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Résultat du sondage :

Encore un krach sur les marchés actions…


L'occasion de renforcer sur les valeurs de qualité

65% - 1107
J'attends le rebond, je revends tt et fini la bourse

2% - 35
Je suis liquide, je suis serein

12% - 204
BX4 depuis les 3800 sur le CAC, je suis riche

2% - 42
Je suis en vacances, je ne vois pas le crack

3% - 67
A fond sur les valeurs de Rdt, miam, miam

14% - 242

#7401 25/01/2022 11h25

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Abitibi a écrit :

Oui, dangarcia c’est totalement exact, je ferai mieux de tout investir et basta… mais psychologiquement je suis plus à l’aise comme ça.

Selon mon expérience, c’est une fausse impression (en tout cas investir tout ce qui doit l’être dès que ça peut l’être est finalement beaucoup plus confortable !)

Ce qui vous retient (et ce qui m’a retenu longtemps je le reconnais) c’est que quand cette réserve sera investie vous n’aurez plus rien à faire. Juste regarder évoluer votre portefeuille à la hausse ou à la baisse. Sans pouvoir rien faire. Et ça c’est insupportable ! lol

C’est la situation du joueur de casino à qui il ne reste qu’un jeton et qui hésite à le jouer, parce que statistiquement il va le perdre.

Mais la bourse n’est pas un casino, parce que statistiquement même si on peut perdre beaucoup pendant un temps, à la fin on gagne toujours, avec de la patience.

Dernière modification par dangarcia (25/01/2022 12h53)

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#7402 25/01/2022 13h08

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Ririsama a écrit :

@gandolfi : c’est un biais psychologique classique : "quand ça monte non stop, j’ai envie que ça corrige pour entrer/renforcer, et quand la correction vient, j’hésite et je ne sais plus si j’ai envie d’investir parce que ça peut tomber plus bas, etc."

Il faut revoir vos thèses d’investissements. Si elle sont toujours valides :
- si vous avez du cash, c’est le moment de rentrer par paliers et ne pas s’echiner à timer le bottom
- si vous n’avez pas de cash, il n’y a pas grand chose à faire
Si certaines ne sont plus valides, il faut refaire votre allocation, couper/renforcer.

Je suis en train de faire le point justement sur mes thèses d’investissement.

- Dividende --> on attend que cela corrige avec impatience pour baisser le pru et du coup augmenter le rendement. Les entreprises sont déja repérées. Elles sont en principe peu volatiles et de toute façon leur variation de prix n’est pas le premier paramètre de la performance.

- B&H sur ETF world --> on ne fait rien de plus. A la limite on peut modifier la proportion de l’apport si on estime etre dans un plus haut ou plus bas. Mais cela ne jouera pas forcement beaucoup au final. De toute façon si cela baisse c’est tout le marché qui baisse….

Je pense etre dans la catégorie : Swing trading/ Momentum en étant investi principalement sur des valeurs de croissance. Je scanne le marché régulierement à la recherche d’opportunité et j’équilibre périodiquement le portefeuille. je n’attends pas forcément de correction (meme si elle est inévitable).
Dans ce cas là on est investi par secteur, géographie ou type d’action (garp, value, growth, mature/recente…). Sur ce type d’actif il peut y avoir des mouvements de marché plus spécifique (crise immo, augmentation des taux, pénurie matiere premiere…). J’ai négligé le risque plus important que cela engendre sur un portefeuille spécialisé et ma psychologie vis à vis de cela.
Je pourrais bien sur rester borné et me dire que c’est la bonne stratégie car j’y réfléchis depuis des années, que je dois m’y tenir… Mais je n’ai pas envie de me retrouver dans le mur par arrogance ou rigidité.

Pour l’instant mes seules hypothèses pour atténuer cela sont soit
- Des stop loss, sur MM200/250 mais cela engendre de la perte et peut couper nos positions juste avant un rebond.
- Une diversification sectorielles et géographique --> on se rapproche de l’ETF World du coup
- Un investissement par palier. A partir d’un certain pourcentage de hausse de l’action (10/20%) on vend dès que celle-ci présente des signes de faiblesse (passage sous mma50 ou mm100 ou resistance). On préserve le capital, on a quand meme gagné quelque chose mais on se prive peut etre d’une performance bien plus grande.

Je serai curieux de savoir si un livre ou forum parle des différentes méthodes d’investissement avec backtest. C’est intéressant car chacun pourrait s’y retrouver selon son profil et ses attentes. Moi meme j’essaye parfois de faire cela sur tradingview.

Dernière modification par gandolfi (25/01/2022 13h25)


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1    #7403 30/01/2022 00h41

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Un petit aperçu des mouvements du marché sur 2 périodes. J’ai pris un  panel d’actions persos (140) prises dans le SP500 et Nasdaq.
J’ai pris comme critère le bêta, la capitalisation, l’EV/Ebitda (très chère >50, chère 25 à 50, peu chère 15 à 25, pas chère <15), La rentabilité, la croissance (hypergrowth >20%, growth 10% à 20%, garp 4% à 10%, flat <4%), Finance (très solide FCF >20%, solide 10 à 20%, moyenne 4 à 10%, fragile <4%)

Du 1/11/2017 à aujourd’hui.


Du 1/11/2021 à aujourd’hui


Les actions qui performent le mieux depuis 4 ans ont les critères :
- Bêta agressif (>1,5)
- Mid Cap (2 à 30 Mrd)
- Hyper growth  (>20% croissance)
- Finance très solide : (FCF >20%)
- Rentable (Marge de 10 à 20%)
- Très chère (Ev/ebitda >50)

Ce sont aussi celles qui souffrent le plus. Comme si il y avait un retour à la moyenne.

Les actions qui résistent le mieux a la correction actuelle ont les critères :
- Beta conservateur (<1)
- Big Cap --> j’évince small cap car je n’en ai qu’une étant donné la taille des entreprises US
- Flat (croissance <4%)
- Finance moyenne (FCF 4 à 10%)
- Rentabilité non représentative. Les rentables baissent un peu plus plus mais elles sont aussi celles qui ont le plus progressées depuis 4 ans.
- Correcte (ev/ebitda 15 à 25), peu chère (ev/ebitda <15)

Il serait intéressant de faire cela sur le SP500 mais cela fait beaucoup de valeurs à brasser.


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#7404 30/01/2022 00h45

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gandolfi a écrit :

Il serait intéressant de faire cela sur le SP500 mais cela fait beaucoup de valeurs à brasser.

Pourquoi ?
Quelles conclusions espérez-vous tirer d’une telle étude ?

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#7405 30/01/2022 13h30

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Dans une optique choix de titres vifs je pense qu’il peut être intéressant de connaitre les différents facteurs et leur influence au cours du temps.

- Est ce que certains facteurs se prêtent mieux à une situation (crise immo, subprimes, crise sanitaire, remontée des taux…) que d’autres. Ceci afin d’avoir une orientation de son portefeuille selon les modifications économiques qui se profilent tout au long d’une vie.

- Est ce que certains facteurs superforment dans le temps malgré les différentes orientations du marché. (Il faudrait que je prenne une échelle de temps plus grande) ou au contraire sous-performent.

Je suis par exemple surpris dans mon petit comparatif qu’au niveau de la rentabilité il n’y ait pas d’écart nette entre une entreprise avec de grosses marges et une autre avec peu de marges. J’ai conscience que mon échantillon est faible.
La solidité financière n’est pas forcément un argument majeur non plus.

- Est ce que lorsque l’on a un actif très performant (hypergrowth et/ou société avec effet Covid) celui ci fera inévitablement un retour à sa moyenne ?

Par exemple quelqu’un qui a acheté des actions hypergrowth fin 2021 en se disant que cela fonctionne depuis 4 ans , s’est pris un gros retour de bâton. Cette erreur aurait elle pu être évitée par des gardes fous (ev/ebitda au dessus d’un certain seuil, remontée des taux inévitable, spéculation trop forte avec un trop gros écart à la moyenne….)


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1    #7406 30/01/2022 13h40

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Intéressant gandolfi

Pour des études avec un plus gros échantillon, vous pouvez déjà consulter le site de Kenneth French qui publie les rentabilités de plusieurs facteurs (Rm-Rf, Size, Value/Growth, profitability, investment, momentum, etc) : Kenneth R. French - Data Library

Exemple:


Et bien sûr il y a toutes les tables téléchargeables dessous, c’est vraiment bien.

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#7407 30/01/2022 17h10

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gandolfi a écrit :

Dans une optique choix de titres vifs je pense qu’il peut être intéressant de connaitre les différents facteurs et leur influence au cours du temps.

- Est ce que certains facteurs se prêtent mieux à une situation (crise immo, subprimes, crise sanitaire, remontée des taux…) que d’autres. Ceci afin d’avoir une orientation de son portefeuille selon les modifications économiques qui se profilent tout au long d’une vie.

- Est ce que certains facteurs superforment dans le temps malgré les différentes orientations du marché. (Il faudrait que je prenne une échelle de temps plus grande) ou au contraire sous-performent.

Le problème c’est que non seulement on ne sait quand aura lieu le prochain krach mais en plus on ne sait pas de quel type de crise il s’agira ni ses conséquences.
En regardant dans le rétro vous pouvez éventuellement identifier des caractéritiques communes parmi les entreprises qui ont mieux résisté à tel crise ou à telle type de crise (on en connait déjà, le secteur d’activité, la taille de l’entreprise etc.). De là à en identifier pour chaque type de crise possible… Et se préparer à réorienter son portefeuille en fonction du type de krach qu’on anticipe, au moment où on l’anticipe… Et ne pas se tromper trop souvent… Compliqué…

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#7408 03/02/2022 10h31

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Scipion8, le 23/01/2022 a écrit :

Au sens le plus conventionnel (DCF), il n’y a pas de bulle boursière aujourd’hui.

Donc globalement je suis serein et je vois la correction en cours comme une bonne opportunité de renforcer à moindre coût mes valeurs de qualité en portefeuille.

J’ai lu avec intérêt tout ce que vous écrivez et qui est rassurant dans un monde où tout le monde (moi y compris) s’inquiète, peut-être à tort, des conséquences éventuelles des actions de durcissement de politique monétaire par les banques centrales sur le marché action.

Ma question est la suivante : comment peut-on réconcilier tous les faits que vous avez exposés avec le graphique ci-dessous qui présente aussi ce qui me semble être un fait : la corrélation très forte entre la taille du bilan des principales banques centrales et la valorisation du marché action. Corrélation n’est pas causalité mais la coïncidence est frappante et semble pouvoir s’expliquer : dit très naïvement, il a bien fallu que la création monétaire se loge quelque part.

Et ce qui m’interpelle particulièrement, notamment dans le cas d’actions de durcissement des banques centrales à venir en 2022 et au-delà, c’est la période 2018-2019 durant laquelle les bilans des banques centrales sont ont commencé à diminuer légèrement et durant laquelle le marché action a stagné.

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1    #7409 03/02/2022 12h44

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Concerto a écrit :

Scipion8, le 23/01/2022 a écrit :

Au sens le plus conventionnel (DCF), il n’y a pas de bulle boursière aujourd’hui.

Donc globalement je suis serein et je vois la correction en cours comme une bonne opportunité de renforcer à moindre coût mes valeurs de qualité en portefeuille.

J’ai lu avec intérêt tout ce que vous écrivez et qui est rassurant dans un monde où tout le monde (moi y compris) s’inquiète, peut-être à tort, des conséquences éventuelles des actions de durcissement de politique monétaire par les banques centrales sur le marché action.

Scipion se base régulièrement sur la prime de risque du professeur Damodaran.

Pourtant :



On ne peut pas faire plus clair !

ERP of 4.24% at the end of 2021 does not look abnormal, but the expected return on stocks of 5.75% (=1.51%+4.24%) has not been this low in 60 years.

Source : https://pages.stern.nyu.edu/~adamodar/p … stimpl.xls

L’erreur de Scipion est de ne considérer QUE la prime de risque, et non la prime de risque + taux sans risque.

Or, c’est bien la somme des deux taux qu’il faut utiliser pour actualiser un flux de trésorerie et valoriser une action, et ipso facto, le marché boursier dans son ensemble.

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#7410 03/02/2022 13h20

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InvestisseurHeureux a écrit :

L’erreur de Scipion est de ne considérer QUE la prime de risque, et non la prime de risque + taux sans risque.

Or, c’est bien la somme des deux taux qu’il faut utiliser pour actualiser un flux de trésorerie et valoriser une action, et ipso facto, le marché boursier dans son ensemble.

Scipion combine bien le taux sans risque à la prime de risque dans son message.
Ou alors je n’ai peut être pas bien saisi votre remarque.


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#7411 03/02/2022 13h35

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Puisqu’on parle banques centrales, je me tâte à acheter une ou deux actions de la SNB. Pour le coup, voilà une banque centrale qui a une politique gagnante : depuis 2009*, elle convertit les francs suisses qu’elle imprime pour lutter contre l’appréciation de sa devise en un beau portefeuille d’actions, obligations et devises étrangères : Taking stock: Swiss franc intervention seeps far and wide | Reuters

Acheter du concret avec du vent, c’est un jeu auquel d’habitude seuls les américains peuvent participer.

* Switzerland Money Supply M2 - January 2022 Data - 1984-2021 Historical


✯ Mangia bene, caca forte, e non aver paura della morte.

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#7412 03/02/2022 14h08

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@doubletrouble, L’action de la BNS, c’est du fixed income, donc malheureusement le fantasme de posséder indirectement des milliards en actions Apple, Microsoft, etc. n’est effectivement qu’un fantasme.

En achetant une action de la BNS, vous n’avez le droit au maximum qu’à 6% de la valeur nominale de l’action en dividende, soit 250 CHF x 6% = 15 CHF.

BNS a écrit :

Montant du dividende
Sur le bénéfice porté au bilan, un dividende représentant au maximum 6% du capital-actions est versé (art. 31, al. 1, LBN), sous réserve de l’approbation par l’Assemblée générale de l’utilisation proposée du bénéfice. Le dividende par action est de fr. 15.- (montant brut) et, après déduction de l’impôt anticipé, de fr. 9,75 (montant net).

Banque nationale suisse (BNS) - Capital-actions et dividende

En gros, vous achetez une action à 6000 CHF pour recevoir de quoi acheter quelques paquets cacahuètes…

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Favoris 3    9    #7413 03/02/2022 14h24

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@Concerto / IH : A mon sens il faut clairement distinguer :

1) les perspectives macroéconomiques, qui influent sur la politique monétaire, donc sur le taux sans risque (qui reflète les anticipations de long-terme sur la politique monétaire)

2) le risque spécifique aux actions, qui est rémunéré plus ou moins bien, ce que reflète la prime de risque du marché actions

Chacun aura sa propre opinion sur les 2 sujets, et doit se positionner en conséquence :

1) Actuellement le taux sans risque aux USA (le rendement obligataire souverain à 10 ans) est à 1,80% - très loin des 4% promis par IH. L’un des principaux déterminants de ce taux, ce sont les anticipations d’inflation de long-terme, qui aujourd’hui restent remarquablement ancrées à la cible d’inflation de la Fed (les anticipations d’inflation à 5 ans dans 5 ans, la mesure favorite de la Fed, sont actuellement à 2,03%).

Il y a une incertitude sur la "destination" du cycle de hausses de taux de la Fed :

- actuellement le marché (en moyenne) pense qu’à la fin de ce cycle de hausses de taux, le taux directeur de la Fed s’établira à 2%

- les membres du FOMC (en moyenne) pensent qu’à la fin de ce cycle de hausses de taux, le taux directeur de la Fed s’établira à 2,5%

- si l’on pense, comme IH, que la Fed devra monter son taux directeur jusqu’à 4%, alors il vaut mieux éviter de surpondérer les valeurs de croissance et leur préférer des valeurs matures, voire old school, ce que son portefeuille reflète effectivement

- si l’on pense que les banques centrales ne vont pas pouvoir empêcher une hausse "permanente" de l’inflation bien au-delà de leur cible, alors il faut acheter des protections contre l’inflation, comme l’or ou des obligations indexées sur l’inflation

- perso je suis globalement d’accord avec le marché et la Fed sur la destination du cycle de hausses de taux (en tout cas je n’ai pas de raison particulière de dévier fortement de ce qu’ils anticipent). Si l’on pense comme le marché alors l’allocation logique c’est une allocation de type indiciel (via des ETF) ou quasi-indiciel (via un portefeuille très diversifié, comme le mien)

- cela dit, perso je reste convaincu que l’on reste dans un monde fondamentalement déflationniste (pour des raisons démographiques, technologiques, politiques/géopolitiques, de nature séculaire), donc je pense qu’après ce cycle de hausses de taux il y aura un risque déflationniste persistant qui exercera une pression constante sur les taux directeurs des banques centrales et les empêchera de réduire leurs bilans jusqu’à une situation pré-QE. Cette conviction justifie chez moi une surpondération des valeurs de croissance (car dans un monde déflationniste la croissance est rare, donc elle se paie cher).

2) Actuellement la prime de risque du marché actions US (estimée par Damodaran) est à 5,17%, soit un niveau nettement plus élevé que sa moyenne de long-terme (4,2% entre 1960 et 2021). Sur cette période elle a évolué entre 2% (avant l’explosion de la bulle internet en 2000) et 8% (au creux du krach COVID en mars 2020 - un niveau que nous ne reverrons peut-être jamais plus de notre vivant, et une opportunité unique que beaucoup ont manqué par esprit grégaire - mais pas moi).

La prime de risque du marché actions reflète la rémunération du risque spécifique aux actions. C’est à mes yeux le meilleur indicateur pour évaluer le niveau de surévaluation ou sous-évaluation des actions, indépendamment du contexte macroéconomique.

Une prime de risque du marché actions de 5,17% ne donne pas d’indication particulière sur l’orientation à court-terme du marché actions : ça peut partir dans un sens comme dans l’autre. Ce qu’on peut dire avec certitude en revanche, c’est qu’il vaut mieux acheter un panier actions rémunéré à 5,2% qu’à 4% comme il y a un an.

Là encore chacun aura sa stratégie, selon notamment son horizon d’investissement. C’est clair que si l’on est focalisé sur la performance à court-terme, la prime de risque du marché actions n’a que peu d’utilité. Perso je résiste bien à la volatilité sur mon portefeuille, et ma perspective est celle d’un investisseur de long-terme. De ce point de vue, je considère que 5,2% est un niveau intéressant pour continuer à renforcer mon portefeuille. A 5,5% (comme il y a quelques jours) ou 6%, je renforcerais de façon plus agressive.

@Concerto : Oui, le QE a été sans doute un facteur important de soutien aux marchés actions ces dernières années (en exerçant une pression baissière sur le taux sans risque). Et oui, ce facteur de soutien va s’atténuer peu à peu. Cela signifie que les marchés boursiers auront moins "le vent dans le dos", voire un peu de vent de face avec les hausses de taux et le tapering de la Fed.

Mais :

a) Il y a une forte incertitude sur l’ampleur de la réduction des bilans des banques centrales. Peu de gens, à mon sens, pensent que la Fed et la BCE pourront revenir à leur taille de bilan pré-QE. Perso je ne le pense pas du tout, parce que je pense que le risque déflationniste a une nature structurelle. Si vous vous souvenez, à l’automne 2018, la Fed avait lancé un premier tapering de son portefeuille de QE (d’ailleurs il y avait eu aussi une correction boursière), mais elle avait dû le ralentir et lancer des opérations sur le marché monétaire, pour des raisons liées au fonctionnement du marché monétaire. (C’est très technique - en gros, disons que le marché monétaire et le système financier "s’habituent" à la liquidité surabondante résultant d’une longue période de QE ; réduire trop rapidement cette liquidité via le tapering peut susciter des problèmes de fonctionnement du marché monétaire, voire des risques pour la stabilité financière. Evidemment la Fed regarde cela de très près et en tiendra compte, à mon sens, dans le rythme du tapering.)

b) Sur le long-terme, ce n’est pas l’environnement monétaire (fluctuant) qui détermine la performance boursière des entreprises ; ce sont leurs fondamentaux. Pour un investisseur de long-terme, je pense que c’est une perte de temps de trop se focaliser sur la conjoncture macroéconomique, par nature fluctuante et difficilement prévisible (même si je le fais moi-même par déformation professionnelle). Ce qui va déterminer la valeur de mes entreprises en portefeuille dans 20 ou 30 ans (mon horizon d’investissement), ce n’est pas le nombre de hausses de taux de la Fed cette année, ni le rythme de son tapering - ce sera l’évolution des fondamentaux de ces entreprises.

Donc pour un investisseur de long-terme, les fluctuations du taux sans risque liées aux anticipations changeantes du marché sur la politique monétaire, et celles de la prime de risque du marché actions, offrent simplement des opportunités de renforcer à moindre coût des valeurs de qualité.

Certes, cette année boursière sur fond de politique monétaire moins accommodante risque d’être compliquée (il faut s’habituer à ne plus avoir le vent dans le dos), mais si l’on n’accepte pas cette volatilité, alors la solution logique est de ne pas investir en bourse. La performance supérieure des actions sur le long-terme (par rapport aux autres classes d’actifs) est justement la rémunération de cette volatilité. Vouloir la performance sans accepter le risque n’est pas logique à mes yeux. Chacun doit adapter son allocation patrimoniale sur la bourse à sa tolérance au risque.

@Doubletrouble : Ce qui permet à la BNS d’acheter massivement des actifs étrangers, c’est la force du franc suisse. Elle ne s’appuie pas sur "du vent", mais sur la force de l’économie suisse et la qualité de sa gouvernance, notamment monétaire. Les pays qui ont une gouvernance saine, un environnement démocratique stable, sont récompensés par une monnaie forte, reconnue internationalement. (Et alors, si l’environnement monétaire le justifie comme c’est le cas actuellement en Suisse, ils peuvent acheter massivement des actifs étrangers sans compromettre la solidité de leur devise… ce que ne peuvent se permettre durablement les dictatures, sauf à disposer de réserves inépuisables de ressources naturelles.)

Perso je trouve ça très sain. La richesse est promise aux calmes, aux industrieux, aux pacifiques. La ruine récompense les belliqueux, les paresseux, les corrompus. Je trouve que notre monde serait beaucoup plus sûr et sain si tous les pays du monde avaient la qualité de gouvernance et la stabilité politique de la Suisse.

Sur l’action de la BNS, je confirme ce que dit Stouf - même si je m’y intéresse aussi, par déformation professionnelle et parce que les actions de banque centrale se comportent comme une classe d’actifs "à part", décorrélée à la fois des marchés actions et des obligations souveraines. (Je ne suis pas encore actionnaire de la BNS, mais je suis actionnaire de la Banque Nationale de Belgique.)

Dernière modification par Scipion8 (03/02/2022 16h10)

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1    #7414 03/02/2022 15h00

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Scipion8 a écrit :

1) Actuellement le taux sans risque aux USA (le rendement obligataire souverain à 10 ans) est à 1,80% - très loin des 4% promis par IH. L’un des principaux déterminants de ce taux, ce sont les anticipations d’inflation de long-terme, qui aujourd’hui restent remarquablement ancrées à la cible d’inflation de la Fed (les anticipations d’inflation à 5 ans dans 5 ans, la mesure favorite de la Fed, sont actuellement à 2,03%).

Attention, je n’ai jamais dit que 4% était ce que j’anticipais ou même souhaitais.

Mais vu le niveau d’inflation actuel + taux de croissance du PIB, l’hypothèse ne me semble plus si improbable dans les années à venir.

Je ne suis pas certain qu’il faille accorder bcp de crédit aux anticipations d’inflation à 5 ans dans 5 ans :



Cela me fait penser aux futures pétroliers, qui ne renseignent pas bcp sur le prix du pétrole dans le futur.

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1    #7415 03/02/2022 17h17

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Les opérateurs de marché lisent cette discussion, comparent les argumentations, pèsent le pour et le contre entre Scipion8 et IH, mais in fine ils semblent pencher plutôt pour IH cela malgré la qualité de l’argumentaire développé par Scipion8 : nous perdons à cette heure 1,4% sur le CAc 40 et 1,9% sur le nasdaq.

Bon, j’aurais préféré qu’ils donnent raison à Scipion8 : mon PEA perd à cet instant 2% et mon CTO 1,5%.

Après tout, c’est sans doute vrai que les banquiers centraux sont intelligents et rationnels, surtout Mme Lagarde, que leur cible d’inflation est pertinente, que la prime de risque est à un niveau historiquement bas, que les variations de taux sont sans influence de long terme sur le cours des actions. Si ’lon est convaincu de cela, il faut se dépêcher d’acheter car les cours ne peuvent que monter !

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#7416 07/02/2022 14h47

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Bonjour,
Au delà de la politique des taux de la FED, est-ce que certains d’entre vous craignent un impact du conflit Russie Ukraine pour leur portefeuille?

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#7417 07/02/2022 14h57

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Non… C’est un sujet mineur en réalité, personne n’a intérêt à jouer l’escalade.

Par contre, l’inflation aux USA, c’est ça qui fait tout.

Là il y a eu de super chiffres de l’emploi aux USA, ce qui laisse augurer une possible boucle "prix-salaires-prix", et donc une inflation définitivement moins temporaire que prévu, et donc un resserrement de la politique monétaire accélérée.

De manière ironique, plus l’économie aux USA cartonne, plus il faut craindre pour la bourse ! :-)

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#7418 07/02/2022 16h15

Membre (2020)
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FastHand a écrit :

Bonjour,
Au delà de la politique des taux de la FED, est-ce que certains d’entre vous craignent un impact du conflit Russie Ukraine pour leur portefeuille?

Bonjour
non, pas vraiment, que la Russie intervienne ou pas en Ukraine, il y aura juste quelques "sanctions" supplémentaires;  et si parmi celles-ci, il y aurait un arrêt/suspension de la cotation à Londres IOB des ADR Russes, alors là, ça me gênerait un peu :-)
Mais je n’y crois pas…
NB : investi à 4.32% du portefeuille en actions Russes

Cordialement

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#7419 07/02/2022 16h22

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Bonjour,

Pour moi 2 scenarios sur la possible intervention russe en Ukraine :

1/ Il ne se passe rien ou les russes envahissent l’Ukraine sans escalade : Soubresaut à court terme des marchés, mais rien de bien méchant.
2/ Les russes envahissent l’Ukraine et c’est l’escalade : Les marchés s’écroulent, mais serons nous encore là pour en juger ?

Dans les deux cas pas nécessité selon moi d’en tenir compte, soit c’est un risque mineur qui ne vaut pas la peine d’être adressé, soit c’est un risque majeur non adressable smile

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#7420 07/02/2022 16h41

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FastHand a écrit :

Bonjour,
Au delà de la politique des taux de la FED, est-ce que certains d’entre vous craignent un impact du conflit Russie Ukraine pour leur portefeuille?

En ce qui me concerne oui ça m’inquiète, pas seulement pour mes actifs en bourse.
Rien de concret ou rationnel, juste un mauvais pressentiment.
Comme fin 2019 début 2020 quand je découvrais les premiers articles anodins sur le covid. Je me rappelle m’être dit pour rire "imagine que ça devienne grave au point que le mot "coronavirus" devienne le mot de l’année 2020 ah ah".
À l’époque je n’ai rien vendu côté bourse vu que j’étais en train de vendre un appart Airbnb. Aujourd’hui je suis investi quasiment à 100% mais j’ai placé des stops pour récupérer du cash si les marchés se retournent. Si c’est une fausse alerte j’ai un projet en cours dans lequel je pourrais investir le cash et diversifier mon patrimoine.

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1    #7421 07/02/2022 17h12

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Au conditionnel, au grand conditionnel, analyse ce matin de Vincent Hervouet du conflit ukrainien, qui estime possible en fait qu’il y ait eu des contacts avancés entre russes et américains depuis plusieurs mois. Avec une sorte d’accord informel, voire tacite, sur un scénario d’escalade maitrisé. Pour l’administration Biden, un intérêt à remettre l’OTAN au centre du jeu en Europe. Pour la Russie, une démonstration de force à des fins de politique intérieure, et la validation au final d’un statut neutre pour l’Ukraine qui n’entrera jamais dans l’OTAN.


A la bourse, un mec achète, un autre vend, les deux pensent faire une affaire. Jean Yanne.

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#7422 07/02/2022 23h11

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Je pense qu’il regarde trop Netflix…


Le train de la vie ne s'arrête jamais deux fois à la même gare.

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#7423 09/02/2022 16h36

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@Jef56 : Pourtant cela ne semblerait pas si tiré par les cheveux. Enfin moins que risquer un conflit nucléaire entre grandes puissances pour un pays pauvre et sans intérêt qui coûterait une fortune à remettre au niveau s’il était annexé. En parlant de nucléaire, je note aussi une juxtaposition assez amusante entre la visite de M. Macron en Russie et l’arrêt de réacteurs supplémentaires :

Corrosion : EDF va arrêter trois réacteurs nucléaires pour des contrôles

Voilà qui va maintenir la pression énergétique au maximum sur l’Allemagne jusqu’à la fin de l’hiver !

Et en parallèle, on confie la sécurité de notre approvisionnement en uranium aux Russes, nous permettant de nous désembourber d’une OPEX pénible et coûteuse :

La présence de mercenaires russes au Mali risque de mettre fin à l’engagement des forces spéciales européennes

Même si nous ne sommes absolument pas au Mali pour l’uranium :
Non, la France n?est pas au Mali pour protéger les mines d’uranium d?Orano

Et puis on a ça, aussi :

Entretien téléphonique avec le Président de la Fédération de Russie, M. Vladimir Poutine. | Élysée

Quatre réacteurs nucléaires à l’arrêt en France, la production électrique en baisse pour l’hiver | Euronews

Allez savoir smile

Dernière modification par doubletrouble (09/02/2022 16h56)


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2    #7424 09/02/2022 16h56

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En réponse à votre message @doubletrouble qui, si je le comprend bien, laisse entendre des supposés liens entre la présence française au Mali et les imports d’uranium français.

L’approvisionnement français semble bien plus diversifié que vous ne le laissez entendre, ce qui semble invalider votre théorie (cf. graphique).

Le Monde citant EURATOM a écrit :

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#7425 11/02/2022 15h20

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Bien dommage que mon PER CTO ne soit pas encore utilisable, l’action de la Banque Nationale Suisse que je convoitais est en train de s’envoler de manière parabolique et approche de ses plus hauts de 2018. Cela fait depuis Décembre que je lorgne dessus comme un morveux bavant sur la vitrine d’un confiseur. Enfin bon, ce n’est ni la première ni la dernière fois que je regarde passer les trains…


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