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Le petit livre pour investir à bon prix : quid de quelques ratios boursiers…

Analyse de ratios boursiers pour l'investissement value

Cette discussion porte sur l'application pratique de ratios boursiers pour identifier des opportunités d'investissement value, notamment à partir du livre "Le petit livre pour investir à bon prix" de Christopher Browne. Les membres débattent de la signification et de l'interprétation de plusieurs ratios clés, tels que le ratio d'endettement (Total debt/equity et Total debt/assets), le current ratio, le ratio cours/bénéfice (PER) et le ratio cours/valeur nette (P/B).

Un des points centraux de la discussion concerne la traduction et l'utilisation de ces ratios dans les outils de screening boursier, notamment Google Finance. Les participants échangent sur les différences entre les approches, notamment entre la comptabilité anglo-saxonne et la comptabilité française, et sur l'importance de comprendre le contexte de chaque ratio pour une analyse pertinente. L'interprétation des données est discutée, soulignant la nécessité de considérer l'évolution des ratios au cours du temps plutôt que leurs valeurs absolues. La question du risque associé à une interprétation trop littérale des ratios est également abordée.

Les membres partagent leurs stratégies d'investissement, en mettant en avant l'importance de la diversification du portefeuille pour limiter les risques. L'analyse des flux de trésorerie est identifiée comme un élément crucial, à compléter par l'observation d'indicateurs comme les achats d'initiés ou la présence de fonds d'investissement. Des critères supplémentaires, comme la croissance des revenus et des bénéfices nets, la stabilité ou la croissance des marges, sont également débattus. La discussion met en lumière la complexité de la prédiction de la performance future d'une entreprise, malgré l'utilisation de ratios financiers.

Enfin, la discussion souligne l'importance de la recherche et de la compréhension approfondie des données financières. L'accès à des ressources externes, comme des études universitaires ou des articles spécialisés, est proposé comme un outil essentiel pour une analyse éclairée. Le débat se conclut sur l'idée qu'une approche pragmatique, combinant l'analyse quantitative des ratios avec une compréhension qualitative de l'entreprise, est nécessaire pour prendre des décisions d'investissement avisées.

La discussion explore le rendement à long terme des actions sélectionnées selon une approche value, mais aussi les limites inhérentes à la prédiction future des performances des sociétés.


#1 18/02/2016 22h44

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Bonsoir,

Je lis le livre de Christopher Browne "Le petit livre pour investir à bon prix".

J’ai quelques questions qui me passent par la tête, mais principalement des traductions de ratio.

Page 144 : Le ratio d’endettement, qui s’obtient en divisant la dette totale à court et à long terme par les capitaux propres, est-il bien le "Total debt/assets" dans le screener de Google finance?

Mes recherches à droite à gauche sur ce ratio donnent des résultats en %, alors qu’il dit que ce ratio doit être inférieur à 1…

Puis-je garder le chiffre de 80% comme ici?
Le ratio d’endettement

Merci

Mots-clés : browne, livre, value

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1    #2 18/02/2016 23h12

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Vous semblez confondre actifs (assets) et capitaux propres Koldoun. Vous trouvez dettes totales/capitaux propres dans google finance: Total debt/equity (%).


“Time is your Friend, Impulse is your Enemy.” John Bogle

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1    #3 18/02/2016 23h32

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Je suis plongé dans l’apprentissage des ratios, ne prenez donc pas ma parole pour évangile, mais en terme de traduction il me semble que :
dette totale / capitaux propres ==> "total debt/equity" sur le screener google, qu’on retrouve souvent sous le terme de "debt to equity"

Pour ce qui est du "ratio d’endettement", je l’ai retrouvé calculé de différentes manières ; la première sur le principe du "debt to equity", mais certain cherchent à connaître le taux d’endettement par rapport à l’ensemble des actifs, ce qui correspondrait au "total debt/asset" de votre screener.
Certains comparent également l’endettement par rapport à l’actif non-courant ou courant (stocks, créances,…), ce qui revient à comparer le fond de roulement net sous forme de ratios plutôt que de valeurs. Le "current ratio" permet de comparer le fond de roulement (non net) sous forme de ratio.

Si certains sites proposent les résultat en % et d’autres en valeur numérique, cela ne change rien au fond, à vous d’ajuster (*100 ou /100) afin de comparer ce qui l’est.

Les 80% indiqués dans votre lien me semble déjà être un ratio d’endettement énorme : il signifie que 80% des actifs tel que valorisé au bilan de l’entreprises  sont financés par de la dette. Je suis, par contre, loin d’être apte à juger de ce qui est un ratio "convenable" : cela doit dépendre tout autant du type d’entreprise (secteur, start-up,…) que du type d’investisseur que vous êtes. (pour ma part, je n’ai jamais dû un centime à personne pendant plus de 24h, et même si je conçois que cela puisse être "bénéfique" pour une entreprise, j’ai du mal !)

Bonne soirée à vous,

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#4 19/02/2016 09h49

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Je n’ai pas encore fini le livre, mais en mettant déjà les premiers filtres dans le screener de Google, peu de sociétés ressortent.

PER < 16 (Graham préconise un PER de 15 mximum)

P/B < 0.7 (pour arriver à son "obtenir 1$ pour 0.66$")

Total debt/equity < 80%

Current ratio > 2

Dans un premier temps, j’avais ajouté ceci :

5y net income growth > 1% (il veut un résultat net en augmentation)

5y revenue growth > 1% (il veut un CA en augmentation)

Mais c’est trop restrictif, cela élimine un tas de sociétés. Donc autant être moins pointilleux sur les filtres, pour regarder 1 par 1 les sociétés ensuite.

Je n’ajoute rien pour la marge brute, il ne donne pas de chiffre minimum, mais il la veut stable voir en croissance.

Un exemple au passage :

Gévelot : la marge brute tourne autours des 40% entre 2011 et 2014, mauvaise année 2012 avec un résultat net négatif, mais 2013 repasse positif et 2014 est bon.

La suite, sur base des listes obtenues, c’est donc d’aller surveiller les achats d’initiés, et les éventuels mise en route de rachat d’actions de la société, voir si des fonds achètent le titre, ce qui est un bon signal pour soi-même entrer en position.

Je finirai surement le livre ce weekend.

PS : petites critiques du bouquin après avoir lu les 3/4 : il parle d’études universitaires démontrant qu’à long terme, les actions achetée avec un PER faible, mais également avec un P/B faible, sont plus rémunérateurs en moyenne que celles qui ont des ratios élevés.

Mais pas de source, pas de lien vers ces études…

Dernière modification par koldoun (19/02/2016 10h07)

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#5 19/02/2016 11h50

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Avoir à la fois un PB < 0.7 et un current ratio > 2 est difficile, je comprends qu’il n’y a guère de sociétés qui ressortent du screener.

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2    #6 19/02/2016 17h50

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koldoun a écrit :

PS : petites critiques du bouquin après avoir lu les 3/4 : il parle d’études universitaires démontrant qu’à long terme, les actions achetée avec un PER faible, mais également avec un P/B faible, sont plus rémunérateurs en moyenne que celles qui ont des ratios élevés.

Mais pas de source, pas de lien vers ces études…

Ce livre n’est qu’une vulgarisation de l’étude conséquente que Tweedy Browne, réputée maison value US, a réalisé il y a quelques années.

Elle est disponible gratuitement sur leur site et reprend des études assez courantes (Fama & Kenneth, Lakonishok, Oppenheimer). Personnellement, c’est une des études les plus utiles que j’ai lues quand j’ai débuté. C’est édifiant.

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#7 19/02/2016 17h58

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Spiny : Je termine le bouquin ce weekend, j’imprime lundi prochain votre document, j’aurai probablement de nouvelles questions d’ici là;

PVBE : je pense donc me contenter d’un current ratio >1

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#8 19/02/2016 18h27

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Bonjour !

Y’a des trucs qui m’échappent. Peut-être quelqu’un pourrait-il m’expliquer :

Je comprends l’intérêt du ratio  Dettes sur Fonds propres.

Mais certains parlent d’un ratio dettes sur actifs (totaux).
Or, dans l’Actif du bilan, on trouve (entre autres) :
- les créances clients
- les charges constatées d’avance
- les avances aux fournisseurs (par ex. marchandises non reçues)

Je comprends mal quelle interprétation on pourrait donner à ce genre de ratio. Comparer les dettes (essentiellement à long terme) avec des actifs circulants (à court terme) me semble bizarre.
De plus, je rappelle que, dans l’Actif, on ne trouve pas les fonds propres (qui sont au Passif).

J’ai peur qu’il ne s’agisse de la transposition d’un ratio basé sur la compta anglo-saxonne, qui est organisée très différemment des comptas latines, comme l’est la compta française.


M07

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#9 19/02/2016 19h54

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Sans vouloir faire de publicité, je vous invite à lire (dans un premier temps) les différents articles des "daubasses" concernant l’analyse financière.

La suite n’est que mon interprétation de néophyte :
Calculer le fond de roulement net - actif courant - dettes CT et LT - (sans rentrer dans les détails d’impôts et autres postes particuliers que je ne comprends pas encore pleinement) permettrait d’évaluer de la santé financière d’une entreprise, selon l’optique d’investissement. Un FdRnet positif, même s’il est signe de bonne santé financière à l’instant T, peut aussi montrer que l’entreprise ne profite pas (ne peut pas,…?) assez de l’effet de levier pour pousser sa croissance.
Dans tous les cas, cela reste un critère qu’il peut être intéressant de comparer dans le temps et entre des entreprises "semblables".

Pour ce qui est de la lecture du bilan, et si vous lisez l’anglais, je trouve les articles/tutoriaux de l’investopedia intéressants. Ce que vous semblez n’avoir pas saisi, est l’équilibre entre actif et passif : si les fonds propres sont indiqués au passif (en tant que source de financement, tout comme les dettes et autres passif), ils se retrouvent également à l’actif, sous la forme des investissement réalisés grâce à ceux-ci.

Pour exemple, vous avez 100 euros, décidez d’ouvrir une entreprise qui achèterait et vendrait des pommes. Après avoir acheté 50€ de pommes, votre bilan pourrait s’écrire ainsi :
actif
actif courant
stocks 50
trésorerie 50

passif
fonds propres 100

Vous voyez bien que les fonds propres se "retrouvent" des deux côtés de la balance.

Bien à vous,

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#10 19/02/2016 21h53

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wulfram a écrit :

La suite n’est que mon interprétation de néophyte :
Calculer le fond de roulement net - actif courant - dettes CT et LT - (sans rentrer dans les détails d’impôts et autres postes particuliers que je ne comprends pas encore pleinement) permettrait d’évaluer de la santé financière d’une entreprise, selon l’optique d’investissement.

Les entreprises qui remplissent ce critère ne sont pas la norme. Si c’est le cas c’est tant mieux mais cela ne signifie pas pour autant que les sociétés qui ne remplissent pas ce critère soient en difficulté financière.

Hormis l’approche bilan dont on parle ici, il me semble que le plus important est de savoir si l’entreprise en question sera capable ou non de rembourser ses dettes. Or on ne rembourse pas une dette avec des capitaux propres mais plutôt avec les cash-flows. (qu’est-ce qui intéresse le plus le banquier qu’il accorde un crédit immobilier….les flux plus que le patrimoine).

Dans les faits, beaucoup de covenants bancaires sont fixés par le gearing (dette nette / fonds propres) et par un ratio de "flux" (EBITDA/dette nette, ou EBIDTA/frais financiers).

Une boîte relativement endettée mais qui est en capacité de rembourser ses dettes (cash-flows récurrents par exemple) peut présenter un gearing élevé sans que cela soit inquiétant.

C’est donc du cas par cas.

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#11 19/02/2016 23h18

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Je suis arrivé au chapitre 18, et je trouve le chapitre 14 hors de ma portée.

En effet, il s’agit ici non pas de lire des chiffres, des ratios ou autres, mais d’en extrapoler la pérennité.

La pour la coup, j’ai envie de dire que c’est autant de la boule de cristal que ce que les détracteurs de l’AT dénoncent.

Je pense qu’il est impossible de savoir à l’avance si un nouveau produit va marcher ou faire un fiasco, qu’il est impossible d’anticiper une obsolescence (technologique, effet de mode, changements législatifs etc), l’arrivée d’un concurrent qui casse les prix, tromperie comptable etc

J’ai envie de dire que l’analyse des ratios sur de nombreuses années permet de nous démontrer l’efficacité de l’équipe à la tête de la société, et que les risques évoqué juste avant ne peuvent être contrés que via une diversification de portefeuille.

On part donc du postulat suivant : si l’équipe dirigeante a bien piloté le navire ces 5 dernières années, il est probable qu’elle le fera encore les 2-3 prochaines années.

A nous d’en vérifier la véracité chaque année en faisant un bilan lors des publications annuelles.

J’ai donc relevé 16 points actuellement =
1 - PER <16
2 - P/B < 0.7
3- achats d’initiés et présence dans des fonds
4 - privilégier les banques, alimentation, bien de consommation courante
5 - current ratio >1 (suite au message de PVBE)
6 - surveiller que les stocks n’augmentent pas régulièrement (signe qu’un produit ne marche pas)
7 - quick ratio > 1
8 - observer que les dettes long terme diminuent
9 - Total dette  / capitaux propres < 80%
10 - revenus en croissance
11 - résultat net en croissance
12 - marge brute stable ou en croissance
13 - BNA croissant
14 - Nombre d’action qui diminue d’année en année
15 - ROE en augmentation
16 - marge nette stable ou en augmentation

Il est nécessaire d’observer ces chiffres au minimum sur les 5 dernières années car c’est leur évolution qui prédomine face à leur niveau.

J’en conclu que selon lui, une marge brute de 40% qui perd 1% par an est moins solide qu’une marge brute de 20% qui augmente de 5% chaque année.

En définitive, c’est assez proche de mes propres critères habituels, sauf que je n’utilise pas les ratio PER ou P/B.

Je préfère me dire que Nike est une société extraordinaire vu ses ratios, et que si je peux l’acheter 20% moins cher que son dernier plus haut, je fais une bonne affaire.

Je retire de ce livre une meilleure approche de la dette et des stocks, mais également l’importance de l’évolution des marges, ROE etc par rapport à un haut niveau (je fais le contraire en ce moment, par exemple je filtre sur de grosses marges, et tant mieux si elles montent, tant pis si elles descendent un peu).

Si à chaque lecture j’ajoute 2-3 outils dans ma boite à outils, je n’ai pas perdu mon temps!

Dernière modification par koldoun (20/02/2016 15h29)

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