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1    #1 17/03/2022 20h17

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Encore récemment, début février, j’ai lu un article de presse sur l’investissement en bourse, recommandant notamment le secteur de l’alimentation, qui serait très défensif, avec l’argument éculé "Les gens auront toujours besoin de manger, même pendant une récession ou une guerre."

Quelle bêtise de colporter ainsi une idée reçue sans la confronter à la réalité. Les 15 dernières années montrent bien que le secteur alimentation a sous-performé en bourse. En France par exemple, le géant Danone n’a pas fait d’étincelles. Les poids moyens non plus: LDC (volaille), Savencia, Tipiak, Bonduelle, etc. Parcours décevant et réduction du dividende, quand tant d’autres secteurs ont connu une forte progression boursière et des résultats et dividendes croissants.

Le pire est que les raisons de la sous-performance sont faciles à comprendre:

- position concurrentielle défavorable de la plupart des acteurs du secteur: ils produisent pour l’essentiel des commodités (salades, yaourts, eau minérale, volaille, …), qu’ils n’ont jamais réussi à différencier et "brandées" pour pouvoir imposer des prix plus élevés. ET la concurrence est généralement féroce entre les trop nombreux industriels du secteur.
Même quand les produits bénéficient d’une marque, comme les eaux minérales ou le fromage, le client final ne tient en général pas à une marque particulière et peut s’en détourner facilement s’il trouve moins cher.

- Quasiment toutes les tentatives pour différencier ses produits ont échoué. Ni les allégations santé (comme pour l’Actimel), finalement interdites, ni l’innovation (comme il y a 25 ans pour les salades en sachet) facilement copiable car non brevetable, etc. Même Nespresso, qui visait et vise toujours à créer un écosystème fermé avec vente directe au consommateur et des marges élevées et qui est l’une des rares réussites, a maintenant des marges en baisse.
Le bio, perçu initialement comme un eldorado où les marges seraient nettement plus élevées, déçoit en fin de compte: sa part de marché dans le lait ou la volaille commence à plafonner et les marges sur le bio se rapprochent dangereusement des marges sur le non bio.

- L’acheteur immédiat (la grande distribution) est très puissant car oligopole dans quasiment tous les pays. Du coup, le rapport de force est chez le client. Une enseigne de grande distribution, pour faire plier des entreprises même grandes et supposément puissantes comme Danone ou Coca Cola, peut se permettre de déréférencer leurs produits. L’inverse n’est pas vrai. Peu d’acteurs du secteur food ont réussi à vendre en direct au consommateur final en réussissant à fidéliser et en pratiquant des marges plus élevées.

- Beaucoup d’acteurs du Food dépendent fortement du prix des matières premières comme le lait (Savencia), les céréales et autres intrants (LDC). Du coup, quand il y a inflation de ces matières premières comme en ce moment, les industriels ont du mal à répercuter sur leurs prix de ventes la totalité de ces hausses  et avec toujours quelques trimestres de retard. D’où des baisses de marge et une volatilité dans les résultats. Cela aussi, la bourse le sanctionne avec une volatilité des cours et des ratios de valorisation moins élevés que ce qu’on aurait attendu d’un secteur vraiment défensif.

Mots-clés : position concurrentielle, secteur alimentation, sous-secteur boissons

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1    #2 17/03/2022 20h47

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Bonsoir,

Vous avez une vision bien trop axée sur la France, ce qui biaise vos conclusions.

Les entreprises Françaises ont peu de moat et de marques faibles dans le domaine. Mais regardez un peu les leaders mondiaux et notamment les entreprises US, bien mieux gérées.

Liste non exhaustive  :

Nestlé, Mondelez, Hershey, Pepsico (il y a la partie snack qui tire fortement la croissance du groupe), McCormick, Hormel Food …

Ce ne sont que quelques exemples mais ces entreprises sont toutes très défensives et ont une excellente performance de long terme.

Une enseigne de grande distribution, pour faire plier des entreprises même grandes et supposément puissantes comme Danone ou Coca Cola, peut se permettre de déréférencer leurs produits.

Bon courage, si un distributeur fait ça avec des grosses marques, il va perdre énormément de clients… D’autres marques risquent également de d’éviter ce distributeur en représailles, ce qui entraînerait sa faillite très rapidement.

Vous citez Coca-Cola, qui au passage dégage un Free-cashflow annuel de 10 milliard$, soit grosso modo la capi de Carrefour. Ils peuvent donc l’acheter cash s’ils le souhaitent (mais ça serait un très mauvais investissement).

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#3 17/03/2022 21h01

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Oui je rejoins Mr Dividende, il faut élargir au niveau mondial la résilience et performance est là.

D’ailleurs j’ai découvert récemment dans un ETF distributif qui regroupe les plus gros mastodontes
Il s’agit du tickets WCSS (ishares)

Je trouve que c’est une bonne alternative pour diversifier son portefeuille sans avoir à gérer de multiples dividendes et très diversifier.

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#4 17/03/2022 21h22

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MrDividende a écrit :

Vous citez Coca-Cola, …

Je parlais bien d’alimentation *HORS* boissons, soft ou alcoolisés, où les moats existent parce que certains consommateurs tiennent à certaines marques et sont prêts à payer le prix. Du coup, les performances opérationnelles et boursières sont généralement bonnes, même si Coca Cola, que VOUS citez admirativement, a sous-performé le S&P 500 sur les cinq dernières années.

Une des raisons est qu’il est difficile hors boissons de construire des marques vraiment fortes , où le consommateur "fan" refuse d’acheter les produits concurrents, même nettement moins chers. Quelques rares exemples sont généralement cités: Nutella (étonnant pour un produit composé surtout de sucre et huile de palme, où le chocolat et les noisettes mis en avant sont très minoritaires), ketchup Heinz, etc. Mais le nombre de ces consommateurs "fans" est à la baisse semble-t-il ce qui augure mal du parcours boursier futur. Et les promotions régulières chez ketchup Heinz et Nutella semblent montrer que ces produits se vendent moins bien qu’il y a dix ans.

Hors boissons, même aux Etats-Unis où les marques sont souvent mieux gérées et bénéficiant d’un marché national américain immense et souvent mondial, rares sont les sociétés surperformant durablement le S&P 500. Je reste donc sur ma faim, sans jeu de mots …

Si vous avez vraiment des chiffres de surperformance opérationnelle et boursière, je suis preneur.

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1    #5 17/03/2022 21h40

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Est-ce que l’objectif d’un secteur "défensif" est de sur-performer le S&P 500 ?

Je ne le vois pas du tout de cette manière.

Les entreprises dites "défensives" comme celles des secteurs de l’alimentation (Nestlé) ou de la santé (Novartis) font partie des entreprises dites à faible bêta, à croissance lente, à rendement acceptable et à faible volatilité.

Ce sont ces entreprises qui sont détenues généralement dans le top 10 des gérants européens et autres ou des ETF low volatility.

Pour ma part, lorsque je mets ce type d’entreprise en portefeuille (Nestlé pour rester dans la thématique alimentaire), c’est pour ces différentes raisons, pas pour faire mieux que le S&P500 au long cours.

Dans le cas de Nestlé, toutes ces caractéristiques ainsi que la diversification en devise (CHF) en font un premier choix pour tenter de moins baisser que le S&P500 en phase de correction en assumant une moindre progression lorsque le S&P500 est en phase haussière.

Par ailleurs, le portefeuille de marques de Nestlé est assez vaste avec notamment un positionnement potentiellement intéressant sur l’alimentation animale et du sportif pour coller aux évolutions sociétales.


"Il faut de la mesure en toutes choses" Horace.

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#6 17/03/2022 22h13

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INTJ

Je ne comprends pas cette phrase:

RadioInvest a écrit :

Dans le cas de Nestlé, toutes ces caractéristiques ainsi que la diversification en devise (CHF) en font un premier choix pour tenter de moins baisser que le S&P500 en phase de correction en assumant une moindre progression lorsque le S&P500 est en phase haussière.

Nestlé fait ~2-3% de son CA en CHF. Quel avantage y trouvez-vous ?

Ce qui fou sur le secteur hors boissons c’est que personne ne gagne d’argent (marge faibles) directement:
Les agriculteurs
Les transformateurs
Les distributeurs

En revanche, les vendeurs de semences, d’engrais, de matériels agricoles et de phytos n’ont pas trop à se plaindre !

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#7 17/03/2022 22h22

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Patience a écrit :

Ce qui fou sur le secteur hors boissons c’est que personne ne gagne d’argent (marge faibles) directement:
Les agriculteurs
Les transformateurs
Les distributeurs

En revanche, les vendeurs de semences, d’engrais, de matériels agricoles et de phytos n’ont pas trop à se plaindre !

C’est que ces derniers sont souvent des oligopoles bien tenus.
Pour surperformer en bourse sur la durée, mieux vaut être un monopole, ou membre d’un oligopole bien tenu, peu régulé par l’Etat et où les acteurs ne sont concurrencent pas trop (exemple: les assureurs crédit en Europe, les fabricants de gaz industriels, les telcos US, mais pas les telcos français).

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#8 17/03/2022 22h35

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@Patience

L’idée était de lister les avantages que je trouvais à la détention de Nestlé comme valeur défensive dans un portefeuille :
- Catalogue diversifié de marques, résilience lors de crises majeures.
- Faible volatilité / valeur dans les ETF low volatility
- Valeur de fond de portefeuille de très nombreux gérants
- Thématiques d’avenir : nutrition animale, sportif (niches)
- Devise de cotation / détention : CHF pour éviter de ne détenir que des valeurs en €. Même raisonnement que pour NovoNordisk dans une thématique défensive (détenir de la couronne danoise alors que le CA est fait en dehors des pays scandinaves).


"Il faut de la mesure en toutes choses" Horace.

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#9 18/03/2022 00h09

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RadioInvest, le 17/03/2022 a écrit :

Par ailleurs, le portefeuille de marques de Nestlé est assez vaste avec notamment un positionnement potentiellement intéressant sur l’alimentation animale et du sportif pour coller aux évolutions sociétales.

Bonjour
Bien d’accord. C’est la première ligne de mon portefeuille (~11.7%) et je la considère comme une Sicav agro-alimentaire bien diversifiée;
Quasiment aucun besoin d’en avoir d’autres (j’avais d’ailleurs vendu Danone après qu’elle se soit recentrée uniquement dans les produits frais, ce que je ne "sentais" pas)
Je l’ai quand même complété par un producteur de saumon (Mowi) pour le plaisir…

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#10 18/03/2022 00h22

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Vous pourriez compléter votre liste française par Fleury Michon qui lui aussi a un parcours boursier décevant…
En Europe, vous avez quand même Lotus Bakeries ou Ahold Delhaize qui se débrouillent pas si mal au niveau boursier durant les dernières années

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#11 18/03/2022 00h58

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LDC a publié ce soir un communiqué pour rassurer sur sa capacité de résistance à la grippe aviaire et à l’inflation en cours, notamment sur les marchés du blé.

LDC a écrit :

L’ensemble de ces surcoûts représente une hausse de nos prix de revient de 35%. A fin mars, près de la moitié aura été compensée par les revalorisations tarifaires acceptées par nos clients. Nous sommes confiants pour obtenir le complément nécessaire dans les semaines à venir, nos clients ayant pris la mesure des enjeux qui conditionnent aujourd’hui la survie de la filière avicole française.

Dans ce contexte de hausse des matières premières sans équivalent, toutes les viandes seront concernées. La volaille restera la viande la plus compétitive.

Avec l’appui de ses clients et l’implication de tous ses salariés et des éleveurs, le Groupe réaffirme sa confiance en l’avenir. Après deux années exigeantes sur le plan sanitaire, le Groupe entend une nouvelle fois passer le cap de la crise en démontrant sa capacité de résistance pour bien nourrir tous les consommateurs.

La société avait déjà évoqué des possibles hausses tarifaires avec les clients (les distributeurs) lors de l’annonce de son CA T3 2021-2022 :

LDC a écrit :

Pour autant, dans un contexte toujours marqué par la hausse sans précédent du prix des matières premières et des charges, les négociations, indispensables pour préserver l’équilibre des filières, ont été engagées avec les principaux clients du Groupe.
A ce jour, seule une partie des hausses demandées a été obtenue. L’atteinte de notre objectif de résultat opérationnel courant de l’ordre de 200 M€ reste conditionnée à l’issue de ces discussions qui se poursuivent.

Il est vrai que le cours stagne pas mal depuis 5 ans (-8%, hors dividende, peut être légèrement positif en les incluant).

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

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#12 18/03/2022 01h12

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C’est vrai de toutes les entreprises de nourriture a faible différenciation pour le consommateur.

au plus bas de l’échelle: les legumes en conserve, chacun peut les copier, le consommateur se moque de la marque. Les Poulets.

plus haut: les choses semi transformées comme les pates, les haricots en sauce beans. Il y a un peu de fidélité mais certaines marques arrivent à en avoir

Intermédiaire avec rendements décents: Danone

En haut de l’échelle avec bons retours pour l’actionnaire: La consommation de plaisir et avec marques fortes et pouvoir de fixation des prix: Lotus Bakeries, Kit Kat, Chocolats, Biscuits Kinder, Chips.

Encore plus haut: Le Coca Cola.

PS; Nestlé n’est pas une exposition au CHF, c’est juste la place de cotation. Elle pourrait faire son reporting en CAD ou PLN c’est pareil.

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#13 18/03/2022 12h42

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Comme Aleph1, je pense que le moat dans le secteur de l’alimentaire s’érode.

La vieille stratégie qui consistait à créer un produit, faire une tonne de publicité, et le vendre cher, fonctionne de moins en moins.

Quant aux produits qui continuent à bien se vendre, c’est quand même bcp de malbouffe, et à un moment donné, je pense que cela finira par être réglementé, tant l’augmentation du nbr d’obèses et de personnes en surpoids dans nos pays occidentaux est affolante, avec de nombreuses conséquences sur la santé et les systèmes de santé.

Le NutriScore est le début de cette réglementation en Europe.

En bourse, bcp de sociétés autrefois stars sous-performent [déjà] depuis un moment : Kellogg, Kraft-Heinz, Danone

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1    #14 18/03/2022 12h51

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@BulleBier: ce que vous écrivez (les marges augmentent pour les produits les plus transformés) souligne en fait un risque futur pour les acteurs de l’alimentaire.
Pour se différencier et avoir des marges plus élevées et sans pouvoir être facilement copiés par les concurrents, il faut des produits très transformés.

Or à tort ou à raison, à raison selon moi, l’expression "produits très transformés" ou pire "ultra transformés" est devenue un gros mot. Les consommateurs sont de plus en plus convaincus que les produits ultra transformés sont mauvais pour leur santé et s’en détournent ou s’en détourneront de plus en plus.

Les industriels du food vont donc devoir proposer des produits moins transformés, donc moins différenciés et plus facilement copiables, et à plus faibles marges.
Bref, la quadrature du cercle pour ces industriels.

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#15 18/03/2022 13h40

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D’autant plus vrai qu’il me semble (mais peut être suis je victime d’un biais) que les consommateurs au pouvoir d’achat élevé, ceux qui pourraient justement payer pour des marques, sont les premiers à fuir la grande distribution et les produits industriels transformés pour revenir à du local-biosourcé-pas-transformé-do-it-yourself-avec-ton-robot.

Pour les autres il reste les marques distributeurs/discount.

Sinon et pour faire suite au post de Bullebier, ce n’est pas nouveau mais on constate ironiquement que plus les gens s’empoisonnent, plus ils sont prêts à payer cher (le paroxysme étant l’alcool et le tabac, en restant dans le domaine de la légalité).

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