Mon cher Gentleman,
Vous posez la bonne question,
"@Ulysse je crains que votre proposition ne soit vue par l’administration comme étant à but principalement fiscal… voir uniquement fiscal non ?"
Il est essentiel de reprendre la stratégie dans le détail,
. Point 1, pas de pb
. Point 2 : Mme revend l’usufruit viager sur sa tête du CTO à la SCI à l’IS, à une valeur économique supérieure à 50% (pas l’obligation d’appliquer le barème des impôts sur une cession à titre onéreux).
Ce point est sensible, mais il a été validé par la cour de cassation comme étant parfaitement valide et non sujet à abus de droit. L’important ici est viager.
. Point 3 : C’est une pratique normale, pour ne pas dire obligatoire selon le droit des sociétés --> Pas de pb
. Point 4 : Aucun pb, on renforce le capital de la SCI, c’est un indice de non fictivité de l’entreprise au contraire.
. Point 5 : Idem
. Point 6 : pratique très courante, pas de pb dès lors que la rémunération est dans la moyenne et que l’argent apporté en compte courant a une utilité pour la société.
. Point 7 : Vous changez les statuts de la SCI et donnez à ces nouvelles parts en pleine propriété, des droits de vote multiples, qui redonnent à Mme le statut d’associé à part entière, avec la majorité des droits de vote. Il est clair que l’objectif est avant tout civil, Mme souhaite reprendre le statut d’associé et les pouvoirs de la société, qu’elle avait perdu de par son statut d’usufruitière. --> Les "golden share" sont parfaitement acceptées et validées par l’administration fiscale. On peut en profiter pour renforcer l’objectif de la société dans les statuts en accentuant l’intérêt patrimonial, et les intérêts civils de l’entreprise.
. Point 8 : Aucun problème, votre société répond à son objet social, confirme que votre société est vivante et a un objectif de faire de la plus value à terme.
. Point 9 : Vous sortez l’argent du compte courant progressivement, rien à redire, l’entreprise vous rembourse…
. Point 10 : "Vous pouvez réaliser des distributions de bénéfices de façon inégalitaire en gratifiant plus ou moins les enfants en fonction de leur besoins. (possible via clause statutaire qu’il suffit de créer, penser également à la clause de boni de liquidation inégalitaire)." La, on touche un point plus sensible.
Rédiger une clause statutaire de distribution inégalitaire des bénéfices est parfaitement valide et ne constitue pas une donation indirecte (validé par la cour de cassation). Attention à ne pas soustraire complètement un associé des bénéfices (cela est illégal), et à ne pas attaquer la réserve de façon trop manifeste.
. Point 11 : "Possibilité de récupérer également des revenus pour les associés de la SCI à l’IS, en évitant le PFU sur dividende : Vous réduisez le capital de la SCI en lui faisant racheter des parts en vue de leur annulation; pour les associés, on subit une taxation de 30% mais sur une assiette plus faible que le montant libéré (puisqu’on déduit le coût initial des parts)." --> Aucun problème, vous réduisez le capital de votre société, pratique parfaitement conforme, et vous payez normalement la plus value sur la valeur de vos parts. C’est parfaitement légal et légitime de choisir de réduire son capital plutôt que de se verser des dividendes. Aucun abus de droit.
. Point 12 : " Plus tard, Mme donnera la nue-propriété de ses parts de SCI aux filles en en gardant toujours une qui lui assure la majorité des droits de vote, et prendra soin de stipuler dans l’acte de donation qu’en cas de vente des dites parts, l’usufruit se reportera en quasi usufruit sur le prix des parts." Le point sensible est ici la convention d’usufruit qui stipule le report en quasi usufruit. Il suffit de faire cette convention avant la cession avec une date certaine et de façon authentique pour permettre la créance de restitution au décès de Mme, pour cela le notaire est impératif.
Cette précaution prise, il n’y a aucun abus de droit. L’opération a été consacrée également par la cour de cassation et est opposable à l’administration fiscale;
Toutes ces opérations peuvent s’établir dans le temps tout simplement, et dès lors que la société civile respecte les bases obligatoires classiques de non fictivité, il n’y a pas de risque.
Le mieux est de présenter la stratégie à un homme de l’art (compétent) pour se faire accompagner dans la forme. Le jeu en vaut la chandelle, et pour moi, rien ne justifie de créer une seconde SCI, il est plus simple de garder la même, tout ce que propose GBL peut être fait avec la SCI déjà constituée.
Bien sûr, il est possible de ne prendre que des portions du dispositif ci-dessus.