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#26 10/12/2012 00h02
- placementapapa31
- Membre (2011)
- Réputation : 48
sergio8000 a écrit :
Ben Bernanke a observé ce qui a été fait dans la grande dépression et au Japon
Puisque vous parlez du Japon, je remarque tout de même que les indices japonais n’ont jamais récupéré leur niveau de la fin des années 80, me semble-t-il. Est-ce anodin?
Fichier:Nikkei 225(1970-).svg ? Wikipédia
sergio8000 a écrit :
en France, on a bien toujours les 3 pilliers de l’économies qui sont surendettés malheureusement
Vous voulez dire : ménages, entreprises, état? (et banques?)
Je suis en tout cas ravi, si je vous ai bien compris, que vous reconnaissiez l’existence d’un deleveraging en France. Enfin, deleveraging qui n’a peut-être pas encore vraiment commencé, ou à peine. Je veux dire que le meilleur est peut-être à venir.
Puisqu’on en est au deleveraging, je suis vous l’avez bien compris fan de Dalio. Il m’a fait comprendre dans ses papiers sur le deleveraging (initialement cités ici par Thomz) la nature profonde d’une bulle de crédit et ses effet sur le gonflement de l’activité, chose essentielle et en général mal enseignée (en France du moins) et mal comprise. Que reprochez-vous exactement aux analyses de Dalio dans ce domaine?
sergio8000 a écrit :
Ce que je peux vous dire en tout cas, c’est qu’avec une approche pricing avec comme critère mon PE 10 ans doit être inférieur à 18, vous ne risquiez pas de rentrer sur le marché ni pré explosion de la bulle dot com, et encore moins pré crise des subprimes.
Là, je dois dire que votre argument me semble imparable. Si on se fixe un PER limite, je ne vois pas en effet comment on peut déraper.
Cependant, votre PER 10 ans, il est bien calculé par rapport aux 10 années passées? Si oui, en quoi cela engage-t-il pour l’avenir?
Connaissez-vous un bon lien qui donne les dividendes US et France historiques? Je serais curieux de voir ça, et je ne crois pas que ceci soit présent dans "Les placements de l’épargne à long terme" de JF de Laulanié (mais je vais vérifier).
sergio8000 a écrit :
Aujorud’hui, on n’est clairement pas à 10, mais on n’est pas non plus à 30, et votre stratégie obligataire (fonds EUR d’assurance vie) pour l’Europe me semble très prudente
Voulez-vous dire TROP prudente?
Je précise que les seules valeurs actions que j’ai gardées sont deux trackers world… Et je ne suis pas opposé à un renforcement!
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#27 10/12/2012 00h20
- sergio8000
- Invité
Ce que vous dîtes, Thomz, était en effet ce qui était rapporté sur le personnage jusqu’en 2000.
Le rendement de Soros s’est normalisé depuis (il reste tout de même proche de 20% par an, ce qui est pas mal du tout, mais on est bien loin des 33% l’an pré 2000).
En tout cas, je n’irais pas essayer de faire pareil. Je pense aussi que lambda essayant de l’imiter n’aurait pas pu faire le trade sur le GBP qui "ruina la banque d’Angleterre" : je ne comprends toujours pas comment on a pu le laisser faire un truc pareil à vrai dire… Enfin bref, pour moi, c’est du voudou :-)
#28 10/12/2012 00h57
- thomz
- Membre (2011)
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C’est certain!
Puisque que nous parlons de voudou, et dans un autre registre, vous connaissez Michael Burry?
Ci-joint, de la lecture de qualité: Betting On The Blind Side
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#29 10/12/2012 02h17
- placementapapa31
- Membre (2011)
- Réputation : 48
placementapapa31 a écrit :
Cependant, votre PER 10 ans, il est bien calculé par rapport aux 10 années passées? Si oui, en quoi cela engage-t-il pour l’avenir?
Connaissez-vous un bon lien qui donne les dividendes US et France historiques? Je serais curieux de voir ça, et je ne crois pas que ceci soit présent dans "Les placements de l’épargne à long terme" de JF de Laulanié (mais je vais vérifier).
Rectification : après vérification il y a deux graphiques sur les dividendes historiques dans le livre de Laulanié, un US et un France. Je mettrai les "scans" demain.
sergio8000 a écrit :
A ma connaissance, il n’y a eu qu’un deleveraging étatique "sérieux" dont on puisse parler aujourd’hui
Il me semble qu’un deleveraging n’est pas que étatique : il est aussi privé (ménages, entreprises)
Sinclair a écrit :
Magnus Carlsen, le prodige des échecs.
Magnus Carlsen a écrit :
Of course, analysis can sometimes give more accurate results than intuition but usually it’s just a lot of work. I normally do what my intuition tells me to do. Most of the time spent thinking is just to double-check.
Vous aussi Sinclair, tout comme Sergio8000, vous abordez cette question de l’énergie énorme nécessaire à l’analyse, et de la rentabilité de l’investissement d’une telle dépense. Cette question, j’insiste, me paraît centrale. En d’autres termes, quelle est la productivité marginale du stock picking (même sérieux) par rapport à celle d’une approche indexée? (il faut je crois inclure dans le coût de l’investissement en stock picking le coût d’opportunité du temps passé, qui pourrait être utilisé autrement : loisirs, famille, lecture, ou autre investissement - si bien sûr l’analyse est une passion alors ceci n’est pas valable car là le coût de l’analyse devient nul voire négatif)
Dernière modification par placementapapa31 (10/12/2012 03h01)
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#30 10/12/2012 10h05
- sergio8000
- Invité
Placementpapa,
Il n’est pas anodin que le Nikkei n’ait jamais récupéré son niveau de 1980. Le PER était le plus stratosphérique jamais enregistré pour un indice dans le monde. Le Japon n’a un PER normal que depuis très récemment. D’ailleurs, à titre anecdotique, c’est ce qui explique sans doute qu’il y a pas ml d’opportunités et que les stocks pickers commencent à y faire pas mal d’argent (même si le Nikkei, lui, est toujours bas). Le Japon n’a, je vous le concède volontiers, jamais déleveragé au niveau Etat (et ménages) depuis les années 80, mais il n’a jamais eu de pricing raisonnable non plus ! En revanche, je souligne que le bilan de nombreuses entreprises est "anormalement fort" dans le pays.
Je voulais en effet dire entreprises, ménages et Etats. Les banques sont très liées aux entreprises, mais rien ne justifie la confusion des deux :-).
Je ne reproche rien à Dalio, qui est un type brillant (vraiment !). Cependant, je ne note pas suffisamment de deleveragings historiques au sens des 3 pilliers pour pouvoir en tirer une conclusion ferme et définitive.
Dans l’approche des PE, on parle en effet d’historique sur 10 ans. Cependant, si vous regardez l’histoire des profits corporate aux US, la plupart du temps, il ne font que monter dans leur ensemble (une seule décennie où vous pouvez trouver une baisse). Mais surtout, la vraie raison pour laquelle on regarde l’historique est qu’on ne connaît pas le futur, et qu’on essaie de se baser sur des faits pour avoir un processus de réflexion à peu près cohérent. J’admets toujours ne pas pouvoir prévoir le futur.
Je ne reconnais pas l’existence d’un deleveraging en France, mais d’un leveraging :-). De toutes les manières, si même je ne le reconnaissais pas, vous pourriez aisément me le démontrer par des faits !
#31 10/12/2012 11h49
- Sinclair
- Membre (2011)
- Réputation : 39
placementapapa31 a écrit :
Vous aussi Sinclair, tout comme Sergio8000, vous abordez cette question de l’énergie énorme nécessaire à l’analyse, et de la rentabilité de l’investissement d’une telle dépense. Cette question, j’insiste, me paraît centrale. En d’autres termes, quelle est la productivité marginale du stock picking (même sérieux) par rapport à celle d’une approche indexée?
Vous avez raison, c’est une question centrale. Je pense que cette productivité marginale est faible, nulle/négative pour un débutant, et croit lentement avec l’expérience et la compétence. Si ce n’est pas une passion ou/et si l’on n’a pas un patrimoine conséquent à investir, c’est contre-productif.
Je rejoins sergio sur la meilleure cible pour le stock-picking : les small/micro/nano/pico caps.
1) Une entreprise petite ou moyenne est plus simple à comprendre.
2) Elle est beaucoup moins analysée => le marché est (encore) moins efficient =>les opportunités d’investissements sont plus nombreuses.
@thomz : c’est amusant, je pensais justement à Burry et son syndrome d’asperger.
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#32 10/12/2012 13h52
- sergio8000
- Invité
Je pense de mon côté que les avantages de l’investisseur particulier ne sont pas assez exploités malheureusement. Notamment, il n’a jamais de rédemptions de fonds et n’a pas de comptes à rendre. De plus, il a un petit capital et toutes les opportunités lui sont accessibles, contrairement aux FCP. Il est presque seul à pouvoir faire du vrai long terme et du vrai picking.
Je pense que si un particulier exploite intelligemment ces avantages, il sera peu corrélé au marché et pourra atteindre des rendements exceptionnels en prenant des risques très faibles. C’est mon intime conviction en tout cas ! Cela demande un certain travail (mais rien de démesuré), et je ne pense pas que ce soit inaccessible. Il n’y a rien qui ne s’aprenne pas là-dedans.
#33 10/12/2012 14h54
- placementapapa31
- Membre (2011)
- Réputation : 48
sergio8000 a écrit :
Je ne reconnais pas l’existence d’un deleveraging en France, mais d’un leveraging :-)!
Merci, vous me l’enlevez de la bouche!
La France qui continuer à leverager parmi d’autres pays du Sud qui deleveragent, eux, ce n’est pas sans conséquences (à venir?) me semble-t-il.
sergio8000 a écrit :
Je pense que si un particulier exploite intelligemment ces avantages, il sera peu corrélé au marché et pourra atteindre des rendements exceptionnels en prenant des risques très faibles. C’est mon intime conviction en tout cas ! Cela demande un certain travail (mais rien de démesuré), et je ne pense pas que ce soit inaccessible. Il n’y a rien qui ne s’aprenne pas là-dedans.
Puisqu’on parle de ça, auriez-vous un premier livre ou un lien à conseiller pour commencer à aborder l’analyse micro? (pour quelqu’un ayant déjà une formation en gestion, ayant abordé les actions et l’investissement via des livres comme The four pilars of investing de Bernstein, Les placements de l’épargne à long terme de JF de Laulanié, ou le livre d’IH, mais n’ayant pas encore réellement abordé l’analyse d’entreprise dans une optique de stock picking).
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#34 10/12/2012 15h25
- Pit
- Membre (2011)
- Réputation : 62
thomz a écrit :
C’est certain!
Puisque que nous parlons de voudou, et dans un autre registre, vous connaissez Michael Burry?
https://www.investisseurs-heureux.fr/up … iteers.jpg
Ci-joint, de la lecture de qualité: Betting On The Blind Side
Super article complet et passionnant ! Il y a 2 idées que j’ai beaucoup aimées :
La première liée à l’investissement :
Vanity Fair a écrit :
The more he studied Buffett, the less he thought Buffett could be copied. Indeed, the lesson of Buffett was: To succeed in a spectacular fashion you had to be spectacularly unusual. “If you are going to be a great investor, you have to fit the style to who you are,” Burry said. “At one point I recognized that Warren Buffett, though he had every advantage in learning from Ben Graham, did not copy Ben Graham, but rather set out on his own path, and ran money his way, by his own rules.… I also immediately internalized the idea that no school could teach someone how to be a great investor. If it were true, it’d be the most popular school in the world, with an impossibly high tuition. So it must not be true.
et
La deuxième qui est un concept classique de théorie de l’engagement appliqué à l’investissement :
Vanity Fair a écrit :
“I hated discussing ideas with investors,” he said, “because I then become a Defender of the Idea, and that influences your thought process.” Once you became an idea’s defender, you had a harder time changing your mind about it.
Et sinon pour faire une tentative de lien avec le sujet je n’ai pas le syndrome d’Asperger et je suis totalement dans l’optique d’IH
InvestisseurHeureux a écrit :
Sur ce forum, nous essayons de battre le marché (c’est-à-dire, soit faire la même performance avec moins de volatilité, soit une performance supérieure avec une volatilité identique), ce qui implique de passer du temps pour chercher les titres qui sont bon marché eu égard de leur valeur intrinsèque (stock picking).
Cependant, toutes les statistiques montrent que nous avons peu de chance d’y arriver.
C’est pourquoi, je pense que le stock picking n’est intéressant que si c’est une passion.
En l’occurrence, ce n’est pas une passion pour moi
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#35 10/12/2012 17h43
- placementapapa31
- Membre (2011)
- Réputation : 48
sergio8000 a écrit :
Dans l’approche des PE, on parle en effet d’historique sur 10 ans. Cependant, si vous regardez l’histoire des profits corporate aux US, la plupart du temps, il ne font que monter dans leur ensemble (une seule décennie où vous pouvez trouver une baisse). Mais surtout, la vraie raison pour laquelle on regarde l’historique est qu’on ne connaît pas le futur, et qu’on essaie de se baser sur des faits pour avoir un processus de réflexion à peu près cohérent. J’admets toujours ne pas pouvoir prévoir le futur.
Je pense que vous avez raison sur les dividendes. Voici les courbes de JF de Laulanié dont je parlais :
(désolé pour la qualité médiocre des images, on voit cependant bien les dividendes en grisé)
N’oublions pas tout de même qu’il s’agit là de dividendes hors impôts, et que beaucoup d’entre nous résident en France, ce qui change tout. Surtout que avec l’appauvrissement collectif, les ponctions (sur les revenus de tous les actifs, et parfois sur la valeur des actifs eux-mêmes) vont nécessairement s’alourdir.
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#36 10/12/2012 18h12
- sergio8000
- Invité
placementapapa31 a écrit :
Puisqu’on parle de ça, auriez-vous un premier livre ou un lien à conseiller pour commencer à aborder l’analyse micro? (pour quelqu’un ayant déjà une formation en gestion, ayant abordé les actions et l’investissement via des livres comme The four pilars of investing de Bernstein, Les placements de l’épargne à long terme de JF de Laulanié, ou le livre d’IH, mais n’ayant pas encore réellement abordé l’analyse d’entreprise dans une optique de stock picking).
Je pense que le minimum syndical est de lire The Interpretation of financial statements par Ben Graham avec l’Investisseur Intelligent. Les deux bouquins combinés sont un bon socle pour les investisseurs profanes que nous sommes.
Sans vouloir frimer, je peux aussi vous inviter à regarder quelques analyses sur notre blog Be Rich Corp qui donnent une idée (que j’espère à peu près claire) de ce que nous regardons dans une entreprise. Ce contenu n’invente rien mais reprend les préceptes de Graham/Buffett dans un cadre plus "léger" pour rendre les choses accessibles à tous (c’est mon espoir).
Par ailleurs, je vous avoue que j’essaie de créer un contenu qui permette d’avoir toutes les bases du value investing sur un seul support pour permettre de réduire drastiquement le temps d’apprentissage (mon grand défi : une seule journée). Ca demande beaucoup de recul et j’espère y arriver… Nous verrons bien.
#37 11/12/2012 17h59
- placementapapa31
- Membre (2011)
- Réputation : 48
sergio8000 a écrit :
Je pense que le minimum syndical est de lire The Interpretation of financial statements par Ben Graham avec l’Investisseur Intelligent. Les deux bouquins combinés sont un bon socle pour les investisseurs profanes que nous sommes
Merci. Je me dis qu’un peu d’approche micro ne peut que faire du bien, même si comme moi on s’intéresse plutôt à une approche indexée. Vous conseillez une édition en particulier? (ou simplement les plus récentes disponibles)
sergio8000 a écrit :
Je pense de mon côté que les avantages de l’investisseur particulier ne sont pas assez exploités malheureusement. Notamment, il n’a jamais de rédemptions de fonds et n’a pas de comptes à rendre. De plus, il a un petit capital et toutes les opportunités lui sont accessibles, contrairement aux FCP. Il est presque seul à pouvoir faire du vrai long terme et du vrai picking.
Je pense que si un particulier exploite intelligemment ces avantages, il sera peu corrélé au marché et pourra atteindre des rendements exceptionnels en prenant des risques très faibles. C’est mon intime conviction en tout cas ! Cela demande un certain travail (mais rien de démesuré), et je ne pense pas que ce soit inaccessible. Il n’y a rien qui ne s’aprenne pas là-dedans.
Je voudrais faire une remarque. Vous défendez (fort bien) le stock picking et l’analyse d’entreprise. Ce que je me dis tout de même, c’est la chose suivante : je sais par expérience que par exemple dans des domaines comme la stratégie, le marketing, la gestion de projet, on ne travaille efficacement qu’en équipe (diagnostic, recherches de solutions, méthodes de résolution de problème, techniques de créativité, brain-storming …).
Alors je me dis : n’est-ce pas la même chose pour l’analyse et la gestion active de fonds? Je veux dire, qu’espérer quand on est un investisseur isolé, ce qui en général le cas d’un particulier.
sergio8000 a écrit :
Oncle Ben ne laisse aucune alternative d’investissement viable par rapport aux actions
J’avoue que votre formulation est parlante. Cependant, ce soutien du cours des actions n’est-il pas artificiel? (la question est peut-être hors de propos - je suis en effet conscient que en analyse économique moderne, effet "réel" ou "artificiel" n’ont pas toujours de frontières bien définies - si je me fais bien comprendre… je veux dire que je crois que la politique monétaire peut être un pari efficace sur l’avenir, mais cela dépend de la NATURE des causes des problèmes)
Dernière modification par placementapapa31 (11/12/2012 18h15)
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#38 11/12/2012 22h47
- sergio8000
- Invité
Je vous recommande les éditions les plus récentes, je pense qu’elles sont tout à fait viables ! Si vous le pouvez, prenez les en anglais (la traduction française de l’investisseur intelligent est horrible).
Dans le stock picking, par expérience, on travaille le mieux quand on est seul enfermé dans un bureau insonorisé. C’est là qu’on est à l’abri de la foule, notre pire ennemi. C’est cette foule qui vous dira qu’AIG va faire banqueroute ou qu’Apple est une compagnie morte aux moments où ces compagnies sont nettement en deça de leur valeur liquidative et profitables. Et c’est là qu’après analyse approfondie, vous vous éleverez seul contre tous et que vous direz : désolé les gars, mais vous avez tous tort, et je vais accumuler tout ce que je peux en avoir. N’oubliez pas, la foule a toujours des raisons de s’inquiéter. Si vous avez un esprit très résistant, vous pouvez échanger avec des personnes qui pensent comme vous (mais parfois, il faut aussi savoir aller contre elles, parce que vous aurez raison, et vous pourrez vous le démontrer avec des faits et un raisonnement logique).
Pour la dernière raison, c’est bien possible que le marché soit articficiellement sur évalué, mais une chose me semble particulièrement importante à prendre en compte : on investit pour essayer, à long terme, de faire mieux que le rendement sans risque que l’on peut avoir et pour essayer de contrecarrer l’inflation. Si le rendement sans risque est médiocre, alors avoir un rendement légèrement meilleur est déjà une excellente performance en soi, non ? Les actions offrent aujorud’hui en tant que classe un meilleur rendement que le rendement sans risque, cela semble évident… Toute autre considération me dépasse… Au point que cela justifie que je sois investi sur des actions en totalité :-).
#39 12/12/2012 23h28
- placementapapa31
- Membre (2011)
- Réputation : 48
sergio8000 a écrit :
Si vous le pouvez, prenez les en anglais (la traduction française de l’investisseur intelligent est horrible).
Je suis d’accord avec vous : quand on peut il vaut mieux en Anglais. Et pas seulement à cause de la traduction. Je trouve souvent que l’anglais est plus pédagogique que le français en économie et en gestion (et aussi en physique et en mécanique : les moteurs c’est mon hobby). Par exemple, l’expression "courbe des taux" ne veut pas dire grand-chose, elle ne vous aiguille pas vers la nature profonde du problème. Par contre, je trouve que l’expression "yield curve", en elle-même, évoque bien les flux de revenu futurs qui vont rentabiliser progressivement l’investissement.
sergio8000 a écrit :
Dans le stock picking, par expérience, on travaille le mieux quand on est seul enfermé dans un bureau insonorisé.
Ce serait donc un peu comme le contrôle de gestion : la recherche des origines des coûts, l’identification des causes de la création de valeur, la visualisation de la "cartographie" des causalités et des synergies, tout cela ne peut se démarrer que dans la solitude de l’étude (selon moi). C’est dans une phase ultérieure qu’on a besoin de travailler en groupe, pour résoudre les problèmes, rechercher des solutions …
Mais je suppose que cette deuxième phase est moins présente en gestion de fonds actions : après l’analyse on achète, en telle quantité, ou pas (je veux dire, il n’y a pas réellement de solution à trouver - à moins qu’un choix particulier d’allocation ne soit justement une réponse, ou une des réponses possibles, à un problème de gestion donné, à un objectif donné) - j’espère ne pas être trop abstrait…
Dernière modification par placementapapa31 (12/12/2012 23h48)
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#40 12/12/2012 23h54
- sergio8000
- Invité
Vous n’êtes pas trop abstrait et c’est exactement cela pour moi. D’expérience, le contrôle de gestion est en effet une activité très proche de l’analyse (même si je trouve l’analyse un peu plus "challenging" à partir du moment où on commence à s’intéresser à l’activité, au secteur et aux concurrents : mais ce n’est en rien obligatoire dans une approche deep value).
#41 13/12/2012 02h24
- placementapapa31
- Membre (2011)
- Réputation : 48
sergio8000 a écrit :
Je vous recommande les éditions les plus récentes, je pense qu’elles sont tout à fait viables ! Si vous le pouvez, prenez les en anglais (la traduction française de l’investisseur intelligent est horrible).
Donc ça :
The Interpretation of Financial Statements: The Classic 1937 Edition
Et ça :
The Intelligent Investor
Bref, de quoi égayer les soirées de l’investisseur…
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#42 13/12/2012 09h38
- Sinclair
- Membre (2011)
- Réputation : 39
Dans le genre stratégie de stock picking très basique, Donald Smith, ça tient en une page :
Donald Smith & Co
Track record : 15% sur 30 ans, et notamment 12% sur la dernière décennie. Respect.
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#43 13/12/2012 13h07
- pvbe
- Membre (2010)
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D’abord un screening pour ne retenir quel le 1er décile des cours/valeur comptable tangible les plus bas, ensuite une analyse fondamentale.
C’est du classique, il serait intéressant de savoir ce que Donald G. Smith entend par analyse fondamentale.
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#44 14/12/2012 17h54
- placementapapa31
- Membre (2011)
- Réputation : 48
sergio8000 a écrit :
il a réussi, dans une certaine mesure, à deleverager les banques et les ménages, en transférant l’endettement sur l’Etat. Il a réduit 3 leverages à 1 seul, et le problème est aujourd’hui beaucoup plus gérable qu’il ne l’était pour les US. Je pense que L’Europe pourra s’inspirer de cette politique, même si elle est clairement en retard au niveau du deleveraging
Qu’est-ce que cela change, selon vous, d’avoir réduit 3 delevelages à un seul?
sergio8000 a écrit :
Vous n’êtes pas trop abstrait et c’est exactement cela pour moi. D’expérience, le contrôle de gestion est en effet une activité très proche de l’analyse (même si je trouve l’analyse un peu plus "challenging" à partir du moment où on commence à s’intéresser à l’activité, au secteur et aux concurrents : mais ce n’est en rien obligatoire dans une approche deep value).
Pardonnez la question basique, mais est-il possible d’expliquer en quelques mots la différence entre une approche "value" et "deep value"?
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#45 14/12/2012 18h30
- sergio8000
- Invité
Pour moi, il suffit que l’Etat arrête ses dépenses inutiles et monte un peu ses impôts (auprès de ceux qu’il a deleveragé et qui vont mieux aujourd’hui grâce à cela, ça me paraît correct) pour que le problème se résolve dans le temps. Autant je suis contre l’augmentation des taxes sans aucune contrepartie pour que les pilliers "actifs" de l’économie, les entreprises et les travailleurs, trinquent (tout ressemblance avec un Etat que vous connaissez est purement fortuite bien entendu), autant je suis tout à fait pour les échanges donnant/donnant et temporaires. D’autant plus qu’aux US, les augmentations de taxes ont toujours été historiquement temporaires et sont revenues à des niveaux raisonnables une fois les problèmes réglés.
Je ne dis pas détenir la vérité, mais, entre gens pragmatiques, je pense que la situation est plus simple à gérer.
----------------
L’approche deep value est purement patrimoniale, sans considération sur l’activité de l’entreprise. Vous achetez de la décôte sur actif net avec un panier diversifié. D’autres approches value consistent, par exemple, à payer de la croissance pas cher ou à prix négatif. On peut aussi envisager une approche value basée sur des valeurs sur le marché privé plutôt que sur la valeur patrimoniale, et plusieurs autres variantes.
L’approche deep value n’est, en somme, qu’une déclinaison de l’approche value.
#46 14/12/2012 19h08
- placementapapa31
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Merci pour l’explication sur l’approche "deep value", ça va me donner matière à réfléchir…
sergio8000 a écrit :
entre gens pragmatiques, je pense que la situation est plus simple à gérer.
Certes! Entre gens pragmatiques. Pour le cas français, j’ai du mal à voir le pragmatisme (enfin, je parle du pragmatisme gestionnaire, car pour ce qui est du pragmatisme électoral, je crois le voir).
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#47 15/12/2012 23h25
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Merci thomz l’article sur Burry est passionnant ! Lu d’une traite, un ISTJ ou INTJ à son summum. Un brin Asperger sans doute (encore que le diagnostic exact est long et ardu à rendre) mais surtout une énorme capacité de concentration et d’analyse, en fait pas énorme surhumaine… qui lui a bien servi. J’ai adoré le passage sur les credit-default swaps sur des subprime-mortgage bonds qu’il propose aux grandes banques qui… n’y avaient même pas pensé puis qui jouent le jeu de façon un peu perverse
Évidemment, le journaliste n’est pas dupe de la "raison" invoquée continuellement par Burry (j’ai personnellement un œil gauche quasiment inutile et je suis pourtant très sociable) mais ce qui est certain c’est que son caractère ultra asocial (quel que soit le "vrai" diagnostic médical) est la clé de son succès :
He attributed his unusual powers of concentration to his lack of interest in human interaction, and his lack of interest in human interaction … well, he was able to argue that basically everything that happened was caused, one way or the other, by his fake left eye.
Parrain pédago pour Bourso, Binck et Bourse Directe. Meduse Paris :)
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#48 28/05/2013 23h41
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“INTJ”
sergio8000 a écrit :
placementapapa31 a écrit :
Enfin, n’y a-t-il pas une troisième approche : celle du market timing (je parle d’un timing long, bien sûr). Certes, tous les "indiciels" vous diront : pas de timing, mais de investissement programmé! (ceci clos le débat). Mais pourtant, on dit souvent que en bourse, c’est "when you start and when you leave". Alors, que conclure?
Bonjour Placementpapa,
Parlez-vous vraiment de timing ? Ne faîtes-vous pas plutôt alusion au pricing ?
Si vous parlez de timing, cela veut dire que vous anticipez une évolution future positive dans une certaine mesure, par définition. Avec mon expérience (d’investisseur peu importe ici que je sois actif), je n’ai jamais su quel était le bon moment pour me mettre long sur le marché ou sur une action en particulier (peu importe ici, encore une fois).
En revanche, dans une approche pricing (parfaitement applicable à un indice, puisque vous pouvez calculer un PE, PE 10ans, P/FCF, P/FCF 10ans ou rendement dividendaire moyen sur l’indice), vous pouvez estimer si vous considérez qu’il est adéquat ou non de rentrer à un niveau de prix donné. Typiquement, si votre PE 10 ans est de 10, il semble relativement plus prometteur de rentrer que si ce même indicateur est à 30 (comme en 2007). Mais vous ne cherchez aucunement à déterminer si c’est le bon moment ou non dans une telle approche, vous êtes simplement déterminé à accumuler à des niveaux de prix où, par exemple, PE 10 ans est inférieur à 15, tout comme vous ne voulez pas investir au-dessus de ce seuil, ou simplement investir moins jusqu’à 20 et arrêter au-delà (ou une autre technique). Mais jamais vous ne regardez ce que l’indice a fait et n’essayez de prévoir son évolution.
Vous pouvez aussi y ajouter une stratégie de type je rebascule majoritairement en obligations si le rendement des US bonds à 10 ans est supérieur à dividende de l’indice S&P 500 + 6% (à titre d’exemple). Encore une fois, il s’agit d’une considération de pricing (puisque vous ne cherchez pas à déterminer ce qui va performer le mieux).
EDIT : Noname, je viens de voir votre poste. Si vous cherchez le graal de l’investissement passif, vous avez peut être bien un élément de réponse juste au-dessus :-). Bien sûr l’investisseur rebalancera entre actions et obligations avec comme référence 50/50 puis plus ou moins selon l’écart des rendements de l’indice actions et des obligs US 10 ans. Cette technique a fait ses preuves depuis belle lurette et permet d’éviter de se faire laminer pendant les bulles aussi bien dans les actions que dans les obligations, en assurant un rendement toujours décent.
Et je pense que cette approche là de l’investissement passif nécessite un certain travail, en effet, même si c’est beaucoup moins qu’un vrai stock picking. Je dirais que c’est, en quelque sorte, de l’investissement passif intelligent.
L’un des critères typiques de Graham. J’approuve à 100%. Restons à l’écart des big caps US en ce moment (quel dommage) !
Hors ligne
#49 23/11/2016 21h04
- Gaetanlh
- Membre (2014)
- Réputation : 9
Le générateur est-il toujours d’actualité et mis à jour ?
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#50 24/11/2016 15h54
- InvestisseurHeureux
- Admin (2009)
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