protéger nos actifs face à une faillite de la France vis à vis de sa propre dette
C’est à dire que la France serait incapable de faire face aux échéances. Il me semble qu’on en est encore loin.
Il est bien difficile d’envisager quelle sera la prochaine crise : qui avait vu venir les subprimes et leurs conséquences ? Bien peu de personnes.
Mais, à mon humble avis, avant la France il y aura d’autres pays en difficulté. Cf. Grèce, Italie, Espagne… Ca mène à quoi ? A une dévaluation de l’euro par rapport aux autres monnaies (c’est déjà un fait avec un taux de change de 1,08 $ alors que c’était monté à 1,60 il y a quelques années). Peut-être à l’éclatement de la zone euro.
Ensuite, vous parlez de crash boursier. C’est un risque très différent. Il y a deux types de crash boursiers : ceux qui restent circonscrits à la bourse, et ceux qui sont en lien avec l’économie réelle. Le premier cas est moins inquiétant (sauf pour celui qui a tout en actions, et encore, pas vendu pas perdu).
Par ailleurs, vous semblez juste vouloir mettre vos actifs à l’abri. En règle générale, moins il y a de risque moins il y a de rendement. Mettre vos actifs à l’abri peut certes les protéger (éviter la perte en capital) mais aussi les rendre improductifs (ne plus avoir leur masse qui augmente grâce aux intérêts composés).
Dans les investissements liés à la peur, le moins productif est sans doute l’investissement survivaliste. Une partie des américains notamment a eu très peur en 1999 du Y2K bug à venir. Ils ont dépensé des dizaines de milliers de dollars pour acheter de la nourriture, des armes, des équipements etc. Cf par exemple cette liste des 100 choses à avoir car elles disparaissent en premier en cas de crise grave (c’est en français mais c’est traduit d’une liste américaine) : Survivalisme : Les 100 premières choses qui disparaissent en cas de crise grave
D’autres vont plus loin avec leur bunker ou retreat (version US) ou leur BAD (Base autonome durable, sorte de maison de campagne bunkerisé, concept de Piero san Giorgio, le nouveau gourou des gens qui ont des sous à dépenser). Là ça chiffre plutôt en centaines de milliers de dollars (ou euros).
Le seul problème, c’est que ça ne sert que "en cas de crise grave". Je suis curieux de savoir ce que sont devenus les "100 choses à avoir" de ceux qui ont fait des stocks avant le Y2K bug. 17 ans plus tard, une grande partie a dû être perdue (nourriture avariée, équipements obsolètes, abîmés ou bouffés par les rongeurs). Si on raisonne en termes de placement financier, quelle a été la perte sur la capital investi ? Ca serait intéressant de le savoir.
C’est bien le problème d’un investissement purement défensif : si l’évènement redouté ne se produit pas, on se retrouve avec de l’argent qui ne produit rien, voire qui se dévalue.
Les métaux précieux, au moins, ne s’abîment pas (l’argent s’oxyde, quand même). Mais ils ne sont pas dénués d’un coût (coffre de banque) et/ou d’un risque (cambriolage ; perte de valeur).
Il faut rappeler que lors de la grosse crise de 2008-2009, l’or a baissé de 40 % et l’argent de presque 70 % (en dollars). Par rapport à leur réputation d’"assurance contre les crises", ça fait un peu tache.
En plus du fil cité par Mevo, je vous recommande de lire celui-ci, plus complet et avec des points de vue plus diversifiés : De l’or dans votre allocation d’actif ? Sous quelle forme ?
Si l’on est assez malin pour savoir quelle est la prochaine crise, on peut essayer de placer son argent sur les actifs qui souffriront le moins, voire ceux qui en profiteront. Il faut une grande dose de clairvoyance et une énorme connaissance de l’économie.
Si on est moins malin, on peut déjà diversifier : en termes de monnaies (pas tout en euro), en termes de secteurs économiques (pas tout dans le même secteur, par exemple ni 100 % bourse ni 100 % immobilier), en termes de secteurs géographiques (pas tout en zone euro). La diversification permet une résilience relative.
Dernière modification par Bernard2K (27/03/2017 11h18)