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#26 25/03/2018 09h26

Membre (2015)
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Réputation :   184  

Pour ma part j’en ai profité pour rentrer sur Axa (PRU +/-22) avec un objectif à 24/25 sur les 3 prochains mois maxi.

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.


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#27 25/03/2018 10h34

Membre (2017)
Réputation :   85  

J’attends le 20,5€ pour prendre des turbo ou des warrants, en call, en fonction du contexte… et de mon humeur !

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2    #28 16/05/2018 10h49

Membre (2018)
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Petit up sur AXA:

1. L’IPO d’AXA Equitable Holdings

AXA aurait généré un produit de 3.26MEUR via l’introduction en bourse de sa filiale américaine d’assurance vie. A priori, c’est légèrement moins que ce qu’AXA avait prévu. Toutefois, ça leur permettra de financer en partie l’acquisition d’XL.
Source: http://www.argusdelassurance.com/acteurs/axa-l-introduction-en-bourse-de-sa-filiale-americaine-finalisee.129547

2. L’acquisition d’XL

De mon point de vue, l’acquisition d’XL permettra à AXA de se recentrer sur les activités non-vie, qui sont moins sujettes aux variations de taux. La plupart des grands groupes d’assurances ont essayé de faire ça.
- Allianz était sur les rangs pour XL et a racheté également le reste des actions Euler Hermes, le leader de l’assurance-crédit.
- AIG a fait une offre pour Validus RE, il y a quelques mois de cela, pour se recentrer sur des activités assurance/réassurance non-vie.
- Sauf erreur de ma part, Generali n’a fait aucune acquisition majeure depuis la fin de l’année 2017/début de 2018 et s’est délesté d’activités considérées comme non-stratégiques (une partie de ses activités aux Pays-Bas par exemple)

Au sujet de l’acquisition d’XL en elle-même, je n’ai pas trop d’avis ; c’est une bonne boite, bien gérée, qui se concentrait sur les activités non-vie et qui avait un ratio combiné très bon (aux alentours de 90% si je ne m’abuse). A première vue, je trouvais que c’était une bonne affaire (peut-être un peu sur-payée mais une bonne affaire quand même).

Mon avis a légèrement changé, suite à une discussion de comptoir avec un actuaire d’AXA ; son avis personnel est qu’AXA a surpayé XL pour une simple raison : XL était le réassureur d’une partie des activités d’Allianz et Generali ; selon lui, il est impossible que ces deux compagnies laissent ce business à AXA pour éviter qu’AXA ait des informations sur la profitabilité de certains business d’Allianz et Generali. Cela reste de la discussion de comptoir, mais l’hypothèse se tient.

3. Les résultats Q1

Avec AXA, comme toujours, les trimestres les moins importants (Q1 et Q3) sont les moins fournis en termes d’information. On a des informations sur la croissance des primes, le ratio de solvabilité, sur les marges en vie, mais rien sur les activités non-vie. A mon sens, c’est impossible de se prononcer sur les résultats Q1, avec des informations parcellaires.

A contrario Allianz est le bon élève de la classe, avec des détails fournis sur les activités trimestrielles et des informations sur le niveau de marge. D’ailleurs, les résultats trimestriels d’Allianz étaient bons à mon sens, avec un ratio combiné qui s’améliore aux alentours de 95% (globalement tiré par les activités Global Lines vue que le ratio combiné de la filiale allemande s’est dégradé fortement à Q1 2018), un RoE qui augmente également, même si les résultats opérationnels des activités vie se sont dégradés.

Pour en revenir à AXA, je pense que la compagnie de se réorienter vers des activités à plus forte marge via l’acquisition d’XL; cependant la question reste : à quel prix ? était-il si bon que ça ? AXA n’a pas toujours eu la main heureuse au niveau des acquisitions (beaucoup de petites acquisitions foireuses, excusez-moi du terme), alors qu’Allianz a été trop frileux ces dernières années niveau acquisition (Oliver Bäte, le CEO d’Allianz, a concédé qu’Allianz avait raté certains coches au niveau des fusion-acquisitions, quelques années auparavant)

Au plaisir de débattre avec les quelques courageux qui auront parcouru mon laïus.

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4    #29 03/09/2018 15h30

Membre (2018)
Réputation :   82  

Je continue le suivi, telle une petite fourmi (Je m’excuse du retard, j’avais commencé ce message avant mes vacances et je n’ai pas pu le terminer avant le début de celles-ci).

AXA a donc publié ses résultats de mi-année.

Le résultat net H1 2018 a baissé de 548 millions d’euros pour atteindre 2.8 milliards d’euros. La baisse est majoritairement liée à des effets non-récurrents, comme les changements liés à leur filiale d’assurance-vie en Suisse, qui ont pesé pour 347 millions d’euros.

Cette baisse du résultat net cache la hausse du résultat opérationnel, qui augmente de 9% à 3.2 milliards. Cette hausse est majoritairement tirée par la branche française et les activités en Europe, qui représentent 60% du résultat opérationnel total.


Source: Présentation AXA


En France, la croissance du résultat opérationnel est tiré par l’amélioration du ratio combiné en non-vie, qui diminue de 0.6 points à 93.7% et à l’augmentation des commissions pour la gestion des UC (i.e. Unités de Compte)


Source: Présentation AXA


En Europe, le résultat opérationnel a augmenté de 10% passant à 1.3 milliards. Cette augmentation du résultat opérationnel a été tirée par l’augmentation des revenus et l’amélioration de la profitabilité.



Source: Présentation AXA


Côté chiffre d’affaires de la région "Europe", il a augmenté de 3% à 21.7 milliards, tiré par les activités vie et prévoyance, ainsi que par la santé.   



Source: Présentation AXA


En termes de profitabilité du portefeuille européen, le ratio combiné s’est amélioré pour les activités santé et P&C, tandis que la profitabilité du portefeuille prévoyance s’est légèrement détériorée.



Source: Présentation AXA


Pour les activités non-vie, le ratio combiné a bénéficié d’un run-off positif plus important qui a permis de contre-balancer l’augmentation de la sinistralité en Belgique et en Allemagne, touchées par des catastrophes naturelles.

En santé, l’amélioration du ratio combiné est principalement due à la baisse du ratio de sinistralité, qui a bénéficié d’augmentation tarifaire et d’une baisse de la sinistralité, notamment au Royaume-Uni.

Aux U.S., le résultat technique a baissé de 8%, principalement à cause de l’IPO lié à AXA Equitable Holdings., alors que les résultats d’AllianceBernstein ont été meilleurs que l’année passée.



Source: Présentation AXA


Quant à l’Asie, les indicateurs de profitabilité étaient positifs, avec une amélioration certaine en non-vie et en santé, grâce à une baisse de la fréquence des sinistres auto et une amélioration du portefeuille santé en Indonésie.

Une Ambition: Se désengager des activités vie

Actuellement, les activités non-vie, prévoyance et santé, représentent 65% du résultat opérationnel total.


Source: Présentation AXA


L’ambition d’AXA, avec l’achat puis l’intégration d’XL c’est de se focaliser sur ces trois activités, qui devraient representer plus de 80% du résultat opérationnel total.


Source: Présentation AXA


Cela se concrétise encore un peu plus, avec la vente d’un portefeuille d’assurance-vie qui ne rapportait pas grand chose (20 millions de résultat opérationnel si je ne m’abuse) et qui coûtait quand même deux points de marge de Solvabilité.

A mon humble avis, AXA est donc en train de se désengager de ses activités-vie les moins rentables, garder celles qui sont les moins consommatrices en capital (les U.C.), afin d’être moins sensibles aux variations de taux.

Ce changement de stratégie fait sens, même si je vois quelques risques potentiels:

- Moins de diversification en cas de baisse des revenus liés aux activités non-vie
- Une plus grande exposition aux risques catastrophes (ManCat & NatCat). En fonction de leur politique de souscription et de réassurance, ce risque pourrait diminuer (selon leur présentation, ils ont réussi à négocier une nouvelle structure de réassurance, en intégrant XL)
- Une baisse de la marge de Solvabilité.

En conclusion, AXA est en pleine transformation, avec un appétit croissant pour toutes activités décorrélées des variations de taux d’intérêt. Il faudra voir si sur le long-terme, la stratégie est payante ou si c’est une lubie qui agite les grands assureurs de la place (AIG qui achète Validus RE, Allianz qui voulait acheter XL et pourrait acheter Aspen ou Zurich). Pour moi, ça fait sens, et je préfère investir dans des sociétés d’assurance qui sont principalement actives sur les marchés non-vie (plus simple à comprendre de mon point de vue, duration du portefeuille d’assurance généralement plus court, moins sensibles aux variations de taux d’intérêts).

A l’heure actuelle, je ne suis pas acheteur d’actions AXA pour mille et une raisons (pas de liquidités, j’ai déjà plein d’assureurs dans mon portefeuille, il existe plus décôté qu’AXA) mais quelques petits malins pourraient gratter quelques pourcents en faisant des allers/retours sur AXA dans un PEA pour éviter une fiscalité trop lourde. Par ailleurs, le dividende généreux au cours actuel pourrait aussi intéresser quelques adeptes du portefeuille passif en mal de financières.

Pour les courageux, qui suivent mes pérégrinations analytiques, rendez vous pour le Q4 (en effet lors du Q3, AXA ne publie que certains indicateurs - une honte de mon point de vue, au vue de la taille de l’entreprise et des )

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#30 03/09/2018 15h40

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Merci pour cette analyse détaillée, exhaustive.

Je suis optimiste sur ces niveaux car l’action et la société AXA  cumulent de nombreuses vertus:

un solide rating, stable sauf chez une agence mais dont l’objet est l’exécution de ’l’OPA sur XL plutôt qu’une préoccupation sur le ratio de solvabilité.

Une valorisation conservatrice, avec un PER<9

ce qui rend pérenne la distribution d’un dividende généreux.

Une décote par rapport à Allianz et d’autres comparables, de l’ordre de 15% du cours de l’action.

Cela permet d’être patient et serein dans son PEA, d’encaisser les dividendes en espérant que l’exécution de l’OPA se termine bien et que la décote s’efface.

La remontée des taux à terme sera un soutien supplémentaire.

Mais quid de la filiale de gestion AXA IM? Les rumeurs de cession, bien qu’officiellement démentie, restent persistantes: (NAM acquéreur?) quand on voit la valorisation d’Amundi on pourrait imaginer une juteuse IPO…La tendance en Europe n’est-elle pas de copier les US avec de spin-off d’asset managers?

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

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#31 03/09/2018 15h43

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Merci LaFourgale pour votre lecture des résultats.
Vous parlez de désengagement des activités consommatrices de capital, et dans les risques de baisse de la marge de solvabilité. C’est contradictoire non ?
Je suis curieux de connaître les assureurs encore plus décotés et dont vous comprenez l’activité, que vous avez en portefeuille smile

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#32 03/09/2018 19h32

Membre (2011)
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LaFourgale a écrit :

J
A l’heure actuelle, je ne suis pas acheteur d’actions AXA pour mille et une raisons (pas de liquidités, j’ai déjà plein d’assureurs dans mon portefeuille, il existe plus décôté qu’AXA) mais quelques petits malins pourraient gratter quelques pourcents en faisant des allers/retours sur AXA dans un PEA pour éviter une fiscalité trop lourde. Par ailleurs, le dividende généreux au cours actuel pourrait aussi intéresser quelques adeptes du portefeuille passif en mal de financières.

Bonjour LaFourgale, pourriez-vous nous donner des assureurs plus décôtés, et de qualité !
Merci d’avance

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#33 03/09/2018 21h59

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LaFourgale a écrit :

A mon humble avis, AXA est donc en train de se désengager de ses activités-vie les moins rentables, garder celles qui sont les moins consommatrices en capital (les U.C.), afin d’être moins sensibles aux variations de taux.

Souvent les UCs sont attachés à une enveloppe contenant un fond garanti avec un taux minium de rendement (technique ou taux de marché vs peers pour rester compétitif).
Ce fond général (FG) étant LE produit d’appel pour les UC est cher en fonds propres.
Vouloir vendre des UCs, c’est aussi vendre donc des FG cher en solvabilité.
C’est tout l’art de pouvoir générer de la production sur les UCs sans pour autant avoir de production net en fonds généraux.
Je ne sais pas si AXA travaille en architecture ouverte sur ces contrats d’assurance, offrant donc des UCs autres ceux d’AXA.

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#34 06/10/2018 15h19

Membre (2016)
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Bonjour,
Je suis rentre hier sur ce titre avec une petite position de 20 actions.
Mon analyse vaut ce qu’elle vaut:
- Il me manquait un titre dans le secteur Services financiers depuis le début de la composition de mon portefeuille de titres.
- Fait parti du EUR STOXX 50 (donc Large-Cap)
- En tendance haussiere a moyen terme, ayant cassé un niveau intéressant il y a 2 semaines
- Un rendement de 5,2%

Les risques financiers a surveiller:
Revenus et Resultat net en baisse sur 2018 S1 (dernier rapport financier disponble) et 2017

LaFourgale a écrit :

Par ailleurs, le dividende généreux au cours actuel pourrait aussi intéresser quelques adeptes du portefeuille passif en mal de financières.
….
rendez vous pour le Q4 (en effet lors du Q3, AXA ne publie que certains indicateurs - une honte de mon point de vue, au vue de la taille de l’entreprise et des )

C’est un peu ça l’idée pour résumer

A suivre donc, notamment le prochain rapport financier.
Fabrice

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

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3    #35 18/10/2018 15h55

Membre (2018)
Réputation :   82  

footeure a écrit :

Merci LaFourgale pour votre lecture des résultats.
Vous parlez de désengagement des activités consommatrices de capital, et dans les risques de baisse de la marge de solvabilité. C’est contradictoire non ?
Je suis curieux de connaître les assureurs encore plus décotés et dont vous comprenez l’activité, que vous avez en portefeuille smile

Essayons de répondre à vos interrogations, sans être trop abscons.

En normes Solvabilité II, vous avez plusieurs modules de risque, risque non-vie, vie, risque de marché, risque de crédit, risque opérationnel. Dans le cas d’AXA, ils ont un modèle interne, validé par le régulateur (l’ACPR qui est leur régulateur de tutelle - même si les autres régulateurs ont leur mot à dire également) qui leur permet de réduire leurs besoins en capitaux par rapport à la formule standard.

Dans le cas que j’ai mentionné, la vente d’un portefeuille d’assurance vie, cela leur immobilisait 2 points de marge de solvabilité. Mais, comme Solvabilité II considère que tous les risques ne sont pas corrélés à 100%, ce portefeuille d’assurance vie leur apportait un effet de diversification, qui à mon humble avis, pouvait être non-négligeable. Je n’ai aucun moyen de vous dire combien par contre. En vendant ce portefeuille, ils vont perdre en diversification mais baisser leur besoin en capitaux avant diversification (et les effets lié taxes).

Avec le rachat d’XL, le capital requis pour couvrir le module non-vie va augmenter, le risque de sous-provisionnement, le risque catastrophe, le risque de tarification va augmenter. Puisqu’ils vont changer leur structure de réassurance, le risque de contrepartie va sûrement augmenter. L’effet de diversification sera certainement moins important, puisqu’ils seront focalisés sur des risques que j’appellerai "assuranciels purs". Les activités vie pour moi sont un mix entre des activités assurancielles et financières et donc les compagnies d’assurances sont impactées par des risques financiers et des risques assuranciels. Pour les activités non-vie, en majorité, on reçoit une prime, on paie des sinistres et basta causi; je schématise à l’extrême bien entendu.
Pour votre second point, je vais faire plus que ce que vous demandez; je vais vous donner une liste des assureurs que j’ai déjà analysés:

Les 4 Fantastiques, Sampo Oyj, Tryg A/S, Gjensidige, Topdanmark

On en a discuté ailleurs, mais pour ce sont des assureurs exceptionnels, chacun dans son pays ou dans son activité. A mon sens, le top 3 reste Gjensidige, Tryg and Sampo. Pour moi, Topdanmark est à part, puisque la compagnie est détenue par à plus de 40% par Sampo. A mon sens, Sampo Oyj est le plus diversifié, puisque la société finlandaise a investi dans plusieurs compagnies financières, telles que Saxo Bank ou Nordéa. La société s’apparente plus à une holding financière détenant des participations majoritaires ou non dans d’autres sociétés financières. Je suis actionnaire de Gjensidige.

Les transporteurs, Baldwin & Lyons, Progressive, Atlas Financial Holding.

Ce sont trois assureurs qui sont spécialisés dans l’assurance auto, au sens large du termes. Ils sont exposés au secteur du transport, et vendent des polices soit à des particuliers, soit à des entreprises voulant couvrir leurs flottes ou leurs employés.

Baldwin & Lyons: Je passerai rapidement sur Baldwin (qui a changé de nom pour les investisseurs) qui est à mon sens le plus faible des trois assureurs, en termes de profitabilité. Le ratio combiné de la compagnie s’est détérioré au fil du temps depuis 2015.

Progressive: Passons à Progressive, qui est le troisième plus gros assureurs motor des Etats Unis. A mon humble avis, cette société est extraordinaire: un ratio combiné autour de 95%, une croissance à deux chiffres et un ratio de coût autour de 20% pour ses métiers historiques. De plus, la société a commencé à vendre depuis plusieurs années de vendre des polices d’assurance habitation, via une filiale, ARX. Progressive est ainsi dans le top 10 des plus gros assureurs habitation.

La partie "assurance habitation" perd de l’argent mais ce n’est pas un problème pour Progressive. La majorité de la profitabilité de la société provient d’une part des activités traditionnelles (commercial motor et personal motor) qui englobe de nombreuses activités (les assurances auto, mais aussi les assurances moto, van, caravanes, bateau, bref tout ce qui bouge, roule ou navigue) et d’autre part des commissions que la société touche de la part d’autres assureurs pour proposer d’autres assurances/couvertures pour lesquelles Progressive ne porte pas le risque.

Petit point noir, le dividende. Pour les afficionados des dividendes croissants, ne soyez pas froissés par la méthode de Progressive ; c’est un paiement annuel basé sur une méthode de calcul lié au résultat opérationnel et un facteur, le «gainshare factor » choisi par Progressive. Donc vous êtes à la merci des choix de l’équipe dirigeante et de la profitabilité du portefeuille assuranciel. Au niveau de la valorisation, je trouve ça à un peu cher, puisque vous payerez  plus de 3.5 fois la book value alors qu’un niveau plus raisonné, à mon sens, est aux alentours de 2.0 – 2.5.

A mon humble avis, le marché se focalise sur la croissance des revenus et du résultat net, et ne se soucie guère de l’augmentation de la book value. Malheureusement, en cas de décrochage lié à une catastrophe naturelle ou à une augmentation de la sinistralité pourrait faire mal. Dans mes estimés (basés soit sur le P/E soit sur le P/B, soit sur un mix des deux), l’éventail de la valorisation s’étendait de $47 à $74 avec un estimé moyen à $61 par action. Mais bon, je pensais que c’était déjà surcoté quand ça cotait 45, il y a plus d’un an. Il faut croire que je suis un piètre analyste.

Atlas Financial Holding: Ce dernier assureur c’est un peu le colosse au pied d’argile; présent sur un marché de niche – la compagnie assurait à base les taxis dans certains états des U.S. – la société a bénéficié d’une croissante insolente ainsi qu’une profitabilité extraordinaire (un ratio combiné qui s’améliorait année après année)  et a su se diversifier en étant présent sur le marché des limousines, des ambulances et de tout ce qui compte sur le marché light commercial motor. La société a également fait quelques acquisitions au cours des dernières années (plutôt dans les années 2010).

Et fin 2016, patatra ! la société est obligé d’augmenter son niveau de provisions techniques pour faire face à des sinistres dans le Michigan. Le bain de sang commence, la capitalisation dégringole, les investisseurs fuient de tous les côtés, c’est la fin du monde. Ou presque ; le management jure que ce n’est qu’un effet temporaire, que la profitabilité sera de nouveau au rendez-vous et 2017 commence sous les meilleurs auspices. La confiance revient, les investisseurs reviennent au galop, les cassandres d’hier deviennent les chantres d’aujourd’hui. Tout va bien dans le meilleur des mondes.

Et fin 2017… Je vous la refais ? Augmentation des réserves, la société perd cette fois plus de 40% de sa capitalisation en une seule séance. Et tombe dans les limbes de l’oubli. Le titan au pied d’acier est redevenu le colosse au pied d’argile. Mais votre serviteur, déjà actionnaire en 2016, reste dans le bateau des mécontents – ou devrais-je dire dans le taxi de l’incertitude – achète quelques calls en sus et vend même quelques puts.

Suite aux résultats Q2 2018, la société a repris du poil de la bête mais reste assez peu valorisée, pour au moins une raison : Q4 2016, augmentation des provisions techniques ; Q4 2017, augmentation des provisions techniques ; Q4 2018, vous reprendrez bien une petite dose de provisions techniques ?

Je reste actionnaire d’Atlas, considérant que la valeur de la société est d’environ $160 million pour une capitalisation actuelle de $110 million, mais je ne suis pas dupe. On me l’a fait à l’envers 2 fois; cette fois, je suis un peu plus actifs dans mes achats/ventes quand il s’agit d’Atlas et essaie de jouer avec la volatilité liée à la maigre capitalisation de la société.

Sous le soleil des Bermudes : Blue Capital Reinsurance Holding, Maiden Holding

Alors messieurs, dames, nous rentrons dans un triangle un peu particulier, celui de la réassurance.

Blue Capital Reinsurance Holding: nommée également BCRH pour les intimes, cette société est détenue en partie par Sompo, un très gros assureur japonais. L’assureur nippon détenait à un moment presque 10% du capital de Scor SE et a acquis Endurance, une société bermudienne de réassurance. Sompo connait plutôt bien les dossiers liés à la réassurance.
Mais revenons à notre petit société, spécialisée dans la réassurance catastrophe. Leur politique c’est de distribuer 90% de leur résultat net, en payant un dividende trimestriel et un dividende exceptionnel lors du quatrième trimestre. Ça marche plutôt bien, quand le ratio combiné est bas (aux alentours de 50%), mais à la moindre catastrophe naturelle, c’est… la catastrophe.

(Elle était facile, j’avoue)

Avec Irma, Harvey et Maria, on peut parler de trinité impie. Tous les assureurs en ont pris pour leur grade ; les réassureurs ont souffert d’un marché qui était en leur défaveur, puisque la sinistralité était très basse et donc les prix étaient plutôt en faveur des assureurs. Comme Blue Capital est très agressif en termes de provisionnement, ce sont les fonds propres qui ont fondu comme neige au soleil. De plus, le cas « Harvey » n’est pas encore terminé et la société continue à payer des sinistres liés à Harvey. Et les fonds propres fondent, fondent, fondent. Lors du second trimestre 2018, la société semblait reprendre du poil de la bête mais malheureusement Blue Capital vient d’annoncer que le coût lié à Harvey augmentait encore de $6 millions. De plus, $4 million sont à rajouter pour un typhon et l’ouragan Florence.

Mais vous pouvez trouver pire ; vous pouvez trouver Maiden. Cette société n’est pas une jouvencelle comme les autres. Elle a été fondée par les fondateurs d’AmTrust, société qui devrait être d’ailleurs délistée, en dépit de l’action d’Arca Capital, qui considère que le prix proposé est un vol éhonté.

Mais revenons à notre virginale société, qui est une société de réassurance, basée aux Bermudes et qui est bien connue de ce forum pour ces actions préférentielles. La société s’est pris un énorme gadin depuis le début de l’année pour des raisons liées à la profitabilité et un provisionnement bien trop agressif. Je vous passe l’épisode de la coupe du dividende, qui a fait plonger le titre.
Bien entendu, puisque c’est un chat noir, je suis actionnaire de cette belle et tranquille compagnie d’assurances. Je n’ai pas vendu à temps, ai eu trop d’espoir, et beaucoup de désillusions. Il y avait une décote sur fonds propres. Mais quand l’activité est trop dépendante d’une activité pourrie (Working compensations pour ne pas la nommer) , il vaut mieux passer son chemin. Je suis encore actionnaire de MHLD et ai fait plusieurs allers/retours pour baisser mon PRU et gratter quelques dollars en jouant sur la volatilité de l’action, suite à des annonces de la compagnie.

Les machines à dividendes : Aflac Inc, Chubb, Travelers Inc., Cincinnati Financial

Il me faudrait encore un petit moment pour décrire ces quatre sociétés, mais mon ordre serait le suivant :

-Aflac Inc, qui vend de la complémentaire santé (notamment lié à des polices couvrant les frais liés à des cancers) au Japon et aux Etats-Unis. Un aristocrate des dividendes. J’ai en portefeuille, et j’en suis plutôt satisfait, même si le marché est saturé au Japon et que la société est exposée aux variations Yen/USD.
-Chubb, une société extraordinaire, un peu chère pour moi à l’heure actuelle, mais qui dispose d’avantages compétitifs indéniables, avec une sélection minutieuse des risques avec un seul objectif : maintenir un ratio combiné aux alentours de 90%.
-Cincinnati Financial, un autre aristocrate des dividendes, qui a de beaux atouts. La société était décotée à un moment mais je pense que la décote a été résorbée. Malheureusement, on ne peut pas tout acheter.
-Travelers Inc., une ancienne filiale de Citi, surcotée, qui a eu un très beau parcours mais qui a souffert des différentes catastrophes naturelles en 2017. De plus, la compagnie a un problème de tarification, à mon avis. Toutefois, un de leur portefeuille d’assurance est une machine à cash, qui leur permet d’avoir le temps nécessaire pour re-tarifer les autres portefeuilles.

-------

J’ai encore quelques noms dans ma boite à malice, comme Coface (dont je suis actionnaire), Kingstone Companies (dont j’ai été actionnaire), Trupanion (une vraie trappe à valeur pour moi, le Tesla de l’assurance), Vienna Insurance Group, qui a un très joli moat dans les pays de l’Est, CNA Financial, détenu en grande partie par Loews, ou les Floridiennes (HCI, UVE, Fednat), qui ont de beaux atouts mais peuvent s’avérer dangereuses, en cas d’un ouragan destructeur. Je pourrai disserter des heures sur les compagnies d’assurance suscitées et sur d’autres, mais le temps me manque alors je m’arrêterai là.

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2    #36 21/02/2019 08h02

Membre (2016)
Top 20 Portefeuille
Top 50 Invest. Exotiques
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Publication ce matin des résultats annuels (PDF) de l’assureur. Des résultats de bonne facture :

. CA en augmentation de 4% à 103 milliards d’euros
. Résultat opérationnel en hausse de 6% à 6,2 milliards d’euros (plus haut historique)
. Objectifs 2020 en bonne voie pour être atteints
. Augmentation du dividende de 6,34% à1,34€/action


le Petit Actionnaire - Suivi de mes investissements dans les dividendes et Éducation financière.

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#37 21/02/2019 08h10

Membre (2018)
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L’augmentation du dividende est intéressante et correspond au discours du responsable, à savoir fidéliser/choyer les actionnaires !

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6    #38 04/03/2019 14h31

Membre (2018)
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Essayons d’égayer un peu cette file avec quelques informations qui n’ont pas encore été données.

Pour rappel:
- Le dividende a augmenté de 6%
- Le résultat net a drastiquement baissé, grâce (à cause ?) une dépréciation des écarts d’acquisition de 3.0 milliards lié à AEH, la filiale vie des U.S. qui a été introduite en bourse.

En termes de profitabilité, le ratio combiné du groupe pour les activités non-vie s’est dégradé à 97.0%. En cause, une hausse de l’impact des catastrophes naturelles (CatNat) contrebalancé par des bonis de liquidation plus importants que l’année dernière.

Le mauvaise élève de la bande est naturellement AXA XL, qui désormais regroupe toutes les activités d’XL Group, d’AXA Art et d’AXA Corporate Solutions. Avec un ratio combiné de 103.7% pour les activités dommages, on peut dire que l’année n’a pas été très bonne. Pour la partie réassurance (pour rappel XL était également un réassureur), le ratio combiné grimpe même à 130.6%, impacté par les catastrophes naturelles.

Heureusement, AXA peut compter sur plusieurs vaches à lait. La première, c’est la France. Avec des ratios combinés oscillant entre 92.3% et 97.9% en fonction des activités, l’année a été meilleure que prévue.

La zone Europe se tient bien également, avec des ratios combinés oscillant entre 94.5% (activités dommages) et 96.7% (activité santé)

Niveau dettes, même si la dette brute a augmenté avec l’émission de dettes subordonnées pour financer l’acquisition d’XL Group, les échéances restent lointaines (la prochaine échéance est 2020 pour 0.4 milliard, la vraie échéance est après 2040 pour 8.7 milliards.).

Et la suite alors ?

A mon humble avis, AXA va faire face à plusieurs défis en 2019 :

Premièrement, avaler XL Group ; ce qui devrait se traduire, par des réductions de coûts, mais également par une potentielle baisse des primes (certains assureurs comme Generali ou Allianz ne voudront peut être plus se faire réassurer chez le concurrent français). Cette baisse des primes s’est déjà observé chez d’autres assureurs, comme Chubb par exemple, avec la fusion avec ACE Group. Pour intégrer des assureurs de cette taille, il faut un petit peu de temps.

Deuxièmement continuer à réduire les coûts généraux ; AXA a promis à horizon 2020 de faire 2.0 milliards d’économie. A l’heure actuelle, 40% de la tâche reste à faire. 

Troisièmement, se pose la question de l’Asie. AXA en a fait un axe central, avec l’acquisition de la participation dans sa filiale chinoise en 2018. Pour l’instant, l’Asie c’est principalement le Japon, qui est une autre des vaches à lait d’AXA.

Quatrièmement, l’évolution des tarifs en dommages. Est-ce que les prix vont augmenter ? Selon AXA, les prix seront plutôt stables ou en légère croissance en 2019, sauf en Asie, où AXA projette une baisse des tarifs en « auto » au Japon et en Corée. Pour XL, AXA s’attend à une hausse des primes ; mais il est nécessaire de regarder aussi l’autre côté du miroir. Une hausse des tarifs se suivra-t-elle d’une hausse de l’exposition globale (et donc d’un risque accru)? La question de la sinistralité reste centrale pour AXA, notamment au vue de sa nouvelle stratégie, qui est d’être un acteur majeur de la protection, de la santé et des activités dommages. En somme, AXA veut devenir un acteur majeur de la « non-vie ». Pour se faire, les équipes d’AXA devront être très pointues sur la gestion des risques pris, la tarification, le provisionnement et la réassurance. Pour les marchés matures, je pense qu’il n’y aucun problème, au vue de la position dominante d’AXA dans la majeure partie de ces pays et de la stabilité de ces marchés. Pour les pays émergents (et donc à forts potentiels de croissance), c’est une autre histoire.

Une petite conclusion ?

A mon sens, AXA est un groupe bien diversifié, qui a pris le parti de se désengager des activités vie et de se focaliser sur des activités à forte croissance (l’assistance et la santé). Cette stratégie peut s’avérer payante, si les résultats suivent (peu d’augmentation des coûts liés aux catastrophes naturelles, croissance à deux chiffres pour certaines branches ou activités, marges maitrisées).
Je pense, que les investisseurs voient dans AXA, un bon véhicule d’investissement en termes de rendement (le dividende reste élevé), qui pourrait faire quelques étincelles si l’acquisition d’XL Group se passe bien.

Des investisseurs, plus internationaux, pourraient regarder du côté d’Allianz, le frère ennemi germain ; meilleure rentabilité, meilleur ratio combiné, plus forte augmentation du dividende, et retour aux actionnaires via des rachats d’action. Aigle Allemand ou Coq Français ? Chacun se fera son avis. Dans les deux cas, vous aurez un dirigeant allemand à la tête de ces entreprises. Pour reprendre une citation footbalistique assez connue:  “Football is a simple game; 22 men chase a ball for 90 minutes and at the end, the Germans win”

Disclosure: J’ai eu des calls AZ. J’ai des calls AXA (J’ai même des calls Generali !)

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6    #39 07/10/2019 16h29

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Les résultats du second trimestre ont été publiés depuis deux mois déjà et personne ne s’est attaqué à l’analyse de ces derniers.

Essayons de donner quelques éléments.

Tout d’abord, AXA a déçu les analystes, qui prédisaient de meilleures résultats. Toutefois, AXA a subi de plein choc l’impact de la déconsolidation d’AXA Equitable Holding, qui a été introduit en bourse pour financer l’acquisition d’XL Group.

Pour rappel, le financement du rachat d’XL Group était composé d’une partie en espèces sonnantes et trébuchantes, une partie liée à l’émission de dettes (3 milliards) et de la cession de sa filiale américaine, AXA Equitable, qui distribute des produits d’assurance vie et de retraite. Cette cession opérée par vagues successives est liée à la nouvelle stratégie du groupe, qui est de réduire son exposition aux risques dit financiers, majoritairement liés à la baisse des taux.

Ce petit rappel fait, que penser des résultats d’AXA?

Du bon et du moins bon (comme lors de chaque publication pour la majorité des entreprises):

- Le chiffre d’affaires s’établit à presque 58 milliards d’euros, soit une hausse de 8% à taux de change courant (4% à taux constant).

- Le résultat opérationnel croit de 10% à 3.6 milliards d’euros, tiré par toutes les branches (vie et épargne, dommages et santé). En termes de profitabilité, la prévoyance et la santé affichent de meilleurs marges, alors que la branche dommages voit son ratio combiné se détériorer de 0.10 point à 95.10%. La détérioration du ratio combiné est principalement lié à l’augmentation des coûts généraux, qui se traduit par un ratio de coûts plus élevé (27.50% vs. 26.90%).

Cette augmentation des coûts est en partie liée à l’intégration de l’entité XL Group, qui affiche d’ailleurs un ratio combiné supérieur, à périmètre constant.

Le ratio combiné des activités dommages pour AXA XL est de 99.7% vs. 99.40%. Mais il ne faut pas oublier qu’AXA XL (qui est issu de la fusion de plusieurs entités mais qui reste composé en grande partie des activités d’XL Group) fournit aussi des services de réassurance et de prévoyance. Au final, le ratio combiné H1 2019 d’AXA XL est de 98.30%.

Ce n’est pas folichon et ce point sera sûrement scruté par les analystes à un horizon 2-3 ans. Si l’impact d’XL Group est positif en termes de marge technique (i.e. un ratio combiné plus bas et plus stable qu’auparavant), le marché verra sûrement cette acquisition comme une bonne chose. Au contraire, en cas de détérioration des marges techniques, ce choix stratégique sera vivement critiqué.

Cette acquisition est d’ailleurs un des piliers de la stratégie mise en place par Thomas Burbel: créer un géant mondial de l’assurance non-vie, i.e. majoritairement présent sur les activités dommages, santé et prévoyance, qui sont vues comme des activités à forte croissance et à marges élevées. L’activité santé a, par exemple, vu son chiffre d’affaires augmenter de 6.5% entre H1 2018 et H1 2019, avec une amélioration de la marge technique de 1 points. Au niveau d’AXA, cela peut paraître faible (la santé c’est seulement 12-13% des revenus du groupe) mais cette accélération dans cette activité montre bien la volonté d’AXA de chercher de la croissance profitable. C’est plutôt bon signe.

Maintenant, au niveau du moins bon, on peut noter les choses suivantes:

- Le résultat opérationnel d’AXA IM a baissé de 12% pour s’établir à 123 millions d’euros.

- Le RoE est faiblard et en baisse.

- Le ratio de Solvabilité diminue de 3 points pour s’établir à 190%. L’impact lié à l’acquisition XL (sûrement augmentation de la charge de risque lié aux activités d’assurance) a été presque contrabalancé par la vente partielle d’AXA Equitable. Même si la baisse de 3 points reste anecdotique, c’est un ratio sur lequel on aime communiquer et qui sert de base comparable avec les concurrents.

Chez Allianz on est à 213% (en baisse de 17 points par rapport à H1 2018). Chez Generali, on est à 209% vs. 201% à H1 2018). Donc pour faire simple, AXA semble moins capitalisé que ses voisins. Ou en tout cas, moins résilient face à une potentielle crise. Faut il voir un réel problème dans le ratio de solvabilité d’AXA ? Je ne pense pas.

Par contre, on peut se poser la question sur la stratégie d’AXA. Est-elle la plus adaptée? Se désengager des activités vie est-elle si visionnaire à long terme? Seul le temps jugera.

On peut cependant juger sur une période plus courte, depuis le premier janvier 2019. Depuis le début de l’année, l’action AXA a augmenté de 20%, à quoi se rajoute un dividende que certains pourraient voir comme juteux (aux alentours de 5-6%).

Comparativement, Generali et Allianz se sont adjugés 21.9% et 17.7% et ont également distributé à leurs actionnaires de juteux dividendes. Allianz a également racheté massivement ses actions à hauteur de 1.3 milliards d’euros.

Si on regardait sur un horizon aussi court (9-10 mois), on pourrait dire que Generali a été le choix le plus rémunérateur. En rajoutant l’impact lié aux dividendes ainsi que la fiscalité, la situation serait sûrement moins claire.

Je pense sincèrement que cela vaudrait le coup de faire une comparaison entre ces trois mastodontes, qui ont eu des parcours différents et qui ont, pour le futur, des stratégies légèrement différentes:

- Generali, dont le cours de bourse est parfois corrélé aux changements ou décisions politiques nationales, a peu ou prou la même stratégie qu’AXA. Toutefois, les deux grands axes de la stratégie de Generali sont les suivants: la gestion d’actifs (notamment avec l’acquisition de Sycomore) et une présence pan-européenne renforcée, notamment dans les pays du Sud et de l’Est. Generali a d’ailleurs récemment acquis le second plus gros assureur portugais. Un troisième point qui est à mentionner est la volonté du groupe de baisser son endettement. Le groupe s’est refinancé à moindre coût et prévoit d’acquérir des petites et moyennes entreprises d’assurance. En somme, la société parie sur une consolidation du secteur (au moins au niveau européen), fragilisé par la baisse des taux, et espère tirer partie des déconvenues de sociétés d’assurance à la peine.

- Allianz a un problème de riche: que faire de son argent? La société a réussi à augmenter significativement son dividende annuel au cours des dernières années, a lancé plusieurs rachats d’actions, mais peine à convaincre les analystes qui attendent une grosse acquisition. Le rachat de la part minoritaire d’Euler Hermes a sûrement réussi à les convaincre temporairement. Dans ce contexte de taux bas voire négatifs, la société a décidé de se focaliser sur les sociétés d’assurance non-vie. Ainsi, en 2019, Allianz a renforcé sa présence au Royaume Uni et au Brésil, en rachetant des sociétés des compagnies d’assurance distribuant des produits d’assurance auto et/ou habitation. Par ailleurs, Allianz pourrait investir aux alentours d’1 milliard d’euros dans les activités de bancassurance de BBVA, une banque espagnole.

En résumé, on pourrait voir certaines analogies entre les trois entreprises: se défaire des activités-vie les moins profitables ou les plus coûteuses en capital et croître dans des activités moins dépendantes de l’évolution des taux. AXA l’a fait d’un seul coup en rachetant XL et mise maintenant sur les synergies futures pour accroître ses résultats; Generali a acquis des petites et moyennes entités, tout en se focalisant sur la gestion d’actif et en réduisant le coût de sa dette. Allianz, alors que certains aimeraient voir la société allemande dévorer un autre mastodonte, a décidé de se renforcer dans certains pays où elle considère qu’elle peut avoir un avantage comparatif, tout en redistribuant le surplus de capital via des rachats d’actions et des hausses graduelles du dividende.

Qui a raison? Qui a tort? Peut être les trois. Peut être personne. Personnellement, j’ai investi sur les trois via des achats d’options, avec plus ou moins de chance et de succès. Allianz et Generali m’ont été favorable (pour Generali, plus que favorable d’ailleurs), alors qu’AXA a été un ratage complet, alors que cela commençait plutôt bien.

J’ai encore quelques calls Generali et AXA (horizon 2020 pour la plupart). Je ne suis pas à l’abri d’un retournement massif du marché et j’y perdrai sûrement quelques plumes, mais je reste serein sur du long/très long terme. En fonction des résultats et de la réaction du marché, je ne m’interdis pas d’acheter en direct des actions d’un des trois assureurs.

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#40 15/10/2019 18h45

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Des nouvelles d’Axa et de sa réorganisation :

Boursier.com a écrit :

Axa pourrait quitter l’Europe centrale. Faute de taille critique, l’assureur souhaiterait se séparer de ses activités dans la région. "Axa prévoit de vendre ses activités en Pologne, en République tchèque et en Slovaquie", affirme une des sources de Reuters, selon laquelle des documents d’information ont été transmis à des acquéreurs potentiels. Axa a déjà décidé de quitter l’Ukraine, via la vente de ses activités dans ce pays à Fairfax Financial Holdings, et l’Azerbaïdjan. Toujours selon les sources de l’agence, ces cessions pourraient rapporter entre 400 et 800 millions d’euros.

A voir si cela se concrétise.

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1    #41 16/10/2019 14h24

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AXA perd certes 3 points de couverture du SCR, mais cela reste maîtrisé relativement à la berezina connue par beaucoup d’assureurs Français :

« sur les six premiers mois de l’année, le ratio Solvabilité 2 de Crédit Agricole Assurances, le numéro un français du secteur, a déjà fondu de 22 points de pourcentage à 166% et celui d’AG2R La Mondiale de 23 points à 125%. Autres exemples, CNP Assurances a reculé de 18 points à 169% et Groupama de 15 points à 152%. Preuve que le phénomène touche toute la profession : bancassureurs, groupes de prévoyance, compagnies cotées et mutualistes. »

La solidité des assureurs vie français fait débat - Actualités Banque & Assurance

AXA "pilote" son taux de couverture via son modèle interne, et de mémoire s’est donné comme fourchette 190-210%. Il n’y a donc pas encore d’alerte sur ce point, malgré une baisse des taux dont la violence est historique (et dépasse tous les scénarios de stress !).

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#42 17/10/2019 14h45

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Pour rebondir sur les deux messages précédents:

1. En ce qui concerne le désengagement d’AXA sur la partie Europe Centrale, c’est une conclusion naturelle d’acquisitions hasardeuses pour répondre au diktat de la croissance du chiffre d’affaires. L’Europe de l’Est est à mon sens un marché d’avenir pour les assureurs, qui bénéficie de plusieurs atouts:

- Une croissance moins atone qu’en Europe de l’Ouest

- De nouveaux besoins en termes assuranciel lié à la croissance économique (assurance auto, habitation, complémentaire santé, besoins en termes de retraite)

- Une faible couverture en termes de produits. Les niveaux de dépenses par habitant en termes de produits d’assurance sont très faibles par rapport à d’autres pays plus développés: (autour de 2000 euros par habitant en Autriche vs. 524 euros en République Tchèque, 585 euros en Slovaquie, 373 euros en Pologne)

Le site de l’OCDE fournit les mêmes informations que celles fournies ci-dessus, mais en dollars cette fois. J’ai rajouté les données de la France pour que les lecteurs comprennent bien que les pays de l’Est dépensent moins que d’autres voisins européens.



L’Europe Centrale et Orientale est donc un marché qui peut s’avérer prospère pour les assureurs mais, il y a un mais:

- Les marchés restent petits en termes de volumes de primes.

- Le marché est très concentré, avec 5-10 acteurs majeurs qui se partagent entre 60 et 80% du marché tandis qu’une multitude de petits acteurs se battent pour les miettes. Par exemple, en Pologne, le plus gros assureur est PZU est détient une part de marché qui dépasse les 30%. En République Tchèque et en Slovaquie, Vienna Insurance est le plus gros assureur du marché avec plus de 30% de part de marché.   

- En fonction de la taille de l’entité, certains régulateurs locaux peuvent être pinailleurs et désagréables. L’exemple type, que je connais, est la Pologne. Le régulateur polonais est connu pour être exigeant, ce qui peut coûter en temps et en ressources.

A mon sens, AXA a fait le choix de la raison, conscient que dans certains pays, il n’avait pas la taille nécessaire pour concurrencer d’autres acteurs qui ont fait de l’Europe Centrale et Orientale un des piliers de leur stratégie.

Concernant les acheteurs, me viennent en tête cinq noms (certains ont déjà été évoqués): PZU, Generali, Allianz, Vienna Insurance et Uniqa, deux assureurs autrichiens qui sont présents sur les marchés de l’Europe de l’Est. Pour rappel AXA a déjà vendu sa filiale roumaine à Vienna en 2016; peut être qu’un nouvel accord sera trouvé, pour la Pologne. Je doute que Vienna puisse se payer le luxe d’augmenter sa part de marché en Slovaquie ou en République Tchèque.

2. La marge de Solvabilité évoquée par footeure: je suis d’accord avec vous, footeure, qu’au niveau français, AXA n’a pas à rougir de son ratio de solvabilité. De toute façon, elle a sûrement pas le choix, puisqu’une brigade entière de l’ACPR lui est dédiée. Pour de multiples raisons (communication financière, émission de dettes, relations avec les agences de notations, relations avec le régulateur français), AXA sera toujours vigilant sur son ratio de solvabilité.

D’ailleurs, les assureurs que vous avez évoqués sont, à mon avis, plus sensibles au mouvement de taux, car plus présents dans les activités d’assurance-vie. La stratégie de Thomas Buberl montre bien l’ambition de la société de maintenir un haut niveau de solvabilité couplé à un taux de marge technique élevé.

Ce désengagement des activités vie les moins profitables et/ou le changement de contrats pour faire face à la baisse des taux (plus d’UC, taux net de frais de gestion) semble être la nouvelle doxa du marché de l’assurance-vie. Sans hausse de taux, ceux qui s’entêteront à maintenir des rendements "alléchants" (2.5 - 3.0%) devront faire face à des choix cornéliens: puiser dans leurs réserves, s’aventurer sur des terrains plus glissants (augmentation de la poche actions ou baisse de la qualité de crédit du portefeuille obligataire) ou disparaître. Je pense que les assureurs ont encore quelques années pour voir venir, mais les plus prévoyants (comme AXA?) se sont déjà lancé dans de nouvelle stratégies, soit pour baisser leur dépendance aux activités d’assurance-vie traditionnelles, soit pour refondre leurs contrats.

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1    #43 07/11/2019 09h04

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AXA vient de publier ses résultats du T3 :

Axa affiche une solide croissance mais anticipe un surcoût lié aux catastrophes naturelles

La tribune a écrit :

Le numéro 2 de l’assurance en Europe enregistre une hausse de son chiffre d’affaires de 5% sur les 9 premiers mois de l’année et affiche un ratio de solvabilité "favorable" dans un environnement de taux très bas. Le groupe d’assurance français anticipe, en revanche, une facture liée aux catastrophes naturelles supérieure d’environ 400 millions d’euros au budget fixé.

Le point que je retiens est le surcout de 400 millions pour les catastrophes naturelles.
Les prévisions scientifiques sur le climat sont assez unanime sur l’augmentation des probabilités d’apparition des catastrophes naturelles. Je trouve donc assez étonnant un tel écart par rapport au prévision d’AXA. On parle tout de même de plus de 8% de la moyenne du RN des 5 dernières années.

La fourgade a écrit :

- Une plus grande exposition aux risques catastrophes (ManCat & NatCat). En fonction de leur politique de souscription et de réassurance, ce risque pourrait diminuer (selon leur
présentation, ils ont réussi à négocier une nouvelle structure de réassurance, en intégrant XL)

Je me pose des questions sur la réussite de cette nouvelle stratégie.
Est ce que des spécialistes en assurance savent dire si cet écart est normal dans le milieu?

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#44 07/11/2019 09h39

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Les prévisions des climatologues sont chaque année plus pessimistes que le pire des scénario envisagés précédemment. Donc personnellement je ne trouve pas étonnant que les assureurs aussi anticipent chaque année une facture plus importante.


A mon grand dam

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#45 07/11/2019 10h08

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INTJ

On ne peut pas vraiment dire qu’ils l’aient bien anticipé, puisque le coût dépasse le budget fixé :-)
Il va falloir surveiller dans les années qui viennent s’ils nous refont le coup tous les ans ("oh zut on avait sous budgetté désolé"), ou si c’est un accident de parcours exceptionnel.

Ensuite, savoir que le coup des sinistres va augmenter est une chose, être capable de modéliser le phénomène correctement et pouvoir passer les hausses de prix correspondantes, en est une autre, compte tenu de l’environnement concurrentiel.

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#46 20/02/2020 09h25

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Bonjour,

AXA a publié ses résultats annuels 2019:

. CA en hausse de 5% à 104 milliards €
. RO en hausse de 2% à 6.5 M€
. Résultat net en hausse de 75% à 3.9 M€
. Dividende en hausse de 7%, à 1.43 €. Taux de distribution: 52%, rendement spot: 6%

C’est la 8ème année consécutive que le dividende d’AXA augmente, passé de 0.59€ en 2012 à 1.43€ en 2020.

Je note que ce matin, Mr Market semble déçu de ce résultat: l’action baisse de quasi 3%, dans un marché stable.

Bonne journée.

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#47 20/02/2020 09h57

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INTJ

Bonjour,

Je pense que la déception du marché vient de la révision à la baisse des bénéfices aniticipés pour XL en 2020. A part ça c’est plutôt une bonne publi !

Bonne journée

PS: Zonebourse semble d’accord:
https://www.zonebourse.com/ALLIANZ-SE-4 … -30025077/

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Dernière modification par Nemesis (20/02/2020 10h16)

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#48 21/02/2020 11h39

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Effectivement l’action a pris le bouillon hier dans un très gros volume.

Oddo BHF revoit sa cible à la hausse

a écrit :

L’analyste Oddo BHF annonce ce jour revoir à la hausse son objectif de cours sur le titre Axa, passant de 28 à 30 euros, estimant au passage que ’le groupe a pris des mesures pour réduire la volatilité du RO d’Axa XL’.

Axa : Oddo BHF revoit sa cible à la hausse | Zone bourse

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#49 03/04/2020 18h16

Membre (2020)
Réputation :   11  

Un point positif pour les assurances, c’est que le nombre de sinistres automobiles sera très faible pendant les mois de confinements. Alors que les primes continuent à tomber et qu’il n’y aura en principe pas de rattrapage.
amf:actionnaire

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#50 03/04/2020 18h26

Membre (2014)
Réputation :   1  

Certains assureurs en font profiter leurs assurés :

La Maif rembourse

A voir si des garanties existent chez les assureurs pour des épisodes d’épidémie…

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