Nos positions sur un débat comme celui-ci sont très souvent guidées par nos histoires et notre milieu.
Typiquement, beaucoup de déclarations me surprennent quand il est question des enfants, leur coûts, et ce qu’est la "norme" de dépense pour ceux-ci.
Plutôt que de vouloir imposer une norme (chacun fait bien comme il veut), mais juste quand je vois des plaintes malgré un niveau de vie conséquent (dans mon référentiel), je pense qu’il est bon de montrer à certains que d’autres façon de faire existent…
Quand je lis le détail des fringues achetées aux enfants, je suis un peu étonné ! Quand un vêtement est porté très peu de temps pour cause de croissance, et que celui-ci n’a pas le temps d’être complètement abîmé, la récupération prend tout son sens, non ?… Sur 4 enfants, il y en a forcément qui partagent le même sexe… donc ça paraît pas aberrant de les faire se les passer entre eux. Et c’est sans compter sur les échanges qui peuvent être fais dans la famille, avec les amis, ou bien achat/revente à l’époque en brocante, maintenant sur internet…
J’en entends beaucoup dire que ce serait impensable de mettre de la seconde main sur leur progéniture ("soldes, passe encore, mais occasion mon dieu non !")… Je ne sais pas très bien quel genre d’idéaux poussent à ce comportement… Pouvoir permettre à son enfant de se la péter ? et lui donner les moyens de pouvoir dénigrer celui qui obtiendrait ses fringues sur le bon coin ?
J’ai du mal à penser qu’il puisse être utile de dépenser dans le paraître de ses enfants, tant il est important d’investir dans leur être.
Du coup, quand bien même chacun fait vraiment ce qu’il veut, l’achat exclusif de fringues neuves pour ses enfants, je le considère comme du luxe… quand on se paie du luxe, se plaindre de sa situation financière est assez malvenu.
Quand on dit qu’à l’adolescence, ses enfants vont rendre son budget caduc… déjà je souhaite à cette dame que son salaire et/ou celui de son marie évolue positivement d’ici là… et après, quand j’entends que c’est les sorties et les études qui coûtent cher, ça me retourne.
Pour les sorties, on peut gagner de l’argent de poche quand même, non ? Baby-sitting, cours particulier, ménage, jardinage, dog-sitting… S’il est malin, il pourra même commencer à se constituer une petite réserve…
Pour les études, je connais plein de gens qui ont pu en faire sans que ça doive impliquer leurs parents. Le prix de beaucoup de cursus est dérisoire en France. Pour les écoles d’ingénieurs, c’est inversement proportionnel au niveau, les écoles de commerce, certes, c’est cher (enfin, ce n’est rien comparé aux cursus dans les pays anglophones), mais n’importe quelle banque acceptera de financer un étudiant dans un bon cursus… L’apprentissage même s’il est encore trop peu développé n’est pas absent du panorama non plus…
Je m’arrête sur ce sujet.
Un autre sujet qui est sans doute plus grave, c’est la gestion des conflits sociaux en France. Les gouvernements successifs, en ajoutant leur petites mesures électoraliste les unes à la suite des autres, et en manquant de courage quand il faut faire des réformes ambitieuses pour mettre à plat un système dépassé, alimentent une méfiance et un ressentiment des uns envers les autres.
Igorgonzola a écrit :
Et les allocations familiales (je suis contre dans l’absolu), étaient le dernier mécanisme qui ne faisait pas de la redistribution. C’est chose faite, et on ne peut pas se plaindre que ça démotive ceux qui donnent systématiquement sans jamais rien recevoir.
Effectivement, même si chaque mesure, prise de manière indépendante, peut se justifier. Le débat risque fort d’être stérile entre les partisans et les opposants car la pluralité des mécanismes permet à celui qui veut la défendre de faire abstraction des autres et les opposants utilisent trop souvent le cliché du RSAiste (oui, le RMI, c’est fini) qui se paie le smartphone dernier cri (le cliché existe, mais le contre cliché aussi).
Le réel problème réside à mon sens davantage dans leur accumulation. Comme le dit bien Igorgonzola, il y a de nombreux systèmes qui font de la redistribution, et la machine est si mal organisée, que chaque dispositif, s’il peut indépendamment des autres être considéré comme juste, additionnées ça ne marche plus !
Avec les usines à gaz montées de toute part pour satisfaire quelques uns, le cumul des mesures créé des effets de seuils, des niveaux de revenus où il est parfois préférable de gagner un peu moins pour avoir un meilleur revenu disponible : ça c’est clairement aberrant !
Et la complexité de la machine fait que chacun soupçonne l’autre de s’en tirer mieux que lui ! Et ça, le français, il n’aime pas du tout !
Une redistribution simple et juste serait nettement plus efficace que notre montagne d’obscurité (en étant rêveur, on peut même imaginer qu’avec quelques synergies, ça aurait un coût de gestion moindre…).
bifidus a écrit :
Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays.
Clairement, le grand problème dans ce pays c’est qu’on compte sur les autres, et quand on a pas ce qu’on veut, on se plaint ! C’est hallucinant ! Franchement, si un jour je vois un tel slogan en politique, je vote de suite ! (Et si je le vois pas, je fais campagne avec !)