@br:
Comme beaucoup, vous vous trompez complètement sur la retraite, et c’est tant mieux pour vous et pour les autres dans votre cas.
Je parle ici des salariés qui vivent à l’étranger sans cotiser en France, puis rentrent en France à disons 50 ou 52 ans et se mettent seulement alors à cotiser à la retraite en France. Eh bien, contrairement à l’opinion générale, ils seront globalement favorisés et non défavorisés:
Bien sûr, leur future retraite française sera petite. Mais c’est normal, puisqu’ils cotisent peu d’années. Mais son futur montant sera bien proportionnelle aux cotisations versés, et c’est là l’essentiel.
Donc pas de pénalités pour avoir cotisé peu d’années. SAUF une seule pénalité (de taille): le salarié n’atteindra vraisemblablement pas le nombre de trimestres (160 minimum) pour avoir la "retraite à taux plein". Autrement dit, sa retraite ne lui sera versée qu’à 65 ou 67 ans, selon les cas, et non 62 ans. Il perd donc 3 à 5 ans de perception de sa retraite.
C’est une pénalité sérieuse. MAIS:
- elle est en train de baisser, car le 62 ans ci-dessus devrait bientôt devenir 64 ou 65 ans, alors que les 65 ou 67 ans ci-dessus devraient se maintenir, sans augmenter. Donc la différence d’années va baisser et peut-être même un jour s’annuler. Tout cela au conditionnel, bien sûr, car nul ne connaît les réformes des retraites des prochaines années.
- et cette pénalité est par ailleurs compensée par le fait que le point de retraite Agirc-Arrco est vendu au même prix au salarié cotisant quel que soit son âge, alors que certains sur ce forum ont il y a quelques années affirmé (et je le confirme) que mathématiquement le point retraite devrait être vendu beaucoup moins cher au salarié de 20 ans qu’à celui de 60 ans. Une manière de le comprendre est de se dire que si la cotisation était investie (même si en réalité elle est généralement immédiatement distribuée aux actuels retraités), alors elle va rapporter sur la durée beaucoup plus pour le salarié jeune, car la durée d’investissement jusqu’à la retraite est évidemment beaucoup plus longue pour le salarié de 20 ans.
En fait, les vrais perdants dans cette affaire sont les salariés qui cotisent jeunes en France, disons 15 ans entre les âges de 25 et 40 ans et qui s’expatrient ensuite sans cotiser en France (ou restent en France et deviennent rentiers, sans cotiser).
Leur perte sera double:
- eux aussi n’auront pas la retraite à taux plein à 62 ans, mais devront attendre généralement 67 ans (sauf si existence d’accords de sécurité sociale entre leur futur pays et la France). Donc perte de 3 à 5 ans de perception de leur retraite
- et ils auront acheté le point retraite Agric-Arrco trop cher pendant leur travail en France, sans avoir pour compensation de l’acheter moins cher après 45 ans, puisqu’ils auront arrêté de cotiser en France