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1 #4251 31/03/2023 18h34
- doubletrouble
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Yumeria a écrit :
1/ Définir le revenu minimum permettant de vivre. Personnellement je le baserai plutôt sur des objets, comme une quantité de légumes, une quantité de viande, une quantité de voyages, etc.
2/ Obtenir l’adhésion de ceux détenant le capital. Ici il faudra faire déjà appel à leur humanité, et ensuite s’assurer qu’ils auront bien toujours un niveau de vie supérieur. Je ne prône pas le communisme, une personne détenant du capital doit avoir droit à une meilleure vie qu’un autre. Eux pourront utiliser de l’argent pour se rémunérer entre porteur de capital. Soit dit en passant se pose la question de l’argent, car un robot/une ai n’aura pas besoin de rémunération.
3/ A quelle échelle ? Je dirais le monde, mais surement en plusieurs étapes.
Votre 1. est dans le mille. Si un tel revenu universel est implémenté, il ne vaudra rapidement rien (voyez "l’effet APL" sur les loyers) et il faudra donc implémenter dans la foulée un système de rationnement. Comme en Pologne communiste, nous serons très bien payés en monnaie inutile et la vraie monnaie sera les tickets de rationnement, ici les quotas carbones que les pauvres pourront vendre faute d’en avoir l’usage aux plus aisés pour qu’ils puissent maintenir tant bien que mal un train de vie de pays développé.
Votre 2. est tout à votre honneur mais touchant de naïveté. Personne ne cède de pouvoir volontairement, et si un tel système est implémenté il ne le sera évidemment uniquement que pour les robots faits de viande que nous sommes. Au lieu de devoir nous payer en devise fongible avec celle qu’ils utilisent (et donc devoir nous donner l’agaçante possibilité d’en accumuler pour en disposer à notre guise, voire nous hisser péniblement à leur niveau*), nos meilleurs nous paieront en permissions d’acheter ce qu’ils produisent - nous condamnant à la simple subsistance.
Votre 3. est terrifiant : impossible d’échapper à ce nouvel esclavage. Une Company store - Wikipedia mondiale.
Une belle démonstration, s’il en fallait, que l’Enfer est pavé de bonnes intentions.
* c’est la différence que vous ne voyez pas entre les salariés actuels, et les esclaves "bénéficiaires" d’une revenu universel
Dernière modification par doubletrouble (31/03/2023 19h17)
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#4252 31/03/2023 19h53
- ColombC
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Ce que je remarque dans la période actuelle d’inflation élevée, c’est que le salarié qui n’a pas pu augmenter son salaire autant que l’inflation perd de l’argent. Comme le deal du salarié c’est temps contre argent, alors perdre de l’argent c’est perdre son temps.
La solution est évidente: si ce salarié diminue son temps de travail pour utiliser ce temps disponible à faire quelque chose de plus rentable, il est gagnant. Et il y a le choix: faire son potager, se chauffer au bois, faire son pain, aider ses parents âgées à domicile plutôt que de payer un EHPAD, garder ses enfants plutôt que de payer une assistante maternelle, bricoler et valoriser/réparer un bien etc.
La liste est infinie de "travail" non salarié qui peut être plus rentable que le travail salarié actuel. Pas de chef au-dessus de soi. Et en plus non imposable!
PS: j’ai fait du bois tout cet hiver. A 90-100€TTC le stère livré actuellement, je fais une activité non salariée doublement rentable : chauffage économique + prévention santé
L'investissement, c'est ce que l'on fait de son temps et de son énergie
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#4253 31/03/2023 22h12
- emilienlar
- Membre (2020)
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Ici, le hêtre de chauffage est passé en guère plus d’un an de 65€ à 75€ le stère. Je ne risque pas d’en "faire" car je ne possède pas de parcelle, donc je l’achète.
La question soulevée est à cheval sur l’économie et la sociologie : qu’est-ce que le travail ?
Yves Dimicoli a écrit :
Le mot travail, rappelons-le, vient du latin populaire « tripalium », un instrument de torture formé de trois poteaux. Il était associé au XIXème siècle à la double conscience de devoir « gagner son pain pour vivre » et de la subordination à l’employeur prescripteur du labeur. Dans les années 1960 encore, l’ouvrier partait au travail en disant « je vais au chagrin ».
Du point de vue capitaliste, il n’existe de travail autre que prescrit, qu’il s’agisse de salariat ou d’entrepreneuriat. Le reste ne compte pas.
Je n’ai jamais pourtant jamais autant travaillé que depuis que je suis en retraite.
Pendant mes dernières années d’activité en travail prescrit, j’en faisais le moins possible et étais un adepte sans le savoir du "quiet quitting" !
En revanche, depuis que je suis retiré du travail prescrit, je n’arrête pas : engagement associatif, syndical et politique, temps consacré aux proches. S’exprimer sur ce forum et y donner quelques conseils, c’est aussi une forme de travail. C’est là du travail librement choisi, non rémunéré, mais autrement motivant que le travail prescrit.
J’ai bien sûr aussi des activités égoïstes qui ne sont pas du travail : sport, voyages, sorties, mais le temps que j’y consacre est inférieur à celui du travail choisi. Tant que leur santé le leur permet, presque tous les retraités ont une activité de travail choisi.
C’est bien pour cela que le terme "retraité" me gêne : il ne s’agit pas de me retirer, bien au contraire, mais de choisir librement le travail qui me convient. La pension de retraite n’est en rien un revenu d’inactivité mais un salaire socialisé, continué, qui rémunère les engagements altruistes de son titulaire.
Ces considérants permettent de mieux appréhender l’impopularité de la contre-réforme des retraites : il s’agit de voler 2 années de travail choisi pour les remplacer par du travail prescrit.
Dernière modification par emilienlar (31/03/2023 22h29)
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#4254 31/03/2023 22h18
- Gog
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emilienlar a écrit :
La CGT milite pour la semaine de 32h
emilienlar a écrit :
Les 32h je suis convaincu que l’on y parviendra
Geoges a écrit :
Mais les 32H sont faisables dès aujourd’hui pour ces millions de gens. Ça s’appelle le travail à temps partiel.
Si on regarde les statistiques « Average annual hours actually worked per worker » pour la France en 2021, on a 1490 heures.
Prenons les hypothèses de 52 semaines dans l’années moins 5 semaines de congés (minimum légal, beaucoup ont plus. RTT) : 1490 ÷ (52-5) = 31,70 soit moins de 32 heures travaillées par semaines.
PyT25VC a écrit :
32 heures et pourquoi pas 22
carignan99 a écrit :
Les dégâts qu’ont fait les 35 heures … c’est évident
Pourquoi revenir à 39 et pas 40 ? D’ailleurs, le code du travail autorise la semaine 44 heures, pourquoi ne pas mettre tout le monde sur ce régime ? Pourquoi d’ailleurs imposer une limite de 44 heures ? Les coréens (du Sud) sont à 52 heures hebdomadaires ? On doit bien pouvoir en faire autant. Je ne comprends pas pourquoi ceux qui nous expliquent à quel point le passage au 35 heures est si catastrophique ne proposent pas la semaine de 60h : ce devrait être plus de pouvoir d’achat aux salariés, plus de compétitivité pour la France, etc.
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#4255 31/03/2023 23h49
- carignan99
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@Gog
comme emilienlar, vous êtes capable de tenir des discours très sophistiqués et de vus représenter le monde à grands coups de statistiques. Je ne suis pas aussi malin et n’ai pas fait l’ENA. . Je vais simplement vous faire part de mon expérience :
- Je créé une entreprise et rapidement fait une embauche (en CDI) puis une seconde (en CDI)
- Les heures jusqu’à 38-39 heures avant la réforme= le salaire
- Les heures jusqu’à 38-39 heures après la réforme= le salaire + le paiement des heures supplémentaires (au delà de 35 heures)
Pas besoin d’avoir fait l’ENA ou une grande école pour comprendre que ça n’aide pas à être plus compétitif…Même volume de travail, même créativité (en langage savant on dit "gains de productivité") des employés (qui n’ont pas attendu une réforme pour innover) mais pour plus cher. Vous gagnez toujours 10 mais retranchez 9 de charges au lieu de 8. Quel esprit tordu pourrait arriver à y voir un gain?
Il y a eu le CICE (une usine à gaz créée pour essayer de compenser le surcoût décrit ci-dessus). M. Macron a décidé d’inventer une autre usine à gaz (baisse de charges et suppression du cice) qui, forcément, a entrainé une hausse de la base taxable à l’IS (ce qui équivaut à compenser une baisse de charges par une hausse de charges. Il fallait y penser).
Bref, les 35 heures qui auraient contribué à être plus compétitif, c’est un raisonnement de salon. Dans la réalité, c’était plus de charges à travail et valeur ajoutée similaires.
Mais comme je le disais (quelque posts ci-dessus), ça a aidé à l’emploi des seniors dans au moins quelques secteurs. Dont celui de la santé, en renforçant la pénurie de personnels et en faisant en sorte qu’on recrute les vieux pour faire un travail de jeunes.
Dernière modification par carignan99 (01/04/2023 08h39)
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#4256 01/04/2023 02h18
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Gog, le 31/03/2023 a écrit :
Si on regarde les statistiques « Average annual hours actually worked per worker » pour la France en 2021, on a 1490 heures.
Prenons les hypothèses de 52 semaines dans l’années moins 5 semaines de congés (minimum légal, beaucoup ont plus. RTT) : 1490 ÷ (52-5) = 31,70 soit moins de 32 heures travaillées par semaines.
Les RTT compensent à priori le fait que les salariés concernés travaillent plus de 35h/semaine.
Par contre, il faut aussi retirer les 11 jours fériés (1er janvier, 8 mai, lundi de Pâques, lundi de Pentecôte, jeudi d’Ascension, 15 août, 14 juillet, 1er novembre, 11 novembre, 25 décembre) dont 3 sont toujours en semaine, et 8 ont 5/7 chances d’y être. Négligeons les 2 jours fériés supplémentaires (Vendredi Saint et 26 décembre) maintenus et en Alsace Moselle (depuis 1918 !), et le 29 février.
On arrive à 1490 ÷ (52-5-(3+8*5/7)/7) = 31,44
En pratique, il y a beaucoup de salariés qui dépassent (en terme de présence) les horaires prescrits (et pas toujours en étant payé en heures sup).
J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)
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[+4 / -1] #4257 01/04/2023 10h17
- doubletrouble
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Ce débat sur le nombre d’heures de travail par semaine, c’est vraiment discuter le sexe des anges. La majorité du travail concret n’est pas accompli par nos efforts mais en brûlant des hydrocarbures.
Avant d’en arriver à la gentille SASU (non, pas une entreprise, mais une "secrétaire d’administration scolaire et universitaire") qui tape avec deux doigts sur une feuille Excel buggée en soupirant qu’elle travaille trop, il a fallu importer des tonnes de diesel et d’engrais NPK (qui eux-même ont nécessité des tonnes d’huile et de gaz naturel pour les produire) pour faire pousser/élever et raffiner les ingrédients de son sandwich Sodebo, en fabriquer l’emballage, mouler par injection de plastique le tableau de bord de sa Peugeot, dont la carrosserie (cabossée : quelle idée aussi de mettre un plot ici ?!) a nécessité de brûler énormément de gaz naturel, importer ses vêtements en polyester, encore brûler du gaz pour chauffer les bureaux dans lesquels elle se rend chaque jour en brûlant du diesel, et consommer des combustibles fissiles venus du Niger (et pas à dos de chameau) pour alimenter son petit radiateur électrique (elle a froid aux pieds) et finalement l’ordinateur (importé lui aussi) sur lequel elle tape avec ses deux doigts, ne brûlant pas assez de calories pour compenser celles du sandwich et lui éviter un certain embonpoint. Et je ne parle pas de tout le diesel brûlé pour édifier le pavillon en forme de cube dans lequel elle réside en attendant de retourner travailler, qu’elle a fait construire en s’endettant - optimiste qu’elle est - sur 25 ans.
Maintenant, lisez ça : https://www.docdroid.net/pseaMM9/zoltan … dec-27.pdf
Et puis ça : https://www.latribune.fr/entreprises-fi … 57227.html
La gentille SASU va devoir pédaler et se passer de son petit radiateur électrique car toute l’énergie fossile bon marché est en train d’être redirigée vers la Chine, qui nous la revendra à prix d’or (littéralement…*) si on est gentil. Et elle s’étonnera de plus en plus souvent du prix des produits (toujours les mêmes) qu’elle va acheter "juste à temps" chaque Samedi en zone industrielle. Mais bon, c’est "pour la planète", alors ça va
* https://www.daf-mag.fr/Thematique/regle … 321116.htm (difficile de trouver des sources en français)
Dernière modification par doubletrouble (01/04/2023 17h34)
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#4258 11/04/2023 21h33
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#4259 11/04/2023 22h33
- doubletrouble
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@Oblible : J’ai été surpris la semaine dernière, un ami chinois m’a demandé de regarder les prix d’alliances Cartier en pensant qu’elles seraient moins chères en France. Résultat, les deux modèles qui l’intéressaient étaient vendus 10% plus cher en France !
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1 #4260 17/04/2023 15h54
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L’effet boomerang de toute la dette générée depuis le COVID, entre autre :
Budget : Bercy noircit son scénario pour le coût de la dette
Les taux d’emprunt à 10 ans auxquels se finance la France ont remonté plus vite que ce qu’anticipait le gouvernement il y a seulement six mois. Le programme de stabilité envoyé à Bruxelles devrait entériner une facture supérieure d’environ 10 milliards d’euros à l’horizon 2027 pour la charge de la dette.
Source : Budget : Bercy noircit son scénario pour le coût de la dette
------
Sur la justice en France, dont les délais sont devenus interminables, et qui suit l’hôpital public en terme de délabrement avancé : Justice : au-delà de l’épuisement
Fin novembre 2021, les magistrats sortent de leur habituelle discrétion et publient une tribune choc dans laquelle ils dénoncent une approche gestionnaire de la justice. Reportage au tribunal judiciaire de Nantes, où les professionnels restent asphyxiés par une surcharge de travail.
------
Sur la réforme du bac, qui sans surprise, est un enième loupé : Programmes écourtés, absentéisme en avril… Les ratés du bac Blanquer
Le baccalauréat général et technologique, qui se déroule enfin « normalement » après deux années bousculées par le Covid, est fortement contesté. Entre les lycéens qui se sentent déjà en vacances [25% d’absentéisme dans certains lycées], les parents et les profs qui critiquent les modalités des épreuves anticipées, le bilan de cette grande première est plus que mitigé.
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#4261 20/04/2023 10h07
- amoilyon
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Philippe30, le 08/03/2023 a écrit :
Je vous invite par curiosité à consulter le site de l’ASPA pour l’allocation de solidarité aux personnes agées
Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) | Service-public.fr
Faites des simulations sur des cas de personnes étrangères , n’ayant jamais travaillé , en France depuis 10 ans ou justifiant d’une présence minimale durant l’année.
C’est édifiant et les résultats laissent pantois.
Ma femme est à la retraite de professeur des écoles officiellement depuis septembre , elle touche 800 € par mois
Sans chercher trop loin on comprend mieux pourquoi certains régimes sont en déficit
Hier, à la radio, le gouvernement et la fraude fiscale et sociale, une émission-débat, dont le résume pourrait être:
Aux riches, la fraude fiscale, aux pauvres la fraude sociale, aux classes moyennes les cotisations.
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1 #4262 20/04/2023 10h27
amoilyon a écrit :
Aux riches, la fraude fiscale, aux pauvres la fraude sociale, aux classes moyennes les cotisations.
Sachant que le non-recours aux droits sociaux est bien supérieure à la fraude au droits sociaux (et que la fraude fiscale est encore bien plus grande), utiliser une telle tournure de phrase est assez malvenu…
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#4263 20/04/2023 10h32
- amoilyon
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Ecoutez l’émission-débat, volontairement provocante pour lancer le débat, c’est en substance le résumé.
D’accord ou pas d’accord avec l’intervenante, le constat est que les aides sont compliquées à mettre en oeuvre et compliquées à vérifier. Je partage son opinion d’un guichet unique, plus clair pour tous.
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#4264 20/04/2023 14h22
Concernant l’ASPA leur situation n’est quand même pas très enviable. Certes si vous n’avez jamais travaillé et êtes en France depuis plus de 10 ans vous pouvez avoir droit à 960€ brut / mois maximum de retraite, ce qui doit faire du 750-800€ net? C’est pas fou mais je vous l’accorde c’est top pour quelqu’un qui n’aurait jamais travailler.
Et pour peu que cette personne ait un patrimoine on viendra récupérer les sommes versés à son décès si celui-ci est supérieur à 39 000€.
Pour moi ça joue bien son rôle de protection sociale, c’est un modèle de société qu’on peut ne pas aimer mais aller taper la dessus vu la goutte d’eau que sa représente …
Les chiffres pour 2018:
Les dépenses d’ASV et d’Aspa s’élèvent à 2,7 milliards d’euros.
Les allocataires reçoivent en moyenne 437 euros pour l’Aspa
Source : DREES
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2 #4265 20/04/2023 15h05
- amoilyon
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Le montant ne fait pas rever en France, mais dans d’autres pays c’est un "salaire moyen", à rapporter au coût de la vie.
comme au Portugal.
https://business-cool.com/decryptage/salaire/salaire-moyen-portugal/ a écrit :
Selon le site Eurostat, le salaire minimum brut mensuel (SMIC) au Portugal s’élève à 705€ au 1er janvier 2022. À titre de comparaison, le montant brut du SMIC en France s’élève à 1 329,05 euros net par mois, puisqu’il a été revalorisé à partir en 2022.
Bien sûr, cela paraît peut élevé puisque le salaire minimum au Portugal est moitié moins important que celui proposé en France. Cependant, il est important de recontextualiser le montant du SMIC au Portugal et de le mettre en regard un coût de la vie qui est beaucoup plus faible qu’au sein de l’Hexagone.
Pour ceux qui restent en France, il est surtout inquiétant pour les retraités "aux petites retraites", ayant travaillé toute leur vie:
montant des retraites 2022 - insee, dont les "non salariés" surtout les femmes, non salariés agricole, et où la différence avec le montant ASPA n’est pas significatif.
L’émission parlait certes des retraités ASPA, mais de l’ensemble des prestations sociales, sur un objectif louable de répartition et de protection des plus faibles, se retrouvait détournée - exemple d’aide pour parents isolés, percus par les 2 parents, qui vivent ensemble -.
Dans l’émission, elle venait justement à contre courant, en affirmant que la fraude sociale est dans les mêmes montants que la fraude fiscale.
Pour ma part, je trouve que d’agiter la baguette de la "fraude sociale" fait le lit des extremistes, et qu’il est bien difficile de calmer les opinions.
Comment ne pas être pour le moins stupéfait d’apprendre que la France a plus de centenaires qui touchent une pension de retraite que de centenaires vivants:
https://www.senioractu.com/Cartel-des-fraudes-le-beneficiaire-le-plus-vieux-est-age-de-128-ans-_a23202.html a écrit :
L’auteur rappelle également qu’une commission d’enquête parlementaire indique que nous avons environ 75.000 centenaires en France qui ont encore des droits ouverts à l’assurance maladie alors que selon l’INSEE, le nombre de centenaires s’élève à 21 000 seulement sur le territoire. Ce qui signifie que 54.000 centenaires « fantômes » touchent une retraite à laquelle il n’ont pas droit.
« C’est un vrai scandale, puisque nous avons des millions de personnes qui détournent des retraites ou le minimum vieillesse » s’insurge l’auteur qui suite à la publication de son livre a reçu de nombreuses menaces de mort.
Comment rester de marbre quand on lit ceci ?
La lutte contre la fraude fiscale n’est pas urgente
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué et qu’on peut ainsi reporter dans le temps, pour une durée indéterminée, la lutte contre la fraude sociale ?
Dans ses excellents livres « Cartel des fraudes » 1 et 2, publiés en 2020 et 2021, le magistrat Charles Prats, ancien directeur de la Délégation Nationale à la lutte contre la fraude, montrait l’ampleur de la fraude sociale : 5 millions de fraudeurs, 52 milliards d’euros par an, 3,1 millions de centenaires (contre 21.000 pour l’Insee), 50 % de fausses déclarations pour l’AME (l’assurance-maladie des immigrés illégaux), retraites versées à l’étranger à des morts, arrêts-maladie injustifiés, faux licenciements, handicaps surévalués, faveurs accordées à des proches par des employés des caisses, etc.
Le juge Prats explique ces négligences par la connivence entre les syndicalistes, la plupart des journalistes et des responsables politiques
Pour lutter contre ces fraudes, il préconisait d’adopter les moyens appliqués à l’étranger (une carte d’identité biométrique, comme l’est le passeport, remplaçant la carte Vitale) et surtout la mise en place du RNCPS (registre national commun de la protection sociale), le fichier recensant toutes les allocations sociales perçues par chaque allocataire, créé par la loi de finances de la Sécurité sociale de décembre 2006 et toujours pas mis en œuvre.
Cette mise en œuvre est un préalable indispensable à l’accomplissement de la promesse faite par Emmanuel Macron en 2017 d’un « versement social unique remplaçant toutes les allocations », promesse maintenant oubliée.
L’administration n’a commencé qu’en 2012 à mettre en place le fichier RNCPS. Elle l’a limité à l’existence pour un bénéficiaire de certaines catégories d’allocations, sans enregistrer leur montant. Ce qui rendait évidemment ce fichier sans intérêt pratique. Les députés s’en sont offusqués, et ont voté en 2014 l’obligation pour l’administration d’y faire figurer les montants. Leur vote est resté sans effet.
Le juge Prats expliquait ces négligences par la connivence entre les syndicalistes, la plupart des journalistes et des responsables politiques, qui minimisent la fraude sociale, et les juges qui l’absolvent. Cette connivence conforte les réticences de l’administration à combattre la fraude.
L’exemple vient de haut, puisque, d’après Charles Prats, l’ancien conseiller social d’Edouard Philippe et le directeur de cabinet de Jean Castex n’ont pas hésité à tromper, sous serment, une commission parlementaire étudiant la fraude sociale. En juin 2020 une des dernières décisions d’Edouard Philippe a été la suppression de la Délégation nationale à la lutte contre la fraude, remplacée par une « mission » aux pouvoirs fortement réduits.
Un sénateur consciencieux de la Moselle, Jean-Louis Masson, pose chaque année une question écrite au ministre de la Santé sur « la désinvolture regrettable » de l’administration. Il a enfin obtenu le 1er décembre 2022 une réponse publiée au journal officiel. La voici :
« une mission a été confiée à l’Inspection générale des affaires sociales et à l’Inspection générale des finances pour examiner les conditions de mise en œuvre (de l’inclusion des montants dans le fichier). Le rapport intermédiaire (octobre 2015) a confirmé l’intérêt et l’adhésion des organismes à cette intégration …. Les études ont soulevé des difficultés techniques levées par la création … de la Déclaration sociale nominative mensuelle des salaires et du prélèvement à la source … Ce dispositif, aujourd’hui opérationnel, permet la consultation du montant des prestations depuis avril 2020 pour les prestations imposables. Les autres montants seront progressivement consultables dans le fichier RNCPS au fur et à mesure de leur intégration dans le dispositif ».
Les aides sont un véritable mille feuilles, ou tous se perdent même la Cour des comptes,
Cour des Comptes a écrit :
À la demande de la commission des affaires sociales du Sénat, la Cour a réalisé une enquête sur la lutte contre les fraudes aux prestations sociales, qui représentent à la fois une atteinte au principe de solidarité et un coût financier élevé.
En 2019, les principaux organismes sociaux ont détecté 1 Md€ de préjudices à ce titre. Grâce à la professionnalisation croissante de cette activité, les résultats financiers de la lutte contre les fraudes augmentent année après année. Toutefois, en l’absence d’estimation du montant des fraudes pour la plupart des prestations, la portée des progrès réalisés ne peut être appréciée et l’impact des contrôles réalisés demeure faible.
La lutte contre les fraudes se concentre sur la recherche a posteriori des irrégularités, alors que celles-ci pourraient souvent être empêchées a priori, dès la gestion courante des prestations. Un changement d’échelle apparaît indispensable pour tarir les possibilités systémiques de fraude, mieux détecter les fraudes commises et sanctionner plus efficacement leurs auteurs sur le plan financier
J’étais en accord avec le versement social unique, promesse du candidat en 2017, qui n’a pas été réalisée.
Pour réaliser la promesse d’Emmanuel Macron, il faudrait :
Connaître toutes les prestations sociales.
Les unifier, c’est-à-dire attribuer les mêmes droits à tous les bénéficiaires.
Choisir un guichet unique de versement.
Où en sont ces différentes étapes ?
Connaître les prestations
Dans de nombreux rapports, la Cour des comptes demande depuis des années que, pour lutter contre la fraude sociale, on puisse « croiser les fichiers », c’est-à-dire permettre à un dispensateur d’aide sociale de connaître les autres aides perçues par un demandeur. Les administrations et le Gouvernement s’opposaient à cette demande, jusqu’au jour où, à la fin de 2006, un député fît voter un amendement à la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2007. Cet amendement créait un « Répertoire national commun de la protection sociale » (RNCPS), un fichier dans lequel on pourrait trouver toutes les aides sociales reçues par un bénéficiaire.
C’est seulement trois ans plus tard que le décret d’application de cette loi sur le RNCPS était publié. Un an et demi après, l’arrêté permettant d’appliquer le décret était finalement pris. L’administration promettait que le RNCPS serait opérationnel à la fin de 2011. Celui-ci était effectivement mis en place en 2012.
Mais de nombreuses allocations n’y figuraient pas : allocations-chômage, CMUC, AME, exonérations fiscales, attribution de HLM, prestations familiales, allocations sociales des collectivités locales et des caisses de Sécurité sociale, prêt à taux zéro, réductions de tarifs, aides aux agriculteurs, aux demandeurs d’asile, aux résidents outre-mer, etc.
Les employés des Centres communaux d’action sociale, qui sont souvent les premiers interlocuteurs d’un demandeur d’aide, n’avaient pas le droit d’accès au RNCPS.
Il n’y avait pas d’interconnexion entre le RNCPS et les services fiscaux et donc de connaissance des revenus du demandeur.
Et surtout les montants des allocations n’y figuraient pas ! Ce qui était évidemment contraire à l’intention des législateurs. En 2011 le sénateur Jean-Louis Masson posait une question écrite :
« Le décret n° 2009-1577 a précisé que le RNCPS doit fournir, notamment, « l’état de chacun des droits ou prestations ». Pour que la nature des droits et leur état soient connus des agents chargés de les attribuer et pour que ceux-ci puissent réellement apprécier « les conditions d’ouverture » de ces droits, l’esprit de la loi exige que la totalité des montants des droits perçus par les bénéficiaires ainsi que l’ensemble de leurs revenus, nécessaires pour apprécier les versements sous condition de ressources, figurent dans le répertoire. En l’absence de ces renseignements, le répertoire perdrait la plus grande partie de son intérêt, ne permettrait pas d’apprécier les conditions d’ouverture de certains droits et ne serait pas utilisé par les agents…».
Le ministre du Budget lui répondait le 25 août 2011 :
« Aux termes de la loi, les montants des prestations servies aux bénéficiaires, de même que leurs ressources, ne peuvent pas figurer dans le répertoire. C’est un élément important du dossier qui a été présenté à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), qui s’est alors félicitée de cette orientation ».
Les députés ont réagi. La majorité de gauche, choquée par le refus de l’administration de respecter la loi, a voté en 2014 : « Au 1er janvier 2016, le RNCPS contient également le montant des prestations en espèces ».
L’administration ne s’est pas pliée à la loi. Comme l’indique le portail internet de la Sécurité Sociale: « Le RNCPS contient des informations sur les prestations suivantes (nature du droit, date d’effet, adresse de versement, à l’exclusion du montant des prestations) : … ».
Un gouvernement qui voudrait mettre en place la promesse d’un versement social unique devrait donc commencer par faire appliquer la loi. Le RNCPS fournirait toutes les prestations sociales, y compris les montants reçus, et les revenus des demandeurs. Il devrait être accessible à tous les employés qui attribuent les aides. Si la CNIL s’opposait à ces changements – alors qu’elle autorise l’administration des impôts à connaître tous les revenus des contribuables – la loi devrait exclure le RNCPS de sa compétence.
Le gouvernement d’Edouard Philippe n’a pris aucune mesure pour faire respecter la loi.
Unifier les prestations
Unifier les prestations n’est pas simple. Car chacune a ses conditions d’attribution, différentes de celles des autres prestations.
Par exemple la définition des revenus, pour toutes les prestations versées sous condition de ressources, n’est pas la même. Pour certaines, les revenus comprennent les allocations-logement et les allocations familiales. Pas pour d’autres. La période pendant laquelle ont été versés les revenus varie suivant les prestations : pour le RSA, ce sont les revenus des trois derniers mois qui sont pris en compte ; pour la prime d’activité, c’est le revenu fiscal de l’année précédente ; pour la CMU ce sont ceux des douze derniers mois ; pour les aides au logement, ce sont les revenus d’il y a deux ans.
Pour les aides au logement, aucun barème de calcul n’est disponible. Le site internet des Caisses d’allocations familiales en prévient les demandeurs : « les critères étant nombreux, il est impossible de donner ici les montants des aides au logement ».
Les dossiers de demande sont tous différents. Par exemple, pour demander l’aide « pédicure à domicile » (une des quelques 80 aides de la ville de Paris) le dossier comprend 11 pièces justificatives !
Imposer à toutes les administrations des définitions et des conditions d’attribution communes demanderait une volonté politique que le gouvernement n’a pas manifestée jusqu’à présent.
Cette tâche sera d’autant plus difficile qu’un grand nombre d’aides sont décidées par les collectivités locales dans des conditions opaques, et souvent « à la tête du client ». Si le personnel des communes et des départements qui attribue ces aides connaissait les autres aides reçues par un demandeur, avait la responsabilité intégrale de toutes les aides, et pouvait contrôler sérieusement l’utilisation de ces aides, ses décisions d’attribution seraient sans doute bien adaptées aux besoins du demandeur. Actuellement ces conditions ne sont pas remplies. Sous le prétexte d’éviter le « flicage des pauvres », les syndicats incitent même le personnel qui distribue les aides à ne pas lutter contre la fraude.
L’uniformisation des aides, conforme au désir d’égalité d’une majorité de Français et nécessaire à l’automaticité promise par Emmanuel Macron, devrait donc être la règle.
Mais la « libre administration des collectivités locales » est inscrite dans la Constitution. Emmanuel Macron n’arrivera pas à faire renoncer les élus locaux à leurs pouvoirs d’attribution d’aides sociales. Ce n’est d’ailleurs pas prévu dans son projet de réforme constitutionnelle.
Un guichet unique
Les guichets de distribution des aides sont multiples. Les caisses d’allocations familiales en distribuent une bonne partie. Mais d’autres aides sont versées par Pôle emploi, les services des impôts (crédits d’impôts, prime d’activité, exonérations fiscales), les collectivités locales (en particulier les Centres communaux d’action sociale), les caisses de Sécurité Sociale (pour leurs « œuvres sociales »), l’assurance-maladie (CMUC, AME), etc. Certaines sont versées directement au demandeur, d’autres sont versées au bailleur, à la crèche, au foyer, à l’assistante maternelle, etc.
Le versement unique devrait être versé par un guichet unique. Le plus fiable, le mieux organisé et celui qui connaît le mieux les ressources des demandeurs est le service des impôts. Il a prouvé qu’il savait maîtriser la numérisation et le portage sur Internet de ses activités. Lui confier la totalité des versements d’aides améliorerait l’efficacité de la distribution des aides. Ce serait conforme au versement « automatique » promis par Emmanuel Macron.
Rien n’indique que le gouvernement d’Edouard Philippe soit prêt à organiser ce changement.
Conclusion
La Belgique a réussi à unifier ses systèmes d’aide. Au Royaume-Uni, le crédit universel (unique) remplace les multiples aides. Il concerne actuellement plus de huit millions de foyers. Avec l’aide notamment d’une entreprise française spécialisée dans l’analyse des empreintes digitales, l’Inde a réussi à mettre en place un versement unique – accessible par téléphone – pour 90 % de sa population, dont pourtant une bonne partie est illettrée.
En France, la promesse d’Emmanuel Macron d’un versement social unique remplaçant toutes les aides sociales existantes ne sera pas tenue.
C’est regrettable. Le système français d’aides sociales est si compliqué que personne, y compris les fonctionnaires qui le dispensent, ne peut s’y retrouver, que son contrôle est très difficile, que la fraude en est encouragée, que c’est le plus coûteux de la planète, et qu’ainsi il affecte la compétitivité des entreprises françaises et augmente le chômage.
La mise en place de la promesse d’Emmanuel Macron simplifierait la vie des demandeurs, réduirait les charges sur les entreprises et donc le chômage, permettrait de mieux contrôler la fraude et réduirait l’« évasion sociale », c’est-à-dire la distribution d’aides de façon légale à des demandeurs qui ne devraient pas en recevoir.
L’imam salafiste Bouziane recevait légalement sans travailler, grâce à ses deux femmes et seize enfants, plus de 9 000 euros par mois d’aides non imposables. Les quelques 20 000 ménages polygames français sont dans des cas semblables. La centralisation du versement des aides permettrait de mieux connaître ce genre de cas aberrants, et sans doute d’y remédier. Les versements d’allocations familiales pour des enfants résidant à l’étranger, les « kits Assedic » de faux licenciements, les allocations versées à des clandestins, seraient plus faciles à contrôler.
Comme dans les pays d’Europe du Nord, la connaissance précise des aides permettrait de les rendre imposables et donc plus justes. Le montant des aides sociales attribuées à un bénéficiaire pourrait être déduit de ses versements d’impôts, ce qui simplifierait les mouvements de fonds. Le déficit et la dette de notre protection sociale seraient réduits. L’égalité entre Français serait renforcée.
Comme la promesse d’Emmanuel Macron ne sera pas tenue, le « cancer de l’assistanat », qu’une grande partie des Français déplore, ne sera pas guéri.
Non pas pour être dans la traque, mais pour être dans l’égalité, avec un système égal pour tous, facile à comprendre et à appliquer. La société française se fracture de toute part, je trouve que ce versement unique contribuerait à apaiser les tensions, tout en ayant un vrai rôle de bouclier pour les plus fragiles.
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#4266 20/04/2023 16h02
- arkamoon
- Membre (2016)
- Réputation : 14
Merci pour ce partage très interessant, ce qui est assez marrant c’est que comme pour le reste on constate que les abus sont "industrialisés" et que c’est le fait d’une minorité… Qui abuse un maximum….
Alors que pourtant ce sont les aides sociales dont on parle ici…
La mauvaises foi de nos inistitution est impressionnante.. Les gens disent que leur travail est difficile, mais quand on lit de tels texte, il est dur de continuer à croire que leur decision ne sont pas choisies.
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1 #4267 20/04/2023 16h20
- TyrionLannister
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- Réputation : 223
Vide.
Dernière modification par TyrionLannister (29/03/2024 00h46)
A Lannister always pays his debt.
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#4268 20/04/2023 18h18
- Igorgonzola
- Membre (2013)
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Accessoirement on parlait beaucoup au futur en disant que ça allait finir par se payer les gaspillages passés.
La France fait une réforme des retraites pour gagner une dizaine de milliards par an (à la fin, ça sera moins mais admettons).
Et réévalue juste après le montant des intérêt de la dette de +10mds cette année.
Donc nous y sommes. Nous payons en perte sèche les dégâts faits dans le passé. Les gens vont travailler deux ans de plus (en réalité c’est une accélération de la réforme touraine mais gardons ce vocable), pour payer les intérêts de la dette qui augmentent.
Sans aucune amélioration du profil financier de la France dans l’opération. Sans aucune amélioration des prestations rendues par l’Etat.
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1 #4269 20/04/2023 20h02
- GoodbyLenine
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Je pense qu’il convient de nuancer l’aspect "la hausse des taux va générer une charge supplémentaire de 10Mds€ pour la France", en n’oubliant pas que la hausse des taux vient avec (ou vice versa) une hausse de l’inflation, qui diminue significativement la valeur réelle de la dette (de bien plus que de 10Mds€).
Il n’est donc pas du tout évident que le ratio dette/PIB augmente du fait de la hausse des taux et de l’inflation (si les autres recettes et dépenses restent stables), bien au contraire. Ni même que cette hausse des taux soit une si mauvaise nouvelle pour les finances de l’Etat, du moins tant que les taux réels (net d’inflation) restent largement négatifs.
En tout cas, il me semble que considérer la hausse des intérêts de la dette, comme annulant la réduction d’une charge (comme les dépenses de retraites, avec la récente réforme) me semble être un contre-sens économique.
J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)
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#4270 21/04/2023 08h17
- toufou
- Membre (2017)
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Oui, mais comment va-t-on gérer un taux unique pour des pays avec des taux d’endettement différents et une inflation qui sur le long terme sera peu ou prou la même ?
On peu toujours faire valoir des arguments un peu spécieux mais on en reparle dans quelques semaines / mois…La France n’a plus aucune marge de manœuvre.
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#4271 21/04/2023 09h27
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GoodbyLenine, le 20/04/2023 a écrit :
Je pense qu’il convient de nuancer l’aspect "la hausse des taux va générer une charge supplémentaire de 10Mds€ pour la France", en n’oubliant pas que la hausse des taux vient avec (ou vice versa) une hausse de l’inflation, qui diminue significativement la valeur réelle de la dette (de bien plus que de 10Mds€).
Mouaip… Bof…
Je lisais qu’on s’attend à 70 Md€ de charges de dette en 2027 vs autour de 40 50 Md€ l’année dernière.
A titre de comparaison :
Le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti va s’engager à porter le budget de la Justice de 9,6 à 11 milliards d’euros en 2027 lors de la présentation de son "plan d’actions" issu des États généraux.
---
arkamoon a écrit :
La mauvaises foi de nos inistitution est impressionnante.. Les gens disent que leur travail est difficile, mais quand on lit de tels texte, il est dur de continuer à croire que leur decision ne sont pas choisies.
Evidemment !
Un autre exemple, regardez l’évolution des effectifs de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes, qui "protège" les consommateurs :
Rapport Sénat a écrit :
1/ Or, la DGCCRF s’appuie sur des effectifs qui ont été trop fortement réduits. Entre 2007 et 2022, un quart des postes a été supprimé, les effectifs passant de 3 723 à 2 812.
Du coup, il ne faut pas s’étonner : L’industrie du miel, en fraude organisée | Slate.fr
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#4272 21/04/2023 10h07
- Igorgonzola
- Membre (2013)
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Peu importe que le ratio dette/pib ne change pas du fait de l’inflation.
D’ailleurs c’est factuellement faux, car depuis 49 ans le ratio dette/pib monte, peu importe le niveau de l’inflation. Alors peut être pas chaque année de façon égale, parfois une année sur deux, mais le montant de la dette augmente tous les ans, et le ratio dette/pib prend un bon paquet de points à chaque quinquennat.
Comme dit IH, la charge de la dette c’est au choix, le budget de l’EN, l’impôt sur le revenu, 1/5e du budget de l’état ou 1000€ par Français et par an.
Se réjouir que le montant (il faudrait d’ailleurs dire la valeur) de la dette va être également impacté par l’inflation, c’est ça le niveau 0 de l’économie.
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#4273 21/04/2023 10h47
- Yumeria
- Membre (2020)
- Réputation : 64
Il faudrait, pour aller plus loin, mettre en relation la charge complémentaire dans le budget de l’Etat liée à la hausse des taux (hausse des taux causées par la lutte contre l’inflation) et la hausse des prestations indexés/salaires indexés sur l’inflation, et la hausse des recettes dans le budget de l’Etat liée également à l’inflation. l’Etat doit en effet avoir des recettes complémentaires de TVA et autres taxes assises sur des prix de vente/prix de marché, et des recettes supplémentaires sur l’IS, IR, et pleins d’autres choses.
C’est la différence entre les deux qui nous permettra ensuite de dire si l’inflation est une bonne ou mauvaise opération pour l’Etat. Si on voulait aller plus loin, on pourrait aussi faire dans cette analyse un distinguo entre budget de fonctionnement et prestations sociales.
On va pas se mentir, personne ne le fera jamais
Et sans ça je ne vois pas comment on pourrait conclure si l’inflation est bonne ou mauvaise pour les finances publics, aucune idée personnellement.
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#4274 21/04/2023 10h52
- kiwijuice
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Le Trésor Public a écrit sur le sujet.
Taux de la dette en 2021 : 1,5% ; 10% de la dette à taux variable.
Maturité en 2021 : 8,2 ans
Il y a donc urgence à re-baisser les taux ou emprunter moins…
A noter : regardons la croissance du PIB moins l’inflation.
Tant que la croissance nominale > inflation, la dette reste soutenable.
Prévisions de l’UE :
Croissance nominale du PIB
2022 : 8,9% (5,9% d’inflation)
2023 (e) : 5,8% (5,2% d’inflation)
2024 (e) : 3,9% (2,5% d’inflation)
Si les taux se maintiennent vers 4% (sommet attendu par le marché) assez longtemps, la hausse de la dette publique et sa charge d’intérêt va commencer à accélerer et faire peur.
Mais c’est une histoire pour 2024.
Heureusement, en France, nous avons un levier pour augmenter les recettes : le taux de TVA pourrait passer de 20% à 22 ou 23%, de quoi solvabiliser l’Etat.
Ca serait évidemment impopulaire mais à mettre contre des baisses de RSA / APL.
Dirige un cabinet de CGP - triple compétence France / Suisse / UK
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2 #4275 21/04/2023 11h04
- Jeff33
- Membre (2014)
Top 50 SIIC/REIT - Réputation : 132
Et que dire de la réforme du bac ? Une catastrophe !
Je lisais un article hier qui disait que maintenant que les élèves de terminale avaient passé la majorité de leurs épreuves et avaient leurs notes, et faisaient leur calcul et séchaient les cours …..
Ils sont quasiment en vacances …..
Un professeur disait : " avant, il fallait reconquérir juin, maintenant il va falloir reconquérir avril, mai juin…..".
Quand nous avons passé notre bac, c’était en fin d’année sur TOUT le programme de l’année. Maintenant, c’est seulement sur une partie du programme……
C’est un désastre.
Les collégiens, lycéens, c’est l’avenir de la France…. On en a fait une génération de feignants, d’assisté….. On a dézingué l’école et l’éducation nationale.
L’un de mes amis me disait aussi hier, que le fils de sa nouvelle compagne, à 21 ans, ne savait pas faire un ….CV….
Comment peut-on en arriver là ? Comment ?
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