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Banque centrale et QE : influence sur les marchés actions

Banques centrales et QE : impact réel sur les marchés actions

Cette discussion approfondie analyse l'influence des politiques monétaires non conventionnelles, notamment le Quantitative Easing (QE), sur les marchés actions. Les membres débattent du mandat des banques centrales, principalement axé sur la stabilité des prix, et de la manière dont le QE, initialement conçu pour lutter contre la déflation, impacte les marchés boursiers.

Un des points clés de la discussion porte sur les objectifs du QE. Scipion8 souligne que le QE vise principalement l'injection de liquidité pour contrer la déflation, la hausse des marchés actions n'étant qu'un effet secondaire. D'autres membres contestent cette affirmation, mettant en avant le rôle des banques centrales dans l'achat d'actifs risqués, notamment d'actions, et l'impact direct de ces achats sur la valorisation des marchés. L'effet d'éviction, qui pousse les investisseurs vers des actifs plus risqués, est également débattu, de même que la complexité des effets de richesse.

La discussion s'étend ensuite sur les stratégies des différentes banques centrales. Les membres analysent les actions de la BCE, de la Fed, et de la BOJ, soulignant leurs différences de mandat et d'approche. Le rôle de la crédibilité des banques centrales et l'importance du facteur temps dans l'impact de leurs politiques sont mis en avant. La question de la légalité et des limites des interventions, notamment concernant le financement monétaire des États, est également abordée. L'analyse du portefeuille de la BNS (Banque Nationale Suisse) sert d'exemple concret pour illustrer les nuances des interventions des banques centrales sur les marchés actions et la recherche de rendement dans un contexte de taux bas.

Enfin, les membres abordent les implications à long terme du QE, notamment le débat entre les approches *growth* et *value* dans un environnement de taux bas persistants. La question de l'inflation et de la déflation, ainsi que l'impact potentiellement néfaste de la politique monétaire sur l'allocation du capital, sont analysés. Le concept de "monnaie hélicoptère" et ses implications, tant économiques que politiques, sont largement débattus, avec une analyse approfondie de ses avantages, inconvénients et risques.

Les participants explorent également le rôle de l'or comme actif refuge et sa pertinence dans un contexte de politiques monétaires non conventionnelles. Le débat sur la transparence des banques centrales, et les conséquences potentielles de leurs décisions sur les marchés, est également abordé.


#176 17/12/2022 06h23

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gorn, le 16/12/2022 a écrit :

Si on prend la zone euro et qu’on arrive avec une inflation a 10% environ en fin 2022-début 2023 il faudrait un gros choc récessif pour aller a une inflation de 2%. 3-4% a fin 2023 serait déjà très très bien.

Je ne suis pas du tout de cet avis : en Europe l’inflation est assez différentes des USA, elle vient en large partie de la hausse des prix de l’énergie et de la baisse de l’Euro (donc hausse du prix des importations). L’inflation "core" elle est moitiée moins élevée, à 5%.

Hors ces phénomènes exogènes sont "one shot" : l’Euro ne va probablement pas continuer a baisser (il est même probable qu’il remonte, comme on commence à le voir), et il est aussi peu probable que le gaz et l’électricité montent plus haut que les records atteints il y a quelques mois. De fait, la BCE n’a réellement besoin que de baisser l’inflation de 3 points (de 5% de core à 2%), le reste étant probablement déjà dans le rétroviseur. On peut même espérer qu’une hausse de l’Euro/baisse énergie vienne aider en jouant un effet déflationniste.

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#177 17/12/2022 07h58

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C’ėtait explicitement un des buts de l’indépendance des banques centrales, lorsque l’idee a été avancée, de pouvoir mettre le hola à des politiques budgétaires non-orthodoxes poussées par des politiciens démagogiques qui achèteraient les voix des électeurs .  C’était bien sûr l’état-providence qui était dans le viseur des promoteurs de cette idée.

Ensuite les deficits peuvent venir d’autres choses que des excès de dépenses sociales. Il peut  y avoir des excès dans les réductions de recettes, d’impôts par exemple,  ou dans les marges des entreprises qui passent des marchés publics.

Il y a eu de gros problèmes de cette nature, de démagogie fiscale et disons-le de corruption, avec les gouvernements  conservateurs qui se succèdent depuis 2010 au Royaume-Uni. En France, le problème semble plutôt l’incompétence des dirigeants, mais,  de la démagogie fiscale, il y en a certainement, pas seulement envers les ménages d’ailleurs. Quant à la corruption, elle existe toujours, dès qu’il y a des marchés, en particulier des marchés publics,  elle est simplement plus ou moins importante, plus ou moins voyante.  En Italie, le problème est peut être pire qu’en France, il y a plus de corruption,  mais il y a moins de dépenses sociales.

Les autorités monétaires ne peuvent pas arbitrer entre  les différents postes de dépenses des agents ėconomiques, elles ne peuvent qu’en contraindre le niveau général.  Et là,  elles ont manifestement choisi la récession.  C’est donc à tout le monde qu’elles serrent la ceinture, pas seulement aux états endettés excessivement.

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#178 12/08/2024 08h06

Membre (2019)
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ENFP

Je suis surpris qu’on ne parle plus de la BCE ici depuis que la politique de Quantitative Tightening est mise en place, alors je me permets un petit message.

Dans le document support du dialogue monétaire entre la BCE et le parlement européen en février 2024, on voit pas mal d’éléments intéressants :
- un léger rebond de l’inflation fin 2023 (mais proche de la cible de 2% qui est réaffirmée comme étant l’objectif, Figure 1). Les anticipations d’inflation des entreprises et des ménages sont de 2,7%-3% en 2025 et de 2% en 2026.
- une projection de retour des taux d’intérêts à 3% fin 2024 et à 2 % fin 2025 (figure 6)
- une politique de QT plus agressive entre juillet 2022 et juillet 2023 pour la BCE (-20% sur la taille du bilan) que pour la Fed (-15%), notamment du a l’intervention de la FED au moment des faillites bancaires US (SVB  Dignature Banksy etc…) figure 7.
-Le QT s’étend au PEPP
avec presque 6  mois d’avance. Attention cependant, le rythme de désinvestissement est plafonné et très faible (7 Mds / mois sur un total à plus de 1800 Mds). La réduction du bilan de la BCE sur 1 an est anticipée à environ 5% du total.

Si on regarde en tendance, il semble donc que la BCE souhaite revenir à des taux plus bas. Cependant, arrivera-t-elle à maintenir sa cible d’inflation à 2%?
Elle n’y est pas parvenu entre 2008 et 2020 avec tous ces outils, on peut légitimement s’interroger. D’autant plus que la contribution de l’énergie à l’inflation est désormais nulle voire légèrement négative.


u/HJP

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