu, en France, Europe, et ailleurs. … et apprendre et progresser pour la prochaine fois.

- Il indique "Évidemment, à la sortie du confinement, il faudra relocaliser la totalité de la production, relancer une industrialisation verte en France avec les produits que nous produisons pour nous. On ne peut plus continuer à dépendre de l’offre internationale". Est ce si "évident" ? Il est vrai qu’une réflexion est nécessaire, que pour certains produits la situation évoluera, etc. Mais je doute que "toute" la production soit relocalisée un jour. Et il y a d’autres pistes de réflexion à creuser qu’une relocalisation complète. Par exemple : faut-il tout gérer à flux tendu ? La difficulté vient-elle de la géographie des productions ou de la vitesse (croissante) des échanges et des évolutions ? Est-il raisonnable/utile de vouloir produire certains produits chez nous (par exemple: si les ressources nécessaires à leur production sont de facto loin, ou si on dispose d’une alternative pour leur usage "critique") ? Qu’est ce qui est vraiment "critique", et comment s’assure-t-on d’en disposer le moment venu (en quelle quantité, et sous quel délai) ?


J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)

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11    #12 11/04/2020 22h36

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Bonsoir,

Cette file part depuis longtemps dans toutes les directions (ce qui s’explique facilement compte tenu de la nature à la fois incertaine et stressante de l’épreuve que nous traversons) ; j’y ajoute néanmoins un commentaire, même s’il ne va sans doute pas aider à recentrer la discussion.

Quelques réflexions :

1) Il n’y a pas de "choix" à faire entre objectifs sanitaires et objectifs économiques. A mon sens, les responsables politiques ont 2 questions fondamentales à trancher (l’une après l’autre) :

a) Accepte-t-on que notre système hospitalier soit complètement débordé, au point de devenir totalement dysfonctionnel ? Selon tous les experts, c’est ce qui arriverait en l’absence de mesures fortes de limitation de la circulation du virus. Pense-t-on sérieusement que l’économie pourrait fonctionner normalement dans ce genre d’environnement ? (un environnement dans lequel le moindre problème de santé, lié au COVID-19 ou non, pourrait avoir pour chacun des suites fatales)

b) Quelles sont les mesures appropriées pour permettre au système hospitalier de fonctionner aussi bien que possible (= éviter le débordement et contenir l’impact sanitaire du virus), sans détruire l’économie ? Cette question est évidemment bien plus complexe, et chaque pays y apporte sa propre solution. La divergence des solutions nationales est intéressante du point de vue de la courbe d’expérience internationale dans la lutte face au virus : elle transforme chaque pays en "laboratoire" ; on peut espérer que les scientifiques en tirent les conclusions sur les mesures les plus efficaces. Perso, je note que depuis le début de la pandémie, on n’a jamais été "en avance" face au virus, on n’en a jamais fait "trop" - mais au contraire on a le plus souvent fait trop peu, trop tard. Donc je soutiens pleinement toutes les mesures de confinement et de restriction, et toutes autres mesures qui pourraient apporter un surplus d’efficacité (tracking etc.) face au virus. Ce n’est pas une question politique, mais une question technique - le choix des meilleures armes face à un péril mortel.

Bien sûr il y a déjà et il y aura de gros dégâts économiques. Mais on sait les traiter - on a beaucoup d’expérience sur les mesures de politique économique efficaces face à des chocs exogènes du type catastrophes naturelles ou pandémies. Les pires crises économiques ont des causes endogènes, liées à une prise de risque excessive au cœur du système financier (1929, 2008) ; les crises résultant de choc exogène sont en général plus simples à traiter. L’essentiel est pour moi de gagner la guerre sanitaire, quel qu’en soit le prix - l’ampleur des dégâts économiques étant surtout fonction de la durée de cette guerre.

2) Il est évidemment de l’intérêt de la France et de l’Europe d’aider l’Afrique face au virus :

a) La nature du problème devrait rendre cette affirmation évidente : il s’agit d’une pandémie, d’un virus très contagieux : tant qu’il n’a pas été définitivement vaincu au niveau mondial (donc aussi dans les pays pauvres), il restera une menace pour nous.

b) Sans parler de responsabilité historique, l’Europe, que ça lui plaise ou non, est le voisin direct de l’Afrique, et nous devrons toujours faire face aux conséquences de désastres en Afrique (immigration illégale, conflits avec ramifications terroristes, nuisances pour nos expatriés et entreprises etc.). La France n’est pas et ne sera jamais la Suisse, un petit pays tranquille ceinturé de démocraties calmes (no offence). La France est un grand pays avec une grande histoire, une responsabilité historique et un rôle à jouer sur la scène internationale - avec ce que ça comporte d’avantages et d’inconvénients. Aider l’Afrique aujourd’hui face au virus, c’est juste la suite logique d’être un grand pays et un partenaire privilégié pour l’Afrique.

c) Aider l’Afrique est un projet avec un TRI attractif. Je ne pense pas que l’aide financière ou technique prévue pour l’Afrique face au virus implique des sacrifices dans notre combat en cours face au virus : il est évident que pour le moment nous ne sommes pas en capacité d’envoyer en Afrique des respirateurs ou des personnels qualifiés, totalement mobilisés chez nous (je note d’ailleurs que les personnels hospitaliers en France comptent beaucoup d’Africains formés en France ou de binationaux, que nous sommes bien contents d’avoir aujourd’hui sur notre ligne de front, comme lors nos précédents combats le siècle dernier). Chaque conflit, sanitaire ou militaire, conduit à une "course à l’armement" effrénée, avec la constitution de surcapacités importantes : quand nous aurons maîtrisé le virus chez nous, nous pourrons partager ces surcapacités avec l’Afrique, comme la Chine l’a fait avec l’Europe. Ni par générosité, ni par calcul - ou alors un peu des 2 : "Tout peut, un jour, arriver, même qu’un acte conforme à l’honneur et à l’honnêteté apparaisse en fin de compte, comme un bon placement politique." (De Gaulle) On peut faire des miracles en Afrique avec peu d’argent, si l’on maîtrise bien la forme et la circulation de cette aide (= éviter la captation par des intérêts privés). Et sur le long-terme, nous y gagnerions à tous les niveaux (sanitaire, politique, économique).

Mes amis et collègues africains ont, comme chez nous, des ressentis variables face à la pandémie :

- la plupart sont fatalistes, bien conscients des capacités très limitées de leurs systèmes hospitaliers : certains craignent même plus que tout d’être hospitalisés…

- la perception de la mort est différente, compte tenu de l’espérance de vie réduite (58 ans au Cameroun, par exemple), même si là aussi les attitudes culturelles face à la mort varient beaucoup d’un pays à l’autre. Mes collègues gabonais, par exemple, étaient aussi "flippés" que moi par la façon dont les Camerounais peuvent encaisser la mort d’un proche sans réaction apparente, un fatalisme serein, souvent empreint de foi. En Mauritanie, on n’a jamais dit "inch’ Allah" aussi souvent que maintenant, alors que ça ponctuait déjà absolument toute phrase se référant au futur (du type "à demain, inch’ Allah").

- certains considèrent ou espèrent que l’Afrique, par sa démographie jeune, le fait que sa population ait l’habitude des épidémies dangereuses, et que les traitements anti-paludéens (chloroquine etc.) y soient très fréquents, pourra mieux résister au COVID-19 (je n’en sais rien).

- les Africains craignent la rupture des chaînes internationales d’approvisionnement, que ce soit pour des produits sanitaires (captés à prix d’or par les Occidentaux) ou pour des produits essentiels (risques sur la continuité de l’offre). Cette inquiétude excède probablement les soucis sanitaires.

Globalement, je pense que le traumatisme psychologique et économique de la pandémie sera moindre en Afrique qu’en Europe - même si l’ampleur des dégâts sanitaires est un paramètre clef impossible à prévoir.

3) Il n’y a pas de risque de "confiscation" de l’épargne : l’argent, ça s’imprime. Je comprends bien les inquiétudes sur l’endettement public massif qui résultera de cette crise. Bien sûr, sur le long-terme, cela pose des questions, par exemple le risque d’une fiscalité encore plus lourde, pour longtemps, ou bien la nécessité d’une austérité et d’une réduction de la sphère d’intervention publique - au profit des activités prioritaires, notamment sanitaires.

Mais c’est une erreur de faire un parallèle entre la situation de la Grèce en 2010 et celle de la France à l’issue de cette crise. Il y a 2 différences fondamentales :

- Pour la Grèce, l’euro est une monnaie étrangère. Pour la France, l’euro est la monnaie nationale. C’est injuste, mais c’est comme ça : ça reflète simplement le poids de la France dans l’UE et la zone euro. Quand on s’endette dans une monnaie étrangère, la contrainte de soutenabilité de la dette peut devenir rapidement très dure, forçant des choix douloureux (austérité et/ou défaut). Quand on s’endette dans une monnaie qu’on contrôle (certes, indirectement, et sous le contrôle de nos partenaires allemands), ça ouvre beaucoup d’options moins douloureuses (monétisation, inflation, mutualisation).

- Comme pour les bons et les mauvais chasseurs, il y a de la bonne dette et de la mauvaise dette. La mauvaise dette, c’est celle qui résulte, comme pour la Grèce en 2010, de décennies de politique budgétaire et fiscale irresponsable, de manipulations des données budgétaires, de volonté d’être un "passager clandestin" abusant d’un bien commun, l’euro. Il était normal, et juste, que la Grèce en paie le prix : c’était la volonté de l’Allemagne, et c’était juste. La bonne dette, c’est celle qui résulte d’un choc exogène, d’une catastrophe imprévisible et incontrôlable, comme cette pandémie : il sera beaucoup plus facile de trouver des solutions dans un contexte européen et international consensuel, ce choc-là étant par nature mondial.

4) Le virus n’est pas juste. Les marchés ne sont pas justes. La politique n’est pas juste. Pleurnicher n’est pas une option.

Cette réflexion est en partie HS, mais je l’exprime en réponse à certaines préoccupations : le principe de "justice" (disons, récompenser ceux qui sont "gentils", aider ceux qui en ont besoin, etc.) a simplement une pertinence très réduite dans les domaines dont on discute ici :

- qu’on soit gentil ou non, le virus s’en fiche, il frappe et il tue de la même façon les saints et les ordures ; en revanche, être discipliné, réduire par tous les moyens les risques de contamination, respecter le confinement, cela fonctionne.

- être gentil n’apporte aussi rien du tout dans la gestion d’un patrimoine ou d’un portefeuille boursier ; en revanche, être discipliné, méthodique et calme, surmonter ses biais psychologiques d’investisseur (par exemple en investissant régulièrement et de façon diversifiée en bourse), cela donne des bons résultats sur la durée, qu’on soit une lumière ou un idiot ;

- la politique n’est pas non plus une question de justice : ceux qui gagnent en politique, ceux qui imposent leurs vues aux autres, ce sont les plus disciplinés, les plus mobilisés, les plus déterminés, les plus organisés. Je n’ai aucune sympathie pour M. Macron, qui n’aura jamais mon vote, mais je lui reconnais certainement ces qualités. A l’inverse, depuis 30 ans les classes populaires se réfugient massivement dans l’abstention ou dans des votes improductifs : la conséquence, c’est qu’elles sont inaudibles et impuissantes dans le jeu politique, et que les décisions sur la conduite du pays leur sont souvent défavorables. C’est "injuste" parce que cette situation pénalise les plus modestes, mais c’est aussi juste : c’est la juste récompense de leur démobilisation et de leurs choix politiques désastreux et vains depuis 30 ans. Il ne sert à rien de s’en plaindre : cela ne changera absolument rien : si on veut que les choses changent, il faut se mobiliser, voter, participer à la vie démocratique et politique (de préférence au sein de partis qui ont une chance réaliste d’accéder au pouvoir).

Pleurnicher, se plaindre des injustices, et attendre que la justice se manifeste par la volonté du ciel n’a jamais été une stratégie pertinente. En revanche, utiliser son cerveau (puissants ou misérables, nous avons tous à peu près le même), s’organiser, se mobiliser, en un mot se battre comme un homme, cela fonctionne, que ce soit contre le virus, sur les marchés ou en politique.

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[+9 / -1]    #13 16/04/2020 10h11

Membre (2017)
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Barns a écrit :

Edit :  Les soignants en Ehpad sur ce site répondront.
Mais je suppose que si l’on comptabilise les morts à l’hôpital d’un coté et ceux en Ehpad de l’autre, c’est que ces derniers ne sont pas décédés en soins intensifs.

Je préfère cependant avoir tort sur ce sujet.

Plusieurs choses :
On nous avait effectivement annoncé (méd co) que les patients les plus dépendants et les plus fragiles ne seraient pas admis en réa mais ça, c’était avant la vague que nous attendions tous (Occitanie), il y a 2 semaines. Cette vague n’est jamais arrivée et l’hôpital et les soins intensifs ne sont pas saturés, je pense donc que cette consigne n’est plus d’actualité.

Les membres du personnel ou résidents qui présentent des signes évocateurs du virus sont systématiquement testés. Pour les résidents, cela se fait désormais sur place, grâce à une équipe mobile. Nous obtenons les résultats dans les 24 heures. Si un test se révèle positif, l’intégralité des résidents et du personnel sera testé afin de compartimenter les résidents positifs et éviter une contamination massive. Avec l’isolement en chambre, l’interdiction des visites des familles et personnels extérieurs, une contamination massive est actuellement peu probable. Après un testing massive + isolement des malades, elle sera encore moins possible.

Lorsqu’une personne est très fragile et sur le fil, une réflexion s’ouvre sur les actes soignants à accomplir pour prolonger la durée de sa vie à tout prix vs la qualité de celle-ci. Il est très souvent décidé (par la famille / la personne de confiance au travers des conseils du médecin traitant et de l’équipe) de refuser les hospitalisations et de laisser la personne mourir dans de bonnes conditions, dans son lieu de vie, avec sa famille à ses côtés.

La raison est que lorsqu’une personne devient trop fragile, elle va nécessiter des interventions médicales de plus en lourdes et de plus en plus fréquentes, notamment des interventions qui ne peuvent pas se faire en Ehpad et nécessitent une hospitalisation. Hospitaliser une personne tous les 2 jours pour lui faire subir des examens et des soins pénibles va considérablement dégrader sa qualité de vie et lui faire gagner un temps incertain. Et le risque, c’est qu’elle finisse par mourir dans une ambulance.

Autre exemple, on ne dialyse pas un patient en insuffisance rénale terminale s’il a une maladie d’Alzheimer sévère ou une dépendance trop sévère. On ne va pas lui faire gagner un temps de vie incertain au prix d’une forte dégradation de la qualité de vie qui lui reste. Idem pour les chimio dans les cancers avancés (on ne fait même plus d’exploration à partir d’un certain âge + dépendance, car de toute façon, on ne soignera pas). Idem pour le maintien de l’alimentation si la personne s’étouffe avec les aliments (on ne va pas mettre une sonde à un dément et l’attacher au lit pour ne pas qu’il l’arrache) ou de l’hydratation à une personne qui présente des troubles neuro trop avancés (sinon elle va se noyer dans ses sécrétions).

Tout cela renvoie aux soins palliatifs, "au bien mourir", et à la lutte contre l’acharnement thérapeutique.

Il est donc normal que la plupart des patients d’Ehpad meurent en Ehpad. Certaines familles demandent des hospitalisations dans tous les cas mais c’est extrêmement rare car elles se rendent vite compte de la souffrance qu’elles imposent à leur proche et du peu de gain que cela aura. Je parle bien des personnes en bout de course, pas de la majorité des personnes que l’on prend en charge et qui sont bien évidemment hospitalisées lorsqu’elles décompensent.

Concernant le covid, un protocole de sédation profonde a été autorisé en ville (et donc en Ehpad), je l’ai posté plus haut. Certains produits ne sont normalement autorisés qu’en hospitalier ou en HAD. Mais devant le risque de contamination massive d’un établissement et de saturation des soins intensifs (ou du choix de ne pas hospitaliser une personne du fait de soins palliatifs), ils ont été autorisés afin d’endormir profondément une personne pour éviter qu’elle ne meure en s’étouffant suite à une infection au covid.

La crainte que nous avions était qu’on ne nous refuse pas seulement une personne du fait de son état de santé précaire (donc soins palliatifs et accompagnement de son agonie pour ne pas qu’elle souffre), mais qu’on nous refuse une personne parce qu’elle vient d’un Ehpad et qu’il n’y a pas de place pour tout le monde et ce, même si elle a des chances d’être récupérée et même si la qualité de sa vie reste honorable. J’aurais trouvé ce triage absolument horrible, imaginez-vous annoncer cela à une famille !

Cependant, dans la région, cela n’est pas arrivé. Je ne sais pas ce qu’il en est ailleurs.
Un patient a été hospitalisé récemment pour une suspicion de covid et a bien été accepté dans le service hospitalier spécialisé, alors qu’il était dément sévère. Il s’est révélé négatif, a été remis sur pied et est de retour chez nous.

Espérons que le pire ne soit pas devant nous mais plus le temps passe, plus on se dit que nous allons être épargné. Comprenez cependant ma colère lorsque je lis certaines revendications à profiter de sa liberté d’aller et venir. Pour ma part, je ne vais pas dans les parcs le we, je reste enfermé chez moi. Si je suis positif, je peux tuer la moitié de l’Ehpad, ça donne le sens des responsabilités.

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9    #14 15/05/2020 00h17

Membre (2016)
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Me méfiant comme de la peste des biais cognitifs déformant notre perception du risque réel lié à cette épidémie, je me suis amusé à réaliser quelques analyses des toutes dernières données médicales et statistiques françaises fournies par Santé publique France et l’INSEE.

Cela conduit à quelques résultats intéressants, que je partage ici au cas où d’autres y verraient également un intérêt :
- On arrive à ce jour à près de 27000 décès en France.
- La courbe des risques de décès en fonction de l’âge est une belle exponentielle (avec moins d’une 1 chance sur 10 000 de décéder en cas d’infection à 30 ans, moins d’1 chance sur 1000 à 50 ans, 1 chance sur 100 aux environs de 70 ans).
- En pratique 82% des décès concernent des personnes de plus de 75 ans (93% de plus de 65 ans).
- 85% des décès présentent au moins une comorbidité, avec une moyenne de 1.9 comorbidités par décès (il serait intéressant de regarder s’il est possible de décorréler ce facteur de l’âge ou pas).
- Si le virus infectait l’ensemble des français de moins de 65 ans, cela conduirait à moins de 30 000 décès sur cette partie de la population (mais près de 500 000 uniquement sur la tranche des plus de 75 ans).
- En laissant le virus se propager et contaminer largement les moins de 50 ans, on atteint un taux d’infection de 60% de la population (proche de l’immunité de Groupe si cela devait devenir la stratégie) pour un total d’environ 5 000 décès.
- Ces chiffres ne tiennent pas compte de la diminution du risque du fait des personnes ayant déjà croisé le virus et développé des anticorps ou du fait des avancées à venir en termes de traitement.

Courbe de probabilité de décès en cas d’infection en fonction de l’âge (échelle standard et logarithmique) :

La courbe orange correspond au cas où la diffusion ne se serait pas produite de manière homogène en fonction de l’âge (avec des hypothèses de travail reflétant le fait que les personnes les plus âgées croisent moins de monde sur 1 mois que les plus jeunes)

Le tableau de synthèse des données pour ceux qui préfèrent les chiffres aux courbes :

Le taux de létalité pris en hypothèse est a priori relativement conservateur (0,6% des personnes infectées à ce jour, ce qui correspond à 0,87% de l’ensemble de la population avec les hypothèses de diffusion mentionnées ci-dessus)

Données statistiques relatives à la population française au 1er janvier 2020 :



Concrètement ces résultats semblent inviter à ne pas céder à l’hystérie collective chez les jeunes parents terrifiés à l’idée de remettre leurs enfants à l’école… et surtout me laissent songeur quant à la stratégie optimale à adopter pour lutter contre l’épidémie (vs. celles adoptées par bon nombre de pays qui font le pari qu’un vaccin efficace sera disponible avant que leurs économies ne s’effondrent).

Et ce d’autant plus si l’on met en regard le nombre de décès qui surviendront à moyen/long terme du fait des mesures actuelles : les suicides évoqués préalablement sur cette file ; les personnes qui n’osent plus (ou ne peuvent plus) se faire soigner correctement d’autres pathologies ; les pathologies liées à l’augmentation de sédentarité ; augmentation importante du chômage = plus de pathologies liées à la malbouffe, à l’alcool, au manque de soin et au stress; État encore moins en mesure de financer le système de santé qu’avant ; États à travers le monde encore moins en mesure de financer la lutte contre le changement climatique (ce qui risque fort de faire beaucoup beaucoup plus de morts); etc. Contrairement aux morts covid (qui sont bien évidemment horribles), ces morts par effet de bord seront par ailleurs bien moins spécifiques au quatrième âge.

Malheureusement j’imagine que tout changement de stratégie serait maintenant délicat pour nos gouvernants car après avoir terrifié une partie la population et expliqué que l’Etat engagerait tous les moyens nécessaires pour éviter la propagation du virus, il paraît compliqué et difficilement audible d’expliquer que d’autres stratégies, certes peut-être un peu moins égalitaires et vendeuses, pourraient s’avérer bien moins dommageables, tant d’un point de vue économique, social que du nombre de morts.

Suis-je le seul à être fort perturbé par la réalité de ces chiffres vs. la stratégie de nos gouvernants et la perception donnée par le traitement médiatique de la crise ?

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9    #15 13/10/2020 11h26

Membre (2010)
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Le graphique principal sur lequel se base le raisonnement est celui d’une exponentielle mais le futur est imprévisible par définition et la vie d’un virus ne peut pas être prédit comme cela.

Dans ce domaine on peut voir que l’essentiel des scénarios dramatiques annoncés n’a pas eu lieu que ce soit en terme de mortalité lors de la 1ère vague qu’en terme d’existence de la pseudo 2ème vague qui est annoncée depuis juillet pour la quinzaine suivante.

Je suis content que vous ayez posté ce graphique, il nous permettra de le reprendre et de voir si la réalité des chiffres suit votre courbe. Elle annonce donc 1300 entrées par jour à l’hôpital fin octobre et près de 3000 entrées par jour fin novembre. Si je me suis trompé j’en serais triste pour les malades mais je pourrais au moins le reconnaitre grâce à ce message.

Ce que je préfère observer en essayant de me couper presque totalement des médias -qui sont particulièrement nuisibles en ce moment- ce sont les chiffres officiels de santé publique France en regardant depuis mars et pas seulement depuis juillet.

Je regarde quotidiennement en essayant de ne pas surréagir sur une journée mais de voir de façon plus lissé. Il est indéniable que les hospitalisations et les réanimations augmentent mais la situation ne ressemble en rien à ce qu’on a vécu en mars/avril. On peut toujours s’amuser à prédire le pire mais je trouve qu’on empire la situation et qu’on perd l’adhésion du peuple qui est pourtant nécessaire.

Finalement la stratégie du toujours pire c’est du gagnant-gagnant. Si le pire n’arrive pas ce sera grâce aux mesures du gouvernement, si le pire arrive ce sera à cause des gens qui n’ont pas assez respectés les mesures du gouvernement. Je préfère voir la situation avec plus de fatalité.

Quelques graphiques intéressants mis à jour avec les chiffres d’hier :









Si en regardant ces graphiques qui sont les données officielles au jour le jour vous arrivez à comparer la situation actuelle avec ce qu’il s’est passé en mars/avril c’est que nos cerveaux ne fonctionnent pas de la même manière et nous ne pourrons surement pas tomber d’accord.

Je suis inquiet de la manière dont il a été possible de porter atteinte à nos libertés individuelles sans que cela ne semble révolter grand monde. Nous faire croire que cela est fait pour soutenir l’hopital est d’une grande mesquinerie quant on sait à quel point l’hopital a été sacrifié depuis si longtemps.

D’ailleurs il est amusant de voir que le nombre de lits disponibles en réanimation n’a pas augmenté depuis le confinement, pire encore il est annoncé comme inférieur au chiffre du mois avril. Au moins cela permet d’annoncer des taux de remplissage haut rapidement pour encore plus renforcer cette anxiété généralisée..

Mes interventions sont en grande partie hors sujet alors ce sera mon dernier message puisqu’on est censé parler des conséquences économiques et pas de nos ressentis respectifs. Pour le reste il n’y a plus qu’à attendre fin octobre et fin novembre pour voir ou pas arriver ce qui nous est prédit.

Une petite citation pour finir que je trouve intéressante philosophiquement.

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8    #16 26/10/2020 22h44

Membre (2015)
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Olive1

Pour le coup vous pouvez vous faire le même reproche qu’àFaith. Vos donnees sont intéressantes et nécessitent qu’on se pose la question de pourquoi cette différence dans les départements ayant subi la première vague.

Pour autant vous affirmez que c’est grâce à l’immunité acquise sans en apporter la preuve et ensuite vous reprochez à Faith de vous la demander.
Sur le plan scientifique son explication alternative tient aussi bien la route.

En science on ne peut pas arriver en affirmant quelque chose sans preuve puis en demandant aux autres de prouver qu’on a tord.

Aujourd’hui on ne sait pas à quel point le virus mute souvent (à priori pas mal) et si ces mutations le rendent plus virulent ou immunisant ou non. La question même de l’immunité collective fait largement débat parmis mes confrères.
La réalité c’est que depuis l’émergence du VIH on n’avait pas été confronté à une maladie dont on ne sait rien. Il faut donc savoir rester humble et ne pas affirmer trop fort les choses.
Mes collègues réa ont appris vite on ne meurt pratiquement plus du Covid si on a accès aux soins. Le pb va être de savoir si tout le monde peut avoir accès à ces soins.
Actuellement dans  les deux hôpitaux où je travaille (Rouen et Elbeuf) les lits de pneumo et réa sont gentiments en train de ce remplir de COVID. Les patients restent longtemps. Ils ne meurent plus. Mais ils bloquent les lits. Et quand on ne pourra plus les prendre la mortalité va exploser et cela ne concernera pas que les seniors.

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Favoris 1    8    #17 28/10/2020 12h45

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Je n’ai pas lu l’ensemble du topic. Mais c’est très simple à comprendre, éthiquement et économiquement.
Les personnes vulnérables sont les personnes âgés > 65 ans, les diabetiques et les obèses, et les gens VIH, chimio immunosuppresseurs. Tous les autres minces qui y passent c’est la génétique on n’y peut rien c’est comme ça, ca s’appelle la sélection naturelle.
A priori de ce qu’on croit en savoir, l’éthnie africaine se complique plus sévèrement.
Idem il a été confirmé que les groupes O s’en tirent mieux
En résumé, sois blanc, groupe sanguin O, moins de 65 ans, pas obèse et on a  beaucoup moins de risque d’en finir en réa.

L’obésité qui va souvent avec le diabêtique est un facteur de risque majeur. En première 52 % des admis en réa étaient obèses. Le taux de survie en réa toutes patho confondues est de 50 % pour info.

A propos de la réa, on admet 50 % de patients en réa de moins que la première vague. Ca veut dire qu’aujourd’hui sans les meilleures prises en charge, la réa serait déjà arrivée à saturation. Car on les anticoagule beaucoup plus massivement, car beaucoup sont morts de complications thromboemboliques.

A propos des vaccins, ce qu’on sait c’est que le taux des Ac produits naturellement descend très vite et on ne sait pas s’ils sont protecteurs. Des retours de terrains font remonter des second épisodes de covid chez des patients qui avaient donc des anticorps. Et pas forcément un 2é épisode banal, certains ont été rehospitalisés. Trop tôt pour savoir si ce sont des histoires de chasses à négliger ou si ca va se confirmer en volume.
Pour le vaccin, on vise l’imminuté cellulaire, c’est à dire les capacités par les lymphocytes à reconnaitre le virus qui entre dans l’organisme et à la dégommer aussi vite que possible. Ca on ne peut pas le doser, on sait doser les anticorps créer par les lymphocytes B mais pas la capacité des lymphocytes T à bouffer le virus. C’est d’ailleurs de cette capacité qu’il y a probablement des différences génétiques.

A propos de l’hôpital, le but du jeu n’est pas de sauver les gens mais d’éviter aux médecins de choisir entre les patients à réanimer et aux politiques d’endosser cette responsabilité. On ne peut pas dire à un français que son mari de 40 ans va mourir car pas de place en réa, c’est impossible. On peut  dire il va mourir car on a tout fait et on ne peut plus rien faire mais pas le reste. Dès lors il faut étaler la cloche des admissions. A aucun moment il n’est question réellement de sauver les gens.  S’il y avait 50 000 places en réa, on ne confinerait pas.

Pour ce qui est de l’économie et de l’éthique
Les subprimes ont entrainé des vagues de suicides 2 à 3 ans plus tard.
Dès lors on protègre qui les vulnérables ou les futurs suicidaires et les pauvres qui vont arriver ?

Je pense qu’ils ont décidé de trancher la poire en deux
En faisant un stop & go, comme ça a l’air de se dessiner
On sauve les commercants ’(ils vont surnager) en faisant un max de CA à Noel qui correspond à 60-80 % de leur CA annuel
On étale la courbe de l’hôpital. 4 semaines suffira pour stopper les entrées. 2 semaines qui verront encore des gens rentrer mais surtout 4 semaines qui verront les morgues se remplir. Les 52000 contaminés d’il y a 3 jours,donneront 1500 morts probablement d’ici 10-15 jours

Donc on stoppe la dynamique virale par un reconfinement court
On déconfine, on fait noel
La courbe remontra et on reconfinera en frévrier.

Ainsi on sauve un peu des uns, un peu des autres.

Au passage l’économie si on pouvait la personnaliser ne se plaindra pas de voir les vulnérables passer de vie à trépas. D’un point de vue moral c’est dégueulasse, mais c’est comme ça. Sachez par ailleurs que la première vague et l’arrêt des soins a entrainé des retards importants en terme de diag de cancers , on attend un pic de mortalité dans 2-3 ans. Donc au final selon la quantité de décès à venir, il peut y avoir un gros effet économique d’ici quelques années.. si plusieurs de dizaines de milliers de personnes coûteuses socialement décèdent par salves, forcément Madame Economie sera contente, Madame Comptes Sociaux aussi. Encore faut il qu’il y en ait assez.. sinon c’est "tout ça pour ça" et ça risque d’être désastreux.  Peut être que d’ici 60 ans, on apprendra que les 30 glorieuses du 21e siècle sont  nées d’une pandémie virale.

La fin ?
1/ si les vaccins sont efficaces mais c’est pas gagné .
2/ Quand les vulnérables ne seront plus en quantité assez nombreux pour saturer l’hôpital.

Dernière modification par Mettero (28/10/2020 13h01)

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10    #18 30/10/2020 19h07

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carignan99, le 28/10/2020 a écrit :

Je ne cesse de m’étonner que la tonalité de la communication gouvernementale (et médiatique?) insiste sur qui va mourir, ou combien vont mourir.

Mais plus rares sont les annonces qui explicitent les actions concrètes sur la problématique suivante : beaucoup de gens vont tomber malades mais ne vous inquiétez pas, avec les gestes barrières + les mesures en place, tout est en place pour qu’on puisse soigner ces gens sans avoir à paralyser à nouveau la vie économique du pays.

Qu’en mars le gouvernement et le système hospitalier se soient retrouvés à la ramasse, ok. Mais 6 mois plus tard, je pensais que nos dirigeants et hauts fonctionnaires divers et variés avaient fait leur job, à savoir :

- Lancé un grand plan de recrutement / formation d’aides-soignants, infirmiers/ières et autres personnels hospitaliers - avec un système de soins doté pour répondre à une urgence telle que celle qu’on voit aujourd’hui (et qu’on verra demain).

- Construit (ou prévu) des infrastructures provisoires, déployables à la demande, pour traiter les cas hors réa (ceux qui en ce moment, commencent à paralyser mon hosto de province) et ainsi éviter d’engorger l’hôpital.

- Prévu 12000 postes de réa, qu’on peut faire monter en puissance à la demande.

- Mis en place un système fluide et efficace pour articuler privé et public

(et autres actions utiles, dont j’ignore la teneur).

Si tout ça a été fait, pourquoi faudrait-il re-confiner?

Je viens de lire dans le Figaro le Dr Bruno Lina qui déclare, aujourd’hui (source) qu’il faudrait probablement, à terme, "avoir recours à une coopération entre les secteurs public et privé pour être en mesure d’absorber la demande".

Cette déclaration est effarante - naïvement, je pensais que c’était déjà fait…

En fait, ce dont vous parlez, c’est qu’il faudrait revenir en arrière sur des années de déconstruction d’une structure de fonctionnement du système de santé.
Depuis 20 ans je n’ai vu que perdre de la fluidité, je n’ai jamais vu progresser le cloisonnement entre différents services, entre le public et le privé.
Par contre j’ai vu progresser l’empilement de couches de hiérarchie, enfler le temps passer à remplir de la paperasse pour que les cadres des service justifient que la boutique tourne, et selon les directives imposées…bref on a augmenté l’activité de contrôle sur le système lui-même, en poussant le bouchon jusqu’à faire que ce soient les éxécutants qui fassent le job de contrôle eux-mêmes, pendant que les n+n+n+…restent en réunion à gloser sur ce qu’il faudrait faire, ne pas faire, tout en n’écoutant pas, ou peu, ou plutôt jamais, et surtout en faisant semblant d’écouter ceux qui sont tout en bas, là où ça crise, là où ça glisse dans les flaques de pisse, là où ça sent la merde, le sang et le vomi…Excusez la crudité du truc, mais bon, je sors du taf, un peu blasé. Oui, je suis infirmier, et on patine dans la semoule. Trois arrèts maladies en cours mini sur la petite structure où je suis en ce moment. Ce qui n’était pas autant au printemps. Sans compter les confinés because la fille est diagnostiquée positive, alors qu’elle n’a aucun symptôme, que personne chez elle n’a aucun symptome.

Par contre il y a deux semaines quand j’ai été chercher les vaccins pour la grippe, le mardi la pharma a été dévalisée à leur arrivée. Résultat, rien pour vacciner le personnel, ils sont considérés comme non prioritaires. Et on disait que la prochaine livraison ne serait pas avant début Novembre.
J’ai alors appris que leurs commandes de vaccins étaient faites en Décembre tous les ans.
Au vu du tableau on aurait pu penser qu’une augmentation des stockes aurait pu être planifiée, pensée, par nos gouvernants, genre un peu de prévoyance, depuis ce printemps.
Mais en fait non.
Donc je crois qu’on nous raconte beaucoup de trucs qui donnent à penser et font flipper les gens, mais qu’en fait pour gérer le fond de la boutique, c’est ceux qui marnent sur le terrain qui tiennent les murs, depuis le début, et que tous les ronds de cuir qui nous parlent de ce qu’ils ne connaissent que sur le papier, et bien, ils le gèrent fort peu voire mal. Voire de façon désastreusement merdique.
Car donner la souveraineté aux soignants sur ce qu’ils savent faire, serait un acte politiquement trop subversif, et impossible à penser pour des gens qui ne pensent qu’en terme de contrôle.

Le masque en est un exemple typique et symbolique: son seul avantage, c’est de permettre de voir qui participe ou pas au truc.
Alors qu’on ferait mieux de rappeler aux gens de se laver et relaver les mains, et de ne pas oublier d’avoir les moyens de le faire, ce qui n’est pas gagné.µ

Bref, je ne me fais pas d’illusions depuis longtemps, mais quand un collègue de Raoult disait, face à l’empèchement d’avoir de la Chloroquine, qu’il avait bossé dans des pays en voie de développement, et que ce ne serait pas la première fois qu’il serait confronté à telle situation, on devrait se poser la question de ce que signifie être comparé à un pays en voie de développement.

Sauf qu’on est un pays non pas développé, mais en sous-développement, quand on régresse.

Voilà. Excusez mon désabusement.
Mais je n’ai rien qui me fasse changer d’avis.

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Favoris 1    7    #19 31/10/2020 09h00

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Il me semble que personne n’a posté la dernière Note du Conseil Scientifique Covid-19, du 26 octobre 2020.  Elle a alimenté le discours de M. Macron et entraîné le nouveau confinement.

Chacun sait que le chef de l’Etat est (très) très attentif à ses recommandations et qu’il suit la majeure partie de ces préconisations. Le discours de M. Macron a été construit sur cette base (jusqu’à la reprise intégrale de certaines formulations (discours du 28/10).

On peut notamment y lire :

P. 19 - "On peut faire l’hypothèse d’une sortie de 2ème vague en fin d’année ou début 2021".

P. 20 - "Il est probable que ces mesures (même optimisées) ne suffiront pas pour éviter d’autres vagues, après la deuxième". On peut avoir plusieurs vagues successives durant la fin de l’hiver / printemps 2021. Il y a donc devant nous de nombreux mois avec une situation extrêmement difficile".

P. 21 - "Les conséquences économiques vont, dans la durée, entrainer des situations dramatiques au plan social".

Et dans les annexes (qui semblent décrire l’évolution des mesures restrictives) :

P. 22 - "L’intensité du couvre-feu peut être contrôlée en modulant l’étendue des plages horaires (18h00 - 06h00 ou 17h00 - 06h00).
Tout en affirmant que "nous avons peu de données sur l’efficacité du couvre-feu", et que "il est important de rappeler que le contexte Guyanais est très particulier et que rien ne dit qu’une approche qui semble avoir fait ses preuves en Guyane sera efficace dans les métropoles françaises".

P. 24 sur le confinement "aménagé" généralisé (choix du Chef de l’Etat)

Ce type de confinement aura un impact moindre sur la circulation virale et l’obtention d’une effet équivalent à un confinement classique sera plus long. Mais il limiterait l’impact économique et social.

Un confinement classique commençant le 29 octobre se traduirait par un besoin de 6000 - 7200 lits de soins critiques au pic épidémique au niveau nationale.

>> Avec un confinement aménagé, il en faudra donc davantage. Je ne pense pas que ce seuil de 6000 - 7200 soit atteint en France actuellement.

"La situation actuelle est probablement appelée à se répéter dans les mois qui viennent".

P. 25 - Fermeture des établissement scolaires

"Les principales connaissances sur la circulation du virus à l’issue de la première vague épidémique  en  Europe sont résumées dans la note de l’ECDC du 6 août 2020 (Covid-19  in children  and the  role  of  school  setting  in  Covid-19  transmission). On  peut  y  rajouter l’expérience  tirée  de  la  rentrée  universitaire  en  septembre  dernier,  pour  aboutir  aux conclusions suivantes:

- Pour  les  universités,  les  clusters  ont  été  nombreux  partout  dans  le  monde,  et  la majorité  des  contaminations  semble  avoir  eu  lieu  dans  les  résidences  des  campus, dortoirs, et lors d’activités récréationnelles ou festives en marge de l’université.

- Pour les lycées et les collèges : les adolescents de 12 à 18 ans semblent avoir la même susceptibilité au virus et la même contagiosité vers leur entourage que les adultes. Ils font  cependant  des  formes  moins  sévères  de  la  maladie  comparé  aux  adultes,  avec une proportion de formes asymptomatiques autour de 50%.  Le risque d’épidémie est bien  documenté  (France,  Chili,  Israël),  avec une transmission  vers  le  personnel enseignant.
Les mesures de contrôle bénéficient d’un bon niveau de compréhension des élèves, mais le risque de contamination extra-scolaire est élevé.

Ici, on s’aperçoit que le Chef de l’Etat a quelque peu "édulcoré" ce passage, en affirmant ( à maintes reprises dès juin 2020) que les élèves de Collège étaient moins contaminateurs que les adultes. Afin de justifier l’ouverture des établissements scolaires.

- Pour les écoles primaires : les enfants âgés de 6 à 11 ans semblent moins susceptibles, et  moins  contagieux,  comparés  aux  adultes. Ils font des formes bénignes  de  la maladie,  avec  une  proportion  de  formes  asymptomatiques  autour  de  70%. Peu d’épidémies ont été documentées, mais  une  transmission  silencieuse  du  virus  entre enfants a été décrite.  En revanche, elle ne semble pas affecter de façon significative les enseignants, mais peut s’accompagner de transmission intrafamiliale secondaire."

- Cependant, le point-clef pour l’ouverture des crèches, écoles, collèges, lycées et universités est le niveau de circulation du virus dans la communauté.Les études rassurantes publiées pendant l’été 2020 sur le risque modéré d’épidémies en milieu scolaire l’étaient avant tout parce  que la  circulation  du  virus  en  Europe  en  post-confinement  était  faible.  La  situation  a radicalement changé avec la reprise épidémique du mois d’octobre et doit nous conduire à reconsidérer l’ouverture des établissements scolaires".

Conclusion (personnelle) ?
Les mesures seront encore renforcées les prochaines semaines et risquent d’être récurrentes (avec quelques moment de - bref - relâchement pour mieux les faire accepter par la population).
L’impact économique sera plus élevé que l’on ne le pense.


Parrain :  Saxobank Epargnoo LINXEA - Boursobank (FRVE9093) - Fortuneo (12662218) - Zen'Up - Alterna (CL00063088) - Bourse Direct (2019704537) - MeilleurTaux (FREDERIC163726)

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16    #20 01/11/2020 11h49

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@InvestisseurHeureux : Je suis navré mais pour le coup ces caricatures, peu importe qu’elles soient de mauvais goût ou même pas drôles, sont vraiment une ligne rouge et il ne faut pas reculer d’un pouce. Un Etat souverain ne peut pas laisser dicter sa conduite par des attentats - sinon, où s’arrête-t-on ? Depuis quand un crobard vulgaire mérite-t-il la peine capitale, surtout décidée arbitrairement par des entités extra-nationales ? Comme d’habitude Trudeau s’est montré veule et lâche sur ce sujet, pour une fois que notre gouvernement ne se couche pas à plat ventre c’est dommage que les citoyens réclament l’abandon d’une liberté supplémentaire pour une sécurité illusoire. Si aujourd’hui on accepte que ces caricatures méritent une décapitation ("il l’a bien cherché", en somme), demain les mêmes pourront décider que vous méritez la mort pour être à la terrasse d’un café pendant le ramadan. Et vous l’aurez bien cherché.


✯ Mangia bene, caca forte, e non aver paura della morte.

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Favoris 1    10    #21 02/11/2020 14h58

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Scipion8, le 01/11/2020 a écrit :

@Carignan : (La bien meilleure résistance de l’Asie, outre des facteurs culturels certes importants, étant pour moi une énigme.)

Je peux vous éclairer a ce sujet, je vis l’épidémie (ou plutôt son absence) depuis le Vietnam.
Oui, les facteurs culturels et cela va plus loin qu’on ne l’imagine - et ne s’applique pas qu’à la crise actuelle.

Le Vietnam (pays très peuplé et pas vraiment très riche) a pour objectif de sauver l’économie (réussite) en évitant la crise sanitaire (réussite). Il ne s’agit pas de faire le choix entre l’économie et la santé mais d’avoir les deux, l’un n’allant pas sans l’autre. Pour cela, taper :
- très vite (fin janvier)
- très fort (champion du monde de traçage / isolation, voire plus bas)
- tous ensemble

Très fort s’est traduit par 76 jours de confinement dur a Wuhan (sans sorties, sans footing…) - jusqu’à ce que le nombre de contaminations tombe (et reste) a zéro.
Au Vietnam, cela n’a pas été nécessaire. En revanche, chaque cas positif est rapidement tracé jusqu’à 3 niveaux de contacts. L’isolation est obligatoire et surveillée - soit à domicile quand c’est faisable, soit en camp - en moyenne 300 isolés par cas positif. 2 exemples proches de moi :
1: Un ami à pris l’avion. Le lendemain de son arrivée, plusieurs cas ont été détectés. Il a aussitôt été placé en camp pour 2 semaines. Les traceurs ont par ailleurs visionné les cameras de surveillance et rattrapé son taxi et ceux qui l’ont croisé dans l’ascenseur.
2: une fête dans un bar à expats, plusieurs positifs. Tous les participants ont été isoles. Etant pour l’essentiel occidentaux, une bonne moitié n’a pas coopéré et tentée de se faire oublier. Ils ont été identifiés un par un en croisant la vidéosurveillance / Facebook avec les fichiers de visas. Un participant logeait dans ma résidence : le bâtiment voisin du mien (95 appartements) a été verrouillé pendant une semaine (avec un policier devant l’ascenseur 24/24), le temps de tester tout le monde 2 fois.

Par ailleurs, les écoles ont fermées fin janvier. Des villes entières ont été mises sous cloches des les premiers cas (Da Nang en août). Le pays entier a fait un confinement (light, à la française) pendant 4 semaines pour 200 cas total. Les frontières sont fermées (Chine puis Europe / Iran en mars puis reste du monde) -  mais comme ailleurs, après que les premiers cas soient passés. En Europe, cela aurait rien changé puisque ces premiers cas n’ont de toutes façons pas été détectés avant l’explosion de Mars.

"Tous ensemble" est le facteur clé. Des que la Patrie est en danger, tout le monde se met au garde a vous. Aucun problème a sacrifier quelques éléments pour sauver le collectif.
On n’a pas eu besoin de se faire tirer les oreilles pour suivre les mesures : non seulement la population s’y est pliée, mais elle a en plus souvent anticipée les restrictions. Les rues étaient déjà vides AVANT que l’on nous demande de rester a la maison. Pas de polémique et au contraire, du zèle.
A part les résidents occidentaux, personne n’a protesté contre les privations de liberté (isolation et traçage en particulier), les restrictions (même celle qui n’ont pas beaucoup de sens) ou les dommages subies par leur business en particulier (tourisme ravagé). Personne pour parler de gripette, de traitement "fin de partie" ou de "je suis jeune de toutes façons" ou de "on ne va quand même pas s’empêcher de vivre".
Et voila pour les différences culturelles : le collectif avant l’individu, le devoir avant la jouissance immédiate - des valeurs de survie amplifiées par un passe récent (pour beaucoup un présent) de sacrifices et de résilience.

Tout cela est bien expliqué dans cet article d’un connaisseur du Vietnam : Jean Noel Poirier - Vietnam-Coronavirus-Confucius

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9    #22 02/11/2020 21h53

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Bon, au final beaucoup de discours spéculatifs, et combien s’appuient sur du réel, en ayant aussi conscience que les données qu’on a sont soumises à de très nombreux biais d’interprétation possibles?

Le Dr Alexandra Henrion Caude, qui a été assez rapidement emballée dans le paquet des dits conspirationnistes car elle a osé dire qu’il pouvait être possible qu’un virus du genre puisse sortir d’un laboratoire, disait une chose très juste récemment: on a eu beaucoup de discours très assurés, s’exprimant sans aucune réserve de doute, et que pour elle c’était une démarche assez peu scientifique, chose que je partage.

En tant que soignant, ce que j’ai vu directement, c’est que le seul cas auquel nous étions confrontés alors, a été catalogué covid19 de façon "catégorique", comme me disait ma collègue cadre. Or il était affublé de multiples antécédents bronchiques fort anciens. Comme les deux seuls éléments diagnostiques étaient un test, qu’il n’a pu faire correctement, et l’image scanner, seule l’image scanner a fait foi. Or une image scanner sur un patient BPCO ancien, a toutes les raisons d’être assez pourrie. Et autour de lui, aucune contamination que ce soit parmi les patients l’entourant, et le personnel. Donc il me semble qu’il doit y avoir un certain nombre de cas qui ont été comptés tout en n’en étant pas. C’était aussi le discours d’un pneumologue, mais qui a dû être catalogué parmi les conspirationnistes, que de dire qu’on faisait des diagnostics à la hache dans les images scanners.
Malheureusement vivant le monde de la santé depuis plus de 20 ans, je constate que l’intelligence clinique baisse, les seuls éléments de traitements des cas de personnes sont des chiffres de bilans sanguins et des images technologiques de machines coûteuses et chères. On ne sait plus toucher les patients, on ne sait plus lire des expressions cliniques complexes. Comment ça ne peut entraîner une pensée assez binaire du genre "ce tableau correspond à ce traitement", ou alors "là ce n’est pas pour moi on l’envoie en consult ou examen ici ou là" et s’ensuit une certaine errance médicale (situation que j’entends de plus en plus autour de diagnostics aux signes peu distincts).

Trainant chez le bouquiniste l’autre jour, je suis tombé sur une collection de livres de médecines. Ils étaient bardés de description détaillées de syndrômes divers, ou des choses aussi surrannées maintenant que la dyspepsie, et autres désordres digestifs et ou gastriques pas forcément graves, étaient repertoriés, traités, analysés. Là où maintenant on a "vous avez mal?" et on balance un coup de Spasfon.
Bref, j’ai peut-être l’air sévère, mais pour ma part, m’intéressant à la médecine chinoise et notamment au shiatsu, je trouve qu’il y a plus d’intelligence soignante dans ces approches où l’on palpe, on s’entraine à sentir, on touche le patient.
Donc dans la même ligne, l’autre jour, parachuté dans le lieu où j’avais déjà été au coeur de la crise ce printemps, parce que ma collègue était malade, il s’avère qu’une patiente toussait. Enfin on disait qu’elle toussait, alors forcément, ça inquiète, surtout en ce moment. Sauf que moi, le peu que j’aie pu l’observer, je n’ai observé de la toux que lors des repas (ce qui, quand on a des problèmes neuromoteurs, peut être peu étonnant, si on déglutit mal)…mais bon, elle a eu droit à une consult téléphone, avec moi comme interlocuteur, qui la voyait pour la première fois, et avec au bout du film un médecin qui ne l’avait jamais connue. Résultat, déploiement des moyens pour se couvrir: Zythromax, Doliprance plus sirop et isolement en attendant un test, le tout avec une température à 37 et aucun autre symptômes.
On pourra se réjouir de cette capacité à réagir, moi j’y vois juste l’incapacité à prendre en charge avec nuance ce qui n’est pas grave en ayant confiance dans le fait que: -on a des mesures d’hygiène suffisamment efficaces pour éviter que quoi que ce soit ne se propage.                          -on a la capacité d’être réactif si un symptôme surgit parce qu’un médecin pourra consulter et prescrire rapidement. Autant dire que cette dernière éventualité n’est pas remplie, sauf par téléphone, ce qui n’est pas pour moi de la vraie médecine, mais je suis maintenant un vieux con de 50 ans qui n’a pas su négocier le virage du progrès majeur de la médecine 4.0, je suppose.

Bref ce sont de toutes petites anecdotes, pour donner un état des lieux.
Je ne parle pas de la confusion dès que des nouvelles mesures sont prises: les patients peuvent-ils sortir, dans quelles conditions, comment les familles peuvent les voir, ou pas, faut-il mettre des masques aux enfants de 6 ans (sachant que la plupart sont avec des problématiques de handicap et donc ont du mal à le tolérer), le tout dans un flux de mesures captées avant tout par les médias, et pas vraiment par un circuit interne où elles pourraient être énoncées de façon spécifique à chaque milieu de travail. Mais ça ce serait beaucoup demander.

Je ne parle pas du fait d’avoir délégué la préparation des traitements médicamenteux à la pharmacie, comme ça se met en place depuis 3 ans que je le vois dans toutes les institutions médico-sociales ou Ehpad…ça veut dire qu’on n’a plus de stock, ou sinon il faut dépoter un piluiuer pour prendre dedans et refaire modifier par la pharmacie, bref, rien que des trucs qui rajoutent aucune souplesse et encore plus de complexité dans ce qui l’est déjà assez. Sachant que tous les milieux de soins souffrent de plus en plus de ces "procédures", destinées à "sécuriser" les soins, sauf qu’elles servent plus à mieux contrôler de la dépense qu’à avoir un but d’aisance dans le soin. Avis perso et subjecif que je partage!

Bref tout ça pour dire que masque ou pas, etc…en fait je m’en tape un peu.
J’ai regardé l’autre jour la vidéo de l’IHU parlant de la réanimation de sa doctrine depuis le printemps, (argh, je me documente sur des sources hautement subversives!), et le fait d’entendre que c’était un non-sens d’avoir imposé comme doctrine d’intuber des personnes âgées, que ça engendrait une forte iatrogénie (c’est à dire des conséquences néfastes du soin sur le patient), et qu’on pourrait gérer cela par une forte oxygénation en laissant la personne galérer un peu en dyspnée, m’a interpellé.
En fait il ne s’agit pas tant des lits de réas, que de médecine, qui seraient concernés par cette façon de faire. Or, si on considère la réa comme engorgée (intuber une personne âgée signifie bloquer un lit, je l’ai vécu il y a 20 ans, trois mois de ventilation artificielle sous trachéo pour mourir même pas une semaine après la sortie du service, pours vous donner une idée), la médecine est submergée…Le fait est qu’en fait, les lits d’hospi lambdas sont incapables de suivre. A mon très humble et subjectif avis…et que c’est juste une crise systémique. Dont on paie le prix.
Alors je crois qu’entre le terrorisme, la peur de tous crever dans le grand apocalypse, et la guéguerre entre petits commerces et grandes enseignes, en fait le bruit médiatique, c’est pas mal pour qu’on ne voit pas trop la poussière sous le tapis, pour qu’on ne débatte pas des sujets qui fachent.
Mais bon, ça fait longtemps qu’ils sont déjà débattus, combien de fois depuis trois ans n’a-t-on nommé de plus en plus fort la crise énorme et larvée du monde sanitaire qui se désagrège, victime d’une gestion totalement hors sol, mais dont les conséquences, elles, sont ô combien réelles?

Mais c’est bien, on nous prévoit confinement reconfinement rereconfinement et dix de der.
Mais je me demande s’il est bien pris en compte l’aspect délétère sur l’état de la société, à un niveau psychologique collectif, de ce genre de choses. Je me demande s’il est pris en compte que la personne humaine est un sujet et non un objet à protéger de lui-même, qu’on considère chroniquement comme un ado attardé irresponsable (car c’est vrai que sur le comportement et l’éthique, nos politiques sont des exemples vivants pour beaucoup!), plus que considéré sous l’angle de sa capacité à être responsable.
Bref je me demande.
J’ai juste l’impression qu’on est embarqué dans une gestion qui est prise à son propre jeu, et que la seule écheance majeure qui puisse y poser une limite concrète sont les élections présidentielles.
Et pour ma part dans mon foyer nous projetons de quitter notre lieu de vie actuel pour se barrer dans les Pyrénées, dans un lieu où il existe encore des zones naturelles pas trop altérées, car nous pensons qu’un écosystème pas trop défiguré par l’humain et empreint de biodiversité, est un grand plus pour pouvoir vivre à long terme…ainsi que de l’eau dans le sous-sol, puisque chez nous on passe maintenant tous les étés avec 3 mois sans une goutte de pluie.

Donc je nous souhaite juste bon courage…Et je ne compte sur l’aide de personne, c’est moins décevant!

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[+10 / -1]    #23 16/11/2020 09h32

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Bonjour,

Merci Philippe30 de tenter d’ouvrir nos esprits étriqués, vraiment heureusement que vous êtes là !

Ne vous en déplaise mais je prends ma casquette de modérateur, et elle et moi devons recadrer quelques points élémentaires à la participation à nos forums qui normalement ne vous ont pas échappé depuis 9 ans.

Sous couvert "d’élargir (…) a un aspect plus humain et sociétal", vous introduisez une discussion politique "ne pas être d’accord avec une parole politique". Belle distorsion tout de même.

Alors je vous arrête de suite, au cas où vous ne l’auriez pas remarqué depuis donc ces 9 ans, mais ce forum à vocation d’échanger dans dixit "des discussions courtoises et réfléchies sur l’investissement patrimonial pour s’enrichir, générer une rente et atteindre l’indépendance financière".

Il a même été poussé le trait à induire une charte pour être sûr que les discussions soient cadrées avec notamment:
- Notre communauté est ouverte et indépendante de tout courant politique
- Précision : de par la thématique abordée, notre communauté attend un certain niveau de qualité des échanges et notamment des opinions argumentées, factuelles, étayées ou des questions précises et circonstanciées.

Ces mêmes éléments que vous foulez du pied sciemment.

Comme vous nous l’avez habitué sur le forum vous nous ressortez le fameux, le "but d’un forum d’échanger ", oui mais pas en disant n’importe quoi et en allant chercher des "sources" au tréfonds de l’internet.

Avoir un avis n’empêche pas d’avoir des sources qui doivent être fiables (à nouveau c’est la règle du forum), encore plus quand on annonce fièrement "je vais rester le plus factuel possible en tentant de retracer synthétiquement les faits", ce dont vous n’avez pas fait preuve intégralement mêlant un peu de vrai, un peu de faux, un peut d’approximatif et vous focalisant, dans les réponses à vos détracteurs, uniquement sur le plus tendancieux.

Pour l’exemple, ne serait-ce que vos 2 dernières "sources" sont risibles:
Donc le site profession-gendarme.com où on lit une personne proche de Delamarche (ce grand visionnaire) nous parler de médecine et évoquer que la RFID est un outil de tracking ! houlala oui c’est du tracking logistique, tout comme la petite étiquette auparavant collé sur les boîtes de vaccin mais on est au 21ème siècle maintenant.
Franchement ça a le même effet que de voir un fleuriste parler de fission nucléaire dans Carpe Magazine ! Franchement imposez-vous un peu de sérieux !
Idem pour la source des problèmes du port du masque, un médecin de Tusla qui attaque la mairie, mais comment voulez-vous être pris au sérieux là ? Un peu de bon sens paysan comme certain aime à le dire, les professionnels des bloc chirurgicaux qui passent des heures et des heures avec depuis des années seraient une bien meilleure source.

Bref je ne vais pas pour ma part rentrer dans le petit jeu de l’argument contre-argument car à nouveau notre forum n’est pas un lieu de "débat politique" mais bien pour parler d’autre chose.

Donc pour faire simple, si vous continuez sur cette voie politique, ma casquette de modérateur et moi ont ne tergiversera pas et on vous bannira pour un certain temps pour non-respect de la charte afin que vous repreniez vos esprits.

J’entends déjà les pourfendeurs de "liberté de paroles", et comme je le dis à l’accoutumé, vous l’avez largement à plein d’endroit sur internet, mais là où c’est le thème.
Personne ne va chez le boucher s’offusquer qu’on n’y trouve pas de poissons et bien c’est pareil ici, vous venez pour échanger sur l’économie et l’investissement et pas sur la politique.

Je clos également la discussion 1 journée pour apaiser tout cela…
A bon entendeur.

@Antesite, très risible votre point négatif car complètement à côté de la plaque de a à z
@Dex94, relisez les 147 pages si cela vous chante, c’est loin d’être ma première intervention pour tenter de recadrer la discussion au sujet


"Never argue with an idiot. They will drag you down to their level and beat you with experience" Mark Twain

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Favoris 1    11    #24 08/02/2021 19h45

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INTJ

@thier496 : Vous avez raison, on critique mais on ne propose pas de remèdes, moi le premier. Probablement car critiquer soulage mais proposer est un exercice futile venant de la part du pékin lambda, surtout sur un forum.

Voici pèle-mèle quelques idées (dont quelques unes certainement mal informées, stupides ou extrêmes) qui me plairaient et feraient probablement bouger les choses :

Au sujet de la COVID :

- Arrêter les confinements/couvre feu, et passer à un confinement volontaire (et pourquoi pas avec des aides associées) des "personnes à risques" : personnes âgées ou malades, ainsi que de leurs soignants et aidants (avec pourquoi pas un bonus pour ces derniers). De la sorte, la liberté de chacun est respectée (la personne à risque qui veut vivre pleinement peut le faire, celle qui a peur peut se protéger, les soignants/aidants qui sont altruistes ou intéressés par la prime se confinent volontairement).

- Pas de vaccination obligatoire, ni de passeport sanitaire. On laisse aussi les frontières ouvertes, mais on teste à l’arrivée et on met les malades en quarantaines.

- Allègement des charges patronales sur les emplois 100% télétravail pour encourager les entreprises à le pratiquer de manière pérenne et éviter la tentation du "puisqu’on est en télétravail on va virer les français et bosser avec des indiens". Crédits d’impôt pour les employés en télétravail qui s’installent dans les villes de moins de 20000 habitants (croisement possible avec le plan "coeur de ville" ?). Pour le coup, ça exploiterait la crise pour le bien durable de la population.

Pour le patrimoine :

J’ai cité Notre Dame car c’est un symbole particulièrement visible et cruel de la déliquescence de notre patrimoine. Rediriger une partie de notre jeunesse vers les métiers manuels injustement méprisés, dès la 6ème, pour avoir dans 10 ans une génération de tailleurs de pierre, maçons, charpentiers, marbriers, verriers et menuisiers d’exception (et pas mal de médiocres évidemment, mais ça permettra de diminuer les coûts d’une restauration basique ou de construire autre chose que des cubes en béton). Privatiser entièrement la télévision française et rediriger les fonds vers la préservation du patrimoine.

Pour la retraite :

Suppression de la retraite par répartition. Tout est migré vers une retraite par capitalisation, en utilisant une clause du grand’père pour les actifs qui ont côtisé (transformation de leurs droits en portefeuille d’OAT, parts de BPIFrance, Banque de France, SNCF… on en profite pour privatiser le patrimoine de l’Etat). On maintient le minimum vieillesse sur le modèle du RSA. Les retraités actuels reçoivent une rente recalculée (et pourquoi pas réduite à zéro) en fonction de leur patrimoine, versée par la Sécurité Sociale.

De toute façon il est évident que la génération qui cotise actuellement n’aura rien, donc autant crever l’abcès ?

Pour l’immigration et l’emploi :

Immigration à points comme au Canada, qui ne laisse pas de place à l’ambiguité et permet de savoir directement si on a une chance d’avoir un titre de séjour. Tolérance zéro envers l’immigration illégale, qui est une insulte pour tous les étrangers qui font la démarche honnête de suivre le parcours légal, et surtout tolérance zéro envers l’emploi d’illégaux dans l’hôtellerie, la restauration, le bâtiment. Employer nos jeunes à la place.

Suppression du SMIC, conservation des 35 heures dans le privé, retour aux 39 heures dans le public (avec en compensation une semaine de congés payés supplémentaire). Suppression du numerus clausus, instauration d’un service médical de deux ans pour les étudiants en médecine à la place, sur le modèle de l’ancien service militaire, et prioriser les déserts médicaux.

Les PME sont exonérées des normes d’accessibilité et soumises à des règles simplifiées pour l’hygiène. Aucune exigence de diplôme ou certifications pour ouvrir une entreprise, mais responsabilités pénales accrues. Les grands groupes sont controlés impitoyablement et soumis à des règles drastiques.

L’idée étant de permettre aux gens de se lancer avec peu de moyens, mais d’accroître les exigences réglementaires au fur et à mesure de leur succès et de l’accroissement de leur portée géographique.

Pour l’administration et l’Etat :

Numérisation de l’administration et souveraineté numérique :  tout doit être fait avec des logiciels libres ou conçus par des entreprises françaises, l’accès au code source étant condition sine qua non. Création d’une Armée Numérique sur un pied d’égalité avec l’Armée de Terre, de l’Air ou la Marine pour sécuriser les infrastructures nationales et pouvoir attaquer les systèmes de pays ennemis.

Suppression du collège unique pour favoriser dès la 6ème l’apprentissage (bâtiment, restauration, industrie légère, militaire, …).

Suppression des allocations familiales et primes de rentrées, remplacées par des primes pour les parents des meilleurs élèves (y compris filières manuelles si ce n’était pas évident smile ) et des bourses après 16 ans, le reste étant réalloué à la Sécurité Sociale. Le matériel scolaire, les manuels et les uniformes sont fournis par l’école et fabriqués en France (pourquoi pas par les apprentis). Les élèves nettoient leurs classes comme au Japon. Système de bonus/malus sur les aides sociales des parents suivant les résultat scolaires des enfants et leurs casiers judiciaires.

Légalisation du cannabis sous toutes ses formes pour couper l’herbe sous le pied des trafiquants, sans taxe pendant au moins 5 ans pour bien faire chuter son prix et rendre le marché noir totalement inintéressant. Le normaliser et le médicaliser pour qu’il perde tout aspect transgressif/cool (et donc diminuer le nombre de consommateurs). Bonus : si la différence de prix est significative avec les pays voisins, on exportera probablement nos trafiquants et leur violence.

Opération Paperclip à l’envers : faire revenir nos chercheurs de l’étranger en leur offrant des ponts d’or et recycler une partie des fonds économisés grâce à la suppression du collège unique pour redonner des moyens à nos universités scientifiques d’élite.

Création d’une procédure permettant de démettre un fonctionnaire (y compris magistrature du siège, directeur d’ARS…) de ses fonctions si des citoyens se plaignent de son service (corruption, harcèlement moral, incompétence, collusion, laxisme…). La procédure est systématiquement traitée dans une autre région, au hasard, et sans que le nom du fonctionnaire concerné n’apparaisse dans le dossier. Les citoyens rejoignant la procédure peuvent être évidemment poursuivis pour faux témoignage etc si la procédure n’est pas fondée. Pourquoi pas saupoudrer d’un peu de name & shame si le fonctionnaire perd, "pour encourager les autres".

Au lieu de supprimer l’ENA ou l’ENM, diluer leur influence et les forcer à s’améliorer en créant de nouveaux établissements et donc une compétition.

Contrôle très poussé des investissements/financement étrangers et interdiction dans certains domaines (droit de préemption de l’Etat lors des cessions d’entreprises, interdiction des financements étrangers pour des projets religieux, politiques, médiatiques, et aux associations). Suppression de toutes les subventions aux associations.

Favoriser l’actionnariat salarié en défiscalisant totalement les primes versées en actions ?

Face à une Chine de plus en plus dangereuse, poursuivre le travail de Chirac vis à vis du Japon serait intéressant ; utiliser les collaborations existantes dans le domaine du nucléaire pour nous remettre au niveau, et les étendre dans le domaine de la numérisation et la robotique ; peut-être permettre une chasse à la baleine officielle et sans être agacé par des ONG américaines dans les Kerguelen pour amorcer une coopération maritime, spatiale (les Chinois risquent de créer une base lunaire avant 2030) et militaire ?  Des programmes d’échanges entre jeunes des deux pays ? Si nous avons aidé le Japon à se moderniser à l’époque de Napoléon III, l’inverse semble désormais nécessaire.

Amorcer une réconciliation avec l’Algérie et pourquoi pas paver la voie à une réunification lorsque les derniers membres de la Junte perdront le pouvoir ?

Agriculture :

Programme massif de relance, en redirigeant aussi une partie des jeunes dès la 6ème vers des filières agricoles et forestières. Numérisation de l’agriculture avec accompagnement de l’Etat, en utilisant des logiciels libres. La TASCOM, taxe au m2 sur les hypermarchés/zones commerciales est augmentée pour alimenter un fond venant en aide aux agriculteurs endettés et financer le lancement des jeunes agriculteurs. Les bénéfices sur les ventes de produits alimentaires dans les petits commerces, les marchés et les exploitants sont exonérés d’IS.

--

L’idée qui sous-tend tout ça, c’est que la France est une belle nation (patrimoine et paysages) peuplée de bons vivants (agriculture de haute qualité) un peu paresseux (35 heures) mais brillants (excellence scientifique, artisanale, artistique), soucieux de préserver leur qualité de vie et attachés à leurs libertés (armée forte, indépendance énergétique, immigration controllée, limiter l’ingérence des autres Etats).

Dernière modification par doubletrouble (08/02/2021 20h08)


✯ Mangia bene, caca forte, e non aver paura della morte.

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[+12 / -1]    #25 13/04/2021 07h33

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ISTJ

Je constate que plusieurs personnes se croient à l’abris de formes graves du covid grâce à leur âge ou l’absence de comirbidites.
Je tiens à préciser que je suis en hospitalisation de plus en plus de patients jeunes et en bonne santé, voire même sans aucun antécédents pendant cette troisième vague. Parfois ils finissent en rea. Souvent ils respectent les mesures barrières. Les nouveaux variants semblent sur le terrain + aggressifs chez des patients plus jeunes, chez des patients que je ne voyais JAMAIS hospitalisés pendant les 2 premières vagues.

Le rapport bénéfice risque du vaccin peut sembler défavorable à ces personne. Ça n’est pas mon avis, ni celui de nombreux confrères, ni celui des agences de santé.

Certains n’insistent que sur les effets secondaires du vaccin. Bien. A ce compte là je ne pourrai jamais vous prescrire aucun médicaments, ils vous suffira de lire la notice pour prendre peur des risques auxquels vous vous exposez. Je laisse mes patients refuser mes prescriptions du moment qu’ils ont eu une information éclairée, je considère que si ils ont des complications suite à leur refus c’est leur problème. Fini la médecine paternaliste.
Il n’est pas rare qu’ils reviennent en urgence, parfois vitale, parfois le dimanche quand je serai mieux chez moi, pour un vulgaire problème de compliance au traitement. Et leur problème redevient mon problème.

Le problème avec le refus du vaccin, c’est qu’il n’engage pas que la vie de celui qui refuse, il engage également toutes les personnes qui seront contaminées par celui qui a refusé. Et le pool de personnes non vaccinées permet une plus grande circulation du
Virus avec risque de survenu de nouveaux variants, soit plus dangereux, soit résistants au vaccins actuels.

Je n’ai de leçons à donner à personne, mais certains propos semblent clairement hors de la réalité.

Dernière modification par Zigoto54 (13/04/2021 07h51)

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