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#176 17/12/2022 06h23

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gorn, le 16/12/2022 a écrit :

Si on prend la zone euro et qu’on arrive avec une inflation a 10% environ en fin 2022-début 2023 il faudrait un gros choc récessif pour aller a une inflation de 2%. 3-4% a fin 2023 serait déjà très très bien.

Je ne suis pas du tout de cet avis : en Europe l’inflation est assez différentes des USA, elle vient en large partie de la hausse des prix de l’énergie et de la baisse de l’Euro (donc hausse du prix des importations). L’inflation "core" elle est moitiée moins élevée, à 5%.

Hors ces phénomènes exogènes sont "one shot" : l’Euro ne va probablement pas continuer a baisser (il est même probable qu’il remonte, comme on commence à le voir), et il est aussi peu probable que le gaz et l’électricité montent plus haut que les records atteints il y a quelques mois. De fait, la BCE n’a réellement besoin que de baisser l’inflation de 3 points (de 5% de core à 2%), le reste étant probablement déjà dans le rétroviseur. On peut même espérer qu’une hausse de l’Euro/baisse énergie vienne aider en jouant un effet déflationniste.

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#177 17/12/2022 07h58

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C’ėtait explicitement un des buts de l’indépendance des banques centrales, lorsque l’idee a été avancée, de pouvoir mettre le hola à des politiques budgétaires non-orthodoxes poussées par des politiciens démagogiques qui achèteraient les voix des électeurs .  C’était bien sûr l’état-providence qui était dans le viseur des promoteurs de cette idée.

Ensuite les deficits peuvent venir d’autres choses que des excès de dépenses sociales. Il peut  y avoir des excès dans les réductions de recettes, d’impôts par exemple,  ou dans les marges des entreprises qui passent des marchés publics.

Il y a eu de gros problèmes de cette nature, de démagogie fiscale et disons-le de corruption, avec les gouvernements  conservateurs qui se succèdent depuis 2010 au Royaume-Uni. En France, le problème semble plutôt l’incompétence des dirigeants, mais,  de la démagogie fiscale, il y en a certainement, pas seulement envers les ménages d’ailleurs. Quant à la corruption, elle existe toujours, dès qu’il y a des marchés, en particulier des marchés publics,  elle est simplement plus ou moins importante, plus ou moins voyante.  En Italie, le problème est peut être pire qu’en France, il y a plus de corruption,  mais il y a moins de dépenses sociales.

Les autorités monétaires ne peuvent pas arbitrer entre  les différents postes de dépenses des agents ėconomiques, elles ne peuvent qu’en contraindre le niveau général.  Et là,  elles ont manifestement choisi la récession.  C’est donc à tout le monde qu’elles serrent la ceinture, pas seulement aux états endettés excessivement.

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#178 12/08/2024 08h06

Membre (2019)
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ENFP

Je suis surpris qu’on ne parle plus de la BCE ici depuis que la politique de Quantitative Tightening est mise en place, alors je me permets un petit message.

Dans le document support du dialogue monétaire entre la BCE et le parlement européen en février 2024, on voit pas mal d’éléments intéressants :
- un léger rebond de l’inflation fin 2023 (mais proche de la cible de 2% qui est réaffirmée comme étant l’objectif, Figure 1). Les anticipations d’inflation des entreprises et des ménages sont de 2,7%-3% en 2025 et de 2% en 2026.
- une projection de retour des taux d’intérêts à 3% fin 2024 et à 2 % fin 2025 (figure 6)
- une politique de QT plus agressive entre juillet 2022 et juillet 2023 pour la BCE (-20% sur la taille du bilan) que pour la Fed (-15%), notamment du a l’intervention de la FED au moment des faillites bancaires US (SVB  Dignature Banksy etc…) figure 7.
-Le QT s’étend au PEPP
avec presque 6  mois d’avance. Attention cependant, le rythme de désinvestissement est plafonné et très faible (7 Mds / mois sur un total à plus de 1800 Mds). La réduction du bilan de la BCE sur 1 an est anticipée à environ 5% du total.

Si on regarde en tendance, il semble donc que la BCE souhaite revenir à des taux plus bas. Cependant, arrivera-t-elle à maintenir sa cible d’inflation à 2%?
Elle n’y est pas parvenu entre 2008 et 2020 avec tous ces outils, on peut légitimement s’interroger. D’autant plus que la contribution de l’énergie à l’inflation est désormais nulle voire légèrement négative.


u/HJP

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