Expatriation du rentier : les meilleurs pays pour vivre rentier ?

En parlant d’Espagne, fin du Golden visa annoncée ce jour par Pedro Sanchez :

El Gobierno anuncia el fin de las ’Golden Visa’ para conseguir el permiso de residencia por comprar vivienda | Vivienda

Rappelons que le Golden Visa est un visa de résidence pour les investisseurs immobiliers extra européens pour un montant de 500Ke minimum en Espagne.

L’objectif étant de lutter contre la hausse des prix de l’immobilier et stabiliser le marché pour les locaux. IH pourra en témoigner, rien de potable à moins de 1200 euros/mois à la location à Valencia (appartement 2 chambres). A l’achat idem, le marché ne ralenti pas.

La tension immobilière étant telle, que le propriétaire exige 6 mois à 1 an cash de loyer + déposit.

Effectivement cette histoire d’authenticité m’a fait sourire, souvenir d’un romantisme dans le voyage qui de mon point de vue, n’existe plus depuis longtemps.

En Bolivie, au Pérou, je ne cessais d’entendre parler français. Je me suis fait arnaquer un nombre incalculable de fois par des locaux (à la fin, on laisse faire en se disant que c’est un transfert normal de richesse), bien que je parlais espagnol et que ma tenue vestimentaire fusse assez éloignée d’un cowboy américain.

Quand ma femme et moi avons fréquenté des gargotes locales et une salle de musculation, on nous regardait avec des gros yeux du style : "jusqu’ici il faut qu’ils nous fasse chi## ces touristes, pas moyen d’être tranquille".

A Valencia, les touristes/expatriés sont partout : au cinéma, en salle de gym, dans les cours de tango, tous comme les locaux.

Mais partager les mêmes lieux, les mêmes distractions, n’est-ce pas un début d’authenticité ?

Ou si l’authenticité c’est de faire des activités où il n’y a que des locaux, dans ce cas, on peut travailler à Consum ou à Mercadona pour quelques euros de l’heure, là ce sera l’expérience la plus authentique à vivre !

Et idéalement en habitant en banlieue, car les locaux aux petits jobs ne vivent pas dans les Airbnb ou beaux appartements du centre-ville…

Je rebondis sur votre message sur l’administratif en Espagne.

Très honnêtement c’est très simple, il suffit de payer :

- vérifications pour l’achat de l’appartement et accompagnement chez le notaire
- démarches d’obtention de la carte de résidence de citoyen de l’UE (carte verte qui permet de déclarer ses impôts) et prise de rendez-vous avec les services de police de l’immigration
- déclaration modelo 720 (actifs à l’étranger) + déclaration de revenus IRPF (l’avocat fait la déclaration à votre nom)
- changement des plaques d’immatriculation de la voiture + accompagnement au centre ITV

Très bon accueil des impôts espagnols lorsque je me suis présenté physiquement sans rendez-vous à l’été 2023 pour obtenir une attestation de résidence fiscale pour IBKR mentionnant la non double imposition avec l’Irlande. Le fonctionnaire des impôts me l’a tapé à l’ordinateur, je l’ai envoyé à IBKR et c’était ok. Pour obtenir la clé électronique dans un autre service cette fois-ci sur rendez-vous, idem, très bien reçu, le fonctionnaire a pris le temps de tout nous expliquer.

Sans parler du sentiment de sécurité avec des patrouilles de police partout dans un petit pueblo de 25000 habitants en Banlieue Valencienne (350e/taxe foncière versus 2000e à Marseille pour un appartement presque équivalent).

J’ai vraiment le sentiment que l’on sait pourquoi on paye en Espagne. En France, je ne jamais trop su ou allait l’argent des impôts.

Inconvénients : Wealth tax, en négociation par le parti local (PP) pour augmenter l’éxonération de 600/700ke + 300ke pour la RP, ça laisse de la marge. Sinon Madrid est quasiment un paradis fiscal.

La fiscalité pour un rentier modeste, les premiers 6200e/an en communauté valencienne sont exonérés d’impôts et ensuite tranche à 21%. On arrive avec l’abattement à un taux effectif global inférieur à 20% versus combien en france ? TMI, CSG/CRDS + Ursaff taxe PUMA + 15% accompte US perdu car non imposable ?

Je ne vends pas l’Espagne mais j’espère ne jamais retourner en France.

Le problème de l’Asie c’est typiquement le visa (et en prime l’accès à la propriété qui est généralement réservé aux locaux). Par contre on ne se fait pas matraquer par les impôts.

Pour moi dans l’Asie du sud-est, Singapour, la Malaisie et la Thaïlande sont les seuls pays que je regarderais. Le reste est trop sous-développé à mon goût (mais certes, très bon marché)

Rossox, le 09/04/2024 a écrit :

Personne en expatriation en Asie pour donner des exemples ?

Suite à mon voyage en Thaïlande, je pense aussi faire les pays voisins (Vietnam,Laos,Cambodge) et pourquoi pas organiser une expatriation à horizon 8/10 ans si la France continue de sombrer comme c’est le cas actuellement …
Ou alors un 6 mois Thaïlande / 6 mois France avec un petit pied à terre ici et bosser 6 mois pour repartir ensuite , a voir …

Je fais ma vie au Vietnam (carriere, famille, etc…), où je suis arrivé jeune et un peu par hasard (je ne cherchais pas particulièrement à quitté la France).
Je ne sais pas si ce pays correspondrait à vos attentes. Il y a une trés gros différence entre une expérience court terme / tourisme et y vivre. Sans doute plus qu’ailleurs compte tenu du fossé culturel et linguistique. En revanche, il est possible qu’il vous refasse apprécier certains aspects de la vie en France, administration inclue.

En vrac d’un point de vue pratique : pour y vivre, il faut un permis de résidence, sponsorisé par son employeur (hors cas famillaux et création d’entreprise). Donc, un contrat de travail remplissant des conditions plus ou moins strictes pour passer le filtre de la préférence nationale.
L’impôt sur le revenu est effectivement un peu plus faible, avec un taux max de 35% (auquel on arrive assez vite). En revanche, on se rend assez vite compte de tout ce que nous obtenions de l’Etat en France en échange (retraite, santé, école, etc…). Par conséquence, je fais ma retraite en épargnant… après impôt (en France, les cotisations retraite ne sont pas imposées).
Pas de taxe sur les plus-values mais sur le total de la transaction : 2% pour l’immobillier (en général hors de portée sauf cas particuliers), 0.1% pour des actions (pas de day trading donc). 20% sur les dividendes, etc…

A tout hasard, avez-vous pensé à la carte europenne d’assurance maldie ?
Elle s’obtient en 3 clics sur le site AMELI ass. maladie.

Honnêtement je n’ai pas creusé mais un sou étant un sou…

Pour le dentiste, le mien étant parti en retraite et son remplaçant disparu.
Après avoir fait le tour de la région pendant 4 jours, et avoir sérieusement pensé à Girona, telement ça me faisait mal.
Trouvé un rdv (coup de chance parait-il) pour dans 1 mois et demi, à moi de faire avec mon mal, pendant 1 mois et demi donc.
Ou alors, les urgences le dimanche, mais j’ai déjà donné.

M’a aussi conseillé ASUDE, une "assoc.." locale.
J’ai aussi donné, on vous prend au mieux 60€ non pris en charge (leur site internet affirmait 25€), pour une rapide radio, et le conseil d’aller voir un dentiste.

Comme vous dites, j’ai cherché Jacques Legras et sa fameuse caméra cachée.

J’ai trouvé par hasard un jeune super sympa et disponible (nom espagnol) qui vient juste d’ouvrir un cabinet.
…. A 130 km de chez moi !
Bon, j’aime me balader et la région est charmante.
Il m’a soigné ma carie, et nous allons continuer ensembles.

Mais maintenant, pour tout autre sketch ce sera moi aussi direction Girona par ex..

Il me semble que Bernardo1 avait écrit quelque part que la pénurie française…
En Espagne, ils ont rapidement ouvert des écoles privées, et basta !

Comme dit un peu plus haut, j’ai l’impression que l’argent est utilisé à des choses utiles, qui se voient au quotidien.
-Une anectode : quand vous passez la frontière, regardez l’état des routes de part et d’autre.
-Mon portable qui, comme par miracle, recevait internet au milieu de rien.
D’un coup !
-Etc..

Dernière modification par Aigri (10/04/2024 18h16)

Betcour, le 10/04/2024 a écrit :

Le problème de l’Asie c’est typiquement le visa (et en prime l’accès à la propriété qui est généralement réservé aux locaux). Par contre on ne se fait pas matraquer par les impôts.

Pour moi dans l’Asie du sud-est, Singapour, la Malaisie et la Thaïlande sont les seuls pays que je regarderais. Le reste est trop sous-développé à mon goût (mais certes, très bon marché)

Je vis a Singapour depuis 15 ans. C’est tres bien (sante, securite, education des enfants, voyages, qualite de vie), mais c’est aussi tres cher (logement, voiture). En contrepartie, pas de taxation des dividendes, pas de taxation des plus-values.

La Malaisie me semble offrir un tres bon deal pour les rentiers purs. C’est a peine moins sur que Singapour (toujours bien plus que la France), mais sante au top, bonne education dans des ecoles internationales, le tout 3 fois moins cher qu’a Singapour (sans exagerer). Taxation des dividendes mais pas des plus-values. pour le visa il y a MM2H pour les rentiers, et un visa specifique pour les digital nomads.

br a écrit :

Je vis a Singapour depuis 15 ans. C’est tres bien (sante, securite, education des enfants, voyages, qualite de vie), mais c’est aussi tres cher (logement, voiture). En contrepartie, pas de taxation des dividendes, pas de taxation des plus-values.

J’y vis aussi et je partage tout ceci - la qualité de vie est exemplaire (et le coût de la vie, à franchement parler, pas si choquant si on vient de Paris).

Le soucis c’est qu’il est virtuellement impossible d’y avoir un visa de résidence sans avoir d’abord un travail (ce qui n’est pas évident à trouver). Il y a bien un "golden visa" pour les investisseurs mais le ticket d’entrée de S$10 million est hors de porté de la plupart des rentiers.

Pour ma part, je fais ma propre retraite par capitalisation en investissant régulièrement sur des ETFs. Je n’ai jamais travaillé en France et seulement 2 ans en Allemagne donc je ne cotise pas à la Caisse des Français à l’étranger (CFE).
Aussi, j’ai récemment réussi à négocier avec mon entreprise que je puisse cotisé à l’EPF, le fond de retraite locale, mais qui marche comme une épargne (Intérêt annuel à 5-8%): Je cotise 12% et l’entreprise 13% tous les mois, et je peux récupérer cette somme lorsque je pars du pays ou à ma retraite. Normalement, il est aussi possible de faire un retrait partiel pour un achat immobilier,etc… mais je ne suis pas sure à 100% que cela s’applique aux étrangers.

Betcour a écrit :

Oui la santé est chère mais en échange elle est excellente

Même pour les médicaments en France ça devient compliqué : Pénuries de médicaments : une crise sans fin

Le Monde a écrit :

« Non seulement ça ne s’améliore pas, à part sur quelques médicaments, mais, en plus, ça s’aggrave. » A la pharmacie de l’Hôtel de Ville, dans le centre d’Aurillac, Christophe Nouvel est intarissable lorsqu’il s’agit d’énumérer les médicaments qu’il peine à se procurer pour ses patients. Antibiotiques, traitements contre l’hypertension ou le cholestérol, antidiabétiques, antiépileptiques, traitements ophtalmiques… « C’est simple, lorsqu’un patient arrive avec une ordonnance pour une pathologie chronique, dans un cas sur deux, il nous manque un des produits prescrits. Et on ne parle pas ici de bobologie, mais de traitements indispensables voire vitaux pour les malades », constate-t-il, dépité.

Quant cette file a été créée, les arbitrages pour partir à l’étranger concernaient plutôt le coût de la vie et la fiscalité.

Puis la qualité de vie.

Puis la sécurité physique.

Et maintenant la santé devient un critère.

-

Quand j’avais un chien, même les vétérinaires étaient mieux en Espagne.

Rendez-vous plus rapide et meilleure prise en charge, avec plus d’empathie et en prenant le temps de faire les choses. Les RDV de contrôles étaient gratuits.

-

En fait quand j’y pense, je me demande même pourquoi je suis encore régulièrement en France, car rationnellement ça ne fais pas grand sens.

Il faut croire que les racines "culturelles" sont quand même fortes, plus fortes que la "raison" !

@IH

Malheureusement je partage ce constat.

Ce matin j’ai tenté de prendre un RV chez un cardiologue pour mon père (81 ans).
Le premier cabinet ne prend plus de patient.
Le deuxième me demande de rappeler après le 16 mai car le planning est plein. Je précise que le coeur de mon père bat à 42 pulsations  minute. La secrétaire me suggère d’appeler l’hôpital ou d’autres cabinets. L’absence de compassion me donne des envies de meurtre.
L’hôpital ne peut donner de RV avant janvier 2025. J’ai envoyé l’ordonnance du médecin par mail en espérant que cela permette d’accélérer le processus.

Jamais jusqu’ici je n’avais eu autant l’impression que ce pays allait dans le mur…

Nevermind a écrit :

…

Je suis navré pour votre papa, et pas surpris de ce qui se passe, je l’ai vécu quand j’ai eu ma grosse sciatique avec un IRM à 6 semaines de délai alors que je pouvais finir partiellement paralysé du pied.

Si le personnel n’a pas d’empathie, c’est que des appels comme le vôtre ils doivent en avoir cinquante par jour, malheureusement, et qu’ils se font insulter par des patients excédés.

Si votre médecin n’a pas jugé bon de téléphoner et prendre le RDV pour vous, vous n’avez aucune chance d’avoir un RDV avant la Saint Glin-Glin. Vous pouvez mettre votre ordonnance en pensant que vous serez prioritaire, tout le monde s’en fou, puisque de toute façon chaque patient a une ordonnance avec le "parcours de soin", elle ne sera pas lue, sauf au moment du règlement pour le remboursement de la sacro Sainte "Sécurité Sociale".

Une possibilité c’est de prendre 10 RDV avec 10 cardiologues différents sur Doctolib (dans un rayon de 200 km de chez vous ou +, ratissez large), en cochant la case "m’avertir en cas d’annulation d’un RDV par un tiers".

Ensuite il faut être sur les starting-blocks si un RDV est annulé pour attraper le RDV avant qu’un autre ne le prenne.

Evidemment, une fois le RDV effectué, il faut vous-même annuler tous les créneaux Doctolib non utilisés pour tous les autres patients qui font la même technique que vous, et attendent eux-aussi.

Bon courage.

doubletrouble, le 08/04/2024 a écrit :

C’est vrai qu’on a plus de chance de croiser Edmond Rostand ou Alexandre Dumas à Paris qu’à Bangkok.

Bien sûr, ne serait-ce que par les musées, leurs tombes, les bibliothèques, les rues où se déroulent leurs romans. Mais vous semblez connaître quelques adresses bien insolites à Bangkok pour y retrouver nos auteurs.

doubletrouble a écrit :

On peut retrouver dans toutes ces villes les mêmes enseignes, les mêmes services, jusqu’aux mêmes décors

Y retrouve-t-on également le boeuf bourguignon ?

Vous avez une vision peu nuancée du monde et semblez blasé par la mondialisation. Mais j’affirme que le monde est plus riche qu’on ne le pense.

Où danse-t-on la champeta ailleurs que sur la côte colombienne et le cuarteto ailleurs qu’en Argentine ? Et si les nems sont aussi mauvais au Vietnam qu’en France alors le monde va très mal.

doubletrouble a écrit :

Une chose est sûre, "les gens là-bas sont très gentils".

Ça c’est un peu deconscendant mais soit je réponds. Je suis de ceux qui encensent la France et qui aime mon peuple. Loin de moi ces clichés que les gens sont plus gentils ici ou là-bas. Je dirais même qu’en France, à part le côté râleur (haha ça tombe à pic) les gens sont agréables.

InvestisseurHeureux a écrit :

Ou si l’authenticité c’est de faire des activités où il n’y a que des locaux, dans ce cas, on peut travailler à Consum ou à Mercadona pour quelques euros de l’heure, là ce sera l’expérience la plus authentique à vivre !

Non ce n’est pas ça l’authenticité. Peut-être que parler d’intérêt culturel serait plus juste. D’ailleurs vous m’avez fait penser à quelque chose … finalement dans ma ville natale également j’ai rencontré bon nombre de gens qui ne se sont jamais intéressé au quartier et à son histoire. Vous avez donc approfondi ma pensée. Ce n’est pas dommage d’être expat sans s’intéresser à la culture d’accueil, je dirais désormais que c’est dommage de vivre dans un lieu, en France ou ailleurs, et ignorer tout de ce lieu et de sa culture.

Bien à vous