Il me semble que pour évaluer une telle situation, il faut faire le diagnostic suivant :
1) patrimoine présent et à venir. Le gros héritage à venir change pas mal la donne.
2) évaluer ce qui se passe en cas d’héritage, avec la configuration actuelle. A savoir :
- si c’est lui qui décède le premier, qui hérite, pour quel montant ? Du coup, montant des droits à payer ?
- si c’est elle, mêmes questions
- ensuite, quand le parent survivant décède à son tour, mêmes questions.
- si les deux décèdent soudainement, mêmes questions (ça peut arriver, par exemple accident de voiture).
C’est important parce que, par exemple, la limite d’abattement est pour le moment de 100 k€ par parent et par enfant, donc 600 k€ au total. Mais quand il n’y aura plus qu’un parent, ça ne sera plus pareil.
Ce diagnostic peut être, moralement, très délicat à faire, car les gens n’envisagent souvent pas volontiers de parler de leur propre mort ! Quand on est le proche qui veut les conseiller, c’est encore plus délicat.
Ensuite :
3) quelles sont les envies et intentions de chacun ? En distinguant celles des parents et celles des enfants, qui ne sont pas forcément concordantes.
Quelques exemples :
- les parents veulent éviter que leur succession soit trop taxée, pour autant ils ne comptent pas se démunir au profit de leurs enfants. Donc, par exemple, il donnent la nue-propriété des logements locatifs aux enfants.
Du point de vue des enfants : bof bof, la nue-propriété, ça ne donne aucun droit, ça ne rapporte rien ! On sera peut-être riche dans 20 ou 30 ans, mais pour le moment, que dalle !
- les parents veulent filer un revenu à leurs enfants. Comme ils ne jurent que par l’immo locatif, ils leur donnent par exemple la pleine propriété d’un seul des biens locatifs. Réaction possible des enfants : merci, ça fait effectivement un revenu, mais pour autant, l’immo locatif c’est pas trop notre truc. On a le droit de vendre le machin pour récupérer l’argent ?
- les parents veulent vraiment filer des sous à leurs enfants, parce qu’ils se disent qu’ils sont à l’âge où un apport d’argent peut fortement améliorer la vie. Ils vendent un des biens locatifs (ou bien ils attendent de toucher l’héritage prochain), et ils filent alors du liquide aux enfants : à votre bon coeur dans la limite des abattements !
On voit que la question est complexe. Il faut faire :
- le diag du patrimoine,
- le diag de ce qui se passe en cas de succession ;
- ensuite le diag des envies et volontés de chacun.
Ensuite seulement, la stratégie patrimoniale des parents devra en découler (comment faire évoluer leur patrimoine), et leur stratégie successorale (faut-il faire une donation, faut-il faire un testament (ou le changer s’il y en a déjà un)).
Je sais que je ne réponds pas vraiment à votre question, perecastor. Mais c’est parce que je pense vraiment qu’il est aléatoire de rentrer directement dans les considérations techniques tant que ces gens n’ont pas fait les bilans préalables susmentionnés.
Dernière modification par Bernard2K (13/01/2016 16h33)