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Favoris 1    1    #1 29/08/2016 15h46

Exclu définitivement
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Coface est un assureur crédit qui vaut 734 M EUR en bourse (cours action = 4,67 EUR). La société a sorti des résultats au S1 2016 plutôt décevants…

Mais si on regarde le bilan, c’est plutôt pas mal du tout : comptes S1 2016.

Pour faire court et simple, au 30/06/2016 : les fonds propres sont de 1 740 M EUR . Si je retranche la part des minoritaires + les intangibles, j’obtiens : 1 513 M EUR d’actifs nets tangibles.

Au cours actuel, cela représente donc un potentiel sur les fonds propres tangibles = 1 513 / 734 = +106%. Même si la rentabilité n’est plus trop au rendez-vous, les actifs sont quand même liquides (obligations, actions + titres de créances). Une décote de 51% semble excessif. C’est très rare dans ce secteur.

La solvabilité de 27% est un peu juste. Mais les actifs sont quand même hyper liquides. Le levier = 4. Ce n’est pas super non plus, mais plutôt conservateur pour une financière. Il faudrait que plus de 25% des actifs de Coface soient sans valeur pour que les fonds propres disparaissent complétement.

Depuis son introduction en bourse il y a 2 ans, le titre perd -59%.

L’idée serait de profiter de la réduction de la décote par rapport aux données du bilan.

Avis des spécialistes des financières bienvenus !

---
Déontologie : je fais ce pari pour une fraction infime de mon portefeuille via des achats d’options CALL

Mots-clés : assureur, coface, décote


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2    #2 02/09/2016 16h19

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Quel timing.

Un (à mes yeux) excellent blogger (allemand) vient d’effectuer une analyse assez poussée de Coface:

Vous verrez, il va au-dela du P/B et nous éclaire grandement sur les particularités de ce business.

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1    #3 21/09/2016 21h30

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1    #4 21/12/2017 16h16

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Bravo à Franck pour la trouvaille, l’action a fait x 2 en un an.

Source des chiffres utilisés ci-dessous

Au cours de 8.98 € nous avons un P/B de 0.79 ou un P/B tangible de 1.04. sur les comptes du 30/09/2017.

FranckInvestor a écrit :

Pour faire court et simple, au 30/06/2016 : les fonds propres sont de 1 740 M EUR . Si je retranche la part des minoritaires + les intangibles, j’obtiens : 1 513 M EUR d’actifs nets tangibles.

Je pense que Franck avait calculé son tangible par soustraction des "Intangible assets" mais sans soustraire le Goodwill et les "other intanglbe assets" auquel cas la BV tangible du 30/06/2016 était plutôt de 1 293 M€ (mode de calcul de mon P/B Tangible à 1.04).

Quelques éléments intéressants du Q3 (25/10/2017) :

Le ratio de sinistralité net de réassurance s’établit à 54,4% sur les neuf premiers mois 2017, en baisse de 10,2 points par rapport à l’année précédente. Ceci est dû à une amélioration du taux de recouvrement sur les sinistres des années antérieures, une baisse simultanée du coût moyen et de la fréquence des sinistres ainsi qu’à l’environnement économique général plus favorable.

Coface poursuit son programme d’efficacité opérationnelle. Les économies réalisées sur les neuf premiers mois de 2017 atteignent 11,8 M€, en avance sur le plan. Ces économies compensent les 10,8 M€ d’investissements réalisés sur la même période. L’évolution des coûts internes résulte principalement de l’inflation et d’une charge fiscale (en Italie) non-récurrente de 6 M€ enregistrée au T2-2017.
Le ratio de coûts net de réassurance du Groupe s’est établi à 35,4% pour les neuf premiers mois de 2017.

Le résultat opérationnel s’établit à 98,2 M€ au 30 septembre 2017, une progression de 62,1 M€ par rapport à l’année précédente (36,1 M€ au 30 septembre 2016 / en périmètre constant hors activité de gestion de garantie publique). L’amélioration est principalement due à la baisse du ratio de sinistralité.
Le résultat net (part du groupe) s’élève à 55,0 M€ au 30 septembre 2017, dont 34,8 M€ sur le T3. Le taux d’imposition effectif baisse légèrement à 37% contre 49% au 30 septembre 2016.

Capitaux propres
Au 30 septembre 2017, les capitaux propres (part du Groupe) s’établissent à 1 784,5 M€, en hausse de 1,7% sur les neuf premiers mois de 2017 (1 755,2 M€ au 31 décembre 2016). La hausse de 29 M€ est principalement due au résultat net positif de 55,0 M€, lequel est compensé par le paiement du dividende au T2-2017 pour 20,4 M€.
Le rendement sur fonds propres moyens nets des actifs incorporels (RoATE) s’établit à 4,7% au 30 septembre 2017, principalement grâce à l’amélioration du résultat technique.

ROE TTM



A partir des chiffres trimestriels disponibles sur le site de la société, on note que le ROE repart significativement à la hausse depuis son plus bas du Q1 2017. De mon point de vue, son faible niveau actuel ne vaut pas un multiple de CP supérieur à 1 : donc 11.35€/action ou 8.66€ selon que l’on considère les capitaux propres dans leur ensemble ou seulement les tangibles.
A court terme je ne pense pas que la société soit toujours aussi faiblement valorisée, le plus gros de la thèse de Franck est donc réalisée smile.

Le ROATE est le ROE hors intangibles, notion découverte dans le communiqué de la société. Ils obtiennent 4.70%, je ne sais pas comment puisque c’est quasiment mon ROE. Bref, cela permet d’illustrer l’impact négatif des intangibles sur le ROE couramment utilisé.

D’après le consensus Coface cote actuellement à 18x ses bénéfices estimés 2017 (confirmation d’une mesure de valorisation non cheap), les 3/4 de l’année étant connu, peu de risques de se planter totalement (déjà 55M€ de résultats déclarés sur une prévision à 82.8M€).

A moyen terme par contre, si l’on se fie aux prévisions de bénéfices des analystes, Coface ne cote que 13 fois ses bénéfices 2018 estimés, et 10 fois les 2019 : si l’on souhaite accompagner le retour à meilleure profitabilité de la société, il peut faire sens de conserver la position au court actuel, pour espérer rejoindre les multiples de BV des concurrents.

A titre de comparaison :
Euler Hermes : P/B : 1.90 - ROE 2017e : 11.7% - PER 2017e : 16.2x
Grupo Catalana Occidente : P/B : 1.67 - ROE 2017e : 11.2% - PER 2017e : 13.9x

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1    #5 13/02/2018 14h22

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Résultats annuels 2017 : Coface double son résultat net, à 83,2M€ et active le levier d’optimisation du capital prévu dans son plan Fit to Win

Donc légèrement supérieur au consensus que j’avais cité le 21/12 (82.8M€). x2 versus 2016 et x3.4 hors GP*

*GP : Garantie Publique cession de l’activité au 01/01/2017 suite perte du contrat avec l’Etat.



Baisse du ratio de sinistralité : 5 trimestres de baisse consécutive

Net de réassurance, ce dernier a reculé de 14,1 points à 51,4%. Indicateur clé du secteur, ce ratio représente le rapport entre le montant des sinistres à dédommager et celui des primes encaissées. Plus celui-ci est faible et plus l’activité est rentable.

L’environnement économique général est plus favorable ce qui se traduit par une baisse du coût moyen par sinistre et une amélioration du taux de recouvrement sur les sinistres des années antérieures.

Fit to Win

Economies réalisées : 19,0 M€, en avance sur le programme. Confirmation de l’objectif de 30 M€ en 2018.

Proposition de dividende : 0,34 € par action4 (soit environ 64% du bénéfice par action) soumise à l’approbation de l’assemblée générale des actionnaires du 16 mai 2018

Rachat d’actions pour un montant total cible de 30 M€, ce qui porterait le taux de distribution du résultat à environ 100%. (on cote toujours sous la BV)

Chiffre d’Affaires



En Amérique du Nord, le chiffre d’affaires diminue de 10,5% et de 8,9% à taux de change constant, la signature de grands contrats en 2016 ne s’étant pas répétée cette année. Le Groupe a également procédé à des résiliations de contrats non rentables au Canada.

Les performances des marchés émergents continuent d’être impactées par les plans de réduction des risques. Le chiffre d’affaires de la région Amérique Latine enregistre une baisse de 2,6% (-1,6% à taux de change constants) principalement en raison de la re-tarification d’un grand contrat international au Brésil. Celui de la région Asie-Pacifique est en baisse de 11,7% (-10,0% à taux de change constant).

+15% résultat financier sur placement dont 10M€ de PV nettes

Le ROATE passe à 5.3% versus 4.7%, il y a encore de la marge pour justifier une surcote sur fonds propres.

CALENDRIER FINANCIER 2018 (sous réserve de changements)
Résultats T1-2018 : 24 avril 2018, après bourse
Assemblée Générale 2017: 16 mai 2018
Résultats S1-2018 : 26 juillet 2018, avant bourse
Résultats 9M-2018 : 24 octobre 2018, après bourse

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2    #6 03/03/2018 14h11

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Allez, je me lance et j’y vais de mon petit commentaire sur Coface. Je m’excuse par avance pour les anglicismes utilisés.

A mon avis, Coface est le moins performant des assureurs-crédit de la place; ils ont eu toujours un rôle de suiveur et ont souvent tenté de copier Euler Hermes, qui a d’ailleurs vu sa rentabilité s’éroder. Au vue des performances passés, si un classement devait se faire, ça serait le suivant:

1. Euler Hermes
2. Atradius
3. Coface

Mais ça s’était avant…

Selon moi, le classement a légèrement changé, Atradius alliant performance et croissance du chiffre d’affaires.

Même si EH reste le roi, les années passés ont montré que c’était plus un roi fainéant qu’un qu’un roi conquérant.

Pour en revenir à Coface, je vois du bon et du moins bon.

Commençons par le moins bon

1. Ils ont perdu le business avec l’Etat. C’était une vraie vache à lait; ce qui est comique, c’est qu’EH et Atradius ont la même chose dans leur pays d’origine.

Pour Hermes, ils ont une société qui sous-traite pour le compte de l’Etat en Allemagne. Et pour Atradius, pareil aux Pays-Bas

2. En termes de business-model, ils sont moins diversifés qu’EH ou Atradius. Atradius et EH ont un gros portefeuille de "Bonding" (cautionnement) qui est très profitable. En plus pour EH, ils ont une vraie pépite qui reste l’assurance-fraude (Fidelity insurance) en Allemagne, qui - excusez mes mots - crache du pognon.

3. Ils ont pas de modèle interne; du moins il n’a pas encore été validé. Pour faire court, Coface est sous modèle standard (normes Solvency II), et ça leur coûte cher en capital.

4. Leur credit rating est moins bon que leurs concurrents. En termes de coût sur la réassurance, un notch d’écart (ou plus), ça peut jouer.

Pour le bon:

1. Coface reste sur un marché hyper-profitable avec des barrières à l’entrée importante (En tant qu’assureur, il vous faut avoir des données sur les entreprises, un réseau pour le recouvrement, ça coûte donc cher de créer une compagnie d’assurance-crédit ex nihilo). Seulement trois acteurs, ça pousse pas à baisser ses marges, le seul problème étant le niveau de l’expense ratio; c’est malheureusement dû aux coûts supportés par la société ainsi qu’au système de distribution des polices d’assurance (majoritairement via des courtiers).
2. Comme la tarification des polices est basée en partie sur la croissance du chiffre d’affaires des compagnies assurées, toute amélioration de la croissance économique devrait améliorer méchaniquement le chiffre d’affaires.
3. Le concept même d’assurance-crédit est génial. Pour les néophytes, un petit topo: un assuré crédit souscrit une police d’assurance et paie une prix, souvent basée sur son chiffre d’affaires assuré (Aux U.S. c’est plus souvent un prix à la limite d’exposition). L’assureur donne des limites (i.e. des lignes d’exposition) en fonction du grade des buyers. Plus le grade est bon, plus l’assureur sera enclin à fournir une limite importante. Si un pépin arrive, l’assureur a la possibilité de couper la limite. En d’autres termes, certains assurés affectés par la défaillance de certaines entreprises pourront se retrouver le bec dans l’eau. A la différence des assureurs dits classiques, les assureurs-crédit n’ajustent pas le prix au risque, ils ajustent le risque à un prix donné.
4. De nouvelles solutions sont créés pour augmenter le chiffre d’affaires. Un exemple: les banques essayant de réduire leur consommation en capital (sous le régime de Bâle), elles se tournent vers des solutions dites alternatives. L’assurance-crédit en est une.

Maintenant quels sont les scénarios possibles?

J’en vois au moins trois:

1. Cela se passe mal et les actionnaires se font rincer. J’ai des gros doutes, au vue du marché sur lequel prospère Coface.
2. Natixis vend le reste de sa participation après avoir fait une belle plus value; la société suit son petit bonhomme de chemin sans Natixis.
3. Un gros acteur de l’assurance (type AXA) propose de racheter la compagnie pour avoir une compagnie d’assurance-crédit clé en main. Cela serait, à mon sens, ce qui pourrait arriver de mieux pour les actionnaires. Restent quelques problèmes tout de même: L’Etat Français acceptera-t-il que l’unique société d’assurance crédit française se fasse racheter - du moins pas un non-Français? Pas sûr. Est-ce que Natixis voudra vendre? Pas sûr non plus. 

Pour moi, Coface, c’est une compagne profitable, qui a souffert en 2016 mais qui reste dans le peloton de queue mais est quand même dans le trio de tête - facile quand on est seulement trois. En termes de valorisation, dire que ça vaut autant qu’EH ou Atradius, ça reste osé. Pour moi, un P/B a 1.2 - 1.4 n’est pas délirant.

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1    #7 26/04/2018 17h40

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Et hop une petite remontée de la discussion pour pavoiser sur les résultats trimestriels.

Essayons d’être brefs :

- Le chiffre d’affaire a augmenté de 2.1% à périmètre constant et hors effets de change. La zone Amérique a été sévèrement impacté par les effets de changes (-14.8% mais seulement -2.2% hors effets de change)
- Le ratio combiné s’est amélioré de 19.5 points, principalement grâce à la baisse du loss ratio
- Le résultat net a presque quintuplé et s’établit à €35.5 million

En termes de production nouvelle, on est en dessous des Q1 précédents. Cependant le taux de retention (i.e. le nombre d’assurés qui ne s’envole pas à la concurrence) est très élevé, s’élevant à 93.9%. Comme les polices sont souvent renouvelées en majorité pendant la période Q4/Q1, c’est plutôt positif.

Mais les gens qui s’intéressent aux assureurs non-vie doivent garder les idées claires : une augmentation des primes n’est pas un gage d’une profitabilité supérieure dans le futur. Donc le point à regarder reste le ratio combiné.

A Q1 2018, il s’élève à 72.5% avec un loss ratio de 39.7%. Chose amusante, les loss ratios de North America et de APAC sont négatifs. Je n’ai malheureusement pas pu écouter le call de Coface mais mon hypothèse est la suivante : le run-off était supérieur au Current Year loss ratio et donc le loss ratio total était inférieur à 0%.

Un autre point à remarquer est le niveau de run-off à Q1. Les bonis de liquidation (i.e. les provisions relâchées, qui étaient attachées à des années antérieures à 2018) ont été très importants à Q1 2018, en termes de loss ratio. Le Prior Year LR était égal à -35% à Q1 2018 vs. -15.8% à Q1 2017 et -20.0% à Q1 2016. Je ne dirai pas qu’ils ont chargé la mule à Q1 2018 mais à mon avis, ils ont sûrement voulu montrer des résultats opérationnels très bons et ont donc artificiellement amélioré le résultat à Q1 au détriment des prochains trimestres ; attention, je ne dis pas que les résultats des prochains trimestres seront mauvais! A mon sens, l’effet lié aux bonis de liquidation sur les prochains trimestres sera légèrement plus bas en relatif.

Un autre point qui doit être soulevé, à mon humble avis, est leur méthode de provisionnement. Coface a indiqué dans sa présentation que la méthode n’avait pas changé. C’est sûrement vrai mais ce n’est pas là le point le plus important. Comme le diable se cache dans les détails, il ne faut pas regarder dans la présentation en elle-même mais dans un autre rapport publié par la Coface : le SFCR, i.e. Solvency and Financial Conditions Report de 2016. Il est écrit en toutes lettres :

« Les provisions techniques dans les états financiers sont valorisées avec un niveau de quantile 90% alors que c’est le quantile 50% qui est utilisé dans le bilan prudentiel. »

Pour les néophytes, les provisions doivent être calculées à la meilleure estimation, appelée communément l’ABE, l’Actuarial Best Estimate, qui sont valorisées avec un niveau de quantile 50% normalement. Hors, en IFRS les provisions de la Coface sont valorisées avec un niveau de quantile 90%. Pour faire simple, ils sont plus prudents que l’exige la réglementation ; en normes Solvabilité II, ils prennent le vrai ABE. Donc, on peut en déduire qu’il y a du gras dans les réserves, d’où le boni de liquidation qu’on peut voir chaque trimestre. Ce gras peut se calculer si cela intéresse les plus curieux et est normalement utilisé par l’équipe dirigeante pour normaliser voire améliorer le résultat technique.

En conclusion, je pense que la Coface est sur la bonne voie pour améliorer sa profitabilité. A mon avis, le marché va scruter plusieurs choses : la croissance du chiffres d’affaires (même si je considère assez débile pour une compagnie d’assurance non-vie), l’évolution du cost ratio (en lien avec Fit To Win), le loss ratio et l’évolution du dividende. Je n’ai pas évoqué le dividende, mais il devrait être de 0.34 EUR par action pour l’année fiscale 2017 (payé en 2018).

Voilà pour le palabre et mes excuses encore pour les anglicismes.

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4    #8 26/07/2018 12h06

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Grosse mandale pour Coface aujourd’hui, puisque le titre perd 10% juste après les publications du Q2/H1 hier soir. Je ne sais pas à quoi s’attendait le marché, mais c’est un peu fort de café à mon sens.

Je m’explique.

Une amélioration évidente du résultat technique

Le loss ratio de Q2 2018 s’établit à 45% vs. 54.2% à Q2 2017. Les deux principales raisons sont l’impact de la réassurance liée aux facultatives (pour certaines polices, vous pouvez décider avec vos réassureurs d’être réassuré plus ou moins selon vos besoins et votre appétence au risque) et le run-off (i.e. les bonis de liquidation). Sur les 6 premiers mois de l’année, la même évolution peut s’observer avec un loss ratio qui s’établit à 39.7% vs. 53.7% pour les 6 premiers mois de 2017.


Source: Présentation Investisseurs

Par région, le loss ratio s’améliore presque partout sauf en Europe Centrale, en Amérique Latine et dans la région MMEA. Le résultat technique provient majoritairement des marchés matures, où Coface est bien implanté et maitrise le mieux ses risques.


Source: Présentation Investisseurs

Par ailleurs, le cost ratio s’est légèrement amélioré sur les 6 premiers mois, s’élevant à 33.8% en retrait de 1.5 points. Il faut savoir que la structure de coûts des assureurs-crédit est assez importante pour de multiples raisons (coût pour acquérir la donnée, commissions élevées à payer aux courtiers, principaux relais de commercialisation des polices d’assurance-crédit, frais de gestions et coûts salariés). Avec un loss ratio de 43.2% (39.7%+3.5% liés aux frais de gestion de sinistres) , le ratio combiné s’établit à 77%, après impact de la réassurance, soit une amélioration de plus de 16 points par rapport aux résultats du 6M2017.

En dépit d’une baisse des primes acquises nettes de réassurance, dûe aux effets de change et à une augmentation du taux de cession, le résultat technique pour les 6 premiers de 2018 a quadruplé par rapport à l’année dernière, prouvant une nouvelle fois qu’un assureur non-vie devrait être focalisé sur sa profitabilité plutôt que sur sa capacité à vendre des contrats à prix cassés.


Source: Présentation Investisseurs

Pas d’optimisme béat cependant pour au moins deux raisons:

- Utiliser ses bonis de liquidation pour améliorer son résultat technique est une technique qui ne marche pas ad vitam eternam. A un moment, il faut reconstituer le stock de provisions pour pouvoir dégager du run-off positif.
- Les défauts de paiement des groupes de moyenne importance ont augmenté (cf. une présentation de la recherche économique d’EH: Lien de la présentation). La sévérité observée des défauts tend à augmenter sur les boites traditionnellement plus résilientes. Le secteur du retail est particulièrement affecté depuis un an, ainsi que celui de la construction et l’agro-alimentaire, qui sont trois secteurs friands d’assurance crédit (il suffit de regarder les expositions par secteur de la Coface pour être convaincu).


Source: Présentation Investisseurs

Rachat d’actions et dividende

Côté rachat d’actions, Coface a racheté pour 16.5 million d’euros d’actions, soit 1.7 million d’actions. A priori, le management de l’assureur-crédit fait ce qu’il dit au niveau de ses objectifs de redistribution du capital.  Pour le dividende, pas encore d’annonces (c’est encore trop tôt), mais si la société continue de surperformer par rapport à l’année dernière, l’augmentation du dividende devrait suivre. Au cours actuel, le dividend yield est d’à peu près 4.2%

Pourquoi le gadin alors?

Honnêtement, je n’ai aucune de la raison du pourquoi du comment. J’ai quelques options dans mon sac à hypothèses:

1. Les tensions économiques entre les U.S. et l’UE, qui pourraient impacter la croissance éconoomique et donc indirectement le chiffre d’affaires et le résultat technique de la Coface (moins de croissance -> moins de primes et plus de défauts de paiement -> plus de sinistres -> Loss ratio plus élevé).
2. La question de la pérénité du loss ratio, qui a été amélioré par les bonis de liquidation, comme à Q1 2018
3. La vente de sa participation dans Cofacrédit, entreprise de factoring (mais c’était annoncé depuis quelques temps déjà) et l’impact à long-terme sur les revenus du groupe.
4. Les investisseurs sont de mauvais poil aujourd’hui et s’attendaient à mieux (un moment il faut quand même arrêter d’espérer des miracles)

En conclusion, je suis plutôt surpris par la réaction du marché, que je considère excessive (je n’ai pas regardé à 100% le H1 2018 report mais à priori, de ce que j’ai lu et compris, je n’ai pas vu de loup). J’ai repris une petite louchette de Coface pour la peine.  Si quelqu’un a pu se connecter à la conference call, je suis preneur d’un retour (payable en +1 et en remerciements - du paiement en nature en somme.)

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1    #9 26/07/2018 13h31

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Jai regardé rapidement en voyant le gadin
La société a indiqué que pour la sinistralite le T2 était le point bas de cycle et que S2 serait moins bon, au niveau de la moyenne du cycle (CR prévu en hausse de 9 points de 72,5 au T2 à 81,5 au S2)
Le marché regardant les perspectives plutot que les résultats, les analystes ajustant leur prévision suite à cette guidance, Le titre corrige


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4    #10 16/04/2019 14h29

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Je réponds à mes propres messages, puisque je soulève des foules endiablées d’investisseurs épris d’assurance.

Depuis l’annonce des résultats annuels, d’autres informations ont été publiées.

Premièrement le dividende. Pour rappel, le groupe avait annoncé redistribuer 100% de son résultat net, dont au moins 60% sous forme de dividende.

Le 28 mars, la nouvelle est tombée ; 100% du résultat net sera redistribué via dividende. J’aurai préféré que la société continue ses rachats d’actions, vu que l’action cotait sous sa valeur comptable. 

Pourquoi cette décision ? Je n’en ai aucune idée. Faire plaisir à Natixis ? Attirer de nouveaux investisseurs ? Les raisons pourraient être multiples et se perdre en conjectures est assurément contre-productif. Prenons juste acte de la proposition qui sera faite lors de l’Assemblée Générale.

Deuxième point, Coface s’implante sur le marché grec. Le groupe a reçu l’agrément nécessaire pour distribuer ses produits en terres hellènes. Je n’ai pas de chiffres actualisés, mais l’assurance-crédit en 2017 représentait 33 millions de primes émises. L’assurance caution représentait quant à elle 1 million de primes émises.

Atradius et Euler Hermes sont déjà présents sur le marché grec. Si Coface arrive à capter entre 10 et 20% du marché total, on peut donc tabler sur 3.3 à 6.6 millions de primes supplémentaires pour Coface. Supposons un ratio combiné de 90%, cela nous donne une contribution positive de 300 00 à 650 000 euros sur le résultat technique avant impôts.

Toutefois, cependant, en revanche, pour atteindre les 10 à 20% de part de marché, il va sûrement falloir (1) accepter de souscrire les plus mauvais risques, (2) accepter des baisses tarifaires par rapport aux concurrents (et donc souscrire par la même des mauvais risques) et (3) être patient.

Je ne dis pas que l’Odyssée de Coface va se terminer en débandade, mais il faut rester prudent. D’une part, la contribution de la nouvelle entité grecque restera minime. D’autre part, la patience reste de mise, sachant que Coface va devoir pénétrer un marché sur lequel il n’était pas présent, alors que ses concurrents sont là depuis plusieurs années.

Troisième point, Coface a renforcé sa présence en Slovénie, en acquérant SID-PKZ. Comme pour la Grèce, l’impact sur le résultat technique ne devrait pas être majeur – SID a émis 14 millions d’euros de primes en 2018.

Les différences sources pour les plus curieux et les incrédules:

Etat du marché grec de l’assurance en 2017 : http://www1.eaee.gr/sites/default/files … 17_eng.pdf

Dividende 2018: https://www.coface.com/fr/Actualites-Pu … istrateurs

Acquisition de SID-PKZ : https://www.coface.com/fr/Actualites-Pu … n-Slovenie

Pour les curieux insatiables et les amoureux de l’assurance-crédit

Résultats annuels d’Atradius : https://atradius.de/%C3%BCber-uns/annua … us-ca.html

Les rumeurs de fusion entre Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS) et Euler Hermes, toutes deux entités d’Allianz SE: https://www.versicherungsbote.de/id/487 … cherer-an/
(Vous m’excuserez c’est en allemand)

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2    #11 24/04/2019 21h00

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Comme prévu, publication du T1 2019.

Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça se gargarise.

«Coface enregistre de très bons résultats sur le premier trimestre. Les effets de notre plan stratégique Fit to Win sont désormais pleinement visibles » et « Enfin, en acquérant SID - PKZ, Coface conclut sa première acquisition depuis plus de dix ans, démontrant ainsi sa capacité retrouvée de se développer, y compris par croissance externe. ».

N’en jetez plus ! Coface est de retour parmi les meilleurs.

(Facile quand on évolue dans un oligopole me direz-vous)

Regardons un peu plus les chiffres.

- Le chiffre d’affaires augmente de 6.2%  tiré par la croissance des primes acquises (+7.4% à 299 millions d’euros) et s’élève à 365.5 millions d’euros.

- Le résultat net augmente de 2.3% à 36.4 millions d’euros.

- Le ratio de coûts, net de réassurance baisse de 0.7 points pour s’établir à 31.9%

- Les capitaux propres augmentent de 3.5% pour s’établir à 1.88 milliards d’euros.

Que du bon, vous disais-je !

Mais, il y a un mais.

Ou plusieurs, d’ailleurs.

- Le résultat technique net de réassurance baisse de 0.7% à 52 millions d’euros, impacté par la hausse de ratio de sinistralité net de réassurance (+2 .8 points à 42.6%). L’impact de la réassurance a été plus important qu’au T1 2018, en raison d’un taux de cession des sinistres plus faible. Brut de réassurance, le résultat technique a augmenté de 14% pour s’élever à 78.7 million.

- Le résultat financier a baissé d’un peu moins de 3 millions (-38% tout de même) pour s’établir à 5.1 millions d’euros.

- Le résultat net a augmenté en raison de la baisse de la charge liée aux impôts ; le taux d’imposition effectif baisse à 29% contre 35% au T1 2018.

Mais il y un mais au mais (ça ne s’arrête jamais)

- Le taux de rétention est excellent à 94% au niveau du groupe.

- L’effet prix est moins négatif que lors du T1 2018. En somme, le groupe a pu négocier des hausses de tarifs sur certaines polices (notamment en Grande Bretagne, où la peur du Brexit et la hausse des défaillances d’entreprises ont sûrement joué)

- Les résultats semblent meilleurs que ceux attendus par le consensus des analystes.

Le consensus s’attendait à ratio combiné à 79.5% (vs. 74.5%), un résultat technique de 43 millions d’euros (vs. 52 millions) et un résultat net de 32 millions (vs. 36 millions).

En somme, Coface semblerait avoir battu le consensus. Mais ne nous emballons pas. Dame Bourse et Sieur Marché sont parfois très capricieux.

Pour ma part, je garde mes actions.

Edit: rajout de deux/trois mots pour une meilleure compréhension liée à la baisse du résultat technique net

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1    #12 29/07/2019 14h36

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Les résultats semestriels sont tombés.

Si l’on devait résumer: le marché apprécie.

Si l’on devait être un peu plus précis, voici quelques faits à la volée:

Le chiffre d’affaires S1 2019 s’établit à 733 millions d’euros, soit une hausse de 7% (6.6% à taux de change constant). Le chiffre d’affaire est tiré par l’activité assurance-crédit (+7.5% à taux et périmètre constants), qui bénéficie d’un taux de rétention extrêmement élevé (93%), d’un effet prix moins négatif qu’au S1 2018, partiellement contrebalancé par un effet volume moins élevé.
Pour faire plus simple, les tarifs baissent, mais moins qu’auparavant, et le chiffre d’affaires des assurables croit moins vite qu’auparavant. Par ailleurs, certains marchés sont rentrés dans une dynamique de prix positive, ce qui pourrait laisser entendre que la sinistralité va potentiellement croître dans les mois ou trimestres à venir.

Au niveau régional, la croissance du chiffre d’affaire est tiré par les émergents et l’Amérique du Nord. Les autres marchés, plus matures, se portent bien, souvent tirés soit par une forte rétention, soit par la signature de grands contrats, soit par la croissance du chiffre d’affaires des assurés.

Mais, mais, mais, comme je l’ai maintes fois répétés, la croissance du chiffre d’affaires, c’est bien mais ça ne veut rien dire pour les assureurs dits non-vie. Ce que l’on regarde, c’est le ratio combiné.

Un ratio combiné inférieur à 100%, c’est la preuve d’un portefeuille profitable.
Fort heureusement, pour Coface, le ratio combiné est en-dessous des 100%. Pour le S1-2019, le ratio combiné net de réassurance s’établit à 76%, soit 1 point de moins qu’au S1 2018.

Le ratio de sinistralité se détériore de 0.8 points à 44%, en raison de la réassurance. Brut de réassurance, le ratio de sinistralité s’améliore de 1.5 points par rapport au S1-2018 (40.9% vs. 42.4%). L’amélioration du ratio est principalement liée aux bonis de liquidation plus importants qu’au S1-2018.

Au niveau du ratio de coûts, il diminue de 1.4 points avant réassurance et de 1.8 points après réassurance (respectivement 33.9% et 32% au S1-2019). L’amélioration du ratio de coût est principalement liée aux efforts faits sur les coûts et l’augmentation des primes, qui a fait mécaniquement baisser le ratio (coûts maitrisés + primes en hausse = baisse du ratio).

Au niveau du résultat financier, il augmente de 3.7 millions d’euros entre le S1-2018 et le S1-2019, bénéficiant d’un effet de change moins défavorable ainsi que des effets positifs liés à une réallocation du portefeuille (plus d’investissement immobilier), contrebalancé par des dépréciations sur titres de participations.

Au vue de l’aspect court-terme de l’activité (les sinistres sont payés en intégralité entre 18 et 24 mois), les investisseurs ne devront jamais trop compter sur le résultat financier, notamment dans un environnement de taux bas.

Dernier point à relever : la Coface a soumis son modèle interne partiel auprès du régulateur. En fonction du retour de celui-ci, le ratio de Solvabilité II pourrait être impacté positivement, ce qui devrait donner plus de latitude à l’entreprise pour accroître son exposition aux risques (soit des risques de marché, en allant chercher des investissements plus long-terme soit en souscrivant plus de polices, affectant le risque d’assurance-crédit, pris en compte en modèle Standard dans le risque de souscription).

Et combien ça vaut alors ?

A l’heure actuelle les fonds propres ont crû de 0.4% entre fin 2018 et le S1-2019. La faible croissance des fonds propres est due au paiement du dividende au titre de l’exercice 2018 (100% du résultat pour rappel). On a donc 1.8 milliards de fonds propres.

La capitalisation boursière actuelle est de l’ordre de 1.7 milliards, soit une décote de l’ordre de 5% par rapport aux fonds propres. Dans mes précédents messages, j’ai dit que la juste valeur (si tant est qu’elle soit juste) devrait osciller entre 1.2 et 1.4 fois les fonds propres. Je pense qu’1.2 fois devrait être le scénario de base, si et seulement si, la société continue à montrer (1) un ratio de coûts en baisse, (2) une croissance du chiffre d’affaires soutenue, (3) une amélioration du rendement sur fonds propres.

Pour l’instant, la société arrive à maintenir ses objectifs, mais la prudence reste de mise, surtout en cas de hausse des défaillances d’entreprise. Dernier point, les bonis de liquidation restent plus élevés que la moyenne historique. Quid de la pérennité de ces derniers, notamment en cas de hausse de la sinistralité ? Le résultat après impôts est majoritairement lié à l’évolution de la rentabilité du portefeuille assuranciel ; une baisse du résultat technique et c’est le château de cartes qui s’effondre, entrainant désamour et panique des investisseurs.

Par ailleurs, l’hypothèse d’un rachat de Coface n’est pas à négliger mais reste dans le domaine de la conjecture.

Prochaines étapes ? Les résultats des concurrents (Euler Hermes et Atradius) ainsi que les résultats du T3. D’ici là, une tempête boursière aura pu balayer l’optimisme des investisseurs. Ou une offre d’achat aura été faite, créant l’euphorie.

Je garde mes actions, mais reste bien conscient que le potentiel de hausse est beaucoup moins élevé qu’auparavant, alors que les attentes des investisseurs restent très élevées. Rappelons que nous sommes sur un marché de niche, lié à la conjoncture économique. Se focaliser trop sur la croissance du chiffre d’affaires, c’est oublier le caractère presque confidentiel de ce secteur (ou devrais-je dire, ce sous-secteur).

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2    #13 24/10/2019 14h48

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Comme ce sujet soulève les foules, je me réponds à moi-même (Je l’ai toujours dit, l’assurance c’est du désir à l’état brut… smile)

Hier soir, les résultats du troisième trimestre ont été publiés.

En quelques mots:

Au T3 2019, le chiffre d’affaires augmente de 3.9%, toutes les régions contribuant à la croissance de celui-ci. Le taux de rétention reste très élevé (92.2%), la production nouvelle augmente (96 millions pour les 9 premiers mois de l’année), tandis que les hausses de primes ont partiellement endigué le ralentissement de la croissance du chiffre d’affaires des assurés. Ce ralentissement s’explique par les tensions commerciales qui affectent l’économie mondiale.

Au niveau régional, les régions "Amérique Latine" et "Asie Pacifique" affichent des croissances à deux chiffres et restent les deux vecteurs de croissance. Toutefois, je reste prudent, sachant que ce sont des régions plus sinistrogènes, où il est facile de souscrire de nouvelles polices.

Dernier point à noter, PZK a été intégré depuis le T2-2019; de ce fait les synergies devraient commencer à se voir sur les résultats régionaux (Europe Centrale et de l’Est), même si l’impact devrait rester contenu (pour rappel, PKZ reste une petite acquisition).

- Du côté de la performance opérationnelle, le ratio de sinistralité, brut de réassurance, s’établit à 45.9% pour le T3-2019, vs. 46.5% au T3-2018. Sur les neuf premiers mois de l’année, le ratio de sinistralité, brut de réassurance, s’établit à 40%, soit une baisse de 1.2 points par rapport à l’année dernière sur la même période, grâce notamment à des bonis de liquidation supérieurs. Net de réassurance, le ratio de sinistralité est quasi-stable (45.1% vs. 45%).

La vraie (bonne) nouvelle est liée au ratio de coûts. Les coûts baissent de -0.6% en courant et -1.9% à périmètre et change constants. Cette baisse est en partie due à des éléments non-récurrents pour environ 2 million d’euros. Grâce à l’augmentation du chiffre d’affaires et des coûts stables, le ratio de coûts baisse mécaniquement.

Sur les neuf premiers mois de l’année, le ratio de coût, brut de réassurance, s’établit à 33.8%, soit une baisse de deux points par rapport à l’année dernière. Net de réassurance, le ratio de coûts s’établit à 31.7% en baisse de 2.3 points.

Au global, le ratio combiné reste excellent et s’établit à 76.8% (76.4% avant réassurance). Pour rappel, une société d’assurance non-vie traditionnelle est très heureuse quand son ratio combiné est aux alentours de 97%. Entre 90 et 95%, on parle de sociétés qui sont souvent extrèmement bien gérées, soit avec un ratio de coûts très bas (20-25%), soit présentes sur des activités dites de niche (assurance agricole, risque cyber, risques industriels) en plus d’une présence sur des activités moins profitables mais plus porteuses en termes de volume de primes (assurance auto, assurance habitation). Moins de 90%, soit on touche à l’exceptionnel soit la société est très agressive en termes de provisionnement (un exemple: les réassureurs bermudiens) et dans le second cas, on peut s’attendre à une cyclicité des résultats. 

Dans le cas de Coface, on est dans une situation atypique (peu de sinistralité, baisse des coûts et hausse du chiffre d’affaires) qui se combine à un environnement de marché déjà favorable (oligopole cadenassé par trois acteurs).

Est-ce que cela continuer? J’émettrais quelques réserves, même si un ratio combiné moyen oscillant entre 80 et 85% n’est pas aberrant. La prochaine crise économique impactera sûrement Coface (et ses concurrents) à court-terme même si celle-ci pourrait lui donner les raisons nécessaires pour augmenter ses tarifs ("Dans un contexte comme celui-ci, monsieur l’assuré, nous sommes obligés de relever nos taux, au vue des derniers sinistres dont vous nous avez fait part"). Le mieux pour Coface (et ses concurrents) serait une petite crise, pas trop virulente, mais assez forte pour obliger ses assurés à accepter des hausses tarifaires.

- Au niveau du portefeuille financier, Coface reste durablement impacté par les taux bas (et en plus par des taux de change défavorables). Au vue de son activité court-terme, il lui est presque impossible d’augmenter la duration de passif. Fort heureusement, les revenus financiers ne sont pas au coeur de sa stratégie, même si une augmentation de ceux-ci pourraient servir de matelas de sécurité en période de turbulences. Bonne nouvelle cependant, le rendement comptable, hors plus-values, s’établit à 1,2% en 2019, et est stable par rapport à l’année précédente (1,2%). De mémoire, cette stabilité est due en partie au recentrage d’une partie du portefeuille d’investissement sur la poche "immobiliers".

- Dernier point que je souhaiterais aborder: le taux d’imposition qui a fortement diminué (de 35% à 28%) qui n’est expliqué que par un message des plus laconiques "le retour à la profitabilité de régions fortement déficitaires dans le passé."

En résumé, le trimestre fut bon et suit les précédents. Coface continue à suivre son plan stratégique (assez simple au final: réduire les coûts pour baisser le ratio combiné) tout en tentant quelques petites actions pour développer son portefeuille:

- L’acquisition de PKZ
- L’ouverture d’une filiale en Grèce, ce qui devrait impacter positivement la contribution de la région Méditérannée.
- Le rachat des minoritaires de la filiale brésilienne SBCE

Le potentiel de croissance n’est certes pas infini (on parle quand même d’un marché de niche - l’assurance-crédit) mais Coface arrive à tirer son épingle du jeu. Plusieurs étapes seront à suivre de près pour voir si la valeur de la société se révèle au grand jour:

- Le montant du dividende. Personnellement, je le regarde assez peu pour ce genre de valeurs, mais je pense que l’investisseur moyen (sans aucun mépris de ma part) est intéressé par le taux de dividende, notamment après le dividende très séduisant de l’année dernière (pour rappel, tout le résultat net avait été redistribué).

- La validation ou non du modèle interne par l’ACPR. S’il est validé, cela pourrait permettre à Coface soit d’augmenter son exposition à certains risques, soit de baisser ses capitaux propres et donc d’améliorer le rendement annualisé sur fonds propres.

- Le niveau de rendement sur fonds propres. S’il augmente, la décote sur fonds propres devrait se réduire mécaniquement.

- Un apaisement des tensions commerciales. Un accord US-Chine serait sûrement vu comme une chose positive, puisque l’essence même de l’activité de Coface repose sur les échanges commerciaux.

Rendez vous en Février (ou avant si informations extraordinaires) pour la publication des résultats annuels.

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1    #14 06/02/2020 11h42

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Résultats du quatrième trimestre pour Coface.

En bref :

- Le ratio combiné de Q4 s’établit à 80.4% vs. 81.4% à Q4 2018.
- Au niveau annuel, le ratio combiné baisse de 1.9 points à 77.7%, majoritairement en raison de la baisse du ratio de coûts, qui a été favorablement impacté par la croissance des primes.
- Le ratio de sinistre annuel est resté stable à 45%.
- Coface va proposer un dividende par action de €1.0, soit un ratio de distribution légèrement supérieur à 100% (le BNA est de  €0.97).
- Les fonds propres Groupe s’établissent à 1.9 milliards d’euros, mais devrait diminuer du montant du dividende versé (grosso modo 150 millions).
- Le mandat de Xavier Durand a été renouvelé pour quatre ans.
- Le taux de cession de réassurance va diminuer en 2020 à 23%.
- Coface devrait acquérir une petite structure Norvégienne, qui génère aux alentours de 9 millions de primes et qui s’occupait des garanties export pour le compte de l’Etat (si ma compréhension est bonne).

En légèrement plus détaillé :

Les primes acquises brutes de réassurance ont augmenté de 8.1% (7% à taux et périmètre constants) entre 2018 et 2019. La croissance des primes est due à (1) l’acquisition et l’intégration de PKZ, (2) la croissance du chiffre d’affaires des assurés, (3) partiellement contrebalancé par la baisse des taux de primes (-1% en moyenne).

Cependant, cette baisse des taux de primes (i.e. le taux qu’on applique au chiffre d’affaires des assurés pour calculer la prime d’assurance) est moins significative que les années précédentes, notamment en raison du contexte mondial (e.g. guerre commerciale sino-américaine, peur liée au Brexit), qui a permis à Coface de renégocier certains contrats.

Toutes les régions ont vu leur chiffre d’affaires augmenter, même si les croissances les plus fortes demeurent localisées en Amérique du Sud et Asie Pacifique. Toutefois, ces deux régions demeurent les plus petites en termes de contribution au chiffre d’affaires global.

D’un point de vue de performance opérationnelle, Coface n’a pas à rougir et demeure une société d’assurance extrêmement profitable, avec un ratio combiné qui s’est établi à 77.7% pour 2019. Les gains en termes de marge se sont majoritairement faits grâce à la baisse du ratio de coûts, qui a bénéficié de l’augmentation des primes.

Et pour 2020 ?

Coface reste très prudente pour 2020 et projette un ralentissement de la croissance en 2020 et une hausse des défaillances d’entreprises dans certains secteurs, touchés par des transformations structurelles ou des situations politiques compliquées.

Toutefois, Coface a annoncé que son taux de cession allait diminuer à 23%, vs. 28% dans le passé. En d’autres termes, le résultat opérationnel devrait s’améliorer, même si les résultats stagnent, puisque le taux de rétention sera plus élevé. Par ailleurs, les commissions de réassurance selon Coface devraient être légèrement plus basses qu’en 2019.

A mon sens, même si Coface reste prudente sur les années à venir, la société est confiante dans son approche et sa stratégie. Les différentes acquisitions faites par petites touches successives (PKZ, GIEK Kredittforsikring, rachat de certains minoritaires au Brésil, l’ouverture d’une filiale en Grèce) devraient générer une légère hausse des revenus. Par ailleurs, Coface va sûrement essayer de réduire un peu plus son ratio de coûts, en dépit de possibles investissements nécessaires, notamment en raison d’IFRS17, qui est le grand sujet des assureurs sur les 2/3 prochaines années (et les cabinets de conseil qui pourront « vendre » beaucoup d’heures aux assureurs, les plus mal préparés ou les plus frileux).

Vendre? Garder? Que faire?

Je ne souhaite donner aucune recommandation, car chacun est différent et je ne veux pas influer sur les stratégies d’investissement mises en place par les uns et les autres. Pour ma part, j’ai raté le coche des 12 euros par action pour vendre une partie de ma position, sachant qu’on se rapproche d’une valorisation de la société à une fois les fonds propres.

Je mise toujours sur un rachat de Coface par un assureur (type AXA) ou un fonds d’investissement (type Apollo). Cela serait malheureux pour les petits porteurs, notamment français – le nombre d’assureurs cotés à Paris étant réduit à la portion congrue – mais cela pourrait générer des plus-values intéressantes si l’acheteur potentiel propose un prix supérieur au prix que le marché veut bien donner actuellement à Coface.

De mon côté, pour résumer, ma stratégie pour Coface se traduit par un peu d’attentisme et un soupçon d’opportunisme en fonction de l’évolution des cours.

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1    #15 02/03/2020 14h20

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Petit ajout de ma part:

Natixis a trouvé un accord pour vendre la majeure partie de sa participation (70% de sa participation soit, 29.5% de Coface) à un assureur américain, que certains connaissent peut être: Arch Capital Group.

Kézako Arch Capital Group?

Arch Capital Group est un assureur américain, coté en bourse, valorisé aux alentours de 16 milliards de dollars et principalement focalisé sur le marché de l’assurance emprunteur. La société est également présente sur le marché de l’assurance et de la réassurance non-vie mais les résultats sont plus volatils.

Pour faire plus simple, le segment "assurance emprunteur" est leur vache à lait, qui génère la majorité du résultat technique de la compagnie, alors qu’en termes de primes, les primes venant du segment "assurance emprunteur" ne représentent que 20% des primes acquises nettes. Pour les initiés, le ratio combiné de cette branche est d’environ 30-40%.

Pour simplifier, à chaque fois qu’Arch Group touche 100 dollars de prime, entre 60 et 70 dollars deviennet du résultat opérationnel. Le prix de cette marge extraordinaire est une croissance modérée du chiffre d’affaires et une volatilité liée à une variation de la sinistralité.

Pourquoi ? Combien ?

A vrai dire, je ne saurai répondre à la question « pourquoi ». Pour Natixis, cela s’apparente sûrement à une vente pour alléger son besoin de capital, tout en sachant que Coface est sûrement plus attractive qu’il y a un ou deux ans.

Le « Pourquoi ? » pour Arch est sûrement de se positionner sur un marché de niche à forte rentabilité, sur lequel Arch n’est pas présent en raison de barrières à l’entrée assez importantes.

Répondre au « Combien ? » est assez simple puisque la réponse a été donnée dans le communiqué de presse : 10.7 euros par action (dividende attaché). Actuellement, nous avons 152 millions d’actions et 1.8 milliards de fonds propres, soit 11.8 euros par action. En déduisant, le dividende qui sera retenu par Natixis (d’où la mention « dividende attaché »), cela nous fait une valeur de 10.8 euros, soit le prix payé grosso modo par Arch. 

Ce prix nous donne donc une indication sur la valeur actuelle de Coface : 1 fois les fonds propres (montant du dividende 2019 exclu).

Et Après ?

Arch s’est engagé à ne pas prendre le contrôle de Coface à horizon 12 mois après la finalisation de la transaction ; en somme, une sortie de la cote ne sera possible qu’à horizon mi/fin-2021 – début/mi-2020, en fonction de la date de la transaction, si celle est approuvée par le régulateur français, l’ACPR.

Comme le sujet peut devenir politique, on peut peut-être s’attendre à une entrée au capital d’un assureur français pour préserver les intérêts de la France. Comme je l’ai déjà maintes fois annoncé, je pense soit à un gros mutualiste (Covéa par exemple, mais qui aura sûrement d’autres chats à fouetter avec Partner Re) ou AXA.

Par ailleurs, Coface a tenu sa réunion investisseurs, le 25 février dernier, et a annoncé son plan 2023 « Build to Lead ». Les grands points à retenir pour moi sont les suivants :

-Les U.S. sont un marché porteur pour l’assurance-crédit, peu présent chez nos voisins américains.

- La caution, qui est de l’assurance-crédit inversé, est aussi un autre axe de développement pour Coface.

- L’affacturage, où Coface est leader en Allemagne, suscite beaucoup d’attentes mais aussi d’inquiétudes de la part de la société d’assurance, puisque les conditions semblent s’être durcies avec une détérioration de la profitabilité. 

- En termes d’activité, Coface reste prudente, puisqu’elle voie un ralentissement du cycle économique en 2020 et 2021.

- Coface s’attend à une japonisation de l’économie mondiale, c’est-à-dire, une croissance plus lente, une augmentation lente mais forte (donc plus de sévérité que de fréquence) de la défaillance des entreprises.

- L’augmentation de société « zombies » c’est-à-dire qui arrivent à vivoter mais qui sont à la merci de changements défavorables (e.g., conditions de financement, changements réglementaires).

En conclusion, je reste plutôt positif sur Coface, dont le cours de bourse reste corrélé aux attentes en termes de croissance économique. Les risques liés au Coronavirus sur la croissance mondiale ont mis en lumière cette dépendance.

Toutefois, je resterai légèrement plus optimiste. Ce genre d’évènement est – selon moi – une opportunité pour Coface pour remonter ses primes, qui, rappelons-le, restent affectés par des changements de taux négatifs, mais bénéficient de la croissance du chiffre d’affaires de ses assurés. La peur liée au Coronavirus pourrait (voyez bien le conditionnel) jouer en faveur des assureurs-crédit, si et seulement si, ils s’accaparent les meilleurs profils de risque à des taux attractifs.

Suite à la dégringolade de la semaine dernière, j’ai repris une petite louche mais ne m’interdis pas de revendre cette dite-louche aux alentours de 11.8 - 12 euros.

Edit: Mise en page et correction d’une petite faute

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

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1    #16 10/03/2020 13h43

Membre (2018)
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Permettez-moi de tempérer légèrement les propos ci-dessus.

AXA fait de l’assurance-crédit. Si vous regardez les états annuels 2018 (appelés QRTs, « Quantitative Report Templates »), AXA a comptabilisé en 2018 aux environs de 245 millions euros de primes acquises nettes de réassurance, vs. soit 0.6% de ses primes totales en non-vie (39.7 milliards grosso).

L’activité assurance-crédit chez AXA s’est développé au départ en Suisse via sa filiale Winterthur. Si le portefeuille est majoritairement suisse, cela se traduira-t-il par une sinistralité moindre au vue de la résilience du tissu économique suisse ? Personnellement, je ne m’avancerai à aucune conjecture, surtout si le portefeuille a changé et s’est étendu à d’autres contrées que celle de nos voisins amateurs de chocolat.

Scor est exposé au risque d’assurance-crédit, puisque c’est un des réassureurs de Coface. Je n’ai pas regardé la répartition des primes pour connaître leur exposition en termes de primes.

Pour moi AXA est tout aussi exposé que Coface au risque lié au coronavirus : risques « Santé » et risque « Voyages » sont les deux risques qui me viennent à l’esprit. Normalement le risque pandémique est souvent exclu de la plupart des contrats (pas folles les guêpes de l’assurance), mais dans certains pays, il y a obligation de couvrir ce risque, ce qui pourrait jouer – à la marge – sur la sinistralité totale des assureurs.

Sur les assurances Voyages, l’impact serait sûrement lié au chiffre d’affaires. Moins de voyages, moins d’assurances Voyages souscrites, donc moins de résultat opérationnel, à sinistralité égale relativement parlant (i.e., pas d’augmentation de sinistralité liée directement ou non au COVID19 donc le même ratio de sinistralité). Qui serait touché ? AXA, Allianz et Generali, via leurs filiales respectives. Sûrement d’autres assureurs cotés mais je n’ai pas de noms en tête.

Pour en revenir à Coface, indubitablement Coface sera frappé de plein fouet en cas de ralentissement économique. Vue que les contrats sont souvent renégociés annuellement, on peut supposer qu’en cas de la hausse de la sinistralité et baisse du chiffre d’affaires des assurés, le ratio de sinistralité va augmenter de façon très importante (l’effet « ceinture et bretelles »). La hausse des taux appliqués sur le chiffre d’affaires ne se verra qu’en année N+1, quand les contrats seront renégociés à la hausse.

Une petite précision par ailleurs : le meilleur moment pour Coface et les assureurs serait lors du début de la reprise économique : le chiffre d’affaire des assurés serait en augmentation, les taux de prime seraient élevés, et les défaillances d’entreprise seraient en baisse. C’est pour ça qu’une petite crise/frayeur sur le cycle économique est parfait pour les assureurs-crédit, car cela permet de remonter les taux de prime.

Une seconde précision : les assureurs-crédit peuvent couper les expositions du jour au lendemain. Lors de la crise de 2008, ils ont fait les cochons et ont coupé les expositions, provoquant sûrement la faillite de certaines sociétés, fragilisées mais qui auraient pu survivre avec le soutien des assureurs-crédit. Est-ce que les assureurs-crédit feraient la même chose maintenant ? Je ne pense pas, mais je pense qu’il sabrerait les expositions les plus fragiles, quitte à perdre des clients l’année d’après.

Une troisième précision : même si le chiffre d’affaire des assurés tombait à zéro, dans les contrats d’assurance-crédit sont généralement précisés un minimum de primes, aux alentours de 70 à 80% du chiffre d’affaires estimé de l’année. La question de récupérer cet argent se pose quand même, puis que 0 euro de chiffre d’affaires veut quand même dire faillite et plus d’argent dans les caisses.

Une quatrième précision (promis j’arrête après) : Coface est sur-provisionné. Quand vous lisez certains rapports, ils mentionnent que leur estimation est au 90% quantile. La meilleure estimation en termes de provisions est normalement 50%. Si vous êtes à 90%, cela veut dire que vous sur-provisionnez. Cette philosophie de sur-provisionnement se retrouve chez la plupart des assureurs européens (hors assureurs britanniques), alors que les anglo-saxons essaient de provisionner à la meilleure estimation (être au best estimate si on doit utiliser le jargon de l’industrie). Pour être plus clair, Coface est plus prudent que nécessaire et diffère d’une ou plusieurs années son résultat opérationnel. Cela lui permet de lisser ses résultats. Après, ne soyons pas non plus des idiots, ce matelas peut baisser, se réduire voire disparaître. Les bonis de liquidation vont sûrement être moindres dans les années futures, puisque Coface a débouclé d’importants montants de provisions sur les années antérieures pour améliorer son résultat technique au cours des trois dernières années.

Tout cela ne répond pas au commentaire précédent : « Investir dans Coface s’apparente plus qu’à de la foi, au vue de la situation actuelle ».

Je serai plus mesuré. Oui Coface va perdre des plumes lors de la prochaine crise. La vraie question est : « Coface est-elle assez résiliente pour pouvoir encore voler avec les plumes qui lui restera ? ». Je pense que oui, en raison de sa politique de provisionnement et sa connaissance du marché.

Est-ce que la politique de redistribution aux actionnaires continuera à être celle que l’on a connu en cas de crise ? Là-dessus, il faut arrêter de croire aux licornes, farfadets et autres lutins. Si crise il y a, le résultat opérationnel va baisser, et le dividende va être coupé ou baisser. Les fonds propres pourraient même s’émietter pour ne pas dire - moins poétiquement parlant -  se réduire.

Pour l’instant, ceux qui ont fait la meilleure affaire, ce sont les gens de Natixis en vendant en plus haut de l’année une grosse part de leur participation. Le risque pour les petits porteurs, c’est un rachat ou une sortie de la cote à un moment défavorable économiquement parlant, qui pourrait justifier une valorisation basse en oubliant – à dessein ? – que Coface est une valeur liée à aux aléas du cycle économique.

Pour finir, je n’invite personne à investir dans Coface, sans avoir fait ses devoirs convenablement et d’accepter une perte temporaire ou définitive de son capital investi.

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

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3    #17 24/04/2020 17h30

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Vous l’attendiez avec impatience et voilà !

De quoi ? Les résultats T1 de Coface ?

Mais non ! Mon analyse des dits résultats.

Je sais, je m’emballe, mais essayons de remuer un peu de ce sujet un peu morne, parlant d’une société un peu morne, évoluant dans une industrie un peu morne.

Alors il s’est passé quoi pendant ce trimestre ?

Je pense que tout le monde est au courant (même ceux qui s’étaient retirés temporairement du monde, comme Jared Leto), mais le COVID19 est passé par là.

Conséquences de cette épidémie pour Coface ? Le dividende pour l’exercice 2019 a été suspendu, et le prix de l’action a chuté de plus de moitié, pour rebondir légèrement depuis un mois.

Pour moi, les raisons de cette chute du cours de l’action sont les suivantes : désamour soudain des investisseurs pour Coface, qui était vue comme une valeur de rendement ; craintes futures sur la rentabilité en raison de la hausse des défaillances d’entreprises ; et un petit parfum de fin du monde, qui laissait penser que tout allait s’écrouler - j’utilise l’imparfait mais le présent pourrait s’appliquer ici.

Avec les résultats publiés hier, Coface va-t-elle profiter d’un retour en grâce de la part des investisseurs?

Malheureusement, je ne pense pas, du moins à court terme.

Plusieurs raisons à cela :

- Le rendement sur fonds propres moyens nets des actifs incorporels s’est effondré à 3%, avec un résultat net trimestriel de 12.7 millions d’euros, vs. 36.4 millions d’euros pour le T1-2019. La baisse du résultat net trimestriel est majoritairement liée à la baisse du résultat technique, affecté par une hausse de ratio de sinistralité en raison d’un sinistre très coûteux (un Large Loss pour les anglophones accomplis) et par une hausse de la sinistralité attendue au titre de 2020 (i.e. une augmentation des provisions pour sinistres, notamment l’IBNR, Incurred But Not Reported).

- Coface estime que le nombre de défaillances devrait augmenter de 25% par rapport à 2019 et une baisse de PIB mondial de -1.3%.

- Avec le ralentissement économique, le chiffre d’affaire des assurés devrait aussi souffrir. Par voie de conséquence, le chiffre d’affaires de Coface devrait être impacté négativement, alors que la sinistralité devrait augmenter. En effet, Coface s’attend à une hausse – logique – de la sinistralité pendant le second trimestre 2020, pendant lequel on devrait voir les effets des restrictions mises en place par les différents gouvernements (mesures de distanciation sociale, fermeture des magasins non-essentiels, chômage)     

Est-ce, à défaut d’être la fin du monde, la fin d’un monde, celui de l’assurance-crédit ?

Je suis peut-être un peu trop optimiste mais je ne pense pas que l’assurance-crédit ou Coface vont mettre la clé sous la porte. Tout d’abord, je ne ressortirai pas l’argument éculé « Coface a survécu à plusieurs crises, elle survivra à celle-là », car je me méfie comme de la peste des pronostiqueurs, des voyants et autres magiciens qui « nous l’avaient bien dit ».

Coface va, sans aucun doute, souffrir ; la vraie question c’est l’amplitude de cette souffrance. « Un peu ? Beaucoup ? Passionnément ? A la folie ?» comme disent les amoureux, amateurs d’effeuillage de pétales de pâquerettes.

A dessein, j’ai omis le « Pas du tout », car je doute que Coface s’en sorte avec autant de plumes qu’au départ.

Pour répondre à la question, j’oscille entre « un peu » et « beaucoup ». Pourquoi ? Car certaines mesures devraient profiter à la Coface.

- Premièrement, les variations de taux de primes devraient enfin être positives, puisque Coface profitera de la situation pour augmenter les tarifs.

- Deuxièmement, Coface, comme les autres assureurs-crédit, va lancer des plans d’action. Dit de façon moins pudique, Coface va couper certaines expositions, sur les secteurs et/ou les entreprises les plus à risque. En vrai, c’est certainement déjà fait en partie.

- Troisièmement, certains états (notamment européens) ne veulent pas revivre les conséquences de la crise de 2008-2009 où les assureurs-crédit avaient sorti l’artillerie lourde en coupant sans crier gare la majorité des expositions données, obligeant les gouvernements de venir à la rescousse des sociétés les plus grosses et de laisser mourir les plus faibles et les plus petites.

Qu’ont fait les états ? Deux exemples et deux approches différentes. Comparons donc le Coq Français et l’Aigle Allemand ; le Fier Gaulois contre le Pragmatique Teuton.

Du côté allemand, les assureurs-crédit vont céder 65% de leurs primes 2020 et être réassurés à hauteur de 90% des sinistres déclarés pour l’année 2020. Dans le cas français, c’est un mécanisme légèrement différent : le CAP/CAP+, déjà utilisé lors de la crise 2008-2009. Si l’assureur refuse ou arrête de garantir un des acheteurs de l’assuré, ou si l’assuré souhaite une exposition plus grande que celle fournie par l’assureur, il peut souscrire à une police CAP/CAP+, qui est garantie par l’Etat via son réassureur, la Caisse Centrale de Réassurance (CCR pour les intimes).

Lors de la présentation des résultats, et plus précisément pendant la cession des questions/réponses, il a été indiqué que d’autres pays pourraient signer des conventions avec les assureurs-crédit pour continuer à garantir les factures des entreprises. Par ailleurs, deux modèles devraient émerger. Pour les pays d’Europe du Sud, un modèle à la Française, et pour les pays d’Europe du Nord, un modèle à l’Allemande. Deux philosophies mais avec un même but : limiter au maximum l’impact économique de la crise sanitaire.

- Quatrièmement, Coface devrait bénéficier de sa politique de provisionnement très conservatrice (souvenez-vous, l’histoire du 90ème quantile) et donc comptabiliser des boni de liquidation. Même si cela ne pourra certainement pas contrebalancer les effets économiques négatifs de la crise sanitaire, cela pourrait réduire son coût.

- Cinquièmement, le programme de réassurance devrait lui permettre de minimiser le coût, notamment grâce à son programme de réassurance non-proportionnelle. L’activation de ce programme de réassurance signifierait que les sinistres à la charge de la Coface (tout ce qui n’aura pas été cédé aux réassureurs de Coface) représenteraient une baisse des fonds propres de l’ordre de 2% (J’avais lu quelque part, pas plus de 3% - donc je partirai sur 3% personnellement). 

En résumé, la situation financière et les résultats 2020 de Coface vont dépendre en partie du déconfinement (je ne parle pas seulement au niveau de la France), qui devrait se traduire par une reprise économique, qui pourrait être timide, ainsi que des plans de relance que les gouvernements décideront. Même si certains investisseurs espèrent encore recevoir le dividende annoncé pour l’exercice 2019, je pense qu’ils devraient être le plus pessimiste possible et ne s’attendre à rien.

D’autres, ayant acheté au plus bas (aux alentours de 4.6 euros par action) pensent avoir fait une bonne affaire et souhaiteront vendre, pour « prendre » une juteuse plus-value en un temps si court. Je ne compte pas donner de leçon à quiconque, notamment en termes de stratégie boursière. Pour ma part, je conserve mes actions et ai renforcé lors des creux (pas toujours au plus bas, certes, mais je ne m’en sors pas trop mal).

Et actionnaires ou non de Coface, n’oubliez pas le principal, prenez soin de vous!

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1    #18 31/07/2020 13h21

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Minus : Dis La Fourgale, t-u veux faire quoi ce trimestre?

La Fourgale : La même chose que chaque trimestre, Minus, tenter d’intéresser le MONDE !

(…)

Eh oui, ils sont sortis, une nouvelle fois, comme toujours, à peu près à la même date, les résultats semestriels de la Coface.

Quoi de beau sous le soleil donc?

Le (ou plutôt la selon l’Académie Française) COVID-19 est toujours là. Certains assureurs américains, qui ont récemment publié leurs résultats semestriels également ont évoqué l’impact du COVID19 sur leur portefeuille. Quelques exemples à la volée:

Chubb: un impact d’1.2 milliards de dollars.
Cincinnati Financial: impact de 65 millions de dollars.
CNA Financial: un impact de 182 millions de dollars.

Et Coface, alors?

Le ratio de sinistralité brut de réassurance du Groupe incluant les frais de gestion de sinistres augmente de 18.1 points, passant de 40,9% pour le semestre clos le 30 juin 2019 à 59,0% pour le semestre clos le 30 juin 2020. Cette augmentation de 18.1 points est principalement due à deux facteurs: (1) une hausse de déclarations des sinistres et (2) une anticipation de la hausse des sinistres (en montant et en volume).

Au niveau géographique, les plus fortes augmentations du ratio de sinistralité brut de réassurance sont:

- Europe de l’Ouest: +31.1 points à 62.3% à cause d’un sinistre majeur durant le premier trimestre.

- Amérique du Nord: +36.4 points à 76.6% en raison d’une anticipation de la hausse de la sinistralité.

- Amérique Latine: +41.5 points à 91.9% en raison d’une sinistralité accrue (hausse de la fréquence et de la sinistralité, le fameux effet "Ceinture et Bretelles")

- Asie-Pacifique: +28.6 points à 52.7% en raison d’une hausse de la sinistralité et d’un sinistre majeur à Singapour.

L’Europe du Nord et l’Europe Centrale résistent plutôt bien avec une détérioration de 2.4 points et 3.9 points.

Net de réassurance, le ratio de sinistralité H1 2020 s’établit à 57.4% en hausse de 13.4 points, en raison de la hausse de la sinistralité contrebalancée en partie par les plans gouvernementaux (la mise en place de programmes de réassurance ou d’aide au maintien des couvertures d’assurance-crédit).

En termes de programmes nationaux, 11 pays ont mis en place un accord avec Coface (et les autres assureurs-crédit) auquel devrait s’ajouter l’Italie, qui attend le feu vert de la Commission Européenne.

En termes de chiffre d’affaires, les revenus s’établissent à 725 millions, en recul de 0.6% à taux de changes constants par rapport au premier semestre 2019. Cette baisse est majoritairement due au déclin du chiffre d’affaires assurable, et à un recul de l’activité d’affacturage en Pologne et en Allemagne.

Point positif à la fois pour l’assurance-crédit et l’affacturage, certains portefeuilles ont commencé à être renégocié à la hausse.

Pour l’assurance-crédit, l’effet prix est légèrement positif au 30 juin 2020 avec +0,2%, compensant partiellement un effet volume atone. Le ralentissement de l’activité devrait cependant s’accentuer et le chiffre d’affaires 2020 devrait être sûrement en recul par rapport à 2019. J’utilise le conditionnel car je me garderais bien de m’avancer sur la tournure des événements futurs.

Toutefois si l’activité économique devait repartir en 2021 (Coface prévoit une hausse du PIB mondial de 5.1% après une contraction attendue en 2020 de 4.4%), Coface pourrait profiter pleinement des hausses tarifaires actées ou en cours. Plus de volumes assurables, avec des taux applicables plus élevés, on serait sûrement la fameuse recette "Fromage et Dessert". Si à cela se rajoutait une baisse de la sinistralité, on serait dans une situation théorisée par le fameux Docteur La Fourgale via son expression "Fromage, Dessert, et Café Gourmand"

(Oui je parle de moi à la troisième personne, et alors?!)

D’ici là, cependant, beaucoup de choses peuvent se passer (guerre commerciale, nouvelle pandémie, tensions géopolitiques) qui pourraient affecter l’activité de Coface.

Sans entrer dans tous les détails du rapport semestriel ou de la présentation investisseurs, je résumerai le T2 et le S1 de Coface comme suit:

- Un ratio de sinistralité en hausse, à la fois en raison d’une hausse de la sinistralité et une anticipation d’une hausse.

- Un chiffre d’affaires qui résiste pour l’instant, mais qui devrait souffrir à partir du T3, même si les mesures tarifaires devraient atténuer la contraction de l’activité économique.

- Un ratio de coûts en baisse, en raison d’efforts pour maintenir voire réduire les coûts. Ce strict maintien des coûts s’est traduit par (1) l’’internalisation d’agents en Amérique du Nord, (2) les coûts de voyages et autres séminaires et la baisse des honoraires de conseil, partiellement contrebalancé par (3) la hausse des frais de personnel.

- Le marché s’attendait à pire et Coface a réussi à sauver les meubles, même si les vraies échéances pour moi restent les trimestres à venir (Q3 notamment où le nombre de déclarations de sinistres devrait augmenter significativement).

Je parle de 2021 comme potentiellement année bénie pour Coface et ses actionnaires, mais je me dois de rester honnête; il y a encore de sacrés risques:

- Un retrait de la cote alors que le potentiel de Coface n’est pas encore atteint à mon sens (je vise toujours un point de sortie aux alentours de 12 euros). Ce risque est normalement réduit puisque Natixis est encore un actionnaire important de Coface et qu’Arch Capital a confirmé son intention de racheter une part de la participation de Natixis. Toutefois, il ne faut pas négliger les objectifs à court-terme de chaque entreprise et de potentiels problèmes qui pourraient faire évoluer la situation dans un sens comme dans l’autre.

- Une hausse plus importante que prévue de la sinistralité. La politique de provisionnement chez Coface n’a pas changé. Pour faire très simple, Coface sur-provisionne pour générer des bonis de liquidation. Cette politique n’a pas changé pour 2020, on pourrait donc penser que les chiffres en termes de ratio de sinistralité incluent une marge de prudence. Toutefois, il se peut que la sinistralité soit plus importante que ce qu’avaient prévu les actuaires et le département "Risques".

- Une récession plus longue que prévue. Pas de reprise économique en 2021, pas de croissance du chiffre d’affaire et le marché apprécie - en général - de voir chaque année un chiffre d’affaires en augmentation, alors que l’assurance-crédit demeure un marché mature, et dépendant des cycles économiques.

Enfin, je me devais d’évoquer l’avenir du dividende, que tout le monde attend comme son cadeau sous le sapin à Noël. A mon humble avis, il n’y aura pas de paiement de dividende en 2020 au titre de l’exercice 2019, au vue des incertitudes actuelles. Je pense que la tendance pour les secteurs bancaire et assuranciel est de garder un niveau de fonds propres adéquat pour faire face à une potentielle crise. Le paiement de ce dividende reste donc de l’ordre du théorique frôlant l’improbable.

D’ici là, actionnaires de Coface ou non, prenez soin de vous et profitez de cet été pour vous reposer.

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1    #19 05/11/2020 22h46

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INTJ

CercleFinance.com a écrit :

Confiante dans la solidité de son bilan, la compagnie d’assurance-crédit Coface annonce un programme de rachat d’actions pour un montant cible de 15 millions d’euros et ne pouvant excéder 2,4 millions de titres.

Elle commencera à racheter ses propres actions à compter du 27 octobre et jusqu’au 9 février 2021 au plus tard, étant précisé que ce programme n’entame pas la capacité de Coface à financer sa croissance, tant organique qu’externe.

Coface désignera un prestataire de services d’investissement indépendant pour effectuer les rachats d’actions sur le marché pendant les périodes d’ouverture et de négociations limitées. La société a l’intention d’annuler toutes les actions rachetées.

Pas de dividende en 2020 certes, mais un nouveau programme de rachats d’actions, avec pour objectif l’annulation des titres.

> Financièrement très relutif si on considère que l’action est très décotée en ce moment
> Une preuve de solidité (de folie?) de l’entreprise à l’heure d’un reconfinement mondial et de ses terribles conséquences économiques

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3    #20 24/11/2020 12h27

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Mais ils sont où… Mais ils sont où… Mais ils sont où… les résultats… Lalalalala

(Ne criez pas tout de suite au génie artistique, foule en délire)

MisterVix l’a fait remarquer, Coface va racheter pour 15 millions d’euros d’actions pour les annuler. Et Coface a déjà lancé la machine, en rachetant un peu plus de 600 000 actions pour la coquette somme de 5 millions d’euros (et quelques brouettes).

Il y a 152 millions d’actions en circulation. Si Coface continue à racheter pour 1 à 2 millions d’euros d’actions par semaine, on peut tabler sur un rachat total d’environ 1.7 millions d’actions si on considère que le prix moyen pour les actions à acheter se situe aux alentours de 9 euros.

Au total devrait annuler à peu près 1% de son flottant. Ce n’est pas si mal ; on aurait pu s’attendre à mieux, à des achats à meilleurs prix, plus tôt, plus concentrés, mais ne nous fâchons pas. Pour moi, ce rachat c’est surtout un signe au marché pour dire : « Hey les gars, il y a le mec à Mila, notre solidité financière nous permet de prévoir l’avenir et de commencer à retourner de la valeur à nos actionnaires »

Au niveau de la performance opérationnelle pure, on peut se réjouir des résultats T3, qui ne sont pas si catastrophiques que ça et qui pourraient augurer des jours meilleurs pour les trimestres à venir.

Plusieurs points à noter ; tout d’abord, Coface continue sa hausse tarifaire, assez logique. Cette hausse tarifaire a permis de compenser partiellement la baisse de l’activité de ses assurés. A mon avis, elle devrait continuer, et l’impact devrait sûrement mieux se voir en 2021 (les contrats étant généralement renouvelés en Janvier).

Second point, le ratio de sinistralité 9M2020 est 15 points au-dessus de son niveau 9M2019 ; cependant la situation s’est améliorée lors du troisième trimestre, bénéficiant sûrement la bouffée d’oxygène économique qu’a été la période des vacances scolaires. Avec les mesures liées à la seconde vague, il est fort possible, qu’on voit une détérioration du ratio de sinistralité pour prendre en compte les potentiels impacts négatifs des mesures prises par la majorité des pays européens. 

Troisième point, le ratio de coûts s’améliore, grâce à plusieurs effets : un effet COVID-19, qui a obligé à réduire la voilure sur les voyages d’affaires, les frais de consultants, les frais de communication et un second impact lié à l’internalisation des agents généraux de l’entité américaine.

Au total, nous avons un résultat net divisé par 2 par rapport à l’année dernière, qui s’établit donc à 52.4 millions d’euros, en raison de la hausse de la sinistralité, d’une baisse des primes et d’un léger effet négatif sur le T3 des programmes de réassurance mis en place par les Etats pour soutenir l’activité (1 million d’euros d’impact négatif sur le T3 mais un gain de 7 millions d’euros sur les neuf premiers moins de l’année).

Les bruits de couloirs – on les aime bien ceux-là – laissent entendre dire que les assureurs-crédit aimeraient arrêter au plus vite ces programmes, qui certes leur ont donné de la visibilité quand le catastrophisme était au plus haut, mais qui désormais leur coûtent de l’argent. On pourrait toutefois tempérer ces bruits de couloir, puisque p.26 de la présentation de Coface on voit que l’impact a été positif à Q2 et Q3 (un impact de 6 points sur le ratio combiné pour chacun des trimestres). C’est donc peut-être chez les autres assureurs-crédit qu’on se révolte contre ces programmes. 

Il est donc de bon aloi de comparer qui a la plus grosse (sinistralité). Pour Atradius, on a un ratio combiné net de réassurance à 92.3% pour les 9 premiers mois de l’année, le ratio brut s’établissant à 93.4%. Pour Euler Hermes, le ratio combiné net s’établit à 96.2%.

Les primes nettes 9M2020 s’établissent à 1.0 milliards pour Euler Hermes et 1.3 milliards pour Atradius vs. 1.3 milliards l’année dernière pour les deux entreprises. En d’autres termes, c’est Euler Hermes qui semble être la grande perdante de la situation.

Pourquoi Euler Hermes pâtit plus de la situation que les autres? J’ai au moins trois explications.

- Premièrement, Euler Hermes, comme Atradius d’ailleurs, est plus exposée au marché de la caution, qui est un marché où on ne peut se désengager d’un coup de baguette magique. La sinistralité de pointe (i.e. les gros sinistres) a dû être plus élevée qu’à l’accoutumée.

- Deuxièmement, Euler Hermes est plus exposée aux marchés américains et asiatiques, pour lesquels il n’y avait pas, à ma connaissance du moins, de programmes nationaux de réassurance.

- Troisièmement, il est fort possible qu’Euler Hermes ait décidé de « se faire du gras » comme on dit dans le jargon, c’est-à-dire augmenter ses provisions techniques pour avoir des bonis de liquidation pour les années à venir. La société a peut-être été beaucoup plus prudentes que ses pairs. 

Corocorico, le Fier Gaulois serait donc plus performant que le Coq Allemand (n’oublions pas le « Euler » qui était français) ou le Matador Batave (eh oui, Atradius a la base c’est Néerlandais… Personne n’est parfait) ? Eh bien « p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non ». En vrai, à l’heure actuelle c’est difficile à dire. Peut-être que Coface a juste eu du bol pour le moment, ou que l’équipe dirigeante essaie de montrer une situation plus rose qu’elle ne l’est en vérité. Ou peut-être que la situation est vraiment meilleure dans cette société battant fièrement pavillon français.

Pour ma part, je pense que les trois sociétés sont dans un mouchoir de poche et qu’au fil des ans, on est juste les témoins d’un jeu de chaises musicales pour savoir comment on se partage cet oligopole juteux. Si la situation s’assainit en 2021, on devrait sûrement avoir de beaux résultats l’année prochaine pour les trois assureurs, avec un effet hausse tarifaire couplé à un retour à la normale niveau sinistralité.

A titre personnel, je reste exposé à Coface, ne m’empêche pas de me délester de quelques actions aux alentours de 10-11 euros par action si j’ai mieux à faire ailleurs, et reste sur un objectif cible d’au moins 12 euros.

(Ah les objectifs-cible… Le meilleur moyen de se planter dans les grandes largeurs).

En tout cas, prenez soin de vous, et on se reverra à minima vers fin Février pour les résultats annuels.

Edith m’a rappelé que j’avais oublié de cliquer sur le bouton "Déontologie"

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1    #21 25/05/2022 21h43

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Bof, ou pas. Les actionnaires long terme de facebook ou amazon en pensent quoi en ce moment de l’absence perenne de dividendes ? Gain covid effacé si action non vendue. Quel aurait été le cours actuel avec une distribution de ces gains quasi impossibles à reproduire? (Je trouve d’ailleurs cette bulle plus grossière que celle de l’H )

Certes 13% c’est beaucoup, mais c’est relatif au cours, et actuellement tous les cours sont massacrés. Ce dividende permet aussi de rester éventuellement liquide partiellement, sans être totalement désinvestit.

Je ne suis pas actionnaire de coface, et ca fait déjà deux ans que je le regrette… ca aurait fait joli dans mon pea,  et bien plus de 13% avec un pru inférieur à 9€.  Un peu comme mes Etl pru 8.65, en cto, snif


Chauffeur-Trader

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2    #22 08/08/2022 15h05

Membre (2018)
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Cela fait une "paie" que je n’ai pas trainé mes guêtres sur ce sujet, et pourtant je suis toujours du coin de l’oeil les résultats de Coface, qui sont, bon an mal an, toujours les mêmes. Puisque Q2 2022 est sorti quelques indications pour celles et ceux qui auraient raté l’information - ou n’ont pas voulu lire la présentation et/ou le communiqué de presse:

- Une hausse du chiffres d’affaires 06M2022 de 14.6% à périmètre et taux de change constants. Ironiquement, l’inflation a du bon pour ce genre d’activités. Une hausse de prix se traduit généralement par une hausse du chiffre d’affaires pour certains secteurs. Sachant que la tarification est généralement basée sur le chiffre d’affaires assurable, Coface, comme les autres assureurs-crédit tirent leur épingle du jeu.

- Un ratio combiné qui se porte comme un charme, à 66%, même s’il se dégrade par rapport à 6M2021 (Publié: 51.9%). Il faut toutefois noter que le ratio combiné 6M2021 avait été fortement impacté par les programmes gouvernementaux mis en places pour maintenir l’activité d’assurance-crédit pendant la période COVID. Hors programmes gouvernementaux de réassurance, le ratio combiné 6M2021 était de 61.5%.

- Le ratio des coûts est à 26.5% vs. 30.4% à 6M2021. Cette amélioration est majoritairement liée à la hausse du chiffre d’affaires, qui a surpassé la hausse des coûts.

- La sinistralité s’est légèrement dégradé, ce qui s’est traduit par une hausse du loss ratio à 39.4% - littéralement une aberration mais l’investisseur ne va pas se plaindre d’une si belle performance.

- L’effet prix est négatif, ce qui est assez logique; puisque la sinistralité reste basse il est plus que difficile pour Coface de justifier des hausses tarifaires auprès de ses clients. Toutefois l’effet volume (donc l’activité des assurés) fait plus que compenser cette pression tarifaire négative.

- Le résultat après impôts s’élève à 144 millions d’euros à 6M2022, vs. 123 millions à 6M2021.

Maintenant si on voulait s’amuser à jouer au Nostradamus, quelques éléments possibles:

- A mon humble avis, 2022 va être du même acabit que 2021, c’est à dire une sinistralité sous contrôle, avec sûrement des résultats en hausse, liée à la hausse du chiffre d’affaires, portée par l’inflation, se traduisant par un effet volume positif. Toutefois, nous ne sommes jamais à l’abri d’un pic de sinistralité, porté par une hausse de la sévérité.

- Si on considère que Q3 et Q4 seront du même acabit qu’en 2021, le résultat net devrait s’élever à 245 millions d’euros.

- Si on considère que la tendance actuelle va se poursuive, on peut s’attendre à un résultat aux alentours de 255 millions d’euros (15% de plus que l’année dernière).

- En termes de distribution du dividende, à mon avis, la société proposera une redistribution à 100%, puisque (1) le ratio de solvabilité est au dessus du seuil déclencheur, (2) il n’y a aucune opportunité en termes d’acquisition majeure et (3) les actionnaires s’attendent sûrement à un dividende grassouillet, comme l’année dernière.

- A plus long terme, au vue des performances de la société, qui est une vraie vache à lait, je ne vois pas comment la société pourrait garder son indépendance, sachant que son ancien actionnaire de référence, Natixis, a quitté le navire. Désormais c’est Arch Capital, qui a 30% du capital. Si je devais m’aventurer sur les voies dangereux des prédictions, je dirais que les deux scénarios possibles sont: (1) un rachat par Arch Capital, désireux de traire la vache toute entière ou (2) une contre-offre par une société telle qu’AXA pour de multiples raisons, certaines politiques ("Ne pas laisser la société à un assureur étranger; c’est la France môssieur") et d’autres plus pragmatiques ("Oh ! Cela crache quand même un pognon de dingue cette petite boite"). Il existe bien une solution (3), qui serait l’entrée au capital d’un second assureur pour contrer toute vélléité d’Arch Capital, ce qui réjouirait le petit porteur que je suis afin de profiter encore quelques temps des largesses pécuniaires de Coface. 

Dans tous les cas, l’actionnaire lambda que je suis, garde au frais ses actions, laisse dormir le tout ne se réveillant qu’une fois par an pour la distribution du dividende ou lors de potentiels trous d’air.

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

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2    #23 18/02/2023 12h11

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Eh ben voilà.

C’est arrivé. Les résultats 12M2022 sont sortis. Et ma foi, ils sont meilleurs que ceux que j’avais "promis" il y a plusieurs mois.

Je pourrais même dire qu’ils sont indécents.

Le ratio combiné est à 64.9%, en hausse de 0.3 points par rapport à 2021. (Oulalala, la société est en danger)

Pour rappel, la majorité des assureurs se bat pour un ratio combiné de 95%. Ici, nous sommes à moins de 70%, soit une indécence la plus totale - mais rassurons nous, chers actionnaires, nous en profitons quand même.

En dépit de la légère détérioration de la marge technique (notamment en raison de la hausse des coûts), le résultat technique a augmenté grâce à une forte hausse du chiffre d’affaires (+13.4%). Cette hausse du chiffre d’affaires est liée à l’augmentation du chiffre d’affaires des assurés, alors que l’effet prix a partiellement réduit le chiffre d’affaires.

Fort de son résultat technique meilleur que prévu, des résultats financiers stables impactés par des mouvements de change défavorables, la société a annoncé un résultat net de 283.1 millions d’euros et un dividende de 1.52€, en légère hausse par rapport à l’exercice de 2021 (1.50€). Cependant le taux de distribution devrait baisser de 100% en 2021 à 80% en 2022.

En d’autres termes, les fonds propres devraient augmenter grâce au report à nouveau tandis que les actionnaires recevront le même montant que l’année dernière (modulo 2 centimes). 

Bon on a dit ça, on a annoncé les bonnes nouvelles et maintenant pour 2023?

Pour 2023, on aura quelques changements: premièrement, l’arrivée d’IFRS17 (sexy je sais), qui va changement légèrement la présentation des chiffres. Deuxièmement, la vraie question qui va se poser - et pour laquelle personne n’a de réponses claires - c’est la soutenabilité de la marge, la hausse du chiffre d’affaires et l’évolution du résultat net.

A mon avis, un ratio combiné à 70% est difficilement soutenable à long terme et l’équipe exécutive le sait également. Un retour à un ratio combiné aux alentours de 80%-85% est plus raisonnable, sauf si la société fait des efforts sur ses coûts internes. Mais dans un potentiel contexte inflationniste, ça sera plus difficile.

Cependant, l’inflation est une bonne chose pour Coface et les autres assureurs-crédit. Si les assurés arrivent à répercuter les hausses de prix sur leur propre chiffre d’affaires, la base assurable augmentera et donc le chiffre d’affaires de Coface (qui est souvent un pourcentage du chiffre d’affaires assurable) augmentera mécaniquement. Le seul bémol - et il peut être de taille - c’est si la pression inflationniste amène à une contraction des marges des entreprises puis une hausse des défaillances, ce qui affectera fortement Coface.

Donc bon, 2023 alors?

Eh ben… Je ne peux rien vous promettre - et j’en serais bien incapable. La seule chose que chaque actionnaire doit garder en tête est la volatilité inhérente du titre en fonction de la conjoncture économique. Souvent les grosses frayeurs sur l’économie font plonger le titre, ce qui peut être un très bon moyen de ramasser quelques titres à vil. Mais les actionnaires doivent également s’attendre à passer de longs mois de traversée du désert si la conjoncture économique est abominable, sans pour autant virer au catastrophisme apocalyptique.

Pour ma part, ma stratégie ne change pas. Je garde, je laisse dormir, j’encaisse le dividende annuel et j’attends. Rien de bien novateur en somme. J’ai raté quelques beaux points d’entrée ces trois dernières années, mais je ne vais pas me plaindre quand même.

Dans les tous les cas, chers lecteurs, actionnaires ou non de Coface, prenez bien soin de vous.

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2    #24 18/02/2023 16h32

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Le fait que la sinistralité augmente en 2023 n’est depuis longtemps plus une hypothèse. Elle explose déjà depuis plusieurs mois.
Défaillances d’entreprises : Que faut-il espérer ou craindre en 2023 ?

Ceci-dit pour l’instant c’est juste un retour à la normale, ce que je voulais dire c’est que les bénéfices de Coface en 2021 et 2022 sont exceptionnellement élevés et difficilement reproductibles pour les années futures et que le risque de correction est très élevé compte tenu du caractère cyclique de la valeur.


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3    #25 13/08/2023 17h22

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L1vestisseur, le 18/02/2023 a écrit :

Bonjour,
Travaillant dans le secteur de l’assurance-crédit, je peux vous assurer que les défaillances d’entreprises explosent depuis le deuxième semestre 2022 et que 2023 sera au mieux une année de retour à la normale après des années 2020, 2021 et 2022 anormalement pauvres en terme de défaillances.
Au vu du cours actuel de coface et des prévisions très optimistes des analystes (cf prévisions sur ZoneBourse), pour moi l’explosion de la sinistralité en 2023 n’est pas pricée dans le cours et les prévisions ne prennent en compte que le bénéfice de la hausse des taux d’intérêts.
Après avoir dit cela j’ajouterai que nous sommes au plus haut historique pour une valeur cyclique.

Petit update avec la parution des résultats du 1er semestre 2023 qui sont, à ma grande surprise, très bons. Malgré une hausse des défaillances d’entreprises de 35% sur un an, le ratio brut de sinistralité ressort en hausse de seulement 7,4 points, à 39,4%.
Sur les six premiers mois de l’année, le bénéfice net du groupe s’est inscrit à 129 M€, contre 135 M€ lors de la même période de 2022, soit une baisse de seulement 4,4%.
On a même un chiffre d’affaires qui progresse de 10% à 960 M€. Source

Autrement dit, je me suis royalement planté dans mon analyse et mes prévisions, et j’ai émis un red flag à la communauté à tort, et je vous prie de bien vouloir m’en excuser !

Comme avec les banques il est difficile d’analyser et de comprendre et d’anticiper les résultats des assureurs. Néanmoins en période de dégradation de la conjoncture économique et dans un contexte de flambée des défaillances d’entreprises, on aurait pu (peut) s’attendre à une forte baisse des résultats de Coface, et voir le cours s’effondrer comme à l’été 2016 ou au début de 2020. Mais ce n’est pas  (encore ?) le cas.
A 8x les bénef et avec un rendement du dividende de 10%, et si Coface arrive à conserver de bons résultats au 2e semestre, je dis bravo aux actionnaires qui ont pris un risque gagnant jusque là.


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