soyons un tantinet philosophe sous cette chaleur accablante, presque à vouloir chercher un tonneau pour s’y repaître d’ombre et de fraîcheur.
Nous pouvons disserter sur les différences entre projections, prévisions, perspectives, prédictions…
Une prédiction pourrait se baser sur du néant, un simple ressenti (comme pas mal "d’illuminés", de gourous sectaires), ou une vague perception… bref sur du vent. On reste là dans l’irrationnel pur, c’est indéniable.
Mais la prédiction peut aussi se baser sur des choses concrètes, en l’espèce des chiffres macroéconomiques, des études de cycles, des marqueurs chiffrés bien distincts. Et là, on tombe aussitôt après dans le biais de l’interprétation de ces données brutes, comme le devin qui, parce que l’intestin du pauvre hareng éventré est tourné de telle façon, va acquérir l’intime conviction que Jules César est sur le point d’attaquer le village des irréductibles Gaulois.
Quelle différence dès lors, avec le biais d’interprétation que l’on met en oeuvre, à moindre échelle, après l’analyse d’une valeur, d’une entreprise, ou d’un secteur d’activité ? N’avons nous pas, nous aussi, une méthode qui induit de facto un biais d’interprétation potentiellement faillible car lesté de nos propres affects ? Je suspecte même, pour cet exercice d’analyse de valeurs (style stock picking), de plus nombreux paramètres susceptibles de distordre les données étudiées, qu’en terme de macroéconomie catastrophiste.
Ce que je veux dire, et pour rebondir sur ce qui a été évoqué ci-dessus, c’est que dès lors que l’on applique une méthode, on est forcément réduit à s’en remettre à une part d’irrationalité, à une interprétation rendue en fonction d’une multitude de paramètres passés au tamis de nos propres profils psychologiques. Le Suisse là, peut-être qu’un soir ça n’allait pas avec bobonne, qu’il s’est pris un PV pour vitesse excessive et que son poisson rouge adoré est mort. Du coup, du prisme de ses analyses est sorti une lumière noire suggérant de construire un bunker et d’entasser les boites de cassoulet pour survivre à l’apocalypse à partir d’avril 2015. Mais quelle différence avec , disons Eurotunnel que l’on estime promise à un bel avenir en Bourse, sous prétexte que le Royaume-Uni reprend le chemin de la croissance et que le transit va augmenter entre nos deux pays ?
Dernière modification par christian (17/07/2014 12h26)