Trahcoh a écrit :
Les fonctionnaires français, militaires, urgentistes, qui vont travailler au Liban vont être payés en partie par mes impôts, il s’agit donc bien d’un don de ma part au Liban.
Avec un TMI à 40% et autres prélèvements sociaux, je prends le droit de ne pas laisser à d’autres le monopole du coeur, même si cela déplaît.
Permettez moi d’opposer quelques contre-arguments :
1) Mutualisation des sinistres exceptionnels
Il est d’usage que la communauté internationale apporte un soutien financier et logistique aux populations touchées qui en retour ( on l’espère) nous aideront si :
- ce type d’événement nous arrive un jour
- ces populations seront en capacité de nous aider ce jour
2) Image internationale
La France est, depuis de nombreuses décennies, une puissance militaire et économique dont l’opinion est écoutée à l’international. Cette aide, médiatisée, est une occasion de réaffirmer cette position/autorité/place de la France sur la scène internationale, et de rappeler au monde notre capacité d’intervention (militaire, logistique, financière).
3) Affaires étrangères
Le moyen orient est une zone sensible, que ce soit sur le plan diplomatique, idéologique, et économique. Cet accident est une « opportunité » de développer les relations diplomatiques avec les autorités et populations locales et de ne pas prendre du retard par rapport à d’autres puissances qui, elles, répondraient présente (Russie, Chine, Etats-Unis, etc…) et dont les intérêts ne sont pas forcément alignés sur les nôtres. C’est aussi une (rare) occasion d’être présent au Moyen-Orient, sans froisser les voisins (Israel, Palestine, Turquie, etc…)
Si l’on considère que le don est un acte libre et désintéressé au sens philosophique, je pense qu’il est dangereux de considérer que l’action de la France dans cette crise en est un.
Vous auto-octroyer un droit privilégié sur la base de votre TMI me paraît peu élégant. Vous semblez penser que vous « payez » pour les autres, en oubliant que les autres ont aussi leur rôle dans votre réussite financière et l’atteinte de cette TMI.
Les impôts devraient être considérés comme le remerciement à la Société grâce à laquelle vous atteignez vos objectifs, et non une « pénalisation » de cette réussite.