titoux a écrit :
Pour les rouge, j’apprécie les Vosnes-Romanée et Chambolle. Les Saint Aubin et Blagny sont également très bien au niveau rapport qualité/prix.
Je suis de Saône et Loire et je trouve les Givry, Rully ou autre Mercurey bien en dessous au niveau qualité.
Il faut toujours mettre en perspective car il est difficile de comparer les vins de Rully ou Mercurey et ceux de Vosne. A Vosne, les conditions de pousse sont quasi parfaite pour le pinot (exposition, micro climat, ensoleillement, proportion calcaire/argile, profondeur de sol), le terroir de Rully ou Mercurey est différent, avec des orientations assez variées notamment a Mercurey, plus en élèvation a Rully, ce qui amène des vins plus acide et plus frais, mais aussi le reste n’ est pas comparable a Vosne, d’ ou des vins plus élimés, parfois plus rustiques, moins complexes.
Cependant, ils ont pour moi ce qui fait la quintessence du PN bourguignon, son coté terrien, un fruité un poil rustique mais très identifiable chez les meilleurs vignerons, en particulier chez des Lorenzon, Lumpp, Mouton, Raquillet, Jacqueson, VDJ, les Morey a Santenay, en limite de Saone et Loire. Ce qui ne mange pas de pain, les prix restent attractifs (dans le contexte bourguignon)
Je vous rejoins sur St Aubin, et notamment les terroirs proches de Puligny, sur le haut.
Petit tip sur St Aubin : Moingeon Pere et Fils
carignan99 a écrit :
Sinon, les "gros négociants" ont sans doute contribué pour une large part à la montée qualitative des vins (que vous appelez de vos vœux) français. Il s’agit d’un produit par nature complexe et instable, ce qui appelle un haut niveau technologique, de la vigne jusqu’au rayon (par exemple le transport par bateau est ultra technique dés qu’on s’approche de l’équateur). Et le négoce (et assimilé, comme les coopératives) ont énormément contribué aux progrès faits en la matière.
Sans ’gros négoces’ (nationaux ou régionaux), il n’y a plus de viticulture en France. Sans coopératives : pareil. Sans ’petits vignerons indépendants’, pareil. Pour plein de raisons (techniques, commerciales et culturelles).
Je n’ai jamais entendu dire que le Cava ai une image "dégradée". Elle a sans doute ses + et ses - mais "dégradée"? Cava c’est surtout un des rares foyers de croissance dans le monde du vin (avec le Prosecco, nos Crémants et d’autres vins), qui embrasse le bio et la montée en gamme (confère ses chiffres).
Je voudrais commenter également ces points : le tissu des grands negoces est bien evidemment vital pour certaines regions, mais ces structures ont peu contribué a une montée en qualité, mais plutot a une standardisation des process. Il n’y a pas de jugement négatif la dessous.
La qualité ne se trouve pas au chai, ou peu..l’élément primordial de la qualité est dans la vigne. Or, si vous êtes coopérant, il y a peu d’exemples ou vous êtes poussé a fournir de la qualité de raisin (j’ ai de multiples exemples concrets en champagne, Languedoc, Rhone, Alsace) . Je me rappelle un sport local au moment de vendanges en Champagne : il y avait un prestige à apporter à la cooperative le chargement le plus lourd de l’année. C’est du vécu : caisses tassées, jus qui coule par tous les trous, du moment que l’on sorte le plus lourd chargement.
Bon nombre de cooperants ne cherchent pas loin: ils produisent une qualité moyenne, reçoivent un revenu plus ou moins stable, ne sont pas incités a sortir du modèle. Cependant, il y a une vraie vague avec le changement de génération, qui consiste a produire sous sa propre étiquette, et sortir progressivement de la cooperation. C’est encore un petit mouvement mais qui s’amplifie.
Certaines cooperatives ont pris le parti d’etre plus stricts dans la qualité des raisins entrant, et ainsi permettent a l’ecosysteme d’augmenter ses revenus.
Pour ce qui est du Cava, la vaste majorité vendue est du entry level, reconnu comme tel, a tres bon marché et est vendu avec cette image. Cava est assez particulier car le plus grand producteur de Cava represente 40 % de la production, dont le principal débouché est le plus grand pays consommateur de bulles…l’Allemagne.
La croissance est liée notamment a une strategie de push sur le rosé et la croissance stable du marché DE, et une poussée sur le marché US, principalement récréatif a bas prix.
D’ailleurs, Freixenet, dont on parle, a été racheté par Henkel, le plus grand producteur de sekt allemand, ce qui en dit long sur les débouchés du Cava puisque le marché allemand est un marché cheap.
L’apparition du Corpinnat, ainsi que l’essor des vins de Cava bio ne sont pas anodins, et sont un début de réponse , qui ne date pas d’aujourd’hui.
L’objectif est encore une fois d’augmenter la valeur commerciale en misant sur la qualité, ce qui est un trend que Cava suit finalement avec les Paraje, reserva et gran reserva qui prennent de l’ampleur. Au niveau volume/valeur, Cava c’ est environ 20% du volume de petillants exportes dans le monde, mais 7 % de la valeur (A comparer a la France (21%-52%))
Dernière modification par chambertin (14/09/2023 12h22)