BearBullCarpeDiem a écrit :
Herman
Confisquer 5.6 Mds d’épargne et donner des titres en échange d’une banque qui a une capi de 0.9 Mds, trouvez-vous que cela est une "juste et préalable indemnité"?, moi non. N’est-ce pas une monnaie de singe indépendament de la décote sur la valeur faciale? (oui c’est bien une dévaluation…).
Attention, la capitalisation de tout le secteur bancaire chypriote doit être plus importante que celle de la seule banque dont j’ai trouvé les chiffres, même si je suis d’accord qu’il s’agit d’une dilution importante. Il faudra connaître les modalités : par exemple, j’ai lu dans cette file que la compensation ne s’appliquerait qu’aux résidents. Du coup, le nombre de parts peut être significativement plus faible, la majorité des dépôts étant étrangers.
Je ne dis pas qu’il s’agit d’une bonne affaire, hein, qu’elle peut être "moins mauvaise" que ce qui apparaît. De toute façon, je ne serais pas surpris si pour faire passer les choses dans la version définitive, la prélèvement soit plus progressif afin de frapper prioritairement les dépôts des non-résidents : les électeurs s’en fichent, et les autres pays européens voient d’un mauvais oeil ces capitaux attirés par la souplesse de la régulation bancaire chypriote.
C’est effectivement une conséquence mais en cela vous partez du postulat que toutes les dépenses nationales sont faîtes à bon escient et dans le cadre d’une bonne gestion (ie pas de dépenses superflues etc.) ; je ne partage bien sur pas cet avis en le constatant dans ma vie de tous les jours.
Je ne fais pas un tel postulat. Je constate simplement que le peuple a élu des représentants qui ont estimé ces dépenses faites à bon escient (sinon, ils ne les auraient pas voté). Je ne juge pas de la pertinence du budget passé : je dis simplement que le peuple l’a collectivement décidé, et qu’il faut assumer. Peut-être était-ce stupide de faire telle ou telle dépense ou de créer telle ou telle niche fiscale, et peut-être fallait-il choisir des représentants plus économes : c’est un choix qui est mis régulièrement aux voix (et qui, si on en juge par les résultats des élections, est assez systématiquement dans le sens du "dépensons, on s’occupera plus tard d’équilibrer"). Quand le "plus tard" arrive, il est normal d’assumer le choix.
En gros, ma position n’est pas de me prononcer sur l’intelligence des dépenses qui ont été décidées, mais de dire qu’il faut les assumer même quand ils sont mauvais (et que ça serve de leçon pour l’avenir, dans l’idéal).
Chypre a tiré de grands profits de sa politique (ils avaient le plein emploi, par exemple) : en cas de hoquet, ils ont le choix d’essayer de la maintenir (et de payer une "taxe ponctuelle" assez salée) ou de faire un trait dessus. Le choix leur appartient, finalement.
Mais cela fait référence à un autre : de la bonne gestion des dépenses publiques et de la redistribution des impôts ; certainement plus large que le cas Chypriote.
Dans le cas présent, il me semble (mais je n’ai fait que lire la presse économique, je ne suis pas expert) que le prélèvement est destiné à soutenir les banques chypriotes et que la dette publique chypriote est "dans la norme du supportable" : sans la faillite de leur secteur bancaire démesuré par rapport à la taille du pays, ils n’auraient pas autant besoin d’aide. Donc la question qui leur est posée, c’est "pourquoi ont-il laissé un secteur insuffisamment régulé (du point de vue des autres états européens) devenir tellement important que leur état est mis en péril lorsqu’il s’enrhume ?" Probablement qu’ils y ont vu un intérêt qui compensait les risques, risques qui se sont concrétisés.
De fait, la conséquence de cette histoire Chypriote, d’un point de vue gestion du patrimoine, je rejoins IH sur la dispersion des avoirs et des devises dans différentes banques de différents pays, y compris voir la détention d’actifs liquides, ou non, dans différents pays, mais cela n’est possible qu’à partir d’un certain niveau de patrimoine et exclue le plus grand nombre.
Oui. Et il faut bien choisir le pays d’accueil : beaucoup de Russes qui ont dispersé 30 milliards à Chypre doivent regretter d’avoir sélectionné uniquement sur les critères de la fiscalité et de la "tolérance" (je ne me prononce pas non plus sur le fait que cet argent soit propre ou sale).
Dernière modification par Hermann (17/03/2013 14h23)