Bonjour à tous,
Merci de votre réponse Gravel. Je réponds en premier à votre dernier commentaire.
gravel, le 16/02/2022 a écrit :
Pardon IH d’avoir rouvert un pseudo file covid… qu’on le veuille ou non les mesures prises ont de forts impact sur l’économie donc je ne vois pas comment peut on passer sous silence lorsqu’on parle de macro-économie.
Je ne souhaite pas débattre du Covid, de la vaccination, du pass sanitaire ou quoi que ce soit à ce sujet, cela ne m’intéresse pas et ce n’est pas le sujet auquel j’ai répondu. Notez que je n’ai pas exprimé d’opinion et que je ne fais que répondre à votre message qui me semble arbitraire et dont certains arguments ne me semblent pas être corrects ou pertinents au sujet de la gestion de la Suisse vs la gestion de la France. Je ne m’exprime qu’au sujet des arguments statistiques et chiffrés que vous donnez, et à ce que vous écrivez comme étant des faits alors qu’il me semble que ce sont parfois des interprétations (et je ne vous juge pas, cela m’arrive aussi bien évidemment).
gravel, le 16/02/2022 a écrit :
Mort pour 100 000 habitants : Suisse 140, France 210. En arrondissant 12 000 morts pour 8 millions et 140 0000 pour 67 000 millions
Si votre objectif est de comparer la gestion d’un pays à un autre, je ne suis pas d’accord avec votre approche. Comparer la mortalité par habitant d’un pays à l’autre n’est pas la même chose que de comparer la mortalité par infection. En comparant les mortalités par habitant, vous faites abstraction du nombre de personnes qui ont attrapé le virus, or c’est bien le virus qui provoque la mortalité.
Autrement dit, en comparant des mortalités par habitant, vous faites abstraction de tous les paramètres qui entrent en jeu dans la contamination. Je ne pense pas qu’il soit du ressort du gouvernement qu’une région soit très densément peuplée ou que la population utilise de manière plus intensive les transports en commun par exemple. Auquel cas, juger du nombre de cas de ladite région très densément peuplée avec une utilisation lourde et intensive des transports vs celui d’une région très peu peuplée avec peu de transports en commun ne me semble pas conclure à une gestion bonne ou mauvaise d’un gouvernement. Il s’agit de facteurs exogènes, à mon sens. Et je ne cite ici que deux facteurs (densité de population et utilisation des transports en commun) parmi une multitude de facteurs déterminants qui sont connus ou non.
Par ailleurs, en comparant la mortalité par cas, vous faites abstraction du biais méthodologique entre les deux pays ; c’est à dire du fait que l’on reporte correctement les mortalités d’une part, et le nombre de cas d’autre part. Or, il est avéré que les méthodologies sont très différentes d’un pays à l’autre, et surtout au cours du temps pour un même pays.
Ce que j’essaye d’exprimer ici, c’est que cela n’a pas de sens d’un point de vue statistique et méthodologique de juger la gestion d’un état par rapport à celle d’un autre sur la simple base d’une mortalité par habitant. Cela fait plus de sens sur la base d’une mortalité par contamination, même si cela reste assez fragile à cause des biais cités ci-dessus, et d’autres que je n’ai pas évoqués.
gravel, le 16/02/2022 a écrit :
- la densité de population Suisse est définitivement plus faible qu’en France (Paris IdF a une population supérieure de 50% à celle de la Suisse entière) et une population plus faible est à priori plus facile à organiser en termes logistiques ;
Je vous l’accorde mais la France n’est pas Paris et beaucoup de région ont une densité de population bien plus faible que la Suisse.
C’est exact, notez aussi que la Suisse a une densité de population d’environ 210 hab/km² vs 120 pour la France. Cela corrige ce que j’ai affirmé plus haut. Ce que je souhaitais mettre en évidence, c’est que la France compte des zones beaucoup plus denses que les plus denses des régions Suisses. Ce que cela signifie, c’est qu’une contamination (cela vaut pour un virus, pour la mode, pour le langage et tous les modèles de dispersion) n’a pas une évolution linéaire en fonction de la densité, mais plutôt exponentielle. Autrement dit, un pays fictif avec une densité uniforme de population à 200 hab/km2 verrait une propagation bien inférieure à un pays dont la densité moyenne est la même mais avec des zones à 1’000 hab/km² et des zones à 0.
Notez par ailleurs que ces propos sont confirmés par les incidences historiques pendant les vagues dans les régions les plus peuplées de France (Paris, Lyon…) et de Suisse (Genève, Zürich, Bern). La densité de population a de manière certaine contribué à la propagation du virus, indépendamment de la gestion du virus.
gravel, le 16/02/2022 a écrit :
La devise en mars 2020 se situait aux alentours de 1.06 contre l’EUR vs 1.049 à l’instant. Elle s’est donc appréciée de 1% depuis. La moyenne en 2021 est en dessous 1.08, soit un écart de 1.9% vs le niveau pré-Covid, ce qui n’a qu’un impact minime sur les exportations. A noter par ailleurs que les exportations ne dépendent pas uniquement de la devise et qu’il existe une multitude de facteurs exogènes.
De 1.08 à 1.05 ça fait un peu moins de 3%, on est d’accord que ça ne pèse pas grand chose pour les exportations mais cela signifie quand même que les clients de la Suisse ne sont pas si exigeants sur les coûts (marché de niche ou haute qualité?) ou encore que les entreprises locales sont spécialement efficientes pour être compétitives au niveau international
1.05 c’était le taux hier, mais utiliser ce taux serait une erreur méthodologique puisque les exportations 2021 ont eu lieu en 2021 et non aujourd’hui, et qu’on peut considérer qu’elles ont eu lieu de manière relativement homogène tout au long de 2021. Or, le taux moyen de 2021 est plus proche de 1.075-1.08 qu’il ne l’est de 1.05. Juger de la gestion du Covid par un état vs un autre doit se faire sur l’avant et l’après ; avant le Covid : 1.06, en 2021 : 1.08 (pour arrondir dans votre sens). Cela fait donc une variation inférieure à 1.9%, ce qui ne joue que très marginalement. Même en considérant 3% comme vous le faites, cela ne joue pas vraiment.
Par ailleurs, seule la moitié des exportations Suisse est réalisée en EUR, or c’est le seul critère que vous avez mentionné. Si vous souhaitez faire l’analyse en détail, il faudrait la faire vs l’USD et le CNY par ailleurs, ce qui pourrait être intéressant et mener à des conclusions plus fiables statistiquement. Si toutefois la monnaie n’était que le seul facteur, et ce n’est pas le cas.
gravel, le 16/02/2022 a écrit :
Concernant votre graphique avec les dépenses de santé par habitant, désolé mais pour moi il n’a pas de sens. Parlons plutôt de % du PIB
France 12.4% source
Suisse 11.9% source
Les chiffres diffèrent selon les années et les sources donc votre argument n’explique rien, on est sur un niveau de dépense équivalent
Je suis profondément en désaccord avec votre analyse que je trouve erronée. Prenons un pays fictif A avec un PIB de 1’000 milliards d’EUR et 1 milliards d’habitants et un pays B avec un PIB identique et 1’000 habitants. Chacun dépense 10% de son budget dans la santé. Le pays A dépense 100 EUR par habitant et par an pour la santé et l’autre 100’000 EUR par habitant et par an. Je pense que l’on conviendra du fait qu’il vaut mieux habiter dans le pays B d’un point de vue strictement limité à la santé, alors qu’avec votre méthodologie, les deux pays sont identiques de ce point de vue. L’exemple est extrême pour démontrer l’erreur méthodologique, mais c’est exactement la même méthodologie que vous avez utilisée plus haut.
Par ailleurs, les chiffres ne changent pas drastiquement d’une année à l’autre et les sources sont officielles. L’écart entre les deux pays par habitant est de plus de 70%, je ne pense pas que les sources que vous évoquez et les différences mineures d’une année à l’autre viennent contredire au principe de base de la dépense par habitant.
gravel, le 16/02/2022 a écrit :
Alors là par contre je m’excuse mais votre raccourci est dangereux! Dire que c’est comme un couvre feu n’a pas de sens. Les suisses ont toujours été libres de leur mouvement, comme vous dîtes on pouvait aller faire du ski de rando ou du paddle sans être considéré comme un délinquant.
Oui il y avait des flippés qui ne sortaient plus mais d’autres avaient encore une vie sociale, tout n’est ici que responsabilité individuelle, notion perdue depuis bien longtemps en France.
Je veux bien excuser le confinement strict pour le premier mois, pour ce qui est de la suite c’est une attaque violente à notre liberté que je ne digérerai tout simplement jamais.
D’un point de vue pratique, je maintiens mon propos ; sur la simple base de l’évaluation de la gestion pays par rapport à celle d’un autre, je pense que l’on peut raisonnablement considérer que les retombées économiques sont à peu de choses près les mêmes dans ce genre de situations. Or c’est ce sujet que vous traitiez le plus dans votre message et celui auquel j’ai le plus répondu par ailleurs. Par contre, si vous me faites dire ce que je n’ai pas dit, et que j’étais à tout hasard et dirigeant de pays ou un leader d’opinion, alors on pourrait éventuellement considérer que ce que je dis est dangereux, et encore… Vous gagneriez à modérer votre propos à ce sujet
Il me semble par contre que tout en Suisse n’est pas que responsabilité individuelle comme vous l’affirmez. D’ailleurs je ne connais pas bien vos arguments qui permettent de l’affirmer, je serais curieux de les lire. Il me semble aussi que tout en France n’est pas que responsabilité collective, et que la responsabilité individuelle n’a pas disparu. Pourriez-vous apporter des éléments chiffrés qui permettent d’appuyer vos propos ?
Ravi d’en discuter/débattre,
Amicalement,
Ursule